Il
y a un peu plus de trois mois, les Britanniques votaient pour la sortie de leur
pays de l’Union Européenne, provoquant une
réaction digne de la Pravda de la part de certains médias. Mais, avec
une croissance au beau fixe au 3ème trimestre, contrairement aux
prévisions des ayatollahs eurolibéraux, et l’évolution
politique très intéressante de Theresa May, la sortie de l’UE semble
libérer nos voisins.
La vie est
meilleure hors de l’UE
Mais les chiffres
du troisième trimestre, comme
le rapporte piteusement le Monde,
qui
avait été parmi les plus caricaturaux après le 23 juin, montrent une
« résistance
au Brexit », invalidant sérieusement les thèses des opposants au
Brexit. Les pluies de sauterelles annoncées par certains ne se sont pas
matérialisées. Bien sûr, la négociation du départ n’a même pas commencé, et ne
débutera pas avant l’année prochaine, mais
on voit bien que les conséquences sont minimes et que Londres bénéficie à court
terme de la chute de la livre, qui devrait l’aider à partiellement
rééquilibrer son commerce extérieur, très négatif. Il
faut dire que Londres a conservé sa monnaie, ce qui lui facilite la tâche.
Mieux encore,
le Brexit semble avoir redistribué les cartes politiques outre-Manche. Après
l’ascension de Jérémy Corbyn, qui a enterré le blairisme en s’emparrant du
Parti Travailliste, la nouvelle Premier ministre, Theresa May, semble vouloir
elle-aussi faire l’inventaire du passé thatchérien de son parti, en
remettant en cause certains rachats d’entreprises britanniques et en prenant
une ligne dure dans la négociation du Brexit, au
grand drame de The Economist. La
bible des élites globalisées la prévient que « le
divorce est rarement heureux (et que) le pouvoir de négociation est
déséquilibré (en la défaveur de Londres) », tout en dénonçant la
« nouvelle
direction, illibérale », de Theresa May.
En effet, il
y a un mois, elle a prononcé un discours de référence devant son parti, appelant
au changement et faisant du Brexit « une
révolution tranquille (…) la révolte d’une génération de millions de citoyens
ignorés qui avaient assez de l’immigration, assez des élites libérales, assez
du ‘laisser-faire’ dominant ». Rejetant
la gauche socialiste et la droite libertaire, elle a plaidé pour une forme de
centrisme réhabilitant l’Etat, la Nation, les frontières, l’ordre et la
tradition, parlant à nouveau de politique industrielle. C’est ici qu’elle a
parlé de quotas pour les travailleurs étrangers, et critiqué les
multinationales qui ne paient pas leurs impôts, faisant
dire à The Economist, en français,
« au-revoir, laissez-faire ».
Même s’il
convient d’être prudent, le Brexit pourrait être triplement positif :
d’abord, il
annonce de l’UE. Puis, les
eurobéats se sont ridiculisés avec leurs prévisions, renforçant le discrédit de
leurs idées. Enfin, Londres
montre qu’une nouvelle direction politique peut être prise, quand on
respecte la parole démocratique, ce
qui se fait encore outre-Manche, mais qui est un peu trop oublié sur le
continent…
Je tique sur un point. Pour vivre entre l'Angleterre et la France, je dirai que la situation sociale et surtout les services gérant la situation sociale notamment des laissés pour compte en GB n'est pas franchement reluisante. La GB a quand même un sérieux problème avec le traitement du chômage, de la misère et du déclassement de certaines couches de la population. Quand je parle du traitement du chômage je veux dire qu'en GB les chiffres du chômage paraissent bons car nous sommes dans un traitement ultra-libéral du chômage. Un véritable couperet après un parcours du combattant pour celles et ceux qui perdent leur emploi. Sans être fanatique de K. Loach (trop manichéen et assez caricatural à mon goût), j'invite à aller voir son dernier film. Je parle du chômage mais on pourrait parler du traitement de la pauvreté des enfants ou de l'école. Quad j'entends F. Fillon se sentir proche des idées de M. Thatcher....je fais plus que frémir pour les classes moyennes en France.
