Billet invité de Marc Rameaux
Le nouveau livre d’Alexandre Devecchio
élucide deux impressions que nous ressentons tous confusément : La France
joue sa survie dans les années qui viennent et sa jeunesse - tout en étant
fracassée – en appelle au plus profond de l’histoire et de la symbolique de
notre pays, afin d’élever sa force à la hauteur du péril qu’il encourt.
Ceux que nous pensions les plus écrasés et
les plus désorientés, les vingt printemps de la France de 2016, sont ceux qui
trouvent ces ultimes ressources, puisant leur force dans un passé millénaire
que l’on a pourtant tout fait pour leur arracher.
La première partie est à ce titre un
véritable coup de poing qui laisse le lecteur suffocant. Car elle explore la
partie la plus noire de la génération fracturée : celle proche des formes
extrêmes de l’Islam, parfois jusqu’à l’engagement terroriste. Un livre de plus
sur ce sujet direz-vous ? Non, car quelle que soit la qualité des ouvrages
précédents, ils procèdent soit selon les visions conceptuelles de la
sociologie, soit selon le témoignage direct et brut de l’investigation de
terrain.
La grande qualité du livre est de mener les
deux en même temps, à un très bon niveau. Les trajectoires sociales et
psychologiques des apprentis djihadistes, échec, incapacité à prendre les
responsabilités sur soi, mélange de jalousie, de fascination et de haine pour
la réussite factice véhiculée par l’occident, sont d’autant mieux décrites
qu’elles prennent la saveur de tranches de vie plus que de concepts
abstraits.
Car Alexandre Devecchio possède visiblement
la connaissance précieuse que confère le vécu et l’expérience du terrain sur
ces sujets. Notamment, la nébuleuse des organisations islamistes, UOIF, CCIF,
frères musulmans, salafistes, jusqu’aux organisations djihadistes, s’assemble
sous nos yeux comme un tout cohérent.
Nous ressentons confusément que les caïds et
bandes désoeuvrées de banlieue alimentent régulièrement le terrorisme en
troupes fraîches, qu’un nombre toujours croissant de jeunes musulmans de France
est saisi par un sentiment d’appartenance à une Oumma bien plus puissante que
la nationalité et dont ils se sentent les soldats.
La description clinique du livre en révèle
tous les mécanismes, assemblant les divers organes de l’islamisme selon un rôle
précis assigné à chacun. L’on voit ainsi sous nos yeux comment les alambics de
l’extrémisme musulman communiquent entre eux et distillent les bataillons du
terrorisme à partir d’un néant culturel fait de complots à sensation et
d’aigreurs recuites.
Les ravages de la mondialisation et de la
société du spectacle portent une lourde responsabilité dans cette nouvelle
description des territoires perdus de la république, sans qu’Alexandre
Devecchio ne tombe dans le piège d’en faire des excuses, seulement des causes
implacables.
La seconde partie, celle de la
« génération Zemmour », nous plonge tout aussi profondément au sein
de la jeunesse en quête d’identité. Un tel sujet n’est traité habituellement
que selon deux modes : soit celui d’un procès en fascisme par la presse
qui agit de la sorte contre tout ce qui ne pense pas comme elle, soit celui du
militantisme sans recul. Alexandre Devecchio évite ces deux écueils, montrant
combien la recherche d’identité est devenue légitime, tout en relevant sa part
de mythologie née du désespoir.
Contrairement aux habituels exposés à charge,
le livre montre la complexité des sentiments des chercheurs d’identité, allant
parfois jusqu’à des clivages contrastés entre leurs groupes. L’un des plus
importants est le choix entre l’identité portée par la nation à travers son
récit historique et l’attachement proche de l’amour charnel à ses spécificités,
le terreau qui se trouve en deçà de la construction nationale, de l’ordre du
sentiment et de l’impression de calme et d’art de vivre, ressenti lorsque l’on
se réveille un matin dans un petit village de la campagne française.
