Il est bien
évident que je ne me suis pas déplacé hier pour voter. Non seulement, je ne
goûte guère ces manières importées des Etats-Unis, mais en plus, le spectacle donné par les
sept candidats était affligeant de conformisme ultralibéral et de superficialité
pseudo communiquante. Dimanche prochain, le nouveau chouchou du moment, Fillon semble bien
parti pour devenir le candidat de 2017.
Impasse
ultralibérale et communiquante à tous les étages
Alain Juppé
fait penser à Edouard Balladur, lui qui a géré avec une prudence maladive et la
fausseté confondante de son sourire et de sa bonhommie permanents son avance
qui s’est effondrée dans la dernière ligne droite. Il n’est pas sûr que
s’afficher comme le plus modéré de la bande soit le pari gagnant, à un moment
où tout le monde sent bien qu’il faut un vrai changement. Il devrait être
balayé dans six jours, n’ayant aucune réserve de voix pour le second tour. Nicolas
Sarkozy reste l’homme contre qui j’ai eu la motivation de reprendre la
politique et de créer un blog il y a près de 10 ans, m’opposant à lui en 2007
et votant blanc au second tour de 2012. Terminer troisième de la primaire
va lui imposer la retraite qu’il n’avait pas voulu respecter après 2012. C’est
bien mérité.
Bruno Le
Maire a échoué en prenant des postures totalement incrédibles pour tenter de se
différencier par la forme, sachant
que le fond des candidats est extrêmement proche. NKM s’est distinguée sur
la forme en
allant plus loin que tous les autres dans les délires ultralibéraux, proposant
une « flat tax » ultra-inégalitaire. L’échec de Copé est aussi
réjouissant que le personnage est antipathique. Jean-Frédéric Poisson pouvait
apparaître comme le plus acceptable dans les sphères souverainistes par ses
critiques de l’UE. Mais, outre un discours sociétal avec lequel je suis
largement en désaccord, le détail des débats, du premier au dernier,
montre qu’il cède largement au vent ultralibéral, que son discours sur l’Europe
est bien timide, et
il a ajouté un soutien choquant aux excès du communautarisme Corse.
En un sens,
le ras-de-marée filloniste exprime le rejet du duel annoncé des médias.
L’élimination de Sarkozy et le dégonflement brutal de la bulle hors sol de
Juppé sont réjouissants. Malheureusement, le
programme économique de François Fillon est un contre-sens absolu. Loin de
redresser le pays, il ne ferait qu’accentuer et prolonger les erreurs du
quinquennat de François Hollande. Malheureusement encore, cela
peut être le produit d’une époque où les idées ultralibérales gagnent, pour le
moment, dans notre pays. Il faut noter que cette victoire représente sans
doute un mieux pour le PS par rapport à Juppé, puisque le programme très
droitier de Fillon pourrait donner plus d’espace aux socialistes, surtout si
Bayrou n’y va pas, donnant alors une meilleure configuration que même avec
Sarkozy.
Je
ne parvenais déjà pas à trouver le moindre des septs candidats suffisamment
marginalement moins pire que les autres pour me pousser à apporter mon scrutin hier.
La victoire très probable de François Fillon ne laisse rien augurer de bon car
son programme va souvent dans le sens contraire de celui que je pense le bon
pour la France. Il n’y a vraiment rien de bon à attendre des dits Républicains.
Juste histoire de faire trois secondes de quincaillerie politicienne. Pas sûr que la candidature Fillon soit une bonne nouvelle pour le PS. S'il se présente, la primaire socialiste sera d'abord l'occasion pour les électeurs de Gauche de sanctionner Hollande.
RépondreSupprimerMais les vainqueurs potentiels n'ont pas non plus une allure très fringante. A ma Gauche, un type qui avait eu une très bonne intuition (la démondialisation) mais n'ayant pas les compétences pour bien mener campagne: Montebourg, le type qui voulait décider de sa date de départ du gouvernement... mais a fini par être démissionné par Valls avant.
A ma droite, Valls. En apparence il pourrait bénéficier d'un positionnement "libéral mais moins que Fillon". Son image est moins dégradée que celle de Hollande. Mais il s'est grillé auprès des électeurs de Gauche. Diviseur (les deux Gauches inconciliables), solidaire quoi qu'il en dise du pack européisme/social-libéralisme du président actuel, agaçant pour une partie de la Gauche à force d'avoir surjoué la posture martiale. Et surtout, en voulant jouer les Schröder du supermarché avec la loi El Komri, il a fait une erreur tactique digne du Villepin du CPE. De toute façon, un type qui prenait pour modèles Sarko et Blair est forcément out.