RépondreSupprimerJe ne dis pas qu'avec l'UE c'était mieux et que le modèle anglais sur cette question est à jeter complètement à la poubelle. Mais l'UE prévoit un minimum de droit social. Alors pour des pays où le droit social est largement développé, ce que propose l'UE est un recul net. Pour un pays comme la GB, paradoxalement c'est un garde-fou.
Maintenant crier aux loups en disant que cela va être la fin du monde pour la GB de sortir de l'UE. Alors oui, il y a un point qui va leur poser un souci très majeur : l'application du code des douanes de l'UE, de ses dispositions d'application. Je n'entrerai pas dans le détail, ce serait trop technique mais le entreprises anglaises qui ont liées une partie voire la totalité de leur activité aux modalités de fonctionnement de ces 2 textes, cela va leur faire mal. Mais bon...sans faire café du commerce, les Britanniques sont assez pragmatiques et gèrent leurs affaires en maniant très bien le théorique et l'empirique pour faire face. Mais à mon sens sur ce point, ils perdront quand même beaucoup de plumes.
Néanmoins, Il y a 2 pays européens qui vivent bien en dehors de l'UE et qui ont su et savent magistralement retourner à leur avantage notamment les règles douanières, commerciales et économiques, des frontières etc de l'UE : la Suisse et la Norvège ! Je ne crois pas que ces 2 pays sont des exemples de dérive total en matière économique, social, sociologique et politique. Il y a un 3ème pays qui a eu des réactions et des positions bien intéressantes et loin des canons de beauté de l'UE : l'Islande. Idem je ne pense pas que ce pays se trouve dans une situation de sous-développement ou de décrépitude profond.
Fanfan
Enfin de compte, ceux sont les "puissants" qui sont toujours demandeur vis a vis des plus faibles pour renforcer leur propre puissance! On le constate avec le CETA, le TAFTA, et autre traité!
RépondreSupprimerBien entendu, les prédictions apocalyptiques ne reposaient sur rien et ne servaient qu'a la propagande. Mais pour l'instant, le Brexit n'est qu'un vote populaire, la Grande-Bretagne est toujours dans l'Union, avec son grand marché. Ce qu'on observe en ce moment, c'est l'effet de la baisse de la livre. Ce n'est que plusieurs années après la rupture effective avec Bruxelles qu'on pourrait en évaluer l'effet. Si l'on tient compte du fait que les trois pays les plus prospères d'Europe, la Suisse, la Norvège et l'Islande, ne sont pas dans l'UE, on se dit qu'il faudrait que le Royaume-Uni fasse beaucoup de bêtises et n'ai pas de chance pour ne pas aller mieux que maintenant. De plus, Theresa May semble bien comprendre la situation.
RépondreSupprimer@ Fanfan
RépondreSupprimerJe suis bien d’accord. Le papier ne concerne que le Brexit. Et je ne dis pas que tout est rose : il y a 15 jours, j’avais fait un papier dénonçant les coupes sauvages dans les budgets publics faites par David Cameron :
http://www.gaullistelibre.com/2016/10/cameron-fossoyeur-des-services-publics.html
@ Anonyme et Jacques
Je suis d’accord
C'est ridicule, la GB est toujours dans l'UE, rien n'est prévisible de ce qui se passera.
RépondreSupprimerLa Norvège a du pétrole et la Suisse a signé de nombreux traités avec l'UE à laquelle elle cotise, en plus d'être un paradis fiscal, comme le Luxembourg dans l'UE, et d'avoir une industrie haut de gamme.
Les problèmes français sont avant tout français, pas issus de l'UE. Quand les français apprendront à balayer devant leur porte, ils arrêteront d'accuser l'UE ou la Chine de tous leurs maux d'irresponsables chouineurs bordéliques citoyens d'une république bananière aux politiciens corrompus en grande partie.
Raison de plus pour sortir de l'UE est de savoir ce que nous valons en dehors!
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