L’on ne peut accuser un tel sentiment de
préparer au « repli sur soi » et à la « haine de l’autre »
comme cela s’entend trop souvent, car le candidat Mitterrand y avait fait
fortement appel sur sa fameuse affiche. Alexandre Devecchio distingue ainsi le
discours de défense de la nation des jeunes attirés par le FN, de celui des
jeunesses identitaires qui s’étend vers des revendications régionalistes,
pré-nationales. Il explique ainsi très clairement le grand attrait dont
bénéficie Marion Maréchal Le Pen, celle-ci réussissant la difficile synthèse de
cette controverse renouvelée entre Jacobins et Girondins.
Alexandre Devecchio brosse un portrait
approfondi de la jeune Marion, évitant les simplismes et les anathèmes. A
travers sa biographie fracturée tout d’abord, puis dans la compréhension de ce
qui lui confère un tel souffle. En la voyant apparaître, l’on sait qu’il ne
sera pas question que de politique, mais de chevalerie, de valeurs, d’une voix
qui semble provenir du fonds médiéval de la France, qui a forgé son socle moral
tout autant que son enthousiasme.
Il s’agit, une fois de plus, de réconcilier
la fête de la Fédération avec le sacre de Reims, de comprendre la différence
entre des principes abstraits et des valeurs, de savoir que l’on ne peut
défendre un attachement à la France en la coupant de sa genèse historique. Quel
que soit le jugement que l’on porte sur elle, Marion Maréchal Le Pen a su
exprimer et incarner ce que porte la mémoire d’un peuple, le renfort qu’elle
apporte à l’homme et non à l’individu post-moderne.
Certains pousseront des hauts cris à cette
reconnaissance qui n’est pourtant pas un accord, mais de telles indignations
manquent de reconnaître la complexité humaine. Sans quoi, des itinéraires de
vie tels que ceux d’un Daniel Cordier ou d’un Georges Bernanos n’auraient
jamais été compris et appréciés. S’il ne faut rien céder aux délires
antisémites de l’Action française, ce mouvement fut le creuset de personnalités
d’exception lorsqu’elles en ont conservé l’exigence morale mais délaissé la
haine.
Nul ne sait si la jeune Marion suivra un jour
un itinéraire semblable à celui de l’ancien camelot du roi ou de l’auteur de
« Mouchette ». Mais c’est avec la même finesse humaine qu’il faut
aujourd’hui comprendre le cri des jeunes identitaires.
Ceux qui les condamnent unilatéralement sans
tenter de discerner ce qu’ils portent en eux de légitime ignorent que c’est une
partie d’eux-mêmes qu’ils sacrifient, se pensant libres mais inconsciemment
dociles aux injonctions du dieu-marché. C’est à cette finesse humaine que la
seconde partie de l’ouvrage d’Alexandre Devecchio nous invite.
La troisième partie s’attèle à un exercice
plus difficile, la jeune génération qu’il s’agit de décrire présentant des
angles moins directement visibles. Les deux précédentes étaient qualifiées de
« génération Dieudonné » et « génération Zemmour », deux
porte-étendards annonçant clairement vers quoi tendent leurs engagements.
Alexandre Devecchio choisit de désigner son troisième groupe sous l’appellation
de « génération Michéa ». Mais c’est pour brosser alors le portrait
d’une jeunesse catholique assez fortement conservatrice, dont on discerne
difficilement le rapport avec le philosophe socialiste de Montpellier ou ses
ascendants orwelliens, également socialistes à l’origine.
Ce troisième groupe est l’univers du lycée
Stanislas, du quartier Notre-Dame-des-Champs - ce Saint-Germain-des-Prés
catholique - et de la bourgeoisie provinciale chrétienne. Un mouvement en
incarne l’esprit et la recherche : celui des Veilleurs, provocation du
silence, de la sobriété et de la prière, subversion suprême à l’encontre du
clinquant contemporain. Difficile d’entrevoir comment ce groupe centré sur les
valeurs familiales et la spiritualité chrétienne aurait un quelconque rapport
avec le fameux critique socialiste du post-modernisme.
