Donald Trump
devrait devenir définitivement président des Etats-Unis dans huit jours. Il
doit sa victoire au fait d’avoir convaincu une proportion inhabituelle des
classes populaires pour un
républicain, en dénonçant les conséquences du libre-échange, le manque
de contrôle de l’immigration et le politiquement correct des élites côtières.
Mais ses premiers jours augurent mal pour les classes populaires.
Entre
banquier d’affaires et patron peu progressiste
Mais quel
crédit accorder au président Trump dont
l’inconstance du discours ferait presque passer Nicolas Sarkozy pour un
idéologue ? Même s’il s’agit d’un sujet où il a eu une certaine
constance, on peut craindre qu’il laisse faire comme aujourd’hui, à quelques
mesures bien voyantes près, pour donner le change pour ses électeurs. Il faut
dire que ces derniers ont de quoi se méfier au regard du premier mois du
président-élu. Lui qui dénonçait la porosité des Clinton avec les intérêts des
milieux d’affaires a
fini par nommer secrétaire d’état au Trésor un ancien de la très sulfureuse
banque d’affaires Goldman Sachs. Sur cette question, il faut croire que le
changement, ce ne sera pas avec Trump.
Sur la
question du salaire minimum, Donald Trump avait beaucoup varié pendant la
campagne : il
avait dit d’abord que le SMIC, à 7,25 dollars l’heure, était « trop élevé », avant de soutenir
« je ne sais pas comment les gens
s’en sortent à 7,25 dollards de l’heure (…) je n’ai encore rien décidé en
termes de chiffres. Mais je pense que les gens doivent recevoir plus ».
Et 6 mois après, voilà
qu’il nomme comme ministre du travail un patron de chaine de restauration
rapide qui met une limite stricte à la hausse du salaire minimum. Bien sûr,
le fait qu’il ne soit pas opposé à une hausse est positif, mais cela indique
sans doute qu’il n’y aura pas de révolution pour les plus bas salaires aux
Etats-Unis.
En effet, des
Etats et des villes appliquent déjà des salaires minimums nettement supérieurs
(10 dollars en Californie ou à Washington), ce qui risque de fortement
limiter la portée d’une éventuelle hausse, à supposer qu’elle ait lieu. Mais
plus globalement, ce qui se dessine, c’est
que les intérêts du monde des affaires n’ont pas grand chose à craindre de
Donald Trump, dont l’agenda pourrait les servir plus encore que celui des
présidents précédents. D’ailleurs, c’est
ce qu’indique l’évolution des marchés financiers après son élection. Après une
brève chute, Wall Street ne cesse de progresser et bat record sur record, au
point que le cap des 20 000 n’était plus qu’à moins de 250 points vendredi…
Décidément, quel
que soit le vainqueur, les intérêts du monde des affaires gagne toujours, y
compris en Grèce, quand la gauche pseudo radicale gagne… Malgré tout,
sachant que Clinton n’aurait pas changé grand chose à la mauvaise direction
prise depuis bien trop longtemps, le
succès de Trump reste positif en ce qu’il illustre l’envie de changement du
peuple, à défaut de véritablement l’apporter.
Il ne fallait pas attendre grand chose d'un multi-milliardaire qui a toujours fait partie du sommet du système.
RépondreSupprimerComme tout bon business man, il a su dire (tout et son contraire) ce que voulait entendre tout un chacun pour arriver à ses fins.
Attendre quoi que ce soit d'un gars comme ça, c'est comme pisser dans un violon.
Le non-choix-cirque Trump-Clinton est d'un déprimant, un peu comme ce que l'on nous prépare en France : Fillon, Macron, Valls, Méluche...
***Jacko***
A mon avis Trump sera une mauvaise chose pour le peuple, ses nominations par exemple à la tête de l'EPA vont dans le mauvais sens.
RépondreSupprimerMais ce qui est surtout intéressant (et inquiétant), c'est que les gauches, et encore plus les gauches européennes que la gauche américaine, sont prises dans leurs contradictions objectives et risquent d'avoir du mal à être élues.
Les électeurs ne veulent pas de leur politique migratoire, ni de leur politique multicul. Mais, comme il y a déjà en Europe une part bien trop élevée de musulmans, la gauche est coincée. Aux US, c'est aussi un peu le cas avec d'autres populations, mais la contradiction est moins forte (et a pourtant conduit à l'élection d'un Trump qui ne ressemble à rien).
La France est le pays le plus touché par ce phénomène, puisque c'est celui où la population d'origine immigrée de culture musulmane est la plus forte de l'Occident (et va considérablement augmenter par le simple effet de la démographie et des mesures qui n'ont pas lieu d'être : regroupement familial pour immigrés et citoyens, réfugiés pseudo-politiques et réellement économiques, mais verrouillées au niveau de l'UE).
Il est donc prévisible qu'un enfoiré comme Fillon pourra dérouler son programme néolibéral.
Donc, bravo à tous ceux qui ont oeuvré pour qu'il soit impossible à la gauche et au centre de tenir un discours ferme et raisonnable sur ces sujets. N'est-ce pas ?
Même en politique étrangère Trump nous réserve déjà de mauvaises surprises, alors que la politique étrangère était la raison décisive de le préférer à Clinton pour le reste du monde.
RépondreSupprimerOu alors il faut croire qu'Obama a décidé d'autoriser la livraison de missiles antiaériens aux jihadistes syriens sans l'aval du président élu, et que ce denier tairait ses réserves par timidité...
Il va bientôt faire passer Tzipras pour un modèle de respect de la parle donnée.
Ivan