Sinon, Fillon incarne les solutions ayant échoué dans le Sud de l'Europe. Mais l'échec avec l'élégance du tweed, le sérieux, sans bling bling, sans vaudeville au sommet de l'Etat. Pas sûr que cela suffise à consoler les passagers du Titanic. Une mauvais nouvelle n'arrivant jamais seule, Merkel semble bien partie pour conserver la Chancellerie. Elle est paraît-il perçue de l'autre côté du Rhin comme le dernier rempart des valeurs démocratiques occidentales contre la montée des populismes. Ce qui laisse songeur.
JZ
Tout petit post-scriptum sur le principe des primaires. Elles sont censées élargir le public des votants, permettre à des catégories éloignées de la base électorale du camp concerné d'avoir leur mot à dire. Or elles semblent principalement attirer un public plutôt favorisé, offrant la victoire à un deloriste (Hollande) ou un libéral BCBG (Fillon). Elles sont aussi l'occasion de candidatures de témoignage en vue du coup d'après. Leur seul effet tangible positif est d'écarter ceux qui veulent recandidater après avoir échoué (Sarkozy aujourd'hui, Hollande demain). Mais à quoi cela sert-il si c'est pour les remplacer par d'autres figures de la fracture entre les élites et le peuple?
RépondreSupprimerJZ
Pour 2017, je prédis l'apocalypse, avec un second tour Fillon-Marine. La gauche tombera le masque du social en appelant à voter Fillon ; cela intronisera Marine comme candidat anti système ; quel que soit le vainqueur, les Français n'ayant pas voté pour lui ne l'accepteront pas ; résultat : fin de la démocratie Potemkine avec, au mieux la tyrannie, au pire la guerre civile, ou plus simplement un pouvoir définitivement illégitime et des désordres continuels.
RépondreSupprimerGuadet
Dans ce cas, je vote Marine.
SupprimerLaurent, je pense vraiment que vous et tous les autres souverainistes de valeur devraient changer de braquet.
RépondreSupprimerVous avez raison, mais vous n'arrivez pas à influer sur les élections. Elles sont en train de se dérouler sans vous.
Soyez pragmatiques. Choisissez un candidat réel, le moins éloigné de vos convictions, acceptez qu'il ne soit pas parfait, et soutenez-le à fond.
La victoire de Fillon n'est absolument pas une fatalité. Ces élections montrent que les gens votent "en réaction à". Ne voulant pas d'un duel Juppé / Sarkozy, ils ont massivement voté pour Fillon, le seul challenger possible, dans un réflexe vote utile. A présent que celui-ci est favori de la présidentielle, il est à son tour exposé à une énorme claque. C'est d'autant plus vrai que ses positions sont très dures, absolument pas modérées, et comme vous le soulignez à contre-sens de la marche de l'Histoire.
Alors saisissez cette occasion, bon sang ! Pesez dans le débat ! Cessez d'attendre ce candidat parfait qui aujourd'hui n'existe pas, en vous apitoyant sur le triste sort de la France ! Battez-vous efficacement !
Bien amicalement
Bonsoir,
RépondreSupprimerdans mon entourage, beaucoup sont allés voter aux primaires de la droite. Et une grande majorité ont voté...François Fillon. Idem hier à la sortie de mon bureau de vote et après le dépouillement, une majorité avait voté...François Fillon. Et toutes et tous dans leur ensemble, comme justification de vote, affichaient ouvertement le discours suivant: moins 600 000 fonctionnaires et enfin un homme politique déterminé à mettre au pas la fonction publique et à casser son monopole (????).
Alors, je ne dis pas que tous ont eu cette première motivation dans le vote F. Fillon, en tout cas hier c'était celui-ci qui était affiché en premier et avec force.
