Pour les
optimistes, cela
pourrait représenter un bienvenu coup de barre à gauche, une façon de prendre
une distance avec la politique menée par le gouvernement depuis cinq ans.
En somme, un
moment Sanders ou Corbyn. Mais ce rejet plus que mérité des années Hollande
n’est-il pas finalement bien trop limité, et
fait principalement de postures tout aussi néfastes, si ce n’est
plus ?
La
victoire de l’apparatchik libertaire tendance Terra Nova
En effet,
cette victoire posthume des frondeurs est-elle réjouissante tant
ces frondeurs étaient d’opérette ? Bien sûr, ils ont marqué des
différences avec lesquelles je pouvais être d’accord, sur l’austérité, le pacte
dit de responsabilité ou la loi travail. Mais finalement, ces
frondeurs, qui ne remettent pas vraiment en cause le cadre qui impose largement
ces politiques, ne sont-ils pas le symbole de tout ce qui ne va pas au PS :
des promesses totalement impossibles à tenir, si ce n’est avec une belle gueule
de bois ensuite, une petite musique alternative qui n’est que cela, une petite
musique, des
postures plus destinées à se faire élire, qu’à être mises en place, comme
ce revenu universel revu à la baisse.
Au final,
n’aurait-il pas été plus clair pour la campagne que la politique réelle que
mène le PS quand il est au pouvoir soit assumée et présente au premier tour
pour permettre un véritable débat ? En outre, la
ligne très libertaire et islamisto-compatible de Benoît Hamon marque une
défaite de la ligne républicaine au PS : c’est la ligne Terra Nova qui
l’emporte au final, avec une tonalité alternative économiquement. Mais quand
Hamon propose de mutualiser les dettes ou de les faire racheter par la BCE,
c’est une promesse de gascon, tant il est clair que l’Allemagne dira toujours
« nein » : Angela
Merkel avait clôt ce débat en 2012 en disant textuellement que cela ne se
ferait pas de son vivant.
Mais ce choix
a également des conséquences sur le paysage politique qui va s’offrir à nous en
avril. En effet, même
si Macron ne semblait pas trop avoir de problème d’espace politique, même avec
Valls, là il est difficile de ne pas voir qu’un boulevard s’ouvre à lui,
même s’il pourrait aussi de facto récupérer le dossard peu reluisant de plus
proche représentant du gouvernement sortant… Mais le risque n’est-il pas aussi
que Hamon soit trop proche de Mélenchon pour faire un bon score, tout en
privant ce dernier des quelques pourcents qui pourraient lui permettre
d’inquiéter Le Pen, Fillon et Macron ? La victoire de Hamon, n’est-ce pas
d’abord la victoire de ce malheureux trio pour la France ?
La victoire
de Hamon n’est-elle pas la victoire de ce
PS qui refuse de regarder la vérité en face, refusant en parole la ligne de
Valls, sans jamais rien mettre en œuvre pour rendre possible une alternative,
un PS qui se donne prétendument bonne conscience, jusqu’à accepter les dérives
islamistes contraires à la République. Mais une bonne chose pourrait en
sortir : la
disparition de ce parti.
Les "primaires" ne sont qu'un jeu d'élimination et non pas d’élection! Cela fonctionnera aussi pour les présidentielles car les électeurs s'y sont habitués!
RépondreSupprimerIl est évident que Hamon ayant déclaré qu'il ne fera rien qui mette en danger l'europe, sera vite contraint d'abandonner ses promesses dès qu'il y aura un rappel à l'ordre de Berlin ou Bruxelles.
RépondreSupprimerLe fait que le SPD gagne en Allemagne ne changera en rien la politique de ce pays.
Entendu cette semaine.. Hamon affirme que sa différence avec JLM est d'être plus pro-européen tandis que JLM raille le revenu universel Hamon comme une grande promesse accouchant d'un RSA amélioré. Confirmation de certains de mes propos donc.
RépondreSupprimerLe PS mérite-t-il de disparaître? Il est en tout cas bien parti pour être remplacé par un New Labour à la française piloté par Macron. Le manque de stature présidentielle d'Hamon accélèrera la migration de ceux qui souhaitent avant tout éviter Fillon ou le FN vers Macron.