Bien sûr, le trait d’union qui vient à
l’esprit est la charge contre le matérialisme et le consumérisme. Et plus
encore au-delà de ces symptômes immédiats, de la déshumanisation, de l’éviction
de toute empathie et de tout sentiment authentique, ancrages forts de la pensée
socialiste d’Orwell comme de celle des Veilleurs. En arrière-plan, le discours
social de l’Eglise né avec le Rerum Novarum de Léon XIII
jusqu’au Centesimus annus de Jean-Paul II, développé sans faillir
par ses deux successeurs, fait apparaître une passerelle évidente entre la
critique chrétienne du post-modernisme et celle du philosophe montpelliérain.
Mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir
choisi un « génération Jean-Paul II », décrivant plus pleinement
l’univers de ces jeunes chrétiens conservateurs, plutôt que la référence à
Jean-Claude Michéa ? Alexandre Devecchio est séduit - tout en étant
parfaitement lucide sur son caractère illusoire - par une idée qui aurait été
magnifique si elle avait recouvert quelque réalité. Nombre d’observateurs,
politologues ou blogueurs d’influence ont été tentés par un rapprochement entre
les « Nuits debout » et les « Veilleurs ». Ceux qui penchent
vers une spiritualité chrétienne étaient évidemment attirés par le thème
évangélique de l’absence de sommeil commune aux deux mouvements, de la
vigilance constante pour le retour de l’Elu, qui viendrait au moment où l’on
s’y attend le moins.
L’on sait ce qu’il en advint, et Alexandre
Devecchio le relate dans les termes les plus durs, parfaitement justifiés.
Venus avec une intention de dialogue, les « Veilleurs » furent
chassés, pourchassés et attaqués physiquement par des bandes issues de
« Nuit debout ». Par ailleurs, Alain Finkielkraut fit l’objet du même
traitement, selon une agression clairement antisémite de la part des
« gardiens du progrès » auto-proclamés de la place de la République.
Une conjonction devenue très fréquente de racisme anti-blanc, anti-français et
antisémite dans les milieux d’extrême-gauche, qu’Alexandre Devecchio mentionne
déjà en détail dans sa première partie.
« Nuit debout » se vautra ainsi
dans un mélange d’infantilisme gauchiste et de violence radicalisée. Le péril
n’est plus celui des « rouge-bruns » que l’on craignait il y a une
vingtaine d’années, mais des « rouge-verts », de l’alliance du
gauchisme militant avec l’Islamisme radical, dont le PIR est la parfaite
incarnation. Produisant un ultra-racisme ethnocentré et communautariste, une
dialectique victimisante et larmoyante tenue en réalité par des prédateurs
redoutables dans les techniques d’infiltration et de noyautage, usant de tous
les leviers de liberté de la République pour mettre celle-ci à bas, les
« rouge-verts » sont bel et bien ceux qui prirent le contrôle de
« Nuit debout ».
Ils se ramènent à la « génération
Dieudonné », nullement à une « génération Michéa », ce dont
Alexandre Devecchio a parfaitement conscience. La gauche de la gauche paiera un
jour très cher ces engagements nauséabonds. Il viendra un temps, pas si
lointain, où le racisme et l’antisémitisme de l’extrême gauche du XXIème
siècle, du NPA et du PIR, seront aussi célèbres et évidents que ceux de
Brasillach et de Drumont. La gauche de gouvernement le paiera également, par
son extrême complaisance vis-à-vis de ces derniers.