Wait and See
Sylvie
Ce qui est terrible c'est que quand ces gens auront: moins de TER, aucun hôpital dans les villes moyennes, aucune école dans les gros bourg, aucun collège, moins de gendarmerie, moins de culture, moins de remboursement de la secu, des retraites plus faibles, moins de routes, moins d'Université et de recherche publique... et en plus de ça une récession carabinée, ils seront en colère! Mais,mes pauvres, il fallait réfléchir aux conséquences de ses multiples votes de ces dernières années... Il reste 3 candidats un minimum souverainistes, avec leurs avantages, leurs défauts et leurs clivages. C'est certes un peu tard pour se réveiller mais mieux vaut tard que jamais, au boulot!
SupprimerAi bien aimé le commentaire d'Anonyme à 14h19. Cordialement
RépondreSupprimerJuppé était un peu moins pire, puisqu'il est moins libéral. Mais ce qui l'a plombé, c'est sa position sur les musulmans.
RépondreSupprimerAutrement dit...vous récoltez ce que vous avez semé. Vous ne voulez pas avoir le courage de faire évoluer le discours politique y compris centriste vers une position réaliste et ferme ? Eh bien les électeurs choisiront Fillon, comme ils ont choisi Trump aux US et pour les mêmes raisons.
Que vous vous obstinez à nier.
Aux US aussi, il y a des gens qui essaient de dire qu'il est temps d'arrêter la démagogie :
http://www.nytimes.com/2016/11/20/opinion/sunday/the-end-of-identity-liberalism.html?action=click&pgtype=Homepage&clickSource=story-heading&module=opinion-c-col-left-region®ion=opinion-c-col-left-region&WT.nav=opinion-c-col-left-region&_r=0
et il n'y a aucune chance non plus qu'ils soient écoutés : en France, parce qu'il y a déjà trop de minorités, et parce que les c**s comme vous ne voudront jamais admettre qu'ils ont eu tort de cornériser le FN et ses thèmes.
Alors, voilà le résultat : vous aurez Thatcher. Bien fait pour vous.
Pour Debout la France, la victoire de Fillon est à mon avis le pire qui pouvait arriver.
RépondreSupprimerUn type qui a l'air sérieux et droit => bonne image
Une politique étrangère réaliste => contre-pied de ce qu'on voit depuis des années
Politique éco qui va plaire à droite
Les valeurs traditionnelles qu'il incarne vont envoyer le FN à fond sur la ligne "philippot" : souverainisme, rôle de l’État dans l'économie, classes populaires mises en avant, etc
L'espace de NDA va être très petit (surtout si Guaino y va).
Au contraire NDA a un programme, qui sur le plan économique s’oppose totalement à celui de Fillon, à qui il va, je pense, pouvoir prendre des voix. Il propose un plan de relance de la consommation des ménages avec une augmentation des salaires nets de 10% (grâce notamment à la lutte de la fraude fiscale). Il proposer d’attribuer les 8,4 Milliard de l’UE aux retraités et ainsi permettre l’augmentation des pensions de retraite. Il propose des baisses de charges ciblés seulement pour les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices sur le sol Français et celles qui relocalisent. Rien à voir avec Fillon et Juppé qui proposent des baisses de charges patronales sans contreparties.
SupprimerIl souhaite que 75% des marchés publics soit réservés aux entreprises qui produisent en France.
NDA a bon programme économique, qui ne respecte pas le traité de Lisbonne. Il faut déjà que les Français, qui ont été trompés par Hollande, en prennent connaissance, ne le prennent pas pour un démagogue, un "populiste" et arrivent à lui faire confiance; ce qui n’est certes pas gagné mais pas impossible.
EB.
@EB.
SupprimerJe suis d'accord avec tout ce vous dites. Sauf... sur l'analyse électorale.
Ce que je dis c'est que NDA aurait eu beaucoup plus d'espace politique avec Juppé.
Juppé était au centre gauche sur l'immigration et les valeurs (famille, école, etc), il était dans la continuité de "Sarkollande" en politique étrangère et donnait une image fausse (Juppé le coincé qui se la jouait cool).
Le rejet (même à droite) qu'aurait provoqué Sarkozy entraînait automatiquement beaucoup d'électeurs dans l'incertitude.
Rien de tout ça chez Fillon. Dont le passé séguiniste et le non à Maastricht peuvent en plus brouiller un peu les cartes.
Le principal espace sera à de se mettre plus à droite économiquement que le FN qui devrait logiquement gauchir son discours éco pour s'opposer à Fillon et bloquer Mélenchon.
