Si
sa très large victoire surprise aux primaires avait fait de lui le favori
incontestable, au point de sembler être inarrêtable, les
dernières semaines semblent avoir fragilisé le candidat des Républicains,
entre polémiques et rétropédalage sur ses propos de campagne et pilonnage par
certains, comme
Henri Guaino. Que penser de l’avenir de ce
séguino-thatchérien, qui
a répondu cette semaine ?
Homme de
conviction ou fétu de paille politicien ?
Comment,
en effet, passer de Séguin à un megamix de Thatcher et d’eurobéatitude la plus
conformiste ? Ce candidat trouve le moyen de s’être opposé à
Maastricht en 1992, tout en ayant soutenu le
honteux traité de Lisbonne et fait tout ce qui était demandé pour sauver la
monnaie unique ! Il faut rappeler qu’il avait soutenu Balladur en 1995, sans
doute un bon indicateur de la cohérence idéologique du personnage… Sa
cohérence est également mise à mal par ses
allers-retours sur les questions de santé et la disparition de ses propositions
de campagne devant la polémique, ou le
rétropédalage sur la question de l’annonce du nom de ses ministres quatre mois
avant l’élection, évidemment non tenue.
En revanche,
sur TF1, il
a tenu bon sur la suppression d’un demi-million de postes de fonctionnaires,
une proposition qui est totalement
effarante alors que nous manquons de professeurs, de forces de sécurité et
qu’il ne semble pas non plus que nous ayons trop de personnel de santé… La
situation étant déjà très dure aujourd’hui, il est bien évident que cela serait
extrêmement brutal. Henri Guaino, que son parcours à l’Elysée n’aide pas, n’est
pas le moins sévère sur le sujet, évoquant « une
purge jamais proposée depuis la seconde guerre mondiale » et demandant si « la
droite n’aurait-elle rien de plus sérieux à proposer qu’une politique obéissant
à la même inspiration que celle de Laval en 1935 ».
Mais ce qui
était frappant sur TF1, c’était à quel point Fillon ressemble à Sarkozy et
Hollande, avec le même culot et la capacité à noyer le poisson, évoquant
sa religion et son pseudo-gaullisme pour évacuer le sujet de la brutalité. Nuage
de fumée grossier, la dignité humaine n’ayant pas toujours été respectée par
ceux qui se réclamaient de l’un ou de l’autre… En fait, Fillon,
comme les candidats du PS, Macron ou Bayrou, ce serait très largement la
continuité, avec des postures communicantes et aucun travail de fond :
pas étonnant qu’il s’inspire de celui qui a été son président quand il était à
Matignon pour ses axes de campagne, en parlant de « France forte », avant
de suivre l’air du temps à Las Vegas.
Bref, ce qui est
navrant pour l’élection de cette année, c’est
que l’ensemble des candidats qui sont en haut des sondages sont plus
repoussants les uns que les autres. Et François Fillon n’échappe pas à la
règle, entre
un programme absolument délirant économiquement, et un caractère qui semble
démontrer qu’il est de la même veine que les précédentes erreurs de casting
logées à l’Elysée.
Fillon a toujours existé un peu dans l'ombre de quelqu'un. Il m'avait surpris en 1988 en se joignant aux "rénovateurs" qui voulaient la peau de Chirac (et accessoirement de Juppé) en raison de la défaite de mai 1988. Du moins, c'était la version officielle...
RépondreSupprimerIl a reproché à Chirac d'avoir "tourné casaque" sous l'influence d'Edouard et fait campagne pour Maastricht alors que lui était dans le camp du "non" mené au RPR par Seguin, alors qu'il a lui-même rejoint Balladur pour 1995.
Invité du Club des Bilderberg en 2013, il répond à de Villiers, qui lui demande pourquoi il y est allé, il lui répond: "que veux-tu? Ce sont eux qui nous gouvernent" La cause est entendue...
Fillon a été nommé pour la simple raison que le programme de Juppé (l'identité heureuse) ne convainc à peu près personne.
RépondreSupprimerEn cela, vous devriez vous demander si vos orientations, tabous et complexes personnels n'ont pas directement contribué à la désignation de Fillon plutôt que de Juppé, qui était tout de même un poil moins brutal du point de vue économique (notamment en ce qui concerne la santé).
Par ailleurs, voyez cette prise de position de Theresa May :
http://www.telegraph.co.uk/news/2017/01/07/theresa-may-unveils-plans-create-shared-society-reform-vision/
le pseudo-thatchérien est donc totalement à côté de ses pompes économiquement.
La suppression de 500 000 postes de fonctionnaires est tout simplement stupide et difficilement irréalisables tant que l'on aura pas posé toutes les cartes sur la table pour savoir ce que l'on veut faire des 3 FP, des entreprises publiques et de l'emploi public dans ce pays. On peut réformer ce secteur. D'autres pays l'ont fait, avec plus ou moins de réussite, certains comme la Suède,ont gardé une soupape de sécurité. A savoir si une modification du statut, du métier, de la mission débouchait sur une erreur, un problème ou une anomalie, lesdits pays peuvent revenir en arrière sans problème. En France, il y a beaucoup d'idéologie politique et comptable, de passion, d'irrationalité et surtout une énorme dose de contradiction lorsque l'on parle de la FP. Comme entendu à la sortie du bureau de vote des primaires de la droite, beaucoup tenait un discours très agressif sur la FP et se réjouissait des mesures Fillon. Enfin on allait mettre au pas cette catégorie qui fait ce qu'elle veut et qui coûte cher. Et puis au final dès que l'on touche au commissariat du coin, à l'hôpital, à l'école, aux services de la mairie etc...plus rien ne va. Donc est-ce que cela va être aussi simple que François Fillon le dit ? Pas sûr... Il n'y a pas que cela dans le programme de François Fillon. Prenons les relations internationales, il ne s'expose plus trop sur la question et sur ses penchants pour Vladimir Poutine. S'il était vraiment gaulliste il devrait prôner la 3ème voie (et 3ème voix) comme la prônait le Général. Parce que c'est cela la France ! L'Europe...il se veut thatchérien mais il europhile et euro-compatible. Marcher dans les pas de la Dame Anglaise signifie imposer son bon vouloir à l'UE quitte à lui remuer les côtes (I want my money back). etc etc...François Fillon a le mérite de présenter des mesures clairement dites (après il se prend un retour de bâton c'est le jeu). En plus, François Fillon n'hésite pas à afficher ses convictions religieuses qui devraient rester de l'ordre du privé. Au regard des crispations sur la place de la religion (ou plutôt du religieux) qui traversent la France, cela reste un bon coup de com' (mais pourquoi ne pourrait-il pas s'affirmer chrétien, y'a pas de honte...entendu dans mon entourage). Du coup, l'électeur sait où il pourrait aller en votant pour lui. Emmanuel Macron, Manuel Valls sont dans la posture, le flou. Seule Marine Le Pen présente une ligne claire mais pour l'instant c'est Madame 2ème Tour et puis s'en va. J'exclus Jean-Luc Mélenchon car ses positions sur l'immigration le disqualifiera. Mais bon...les USA ont élu D. Trump, les Anglais ont voté le Brexit donc tout est permis. La spéculation va très bien se porter dans les 4 prochains mois.
RépondreSupprimerBonne Épiphanie
Vive la Galette
Sylvie
Scandaleux, l'INSEE sert la soupe à Fillon :
RépondreSupprimerhttps://www.insee.fr/fr/statistiques/2546882
Le démantèlement de l'assurance vieillesse serait un succès parce qu'il a fait augmenter le taux d'emplois des séniors et donc les objections formulées par les opposants seraient réfutées !
http://bfmbusiness.bfmtv.com/observatoire/l-insee-mesure-les-effets-de-la-fin-de-la-retraite-a-60-ans-1078092.html?ref=yfp
Cela fait penser à Cohn-Bendit affirmant que le péage urbain à Londre était est une réussite parce qu'il a diminué les embouteillages, comme si quiconque avait sérieusement objecté que cela ne marcherait pas, que si la chaussée était réservée aux riches ces derniers ne pourraient pas rouler plus vite !
"De fait, entre les premières générations concernées par la réforme de 2010 et celles immédiatement antérieures, le taux d’activité à 60 ans a augmenté fortement : de 24 points pour les hommes et de 22 points pour les femmes. Avant la réforme, le taux d’activité à 60 ans était de 32 % pour les hommes et de 43 % pour les femmes."
Comprendre que les jeunes qui restent encore plus longtemps au chômage parce que le départ des vieux a été retardé (pardon, que le taux d'emploi des séniors s'est amélioré) ne font pas partie des générations concernées, au seul prétexte que même sans la réforme ils n'auraient toujours pas atteint l'âge de la retraite.
Quel a été l'impact de la réforme sur les séniors ? Leur départ à la retraite a été retardé de 2 ans.
Sur les tranches d'âge intermédiaires ? Leur promotion a été retardé de 2 ans, et leur départ à la retraite aussi.
Sur les juniors ? Leur sortie du chômage est retardée de 2 ans, quant à leurs futures promotions et leur éventuels départs à la retraite, ils seront retardés de 4 ans !
Qui subit le plus de dommages ? Quelle est la première génération concernée par la réforme ?
Voir aussi :
http://www.alternatives-economiques.fr/oui--les-jeunes-seront-bien-victimes-de-la-reforme-des-retraites_fr_art_633_51508.html
Ivan
Ce pauvre Fillon est pathétique, il a jamais travaillé dans le secteur privé, jamais produit un clou, toujours sucé la mamelle de l'état et se prend pour un grand économiste libéral, quel crétin !
RépondreSupprimerComment peut on se dire "entier' alors qu'il a était au service d'un homme caractériel comme premier ministre pendant cinq ans?
RépondreSupprimerLes dépenses de mon seigneur Fillon :
RépondreSupprimerhttp://www.le100.fr/2017/01/8-casseroles-qui-vont-vous-oter-toute.html?m=1
@ Cliquet
RépondreSupprimerJe n’ai jamais cru qu’il y avait quoique ce soit à espérer de lui
@ Anonyme
Je ne vois pas en quoi Juppé serait moins pire. A peine moins brutal économiquement (sur la baisse des dépenses publiques), et avec une vision des questions d’assimilation qui mérite le carton rouge…
@ Sylvie
Difficile de savoir dans quel sens ira cette élection
@ Ivan
Pas faux