Le titre de « génération Michéa »
semble donc provenir d’un abandon à regret d’une très belle idée, la confluence
de deux jeunesses réunies malgré leurs différences autour du thème symbolique
de la veille et de la conscience, espoir fracassé sur la réalité de chaque
mouvement. Il viendrait d’une main tendue par un groupe envers l’autre, geste
d’ouverture hélas à sens unique.
Pourtant, ce rapprochement et ce titre
peuvent trouver une fondation plus ancrée dans le réel, à travers un dernier
groupe de la génération fracturée qu’Alexandre Devecchio ne mentionne que
brièvement. C’est peut-être l’un des rares oublis de l’ouvrage, par ailleurs
excellent. L’alliance entre ce groupe issu de la gauche et celui des jeunes
chrétiens humanistes est non seulement moins improbable qu’avec les « Nuit
debout », mais justifierait cette fois pleinement de prendre le philosophe
montpelliérain en porte-étendard, sur une assise commune et cette fois très
réelle.
Une gauche républicaine et patriote a en
effet émergé, poussée par une libération de la parole similaire à celle du camp
opposé. Alexandre Devecchio décrit très bien dans sa seconde partie comment les
thèmes du patriotisme ont été revivifiés par une jeune droite decomplexée,
faisant fi des tabous imposés par ses aînés de la gauche libertaire alliée à la
droite libérale, qui assimilaient tout amour de la France à du pré-fascisme,
pour des motifs purement opportunistes. L’irruption des jeunes patriotes au
milieu du temple de la bien-pensance qu’est l’école des sciences politiques est
l’un des passages les plus jubilatoires du livre.
Fort heureusement, une partie encore
minoritaire mais active de la gauche a également jeté sa gourme, et bravant les
fatwas BHLiennes et excommunications Joffriniennes, a osé proclamer être de
gauche et aimer la France.
Cette gauche républicaine, héritière du
chevènementisme, s’exprimant dans « Marianne » comme principal organe
de presse, partage de nombreuses valeurs communes avec les jeunes chrétiens
humanistes. Son attachement à la laïcité ne serait nullement une barrière entre
eux : tout chrétien éclairé appelle la laïcité de ses vœux, si elle n’est
pas confondue avec l’anticléricalisme. Le dessaisissement du pouvoir temporel
garantit la sincérité de la foi, et de la parole du Christ sur la monnaie
romaine jusqu’à à la référence gaullienne, l’on peut sans contradiction être
attaché farouchement à la laïcité républicaine comme aux racines chrétiennes de
la France.
La gauche républicaine a ses maîtres, dont
les références confirment la possibilité d’une alliance avec la jeunesse
chrétienne. Ainsi d’un Jacques Julliard, en appelant fréquemment aux mânes de
Lamartine, d’Hugo, de Péguy, de Jaurès, Clémenceau ou Marc Bloch. Le
patriotisme y est affirmé clairement et sans complexe. Le socialisme est rendu
indissociable d’une certaine idée de l’homme et de sa conscience. Cet appel aux
forces de l’esprit peut être d’inspiration chrétienne ou laïque, comme en
témoignent un Péguy ou un Jaurès, ce dernier ayant toujours refusé
l’assignation entièrement matérialiste de l’homme par Marx.
Bien entendu, ces deux groupes de la nouvelle
génération trouveraient une forte assise commune dans la critique du
néo-libéralisme, pas seulement dans sa thématique mais dans les angles
permettant de l’attaquer. Nos démocraties libérales ont prétendu magnifier
l’individu dans toutes ses potentialités, en contrepartie de l’abandon des
attachements anciens à la nation et à ses valeurs, définies dorénavant par leur
seule valeur sur le marché. Or même sur ce plan, il n’y a guère d’époque ou
l’individu ait été à ce point dissout dans des jeux de structures, au point d’y
perdre la liberté et la conscience, signant l’échec complet du post-modernisme.
Péguy et Bernanos, ces deux vigies qui nous
ont très tôt alertés sur les menaces mortelles de l’époque moderne contre toute
forme d’humanité et de vie intérieure, sont les pères spirituels de Michéa. La
place de la République, nettoyée et débarrassée de ses faussaires pour revenir
à sa symbolique d’origine, pourrait alors tendre à son tour la main à
Notre-Dame-des-Champs.
L’alliance de la jeune gauche républicaine
avec les jeunes chrétiens conservateurs constituerait une force politique
redoutable, faite d’esprits aussi structurés et intelligents que déterminés.
Ils ont également tout le discernement nécessaire pour cultiver leurs valeurs
et leur patriotisme sans tomber dans les pièges des excès identitaires,
renvoyant dos-à-dos leurs versions de gauche comme de droite, le
communautarisme ethnique comme le nationalisme agressif.
Pourquoi Alexandre Devecchio a-t-il davantage
insisté sur le rêve qu’il sait illusoire de la jonction des deux mouvements de
veille pour justifier de l’appellation « Michéa », que sur la
convergence de plus en plus profonde entre gauche républicaine et chrétiens
traditionnels ? Peut-être parce qu’il est déjà l’un des centres de gravité
de cette réunion : le triangle formé par le « Figaro Vox »,
« Marianne » et « Causeur » matérialise déjà cette alliance
sur le plan journalistique, par des invitations croisées d’un camp à l’autre,
et fréquemment des signatures que l’on retrouve dans les trois journaux. Si
cette convergence éditoriale débouchait sur une force politique, nul doute
qu’elle serait à la tête de la reconstruction de la France.
La dernière partie des « Nouveaux
enfants du siècle » ouvre sur ces perspectives. Tâche qui semble très
ardue, car la France a davantage besoin d’une renaissance que d’une
restauration. Elle ne peut se contenter de rétablir l’ordre ancien, il faut
faire revivre des valeurs historiques dans un contexte qui ne sous-estime pas
la considérable puissance de l’économie de marché. Aussi, la refondation
devra-t-elle peut-être retourner la puissance du néo-libéralisme contre
lui-même.
Paradoxalement, et c’est ce qui fait la force
des « Nouveaux enfants du siècle », la génération fracassée est celle
qui trouve les ressources les plus profondes du changement. Léonard Cohen, qui
vient de rejoindre les forces de l’esprit, ne nous a-t-il pas enseigné que ce
sont nos failles qui laissent rentrer en nous la lumière ? Pour renaître,
il faut d’abord se reconstruire, c’est le message que nous adresse cette
génération fracturée, que trop de leur aînés n’ont pas eu le courage de
transmettre :
Respectez-vous vous-mêmes, respectez la
France.
J'aimerai savoir si les Identitaires sont issus des classes populaires ou s'adressent à elles. Ils sont la future expression politique des Girondins et ferons le même parcours que l'Action française. Certains Identitaires vont collaborer avec l'Allemagne raciste, les autres résisteront courageusement grâce à leur patriotisme. La gauche européiste, ayant abandonné la France, virera beaucoup plus dans la collaboration avec nos voisins. Ah, oui, les Allemands sont racistes et nous n'en avons toujours pas pris conscience.
RépondreSupprimerTrès beau billet qui m'a vraiment donné envie de lire le livre de A. Devecchio (alors que les essais ce n'est vraiment pas ma tasse de thé. Je préfère les romans).
RépondreSupprimerJuste une remarque: il y a une catégorie de jeunes qui n'est pas évoquée (ou alors est-ce moi qui ne parvient pas à la situer dans le sérieux descriptif énoncé), ce sont ces jeunes diplômés mais pas des bac + 5 ou des sorties de grandes écoles (moi je l'appelle la génération bac techno + BTS) qui ne vit pas en hyper centre (Paris ou ses portes) mais en grande banlieue (je prends référence mon entourage géographique) qui n'est pas aspirée par la conversion à l'islam ou à l'islam radical, ni membre de groupes identitaires, ni attachée à la culture catholique, ni encline à l'etrémisme etc...Cette génération vote : municipales, présidentielles un peu voire beaucoup moins européennes ou régionales ou départementales (enfin les autres élections). Cette génération ne vote pas nécessairement FN ou FDG. Cette génération bosse, galère pour entrer sur le marché du travail (phase intérim, CDD dans leur branche de formation ou plus éloignée). C'est une génération assez mixée ( Français de souche mais aussi enfants et petit-enfants d'immigrés de tous pays : Maghreb, Turquie, Portugal, Roumanie, Asie etc). En fait, les Messieurs et Mesdames Tout Le Monde de demain (voire d'aujourd'hui)qui ne disent rien, qui n'ont rien de particulier contre le pays, leur voisin etc...qui se font très bien à l'idée de vivre en grande banlieue, se disant banlieusard et francilien et qui pourtant en ont un peu gros sur la patate par moment. Mais ne feront pas la Révolution pour autant ou ne sombreront pas dans l’extrémisme ou l'identitaire ou la religiosité.
Des jeunes comme ça, j'en ai pas mal autour de moi : au travail, dans ma ville, dans ma famille, au sein de mes loisirs etc...De jeunes, qui ne sont pas toujours super optimistes, qui comprennent bien les difficultés de la France, mais qui continuent en étant pas trop mal dans leurs baskets (quand moi la quarantaine bien tapée, je doute et redoute chaque jour de plus en plus).
L'Anonyme du jour
Mardi 6 décembre 2016 :
RépondreSupprimerA propos des élèves âgés de 15 ans, le classement PISA regroupe 72 pays en fonction de leurs résultats scolaires.
Résultats scolaires des élèves français :
http://i.f1g.fr/media/figaro/805x939/2016/12/06/XVM08d23a0c-bb9a-11e6-8d61-98a6ae9fbfb3-805x939.jpg
Sciences : la France est classée au 26e rang sur 72.
Lecture : la France est au 19e rang sur 72.
Maths : la France est au 26e rang sur 72.
PISA, c'est l'OCDE et tous les pays qui ont suivi les préconisations de l'OCDE dans le domaine de l'éducation ont baissé à TIMSS.
SupprimerTIMSS, ce sont des tests passés au niveau des terminales et plus académiques. La France l'a passé pour la dernière fois en 1995, ce qui permet de voir les évolutions.
En 1995, la France avait très bien réussi en maths :
http://timssandpirls.bc.edu/timss1995i/TIMSSPDF/C_Hilite.pdf
page 4, pour les terminales scientifiques : elle était devant tous les autres pays, alors qu'elle formait plus d'élèves que les autres dans cette filière scientifique.
Elle avait des résultats dans la moyenne en mathématiques, physique, et en physique pour terminales scientifiques (mais, toujours, avec plus d'élèves que les autres pays dans la filière scientifique proportionnellement).
Donc la France avait à l'époque un bon système.
Entre temps, sont arrivés les réformes du lycée Allègre (2000) et Sarkozy/Fillon (2010).
Et, maintenant, les résultats sont moins bons :
http://timss2015.org/advanced/
ici en maths pour filières scientifique.
Le nombre d'élève en terminale scientifique n'a pas changé (20% à peu près) mais la France est bien moins efficace qu'avant.
D'autre part, tous les pays occidentaux ont de moins bons scores qu'en 1995...vulgate OCDE oblige.
Que propose Fillon pour remédier à cela ? De punir les profs (qui n'y sont pour rien, puisque c'est la faute notamment de la réforme à la con passée quand il était premier ministre) en leur collant des petits chefaillons sur le dos.
D'après les articles que j'avais lu sur ce livre, j'avais compris que la "génération Michéa" était celle qui s'exprime dans la revue Limite (http://revuelimite.fr/), celle de cathos antilibéraux, écologistes et décroissants alors que la "génération Jean-Paul II" était plutôt tradi et libérale.
RépondreSupprimerJe connais mal les diverses tendances de la jeunesse d'aujourd'hui mais j'apprécie beaucoup l'esprit de Limite et j'en suis encore plus proche que de gaullistelibre. Pour moi comme, je pense, pour eux, les deux livres les plus importants pour fonder une action aujourd'hui sont L'enseignement de l'ignorance de Michéa et Laudato si du pape François. On y trouve actualisées les idées qui ont toujours été celles du christianisme social depuis le XIXe siècle. Les cathos ne sont pas forcément des conservateurs tradis, les Veilleurs non plus. Allez voir le site de Limite qui est né de la dynamique du mouvement des Veilleurs, pour vous en convaincre.
Guadet
Donc Devecchio essaie d'écarter Marion Maréchal du FN, pour mieux faire passer la ligne libérale de ses employeurs ?
RépondreSupprimer@Anonyme 11:09 : Merci. Les générations distinguées par A. Devecchio correspondent davantage à des sentiments que peuvent ressentir les jeunes gens de notre époque qu'à des catégories strictes. Aussi les personnes que vous décrivez peuvent être tentées par les tendances qu'il explicite, sans appartenir pour autant à l'une des "tribus".
RépondreSupprimer@Guadet : Je situe bien la revue "Limite" : sa rédactrice en chef politique est Eugénie Bastié, donc une tendance sensiblement traditionaliste. La génération Jean-Paul II n'est pas libérale, étant dans la lignée du Pape polonais qui a combattu le néo-libéralisme aussi vigoureusement qu'il a lutté contre le communisme, à partir de "Centesimus annus". Je pense donc que la rédaction et le lectorat de "Limite" est proche des JMJ, des Veilleurs et de l'ensemble des jeunes catholiques conservateurs. J'avais écrit un texte sur cette tendance :
http://le-troisieme-homme.blogspot.fr/2016/04/geant.html.
Le terme "conservateur" est cependant piégé, car effectivement les jeunes catholiques peuvent rejoindre la gauche républicaine et patriote afin de défendre une certaine idée de l'homme, en lutte contre l'arriération digne du XIXème siècle que représente le néo-libéralisme.
C'est cette alliance qui peut donner son sens au terme de "génération Michéa". A. Devecchio a d'ailleurs fait suivre la sortie de son livre d'un article montrant comment le chevènementisme a pu initier ce rapprochement, sans toutefois l'achever.
Plus loin dans le temps, on peut également citer la revue "Esprit", qui a longtemps incarné cette Alliance avant d'être récupérée par Terra Nova. Des personnalités telles que le fondateur Mounier, Jacques Maritain et Jean-Marie Domenach illustrent bien comment une certaine tradition chrétienne peut rencontrer la gauche républicaine afin de combattre la déshumanisation néo-libérale.
@Anonyme 17:30 : Non, A. Devecchio - et c'est l'un des grands mérites de son livre - préfère expliquer et comprendre avant de juger ou poser des étiquettes. Il analyse comment certains sentiments peuvent naître au sein de la jeunesse, indépendamment des appartenances à tel ou tel parti.
Il n'ignore rien de l'engagement quasi indéfectible de Marion Maréchal Le Pen au FN. Il fait simplement observer qu'elle possède un indéniable talent politique, ce qui ne signifie en rien qu'il approuve toutes ses positions : notre époque simplificatrice ne sait plus faire cette différence.
Quoi que l'on pense d'elle, elle a réussi à incarner un sentiment et une attente d'une partie importante de sa génération : on peut observer ce fait de façon neutre, sans jugement politique, afin de prévoir les lignes de force futures des débats qui préoccupent les français.
Quant à la "ligne libérale", il serait de très mauvaise grâce d'en faire le reproche à A. Devecchio, qui ouvre ses colonnes aux critiques les plus dures du néo-libéralisme, quand il n'engage pas l'assaut lui-même. "Le Figaro" est devenu - et c'est une très bonne chose - assez pluraliste, abritant des opinions diverses voire contraires.
@MR,
RépondreSupprimerLes Evangiles, c'est traditionaliste ?
Par ailleurs, que reproche t-on exactement aux Veilleurs, je veux dire très concrètement ?
@1984 : "Traditionaliste" n'a rien de péjoratif, particulièrement en ce qui me concerne. Et je ne reproche rien aux Veilleurs, bien au contraire. Mon commentaire précédent répondait à Guadet, pour indiquer que la revue "limite" était à mon avis proche de l'esprit et des militants des JMJ
SupprimerJ'ai l'impression que vous avez lu mon article et les commentaires qui ont suivi en diagonale...
@MR,
SupprimerAprès vos dernières précisions de 07:20, cette diagonale de survol est un fait !
Bien désolé de cette lecture un peu rapide en effet.
Cordialement.
RépondreSupprimerClemens Ladenburger est membre du parti d’Angela Merkel, c’est un haut fonctionnaire de l’Union Européenne.
Clemens Ladenburger est un partisan du « Laissez faire, laissez passer, laissez circuler, laissez entrer. »
Il est un de ces bisounours qui ont une idéologie européiste et sans-frontiériste.
La destruction des frontières nationales, l’espace de libre-circulation, l’espace Schengen, la libre-circulation des biens et des personnes, la construction européenne, toutes ces idées de tarés produisent AUJOURD’HUI leurs conséquences :
la propre fille de Clemens Ladenburger est une des victimes de cette politique de tarés.
Mais chut ! En France, les grands médias n’en parlent pas.
Lisez cet article :
Le 16 octobre dernier, Maria Ladenburger, une étudiante en médecine de 19 ans, a été violée puis assassinée à Fribourg, une ville de plus de 200 000 habitants située dans le sud de l’Allemagne. La jeune femme, fille de Clemens Ladenburger, un haut fonctionnaire de l’Union européenne, rentrait d’une soirée à vélo quand un mineur de 17 ans lui est tombé dessus. Son corps avait été retrouvé le jour même près des berges de la rivière Dreisam. L’autopsie avait conclu à un viol suivi d’une mort par noyade.
Vendredi dernier, un migrant afghan de 17 ans, arrivé seul sur le territoire allemand en 2015 et qui résidait dans une famille d’accueil, a été arrêté. Une caméra de vidéosurveillance a filmé la scène de l’agression, ce qui a fortement contribué à son identification. Tout comme des traces ADN présentes sur le vélo de Maria et sur ses vêtements. Le meurtrier présumé a d’ailleurs depuis avoué son crime. Il devrait être jugé l’année prochaine.
Mais dans le pays, depuis l’arrestation du suspect, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer l’insécurité grandissante qui serait du à l’afflux massif de réfugiés. « Les gens craignent d’être agressés dans la rue. On ne peut plus tolérer une telle situation », a notamment dénoncé le bourgmestre de Fribourg, Dieter Salomon, alors que sa ville avait recruté 25 agents de sécurité supplémentaires depuis ce tragique événement.
Du côté des parents de la victime, pas de polémique, mais du recueillement. « Maria a été pendant 19 ans un rayon de soleil pour notre famille, et elle le restera. Nous remercions Dieu pour ce don qu’il nous a fait. Nous sommes sûrs qu’elle sera en sécurité avec lui. »
https://www.lenouveaudetective.com/maria-ladenburger-fribourg-allemagne-viol-meurtre/
La famille de cette fille a demandé des dons pour les réfugiés à l'occasion des obsèques : http://www.bild.de/news/inland/mord/eltern-der-getoeteten-maria-baten-um-spenden-statt-blumen-49062642.bild.html
SupprimerCe sont des tarés absolus...