Et compter que ce discours du FN n'embraye pas.
Mais est-ce à souhaiter ?
Je comprends mieux ce que vous voulez dire. Cela dit je crois que NDA peut et doit tout faire pour sortir de l’espace entre LR et le FN, dans lequel les médias veulent, souvent à tort, l’enfermer. Il peut tout-à-fait intéresser un électorat allant de l’aile gauche du PS à LR en passant par le modem et rassembler cette frange de l’électorat qui souhaite la défense de la souveraineté mais pas de Marine Le Pen. Ce qui fait un espace conséquent; même si NDA a encore des difficultés à convaincre l’électorat PS. Dans les débats télévisés, les gens finiront par comprendre que NDA sur les questions économiques et même sur la souveraineté est beaucoup plus proche de Montebourg que de Fillon, dont le programme économique extrême pourrait être rejeté par une grosse minorité des électeurs de droite.
SupprimerEB.
C'est quand même dingue ce retournement de situation en 15 jours ! et/ou ce passage à côté total des sondeurs et des medias.
RépondreSupprimerOutre le programme politique, perso je pense que l'émission "Une ambition intime" (Fillon sérieux mais relativement cool, cohérent, un peu geek, face à un Juppé un peu incohérent en terme d'image, fadasse avec toujours le balai dans le cul, fils à maman puis à Chichi, complexe du 1er de la classe insupportable) couplée aux 3 débats, au rappel du souvenir du Fillon de 2012 et à l'âge, et bien tout ça ça a joué chez les mecs de droite qui ont eu d'un coup l'illumination "Mais c'est vrai, ya Fillon dedjiou ! on vire le nain et on s'évite le papy fadasse, on fait d'un pierre deux coups !"
On peut faire beaucoup d'analyses après coup, mais personne encore une fois n'avait vu le coup venir !
ça promet pour 2017 !
***Jacko***
Espérons que les sondages se trompent encore en nous faisant croire que le gagnant de la primaire LR sera automatiquement le gagnant de l'élection présidentielle de 2017. Espérons une autre grande surprise - bonne celle-là! Car Fillon président, ça annonce de grandes difficultés et probablement des mouvements sociaux importants.
RépondreSupprimerPetit conseil a tout les rentiers et tout les Bazaine de ce pays , ne criez pas victoire trop vite , François Fillon n'a aucune chance de gagner avec un programme aussi ultralibéral !!!
RépondreSupprimerUn candidat "Gauliste sociale" aurait gagné facilement , mais les plus de 65 ans de cette primaire de la droite la plus bête du monde en ont décidé autrement .
Une bonne nouvelle: Sarkozy est éliminé! Une mauvaise nouvelle: Fillon est en tête. Il n'est pas complètement mauvais, puisque sa position sur la Russie est raisonnable. Mais ça ne compense pas son programme économique délirant.
RépondreSupprimer@ JZ
RépondreSupprimerLes prévisions sont délicates quand on voit l’épisode Fillon. Le produit des primaires est aussi le résultat des candidats qui se sont présentés… Il n’y avait pas grand chose à se mettre sous la dent
@ Guadet
Ce serait une issue assez triste
@ Anonymes
J’ai encore un peu de temps. Mais en tout cas, le vote du 27 novembre n’a aucun intérêt pour moi.
Fillon n’est pas pire que Juppé, la nuance d’ultralibéralisme n’est pas nulle, mais Juppé est dans la même lignée et les positions de Juppé sur l’immigration ne semble pas adaptée. Enfin, je crains que Juppé soit pire que Fillon sur l’Europe. Thatcher est-elle pire que Major ?
@ Sylvie
Je vais revenir sur les raisons de sa victoire mercredi
@ Jacko
C’est vrai
@ Moi
C’est vrai que c’est dur
@ Cgrotex
Je ne sais pas bien
@ Jacques
C’est juste
Quelle autre issue voyez-vous ? Que peut-on encore espérer ? Dupont-Aignan ne décolle pas. Mélenchon est lâché par les communistes. On peut imaginer un second tour Fillon-Valls, mais l'issue ne serait pas moins triste : une politique thatchérienne, mauvaise idée déjà et appliquée au pire moment, c'est à dire la ruine de la France.
