Bien sûr, le PS
a montré une capacité stupéfiante à traverser des heures difficiles, de la
fin crépusculaire des années Mitterrand, entre chômage de masse et affaires,
les congrès haineux ou marqués par des irrégularités. Mais cette fois-ci, avec
ces primaires, il semble en voie d’autodestruction, et
que la concurrence de Macron et Mélenchon va signer son acte de décès.
Eurolibéral
robotique contre apparatchik libertaire
Comme
gaulliste, qui a grandi politiquement dans la France affairiste, dogmatique et
coupée du peuple de Mitterrand, et opposant au pouvoir en place depuis le
début, je n’avais aucune espérance en regardant les débats de ces primaires. Les
participants ont pourtant réussi à être encore plus mauvais que je le pensais.
Passons sur les éliminés, y compris Montebourg, auquel
je n’accordais aucune confiance, puisqu’il
est à l’origine de la première loi Macron, ses accents alternatifs et
démondialistes n’étant pour moi que des postures électoralistes que n’auraient
pas reniées Mitterrand. N’oublions pas que c’est lui, le chantre d’un
« fabriqué en France » exprimé
en anglais (sic), qui
a livré Alstom à GE.
Manuel
Valls n’a pas brillé dans ces primaires. Bien sûr, en tant que porteur du
bilan du gouvernement, il n’a pas une position facile (la
hausse du chômage en décembre le rappelle), même si le
casting des primaires lui a permis de se recentrer du fait de la présence de
deux candidats qui l’ont opportunément débordé sur sa droite, Pinel et de Rugy.
Mais il est apparu comme un Sarkozy du PS un peu fatigué, avec ses tics, certaines
des postures et même parfois le programme, sur les heures supplémentaires, de
l’ancien président. Sur
le fond, c’est la même soupe eurolibérale qui échoue depuis des décennies,
entre compétitivité, rigueur et Europe. Sur la forme, c’est un discours souvent
très robotique.
Face
à des candidats jouant beaucoup sur les postures, Hamon a sans doute percé
par ses propositions. Mais, plus que le représentant de l’aile gauche, il en
est surtout celui de l’aile libertaire, dont l’émergence s’est sans doute
cristallisée face à un Valls autoritaire. Dépénalisation du cannabis, acceptation
et relativisation des dérives communautaristes, attribution des causes de
l’insécurité à la prison, revenu universel : Hamon n’est-il pas l’enfant
de mai 68, un concentré de libertarisme ? Et sans levier pour changer le
cadre européen, sa nouvelle Europe est aussi
crédible que celle que le PS promet à chaque fois et qui ne vient jamais.
Du coup, il ne se donne aucune marge de manœuvre. Ne représente-t-il pas une
gauche qui a renoncé à agir économiquement pour se concentrer sur le
sociétal ?
Aucun des
deux finalistes n’est populaire. Quelque
soit le vainqueur, il semble destiné à de la figuration, d’autant plus
qu’il affrontera deux rivaux qui semblent les encadrer comme un étau le ferait
d’une pièce bien fragile. La seule question qui semble se poser, c’est de
savoir si les votants de dimanche choisiront celui qui gènera un peu plus
Mélenchon, à savoir Hamon, ou celui qui gènera Macron, à savoir Valls.
Le revenu universel n'a rien à voir avec 68. S'il est l'héritier de quelque chose, c'est plutôt de la deuxième Gauche : un descendant du RMI de Rocard. RMI dont le problème était moins une question d'assistanat ou pas que sa philosophie économique: confondre acceptation de la mondialisation comme un fait et refus d'agir pour minimiser ses aspects néfastes, se contenter du coup "d'indemniser" ses victimes. La deuxième Gauche a toujours eu bonne presse auprès des élites économiques et journalistiques et de la Droite mais le PS paie sans doute beaucoup plus la façon de penser que je décris que les ambiguïtés mitterrandiennes ou les synthèses hollandaises. Cette deuxième Gauche a confondu réalisme et reddition. Le débat d'hier n'opposait pas l'aile droite et l'aile gauche du PS mais deux enfants du rocardisme. Si Hamon gagne, il ne gênera pas Mélenchon qui, à défaut d'en avoir les moyens, affiche l'intention de ne pas se contenter de mettre un sparadrap sur la mondialisation. Si Valls gagne, il ne gênera pas Macron qui est un meilleur candidat "rocardien" que lui. En refusant un lâchage de lest sur la loi El Komri qui aurait permis d'éviter le 49.3, Valls a oublié la leçon de son mentor, celle du changement dans le consensus. Alors que si Macron fascine c'est parce que les électeurs des villes gagnantes de la mondialisation projettent sur lui (comme sur DSK à une autre époque) la possibilité d'une adaptation à la mondialisation sans fracturer la société française. Et si le vrai Bad Godesberg de la Gauche était non de sortir de l'ombre de Mitterrand... mais de celle de Rocard?
