2016
restera sans nul doute l’année où les peuples ont voté pour le changement, en
Grande-Bretagne, pour sortir de l’UE, aux Etats-Unis, en élisant un candidat
très atypique, et en France, en envoyant les deux favoris des sondages des
primaires des Républicains à la retraite. Mais derrière le vent de
nouveauté qui émane de ces nouveaux leaders, apparaît
de plus en plus une grande continuité.
L’alternance sans alternative
Mais il y a un sujet sur lequel les trois se
retrouvent pleinement : la
baisse drastique de la fiscalité pour les entreprises. Theresa May envisage
d’aller encore plus loin dans les
baisses de l’impôt sur les sociétés mises en place par son prédécesseur :
elle
envisage de le descendre à 15, ou même 10% désormais. Donald
Trump propose un plan considérable de baisse des impôts, qui concerne les
particuliers, mais également les entreprises, puisque le taux étasunien, un
des plus hauts du monde (à près de 40%), même s’il y a bien des moyens de
réduire la facture, pourrait baisser lui-aussi à 15% ou 20%. Et
Fillon veut d’abord utiliser les plus de 100 milliards de baisse de la dépense publique
et la hausse de la TVA pour baisser plus encore les coûts des entreprises,
ainsi que l’imposition de leurs profits.
Il y a quelque chose d’assez stupéfiant à voir ces
trois dirigeants politiques aller dans une direction aussi aberrante. Rien,
absolument rien, ne justifie de tels choix. Les profits des entreprises
sont à des plus hauts historiques, au
point d’inquiéter le pourtant peu hostile au business The Economist. Cette capacité accrue des grands groupes à
accroître leurs marges devrait au contraire pousser à une hausse de la
fiscalité sur leurs profits, plutôt
que d’en laisser une proportion toujours plus importante à ces actionnaires qui
n’ont pas été aussi riches depuis bien longtemps, comme le montre l’explosion
des inégalités. Bref, non seulement, ils vont dans le sens contraire des
intérêts des classes populaires qui aspirent le plus au changement, mais
leurs choix économiques sont injustifiables socialement.
Il y a près de 8 ans, j’envisageais que la crise de
2008 accoucherait d’un renforcement paradoxal des idées ultralibérales. Jamais
peut-être n’aurais-je davantage souhaité me tromper. Les
thèses progressistes, dans le domaine économique, perdent du terrain, malgré
quelques étincelles intéressantes. Car le pire, c’est
que les idées ultralibérales ne semblent plus tellement rebuter la majorité des
électeurs.
C'est sans doute avant tout une question de crédibilité.
RépondreSupprimerSi vous voulez que le discours "progressiste" ou centriste soit audible, il faut qu'il reste crédible, et sur tous les sujets.
Or, il ne manque pas de sujets où ce discours n'a plus aucune crédibilité.
Vous même, vous avez des sujets où vous restez bloqué sur une position idéologique très éloignée de la réalité (et vous savez bien lesquels). Dès lors, vous êtes plus difficilement pris au sérieux sur les autres sujets, notamment économiques.
RépondreSupprimerTiens, tiens, Bilderberg soutient Fillon, on a donc tout compris... Puisse les peuples se réveiller une fois de plus et ne pas se laisser dominer par cette organisation puante qui veut abolir à terme les nations et leurs frontières :
https://www.youtube.com/watch?v=GYl...
Je redonne le lien qui ne s'affiche pas correctement :
Supprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=GYlsyhDGLVA#action=share
Se pourrait-il, vraiment, que les fonds provenant du Qatar et de l'Arabie, ou d'ailleurs, soient préférables à ceux apportés par nos actionnaires???
RépondreSupprimer@LH,
RépondreSupprimerIl n'y a donc qu'une seule alternative crédible au second tour pour 2017, et c'est une femme.
Cordialement.