SupprimerGuadet
Bonjour Laurent,
SupprimerBonjour Sylvie,
Bonjour à toutes et tous,
Relevé le même discours très agressif contre la fonction publique et les fonctionnaires (certains accompagnés de noms d'oiseau assez diffamants pour la catégorie concernée) que Sylvie a entendu, à la sortie de mon bureau de vote et en échangeant avec les votants/partisans de F. Fillon. Je trouve même qu'il y avait vraiment un côté haineux dans les propos et c'était le discours premier qui revenait (pas l'Europe, pas l'immigration, pas l'ultra-libéralisme etc...). Dans ma ville, F.Fillon est arrivé en tête. Je ne pense pas que le discours sur la fonction publique est l'unique et la principale motivation du vote pour F. Fillon. Mais réactions étonnantes à la sortie de mon bureau de vote.
J'attends Laurent votre analyse sur ce vote :-;
Au plaisir de vous lire
Stéph'
Bonjour Stéph',
SupprimerAlors je ne dirai pas que par chez moi c'étaient des propos diffamants ou haineux mais il y avait plutôt comme un ressentiment revanchard accompagné d'une liste de "sauf" sauf les policiers, sauf les gendarmes, sauf la douane et les impôts, sauf l'école et sauf l'hôpital comme les infirmières, les urgences...
En fait le discours que l'on entend très souvent. Mais là, il était vraiment BEAUCOUP plus marqué et offensif (je trouve le mot juste).
PS: Laurent, moi aussi j'attends votre analyse :-)))
Sylvie
Anonyme 14:19, il faut sortir de la logique du "moins pire". Plutôt que de soutenir un candidat décevant, Laurent devrait envisager de se présenter lui-même ; il doit bien rester assez de maires authentiquement gaullistes pour le parrainer non ?
RépondreSupprimer@LH,
RépondreSupprimerLes choses sont pourtant simples. Les français rejettent, très majoritairement, les thèses sociétales contemporaines. Ils affirment un rejet net de la direction libertaire, abusivement qualifiée de progressiste - mot toujours pas défini bien évidemment - qu'a pris notre société depuis 30 ans.
Les français rejettent les thèses sociétales au point de faire leur affaire d'un positionnement ouvertement libéral sur le plan économique et social.
C'est donc bien l'identité qui est au cœur du choix des français.
De fait, Juppé sera éliminé lors du second tour des primaires, tant il incarne parfaitement la "droite" acquise aux positions libertaires, NKM ne s'étant pas trompée sur ce point.
Avec Juppé il n'y aura pas même d'ouverture comme avec Sarkozy, Juppé étant la pleine incarnation du courant libéral-libertaire, Terra-Nova compatible, européiste et atlantiste. Il est la fameuse "ouverture". Pour quel candidat ont majoritairement voté ceux qui, à "gauche", ont participé à cette primaire ?
Juppé c'est Hilary, c'est Hollande, c'est Merkel. Avec Juppé nous n'aurons finalement qu'un second mandat de François Hollande.
Sapir fait par ailleurs une analyse intéressante de la candidature Fillon.
Il y a bien évidemment une autre voie souverainiste et qui ne s'inscrit pas, elle, dans la ligne de l'austérité et de la dérégulation.
Cordialement.
@LH:
RépondreSupprimerBien sûr. Mais je ne faisais que lister les faiblesses de ceux qui pour le moment veulent aller à la primaire PS. De toute manière, avec une primaire d'un parti assuré de l'Elysée produisant un coup de tonnerre, celle d'un parti mal en point pourrait même produire un candidat de notoriété moindre que les trois cités.
Sinon, au rayon des incertitudes de 2017, je n'exclus pas que la majorité LR à l'assemblée soit moins forte que prévue, du fait de triangulaires. Ce qui pourrait compliquer le rêve filloniste de la révolution thatchérienne en 100 jours. Ce rêve des 100 jours passés à voter des lois antisociales, avec le pays paralysé et le retour au calme ensuite.
JZ
"Sinon, au rayon des incertitudes de 2017, je n'exclus pas que la majorité LR à l'assemblée soit moins forte que prévue, du fait de triangulaires"
SupprimerJe n'y avais pas pensé, merci! On pourrait même avoir des quadrangulaires, faisons 5 minutes de la fiction électorale. Si c'est Fillon l'élection présidentielle pourrait être très clivée, avec un Mélenchon vers 18-20%, Le Pen entre 25 et 30, Fillon vers 25, et Macron et Le PS à 10% chacun. Fillon l'emporte vers 55% au second tour.