RépondreSupprimerJZ
Quelle époque :
RépondreSupprimerhttps://www.theguardian.com/technology/2017/jan/25/elon-musk-la-traffic-tunnel
ils se croient vraiment tout permis.
"Dépénalisation du cannabis, acceptation et relativisation des dérives communautaristes, attribution des causes de l’insécurité à la prison, revenu universel : Hamon n’est-il pas l’enfant de mai 68, un concentré de libertarisme"
RépondreSupprimerN'êtes vous pas l'enfant de Néandertal avec votre bien pensance de néo-réac calcifié ?
Concernant le revenu universel, il reste conditionel aux ressources et Piketty y est favorable, sans doute un enfant de 68...
RépondreSupprimerhttp://piketty.blog.lemonde.fr/
Après la lecture du papier, la proposition de Hamon ne mérite plus d'être nommée revenu universel. Elle apparaît comme une aide sous conditions de plus remplaçant d'autres aides et censée aider les jeunes à avoir des qualifications adaptées au marché du travail. On passe de l'utopie à du réchauffé social-démocrate. Hamon est plus roublard qu'il n'y paraît: il a donné à du vieux les couleurs d'une grande promesse sociale type 35 heures. Hamon, ce nouveau Hollande?
RépondreSupprimerJZ
mâme Martichou, la soupe, le peçtacle est trop bon !
RépondreSupprimer***Jacko***
Le PS est mort.
RépondreSupprimerQuant au candidat du parti Les Républicains ...
Vendredi 27 janvier 2017 :
67% des Français trouvent que François Fillon n'est pas honnête.
61% des Français ont une mauvaise opinion de François Fillon.
Selon un sondage Odoxa pour France Info rendu public vendredi, 61% des Français ont désormais une mauvaise opinion de François Fillon, après les révélations du Canard enchaîné selon lequel il a rémunéré son épouse.
François Fillon est désormais jugé négativement par une large majorité de Français (61%). Une cote de popularité en chute libre par rapport à début novembre, où il récoltait 54% de bonnes opinions, selon un sondage réalisé par l’Ifop.
Cependant, ces affaires ont plombé tous les autres atouts dont il disposait dans l’opinion. Ainsi les Français sont 61% à ne pas le trouver "convaincant", 67% à ne pas le juger "honnête", et 68% à penser qu’il n’est "pas proche des préoccupations des Français". Même auprès de son noyau dur, les dégâts sont visibles.
http://www.francetvinfo.fr/politique/francois-fillon/penelope-fillon/affaire-penelope-fillon-76-des-francais-veulent-interdire-aux-parlementaires-d-embaucher-des-membres-de-leur-famille_2037513.html
@ JZ
RépondreSupprimerPas forcément, mais au final, je persiste à penser qu’il penche dans ce sens : évoqué par Milton Friedmann, populaire dans la Silicon Valley. Et le fait qu’il soit devenu le cheval de bataille du très libertaire Hamon ne fait que me renforcer dans ma conviction… N’est-ce pas une composante essentielle de la 2ème gauche, ce qui l’a poussé à accepter l’ultralibéralisme dans bien des domaines ? Hamon ne gènera sans doute pas trop Mélenchon, en revanche, je pense que Valls pourrait faire du mal à Macron. Ils sont trop proches à la base.
@ Anonyme
Le revenu de base peut avoir plusieurs personnalités. Celui de Piketty est sans doute un peu différent
@ BA
Tendance de fond ou simple réaction ?