@Laurent
RépondreSupprimerTu oublies légèrement que Trump est un protectionniste. Le protectionnisme est pourtant l'ennemi juré des rentiers du capitalisme pour la simple raison qu'un retour des frontières ruinerait une grande partie des capitalistes actuels et des multinationales. Je crois que tu es largement à côté de la plaque ici. D'ailleurs pour la même raison je ne mettrais pas May et Trump sur la même barque que Fillon qui est un paléo-libéral complètement déconnecté du monde actuel. Quand May parle de réindustrialiser la GB on est loin du discours anti-fonctionnaire ridicule d'un Fillon. Bien sûr ils vont faire des erreurs, ils ont été élevés dans l'idéologie libérale comme la totalité des élites actuelle, mais ils seront vite contraints de changer de position en matière macro-économique. Je crois que le plus important est que Trump ait rompu avec le libre-échange, c'est le point d'achoppement central à mon sens. Tu verras qu'ensuite viendront les questions du contrôle des changes et de la circulation du capital parce que Trump n'aura pas le choix pour réussir.
@ Anonyme 11h13
RépondreSupprimerDésolé, mais je ne vois pas de quoi vous parler
@ Jocegaly
Quand même pas…
@ 1984
Pas du tout sûr
@ Yann
Attendons de voir ce qu’il va faire concrètement. Je ne suis pas certain qu’il bougera. S’il impose à Apple de produire les iPhone aux USA, là, il aura changer le cours des choses.
@LH,
RépondreSupprimerAlors qui d'autre dans le paysage politique actuel ?
C'est dans mois de 6 mois (23 avril) !
Et en dehors de ce paysage connu, qui peut, sans parti, sans surface médiatique, sans staff constitué, sans programme d'ores et déjà rédigé dans ses grandes lignes, sans ressources financières immédiatement mobilisables (plusieurs millions d'euros), sans expérience politique, sans audience auprès du corps électoral (nom installé dans le paysage politique) et au milieu de la pléthore de candidats annoncés, émerger sous quelques mois et remporter un second tour d'élection présidentielle ?
Qui ?
Ce notamment quand on sait le temps, l'obstination, la volonté, les soutiens, qu'il a fallu à des personnages politiques confirmés et non dénués d'un certain talent (Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande), pour être élu à ce poste.
Qui ?
" Rien, absolument rien, ne justifie de tels choix."
RépondreSupprimerBien sûr que si, l'IS est un impôt ingérable et inapplicable du fait des montages juridiques de contournement. Donc autant le mettre à zéro plutôt que d'étouffer les PME qui ne peuvent l'éviter, contrairement aux multinationales, et sont sanctionnées dans leur croissance internationale.
Vous ne comprenez rien à la fiscalité... vous êtes un idéologue borné comme tous les idéologues.
@ 1984
RépondreSupprimerMais pour des raisons que j’ai maintes fois soulignées, Marine Le Pen est l’assurance vie du système actuel.
@ Anonyme
Ingérable ? Il ne faut pas exagérer : son rendement montre qu’il a quand même un certain effet. D’accord en revanche sur le point de l’inégalité qu’il instaure entre PME et multinationales. Mais il n’étouffe pas les PME puisqu’il ne prend qu’une partie des profits. En revanche, il est bien évident qu’il faut complètement revoir les règles, supprimer la quasi-totalité des exemptions et empêcher la désertion fiscale des multinationales.
Le niveau actuel des profits plaide plutôt pour une hausse de l’IS que pour sa baisse.
@LH,
RépondreSupprimerJ'entends parfaitement votre point de vue, pas de difficulté sur ce point, mais ma question était : qui d'ici avril 2017 ?
Cordialement.
En 2012, la France compte 3,5 millions de PME, soit 99,9 % des entreprises.
RépondreSupprimerAllégeance à quoi ... au 0.1 % ?!
@ 1984
RépondreSupprimerJ'espérais NDA ou Chevènement, mais cela semble difficile...
@ Anonyme
Allégeance à l'agenda des grandes multinationales et des fonds qui les possèdent