On peut douter ceci dit que cela change quelque chose, un parti qui aurait la même base électorale se retrouverait face aux mêmes contradictions. Les électeurs qui ont fait les succès municipaux du PS dans les grandes villes ne veulent pas d'une casse du modèle social tout en étant attachés à une Europe complice de cette casse (parce qu'ils sont plutôt bénéficiaires de la mondialisation?). Et un Renzi français subirait de ces électeurs un désaveu comparable à Manuel Valls si d'aventure ses "réformes" crispaient le pays.
Il ne faut pas ceci dit jeter la pierre au seul PS et à ses seuls électeurs. Que leurs contradictions soient criardes ne signifie pas qu'ils soient les seuls à vouloir une chose et son contraire. L'électorat de Droite classique chérit l'Europe comme moyen de faire barrage à toute politique sociale tout en crachant sur l'Europe passoire migratoire. Et les mêmes qui pensent que l'Europe et l'amitié franco-allemande sont le seul horizon de la France râlent lorsque Fillon propose des choses allant dans le sens de Berlin et de la Commission.
Et bien avant Hollande la candidature Sarkozy n'avait-elle déjà pas fortement surfé sur les contradictions de l'opinion publique (libéral mais antidélocalisations, pour les frontières et pour l'Europe, pour le protectionnisme et pour l'Europe...)?
JZ
Faire racheter les obligations arrivant à échéance par la Banque de France est une possibilité, la BCE ne le fera pas.
RépondreSupprimerIl s'agit d'une "désobéissance" à l'UE ... un excellent pas vers une sortie de l'euro et de l'UE.
Augmentation du bilan de la Banque de France, diminution du poids des intérêts pour l'Etat
Le Manu Valls doit fulminer contre le Manu Macron, et rien que ça, c'est drôle ! Valls qui avait tout fait pour convaincre Hollande de faire entrer Macron dans le gouvernement...
RépondreSupprimerLe PS ne disparaîtra peut-être pas de si tôt, mais a de fortes chances d'exploser en vol façon puzzle, une partie quittant le navire pour Macron, et une autre pour Valls, si ce dernier a le courage et les soutiens suffisants pour créer un nouveau parti style les Démocrates à la française.
Ce qui est drôle également, c'est que Hamon dépasse Méluche.
On va voir comment le révolutionnaire d'opérette va réagir dans les semaines qui viennent.
Et pour l'instant, l'alignement des planètes est de plus en plus favorable à Macron.
Dans les élections en France, il ne faut pas l'oublier, ce sont en grande partie les faiblesses, bourdes et casseroles des autres qui vous font élire.
Le film est bon décidément.
***Jacko***
@Jacko :
SupprimerCe que certains entendent par mort du PS n'est pas une disparition réelle mais un devenir type PASOK. Valls fondant son propre Parti Démocrate? Qui va voter pour ça s'il en existe une version plus jeune et moins autoritaire (Macron)? Valls est mort politiquement mais il fait comme s'il l'ignorait.
Hamon double Mélenchon? Il faut attendre que ça se confirme. Souvenons-nous des projections concernant Fillon dans la foulée de sa victoire à la primaire. D'autant qu'ayant fait comme Fillon une campagne de primaire orientée vers sa seule base électorale il pourrait voir ses projets sur le cannabis subir le même sort dans l'opinion que ceux de Fillon sur la Sécu.
Alignement des planètes favorable à Macron? Si on entend par là "les bobos"... Oui. Il est le nouveau "moins pire candidat de Droite pour lequel on peut voter pour faire barrage aux Droites dures", un Juppé plus jeune avec des cheveux. Dans un climat de défiance généralisée vis-à-vis du politique je crains que son côté "faux rebelle qui sert en fait les intérêts du système" (un peu comme Sarko 2007) fasse illusion.
JZ
"tant il est clair que l’Allemagne dira toujours « nein » "
RépondreSupprimerFaux, elle a toujours fini par dire oui à toutes sortes de changements et le paysage politique allemand change en ce moment.
"La victoire de l’apparatchik libertaire tendance Terra Nova" puis "Mais le risque n’est-il pas aussi que Hamon soit trop proche de Mélenchon"
C'est vraiment le chaos total dans votre cervelle de gaulliste de pacotille, vous mélangez tout et n'importe quoi.
"jusqu’à accepter les dérives islamistes contraires à la République" quelle dérives islamistes ?
si j'approuve le texte de LH il faut remarquer que nos ""grands démocrates"" français ou USA, avec guillemets dés qu'une élection ne va pas dans leur sens il la conteste De grands démocrates qu'on vous dit...
