Comme lors de primaires
socialistes de 2007 et 2012, médias et partis politiques y sont allés de cœur
pour célébrer le succès des primaires de la « droite et du centre ».
Bien peu ont dénoncé la pensée
simpliste qui consiste à croire que le
vote suffit à fonder la démocratie (quels grands démocrates alors que
tous ces potentats élus à coup de 90% des suffrages !) alors que c’est le
citoyen qui fonde la démocratie. Et qu’en conséquence, le vote ne peut être
démocratique si le corps électoral n’est pas clairement défini (avec donc un
« dedans » et un « dehors », ceux qui en font partie et
ceux qui n’en font pas), ce que l’on a clairement vu avec ces primaires de
novembre et le jeu trouble, ou pour le moins suspect, joué par les
« sympathisants » de gauche et du Front national qui se sont rendus
aux urnes des « Républicains » et affidés.
La deuxième escroquerie consiste
à présenter les primaires comme une source de légitimité et de rassemblement
dès lors qu’elles déplacent quelques millions de votants. Or, avec ses 4,3
millions de votants, la primaire de « la
droite et du centre » n’a déplacé même pas 10% du corps électoral (9,3% pour être précis[i]).
Et si l’on prend en compte les électeurs de la « droite et du
centre » - ou supposés tels – ceux-ci regroupaient au premier tour des
présidentielles de 2012 (Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Nicolas
Dupont-Aignan) 13,7 millions d’électeurs. Ce qui signifie donc que la primaire de la « droite et du
centre » n’a réussi à déplacer même pas un électeur « de droite et du
centre » sur trois (et même pas un sur deux si l’on ne prend en compte
que les suffrages recueillis par Nicolas Sarkozy). Vraiment pas de quoi
pavoiser !
A suivre : la déroute annoncée de François Fillon (jeudi)
[i] En prenant
comme base le nombre d’inscrits à la présidentielle de 2012, ce qui ne
représente pas la totalité d’un corps électoral qui en outre a cru
numériquement depuis 2012.
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerSur l'escroquerie des primaires, je suis bien d'accord.
RépondreSupprimerSur la déroute annoncée de Fillon, j'aimerais que vous ayez raison mais ça me semble prématuré de faire cette prédiction aujourd'hui. Et puis, si Fillon perd, c'est Macron qui gagne... Je ne vois pas d'autre alternative pour le moment.
Il y a une foule d'alternatives, d'autant plus que nous ne connaissons pas tous les candidats. Je rejoins amplement Laurent sur son analyse du cas Macron : c'est une bulle médiatique qui ne parviendra jamais à fédérer les classes populaires, ni même les classes moyennes.
SupprimerEn fait, à peu près tout est possible, y compris des hypothèses peu réjouissantes telles qu'une 2nd tour Mélenchon-Le Pen (hypothèse que je trouve comme l'une des plus probables à heure actuelle)
Ces primaires sont totalement contraires à l'esprit de la 5°...une sorte d'oligarchie choisit en effet un candidat pour le compte des millions d'électeurs et leur impose son choix...cela n'a plus rien de démocratique , mais correspond bien à la vision du microcosme "le peuple est capable de tout" donc, ça y est à défaut de supprimer le peuple, ils suppriment le choix du peuple...
RépondreSupprimerJe me pose la question de savoir si en fait les primaires que l'on présente comme un système transparent, une démocratie directe etc etc n'est pas en fait tout le contraire ? Pourquoi ne pourrait-il pas y avoir 7 prétendants de droite et 7 prétendants ou plus ou moins pour l'élection présidentielle ? L'écrémage se faisant via l'obtention des 500 ou pas ! Certains et certaines ne se reconnaissent pas en F. Fillon (surtout depuis qu'il s'est posé comme un disciple du thatchérisme...même à droite, beaucoup s'étouffent). A gauche, E. Macron semble rassembler alors que les candidats à la primaire sont plutôt fades et ennuyeux (quand ils ne se trimbalent pas avec le bilan du quinquennat finissant). Car il n'y a pas une gauche ou une droite mais bien des gauches et des droites comme il y a des centres, des gauches de la gauche, des droites dures et décomplexées, des extrêmes droite. Mais bon... que voulez-vous ? c'est l'ère de l'aseptisé, de l'homogène , du consensus ma pauvre Lucette !
RépondreSupprimerMerci pour ce billet très intéressant
Bonne journée
Sylvie
De manière plus crue : Fillon a voulu séduire les retraités égoïstes qui le sont depuis leurs 58 ans mais veulent 70 ans pour les autres. Il a voulu séduire les conservateurs de la Côte-d'Azur à coups d'uniforme à l'école et de retour du service militaire. Il a racolé les DRH et les "managers" à la con en proposant un programme néolibéral. Et il a dit qu'il serait inflexible.
RépondreSupprimerEh bien maintenant, c'est coincé pour élargir. Juppé était plus vieux mais moins ringard, il aurait eu plus de chances.
Ils sont pris au propre piège de leurs primaires et, franchement, on ne va pas les plaindre. Le PS devrait disparaître comme de l'huile, dixit Mélenchon, mais j'espère aussi la disparition des Ripoux-Blicains...
"des 500 SIGNATURES ou pas " c'est plus compréhensible comme cela :-)
RépondreSupprimerSylvie
Fillon, comme Macron, sont des mondialistes partisans du libre échange généralisé et ils résument cela en se déclarant "européens"
RépondreSupprimerTrump, Président des Etats Unis,pays qui a fabriqué ce qu'on appelle l'Europe, vient de les lâcher en rase-campagne. Situation interessante car cette prétendue Europe, aux contours indéfinis, car telle était la volonté de ses véritables créateurs, qui avaient mis en place le système "OTAN + UE", va devoir maintenant montrer qu'elle existe par elle-même. Totalement illusoire, car non créée dans cette optique.
Ils vont s'agiter dans tous les sens, mais cela restera vain. Le seul élément qui, comme disait de Gaulle, aurait pu remplir le rôle "d'agent fédérateur" vient de déclarer forfait. Le Brexit achévera la destruction, probablement accélérée par d'autres départs. Marine Le Pen va pouvoir jouer gagnante
L'oligarchie européenne a perdu son maître : elle se comporte comme un canard sans tête et panique.
Supprimerc'est le moment rêvé, pour les Peuples, de s'en débarrasser...
Pour l'instant les primaires de la "droite et du centre" et de la "gauche" font le jeu de Macron, qui n'est soit disant ni de droite ni de gauche et qui ne parle jamais du centre. Il arrive à être nulle part et partout à la fois, et tout cela sans programme, chapeau l'artiste !
RépondreSupprimerSi le même Macron venait à l'emporter, le concept même des primaires en France pourrait avoir du plomb dans l'aile et les mines déconfites du lendemain de l'élection ainsi que les commentaires et les prises de position des uns et des autres pourraient avoir une certaine saveur.
Macron ou la version française de "l'illusionniste" ou de "insaisissable"...
***Jacko***
@ Axel
RépondreSupprimerTrès juste et gaullien
@ Sylvie
Tristement juste. