Depuis
la campagne des primaires des dits Républilcains, la campagne pour
l’élection présidentielle de l’an prochain s’est singulièrement accélérée après
le renoncement de François Hollande et le lancement de la campagne des primaires
socialistes. Mais ce qui frappe depuis plusieurs semaines, c’est à quel
point, aussi maladroitement soient-ils, les différents candidats ne
réfléchissent qu’à leur communication.
Combat
dérisoire de postures maladroites
Il faut dire
que les
primaires des dits Républicains n’ont été qu’un concours de postures. Bruno
Le Maire a cru pouvoir convaincre en se faisant le candidat du renouveau, lui,
l’énarque, ancien directeur de cabinet, député, ancien ministre… Alain Juppé
voulait faire jeune, souriant, et plaire au centre, voir même à gauche. Le
caméléon Sarkozy pensait pouvoir se relancer en se droitisant. Au
final, c’est la posture thatchérienne de Fillon qui s’est avérée la plus
habile, le plaçant au centre de l’échiquier politique de la droite, d’autant
plus qu’elle était sans doute un peu moins artificielle et affichait une forme
de cohérence pour
celui qui parlait d’un Etat en faillite, à défaut d’être sensée. Mais les
retournements de sa position sur l’assurance-maladie démontrent qu’il n’était
pas avare de postures lui aussi.
Comme
souvent, le FN suit les tendances les plus détestables de l’UMPS : Marine
Le Pen, dans un pur exemple de triangulation blairiste, fait campagne pour une
« France apaisée », une
campagne qui ne parle pas de la France, qui n’a pas besoin de s’apaiser, mais
d’elle, de son image et de ses intérêts. Parce que son parti fait peur, les
apprentis communiquants du FN parlent d’apaisement : une ficelle un peu
grosse… Et son
logo de campagne est une rose bleue sans épine, l’UMPS sans les épines ?
Bien sûr, la communication est nécessaire en politique, mais quand elle est
aussi grossière, auto-centrée, et déconnectée de toute réalité, elle finit par
en dire long sur ceux qui y ont recours…
Toutes ces
manœuvres communicantes me semblent aussi politiciennes qu’amatrices.
Extraordinairement révélatrices de politiques qui ne se soucient plus que de
communication, en déconnexion complète du fond, mais aussi d’un amateurisme
confondant, tant ces manœuvres sont grossières, alors que la communication
réussie doit être discrète et savoir s’effacer.
Parler d'habilité parce que l'on arrive en tête est un peu gros, un candidat qui n'aurai rien dit, aurait eu autant de chance d'être élue par défaut! On veut se débarrasser de ce panier de crabe au ordre! Mais comment faire?
RépondreSupprimerFace à Trump et Poutine, avec leurs experts mentors du mensonge, nos politiciens sont de gentils amateurs :
RépondreSupprimerhttp://www.slate.fr/story/130667/trump-amerique-cauchemar-surrealiste
Une Europe désunie face à Poutine et Trump, vous m'en direz des nouvelles...
Pour Fillon ce retournement est dû aux retours terrain négatifs de députés LR. Il tente du coup de noyer par la comm' l'erreur Gattaz, du nom de l'inénarrable patron des patrons qui croyait que l'impopularité hollandaise était une opportunité pour vendre à l'opinion une ligne thatchérienne dure. Oubliant que la situation du Royaume Uni de l'époque n'aurait pas été suffisante pour "vendre" de telles réformes. Ces dernières s'appuyaient sur une culture "aide-toi et le ciel t'aidera" bien ancrée au RU: insularité, sentiment que le Royaume fut le seul à tenir bon pendant le Continent s'effondrait face aux Nazis et ne doit donc "compter que sur lui-même"... De même que l'ordolibéralisme allemand est l'enfant du traumatisme inflationniste des années 30 et de l'idée très ancrée de l'autre côté du Rhin que dépenser plus que ce que l'on a serait une faute morale grave. Eh oui: même dans les succès du libéralisme mondialisé, les mentalités nationales jouent un rôle. Il ne suffit pas de crier "faillite" pour le vendre aux Français.
RépondreSupprimerLe cas du FN est différent: la maladresse de comm' paraît criante car MLP: 1) est préocuppée par la guerre fractricide MMLP/Phillipot (le FN, un PS comme les autres?) 2) choisit de faire le dos rond parce qu'elle pense que la séquence médiatique du moment est socialiste. Encore que 2) rejoigne l'obsession de la comm'...
Quant à Valls, il est tombé dans le piège prévisible d'une primaire s'annonçant depuis longtemps comme un congrès PS à ciel ouvert. D'où une comm' "les socialistes parlent aux socialistes" qu'on pourrait résumer par: frondeurs, pardonnez-moi car je veux être votre chef. Il oublie que les frondeurs, c'est du passé puisqu'ils ont voté massivement la confiance à Cazeneuve (qui va faire une politique proche de Valls: bonjour la cohérence). L'article est quand même en partie injuste en oubliant rayon pure comm' le cas Macron. Comm' qui fonctionne elle puisque ciblant ceux qui ne souffrent pas de la mondialisation.
Sinon, ne sais pas où poster ça, je poste donc ici. L'étude CEVIPOF sur la jeunesse montre que les jeunes n'ont aucune confiance en l'Europe tout en voulant y rester. Pour le coup leurs contradictions rejoignent celle de la majorité du corps électoral. Un vrai défi pour le souverainisme.