Ces dernières années, la France a laissé racheter tout ou partie de trop nombreuses entreprises, alors que d’autres solutions auraient pu être choisies. Aujourd’hui, c’est le tour de STX France, le chantier naval de Saint-Nazaire, véritable fleuron industriel, qui, après avoir été racheté par des Norvégiens, puis des Coréens, pourrait être croqué par des Italiens, si notre gouvernement reste passif.
Pourquoi
ne pas repasser sous pavillon Français ?
On pourrait
se dire que le rachat par Fincantieri, le seul à déposer une offre
auprès du tribunal de commerce Coréen, est une bonne solution, une solution européenne qui
permettrait à notre continent de se renforcer et dominer la construction navale. Mais cela pose deux
problèmes. D’abord STX France n’a nullement besoin de se rapprocher de
quiconque, étant donnés ses résultats. Ensuite, il est évident que si
Fincantieri la rachète, alors, elle pourra récupérer des commandes, du
savoir-faire, en somme dépecer cette très belle entreprise, comme l’ont fait tant de
repreneurs d’entreprises Françaises, comme Pechiney, Arcelor ou Alstom récemment. Voilà pourquoi l’Etat doit
s’opposer au rachat.
Et le mieux,
c’est que la France peut le faire puisque nous avons 33% du capital d’STX
France, avec un droit de préemption. Aujourd’hui, mieux vaut nationaliser
l’entreprise, quitte à remettre une partie du capital sur le marché ensuite,
pour protéger ce fleuron industriel national. Mais, on peut craindre que le PS
ne laisse faire ce rachat contre de belles promesses, qui
ne vaudront pas plus que celles de GE avec Alstom, qui a fini par fermer Belfort
et licencier des centaines de salariés, chose qui
était parfaitement prévisible dès 2014 derrière les belles paroles d’Arnaud
Montebourg. Après tout, ils ont laissé Nokia
racheter Alcatel ou encore le Chinois Dongfeng prendre
une part de PSA à un prix un peu trop intéressant.
Voilà
pourquoi les
promesses du secrétaire d’Etat à l’Industrie, Christophe Sirugue, qui soutient
que l’Etat « posera ses
conditions » et « veut
garder le site à Saint-Nazaire, les sous-traitants, la stratégie et la
propriété industrielle », n’ont absolument aucune crédibilité. Le
passif est trop lourd pour croire que ce rachat se finira bien pour les
chantiers, tous ceux qui y travaillent, et la France. Malheureusement, il n’y a
pas grand chose à espérer d’un tel gouvernement. Pas étonnant que les
étasuniens votent pour quelqu’un comme Trump, qui, quoiqu’on en pense, n’hésite
pas à monter au créneau pour protéger les emplois industriels en faisant
pression sur les industriels, comme Ford et GM actuellement.
En 2014 déjà, il fallait
défendre une autre solution que le dépeçage d’Alstom par Siemens ou GE. Aujourd’hui, après être
passé sous pavillon Norvégien, puis Coréen, avoir menacé de passer sous
pavillon Chinois, et aujourd’hui, être
sur le point de passer sous pavillon Italien, il faut que l’Etat joue son
rôle et défende une solution nationale : STX France a tout pour prendre
son indépendance.
Ne vous laissez pas trop emporter par les apparences. Même si le carnet de commandes est rempli, les bénéfices sont absents, d'où probablement le renoncement des 2 autres repreneurs potentiels, Genting et Damen.
RépondreSupprimerLa nationalisation aurait probablement été la solution la moins coûteuse, car STX France est en vente depuis 2013, et son prix était alors évalué autour de 160 millions d'€ puisque le Senat avait estimé fin 2010 que les 33% détenus par l'Etat représentaient 55 millions d'€. Cela pouvait également se faire en juin 2016, apres la mise sous séquestre de STX Corée, demandée par les créanciers. Il aurait simplement fallu alors mettre STX France, société de droit français, sous la sauvegarde du tribunal de Commerce de son ressort (St Nazaire) ce qui donnait au gouvernement un moyen de pression inégalable, mais rien n'a été fait...
"Aujourd’hui, mieux vaut nationaliser l’entreprise, quitte à remettre une partie du capital sur le marché ensuite, pour protéger ce fleuron industriel national."
RépondreSupprimerSi l'entreprise tourne bien quel est l'intérêt de nationaliser ? Le fait qu'une entreprise reste francaise ne garantit pas qu'elle ne sous traite ou délocalise pas une part de son activitée.
"quelqu’un comme Trump, qui, quoiqu’on en pense, n’hésite pas à monter au créneau pour protéger les emplois industriels en faisant pression sur les industriels, comme Ford et GM actuellement."
Renseignez vous, aucune pression sur les industriels, au contraire il va baisser l'IS de 35 à 15%. Dans ces conditions les sociétés US, ou pas, peu importe, vont bien évidemment créer des emplois aux US.
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/11/12/les-projets-fiscaux-de-donald-trump-inquietent-l-irlande_5030086_3234.html
Voilà ce que Trump veut faire :
Supprimerhttp://blog.francetvinfo.fr/classe-eco/2014/02/03/et-si-on-supprimait-limpot-sur-les-benefices.html
pas rêver, c'est la course à l'échalote pour vendre les bijoux de famille
RépondreSupprimerDoubler les droits de vote de l'Etat et organiser l'accession de tous les salariés à la copropriété de l'entreprise sur la base d'un partage du profit du type RSP=1/2.Bénéfice. Salaires bruts/(Val Aj) de façon à distribuer des actions aux salariés au pro-rata du salaire (actions non-cessibles) jusqu'à ce que l'intelligence collective émerge: ce que De Gaulle avait voulu faire (assoc capital/travail sabotée par Pompidou) pour que salariés et actionnaires cessent leur jeu absurde de bras de fer et passent aux responsabilités dans le respect de la hiérarchie des savoirs-faire. Cette formule est précisément ce que je me suis efforcé de souffler à l'oreille de NDA (DLF) depuis des lustres, lui qui a peur de faire peur aux entrepreneurs!
RépondreSupprimerBruno Lafeuille (Grenoble)
Doubler les droits de vote de l'Etat et organiser l'accession de tous les salariés à la copropriété de l'entreprise sur la base d'un partage du profit du type RSP=1/2.Bénéfice. Salaires bruts/(Val Aj) de façon à distribuer des actions aux salariés au pro-rata du salaire (actions non-cessibles) jusqu'à ce que l'intelligence collective émerge: ce que De Gaulle avait voulu faire (assoc capital/travail sabotée par Pompidou) pour que salariés et actionnaires cessent leur jeu absurde de bras de fer et passent aux responsabilités dans le respect de la hiérarchie des savoirs-faire. Cette formule est précisément ce que je me suis efforcé de souffler à l'oreille de NDA (DLF) depuis des lustres, lui qui a peur de faire peur aux entrepreneurs!
RépondreSupprimerBruno Lafeuille (Grenoble)
Rappelez-vous quels crétins ont arrêté la construction des navires destinés à la Russie, nous faisant payer la facture.
RépondreSupprimer@ Cliquet
RépondreSupprimerIl semble au contraire qu’STX France soit la seule filiale rentable (et donc la seule qui puisse être vendue à bon prix pour les Coréens)
@ Anonyme
Nationaliser pour assurer que l’entreprise n’est pas démantelée par un acheteur étranger. Sur Trump, j’ai dénoncé son programme fiscal depuis longtemps.
@ Bruno
Merci
@ Rodolphe
Pas faux (alors que l’on vend aux Etats du Golfe…)