RépondreSupprimer11 janvier 2017
RépondreSupprimer« Le Portugal a levé mercredi 3 milliards d'euros de dette à dix ans lors d'une opération marquée par un taux d'intérêt en forte hausse, sur fond de prudence des investisseurs concernant les pays du sud de l'Europe, a annoncé l'Institut de gestion du crédit public (IGCP). Sous la forme d'un emprunt syndiqué, le Trésor portugais a placé ces obligations arrivant à maturité en avril 2027 au taux de 4,227%, nettement supérieur à celui de 2,973% consenti en janvier 2016, lors de la dernière émission comparable. Le taux d'intérêt consenti mercredi est le plus élevé depuis que le Portugal est sorti en mai 2014 d'un plan d'aide international qui lui avait permis d'éviter la faillite trois ans plus tôt. »
La BCE est en taux négatif et le Portugal bénéfice du QE de la BCE sur les obligations d’Etat. Quand sera-t-il quand la politique accommodante de la BCE aura disparue ? Car il parait qu’elle ne peut pas durer éternellement.
On est sur le chemin d’un retour à La crise des dettes souveraines dans la zone euro même en l’absence de quelqu’un qui a pour programme le revenu universel en France et une réduction de la durée hebdomadaire du travail à 32 heures qui, si cela était appliqué, devrait achever la désindustrialisation de la France déjà très avancée (voir le lien ci-dessous) et creuser les déficits de l’État français de façon très significative. Si au moment où les déficits sont creusés la BCE n’achète plus la dette souveraine de la France sur le marché secondaire c’est la « Cata » en bonne et due forme se terminant par la mise sous tutelle européenne de la France, comme la Grèce, où sa sortie en catastrophe de la zone euro.
http://www.latribune.fr/depeches/reuters/KBN15E0QU/la-france-perd-encore-des-parts-de-marche-a-l-export.html
Au rayon des points intéréssants soulevés par le même journal: l'Espagne a 3% de croissance... mais c'est une croissance sans création d'emplois significatives. On connaissait le sens de l'innovation des Allemands mais là c'est épatant: Berlin a inventé l'austérité qui redresse la croissance sans réduire le chômage. Félicitations Mme Merkel. Entre parenthèses, voilà un sujet qui mériterait plus d'être débattu que la dépénalisation du cannabis ou la liquidation de la Sécu.
SupprimerJZ
Je suis bien d'accord ...
SupprimerPour la France la réponse n'est pas de réduire les déficits (appauvrissement généralisé assuré), mais de faire racheter les titres arrivant à échéance, en plus des déficits, par la Banque de France.
@ André
RépondreSupprimerC’est clair
@ JZ
Bien d’accord sur les contradictions de la gauche comme de la droite. Cette droite qui a fait Maastricht et Schengen, qui a poursuivi les négociations sur la Turquie, qui a laissé faire les réformes de l’école… Sarkozy était en effet sur les mêmes contradictions. C’est pour cela que je l’avais combattu en 2007, votant même pour Royal…
Bien vu sur Valls. Sa seule chance, c’est un gros échec de Hamon, pour prendre le PS ensuite… Sondages surprenants en effet sur Hamon vs Mélenchon. Décidément, cette élection est bizarre
@ AJ H
Bien d’accord
@ Jacko
Drôle de film cependant : il y a le même excès de rebondissements que dans les séries US…
@ Anonyme
Votre démonstration a failli être convaincante… L’Allemagne, accepter la collectivisation des dettes : il faut être sacrément original pour y croire. Dérives islamistes : le burkini, les femmes qui ne peuvent pas aller dans les cafés.
@ Agricola
Sujet de mon papier de jeudi…
@LH:
RépondreSupprimerVous êtes optimiste sur Valls. Il ne peut prendre le parti même en rêve. Les électeurs de Gauche détestent les diviseurs et son passif sur ce point est assez lourd. La moindre tentative produira un front anti-Royal à la puissance quinze milliards. Il est mort politiquement et très franchement il y aura peu de monde pour s'en plaindre. Et surtout quel PS essaiera-t-il de reprendre? Il suffit à Macron d'être troisième pour prétendre au titre d'aspirateur légitime de l'aile droite du PS.
JZ