Il faut 12,5% des inscrits pour se maintenir aux législatives, si du fait de la violence de la présidentielle les électeurs se déplacent en masse et votent utile : Ça donne des quadrangulaires dans la moitié des circonscriptions (Midi, Nord, Haute Normandie, Picardie, massif central, 93 et 94) et des triangulaires dans toutes les autres!
Personnellement, j'ai voté sans la moindre hésitation pour François Fillon en raison de ses positions en politique internationale (politique de rapprochement avec la Russie, levée des sanctions) en mettant de côté son programme économique. De plus, c'est un homme honnête, sérieux et pragmatique. Il est aussi, parmi les responsables politiques, celui qui a le mieux analysé la nature du danger islamiste et la meilleure manière de le combattre.
RépondreSupprimerPersonnellement, le discours (très) musclé anti-fonctionnaires à la sortie du bureau de vote dimanche, je l'ai BEAUCOUP entendu et notamment en faveur du vote F. Fillon (FF). Psychologiquement, cela a joué. Moi je vois la stratégie de FF en 2 temps :
RépondreSupprimer- 1ère salve: un discours savamment et intelligemment pesé sur le terrorisme notamment. pas besoin de sous-guatanamo ou de lois entassées les unes sur les autres. Réactivation du crime intelligence avec l'ennemi et réactivation de l'indignité nationale. Ça existe déjà pas besoin de faire des nouveaux textes sachant que l'intelligence etc...a été revisitée dans le code pénal R. Badinter et affinée depuis. L'indignité nationale une partie de la gauche dont F.Hollande a songé à la remettre au goût du jour mais reculade (comme d'hab' d'1 gauche très affaiblie);
- 2ème salve : la fonction publique. Réduire le nombre de fonctionnaires, les remettre aux 39:00. Derrière l'idée de leur supprimer leur statut et la garantie de l'emploi à vie même pour les fonctions régaliennes dont dépend le monopole légitime de la violence de l’État (police-justice -douane-impôts).
A cela, méthode jean de la fontaine le lièvre et la tortue !
Effet final sur le citoyen lambda que nous sommes : un homme qui ne surenchérit pas en matière juridique et judiciaire pour tout et n'importe quoi. Il a tout compris, appliquons les lois en vigueur. Les fonctionnaires: ils ne les traitent pas de fainéants ou autres il dit qu'il faut être réaliste et faire des économies. A la trappe le renoncement à la souveraineté nationale défendue par Ph. Seguin dont FF se réclame encore, un européisme aménagé en terme de communication, un ultra-libéralisme savamment et délicieusement enveloppé-sucré. Le tout saupoudré d'une real politik en matière de relations internationales et de mesure sociétales conservatrices mais pas trop, juste comme il faut dans l'air du temps. Un FF qui présente bien : mesuré, calme et réfléchi. Et la pirouette est faite !
L'anonyme du jour
@24
RépondreSupprimerSi le citoyen de base réagit comme cela c'est bien triste, ils n'ont donc pas entendu parler de Reagan et Thatcher. Enfin il ne s'agissait que des primaires de le droite avec 10% du corps électoral français.
Espérons que les 90% réfléchissent un peu plus.
@ Guadet
RépondreSupprimerCe serait bien d’avoir une bonne surprise un jour, en effet
@ Steph’
Malheureusement, le discours de Fillon semble prendre aussi sur le fond pour les primaires. Le sens du vent est à l’ultralibéralisme. Les idées alternatives ont été mal défendues.
@ Sylvie
Possible. Rendez-vous demain matin.
@ Gérard
C’est gentil, mais je ne pense pas que je changerais grand chose, malheureusement.
@ 1984
C’est juste : l’identité prend le pas sur le progrès
@ JZ
J’ai bien du mal à faire des prévisions aujourd’hui
@ Marc-Antoine
Son programme économique est pourtant désastreux
@ L’anonyme
Bonne synthèse !
@ André
On peut encore avoir des surprises
@LH,
RépondreSupprimerQu'est-ce que le progrès ?
On n'échappe pas aux définitions !
Par ailleurs je ne vois pas de contradiction en identité et progrès.
"Quand le passé n'éclaire plus l'avenir, l'esprit marche dans les ténèbres" (Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique)
Cordialement.
"Le vainqueur d’hier, le nouveau chouchou des sondages, des médias et des élites, François Fillon, l’incarne bien"
RépondreSupprimerÇa ne m'avait pas marqué particulièrement. Et avec ce qu'on entend depuis 2 jours, ce n'est clairement pas le candidat des médias.
La une de Libération le confirme.
Des sondages ? Mettre à 56/44 un candidat qui a fait 44 au 1er tour et donc le 3ème à 20 lui apporte son soutien, bof bof.
Je pense, pour ma part, que les zélites n'ont toujours pas fait leur deuil de Juppé.
Imaginez, Fillon n'est pas d'accord pour dire que l'avortement est l'action le plus magnifique qu'une femme puisse faire ! Quel rétrograde nauséabond !
Il a été soutenu par la Manif pour Tous ! Fasciste !
Il a voté non à Maastricht ! Nazi !
@Banzaï
SupprimerJuppé a perdu ; sa défaite remonte au mois de mai 1968. C'est la fin d'un cycle, et que cela plaise ou non, Fillon, par ses positionnements "sociétaux" comme l'ont dit, l'a parfaitement compris ou est en phase avec cette révolution qui a déjà eu lieu.
Une large partie monde politique - je ne parle même pas du monde médiatique - enregistre avec retard un mouvement d'ores et déjà accompli. L'individualisme, reposant sur lui-même, ne reposant plus sur rien dès lors, c'est alors qu'il faut trouver une alternative. C'est fait.
« Tournons-nous vers le passé, ce sera un progrès. » Cette citation de Giuseppe Verdi, date de 1870.
Le progrès a changé de camp en quelque sorte !
On peut commencer à le croire. Espérons que ça se confirme !
SupprimerPour compléter mon message de 21:42, j'ajouterais que croire qu'un candidat demandant des comptes à l'Arabie Saoudite, au Qatar et à la Turquie et souhaitant un rapprochement de la Russie et de l'Iran va recevoir le soutien des zélites me semble être une erreur.
FF ne peut pas être un homme honnête ou droit.
RépondreSupprimerSarkozy s'est fait élire en promettant à plusieurs reprises à la TV qu'il ne toucherait pas à la retraite à 60 ans.
Et ensuite il a demandé à FF de mettre en œuvre, avec Woerth, la trahison de cette promesse. Le bon petit soldat s'est exécuté sans état d'âme, se rendant complice de parjure, de surcroît envers le peuple français.
Ivan
Le rôle d'un 1er ministre de la 5ème République est de faire appliquer la politique décidée par le président.
SupprimerIl n'a pas d'états d'âme à avoir une fois la mission acceptée.
Seul le président pouvant décider de mettre fin à cette mission.
C'est ça la 5ème.
Et cela suffit pour l’exonérer de sa responsabilité d'avoir accepté une mission scélérate pour aider le commanditaire à trahir le peuple ?
SupprimerIvan
Vous diriez que les fonctionnaires qui ont traduit et appliqué ces mesures ont aussi trahi le peuple ?
SupprimerJuppé s'est enfin mis à faire campagne. Et donne le sentiment de vouloir rameuter des non votants de centre gauche (ou bayrouistes venus de la Gauche) pour sauver sa candidature. Suicidaire sachant que, même si le détail de son programme effraierait n'importe quel électeur socialiste, Fillon ne suscite pas à Gauche le même effet repoussoir que celui qui faisait de la brève de comptoir pour draguer l'électeur frontiste (Sarko). Au fond l'erreur de Juppé aura été de prendre la posture de l'anti-Sarko: 1) cela aura prêté le flanc à la caricature de "candidat de gauche de la primaire de droite". 2) c'est inutile désormais vu que Sarko est out.
RépondreSupprimerJZ
Bien d'accord.
SupprimerOn peut aussi souligner l'erreur de Sarkozy qui a fait une campagne pour les "exclus" alors que ce sont les "inclus" qui ont voté.
Il a d'ailleurs fait ses meilleures scores dans les régions pauvres.
Bien d'accord avec vous aussi. Un simple examen de la primaire socialiste lui aurait rappelé que l'électorat populaire ne se déplace pas en masse à ce type de scrutin.
SupprimerJZ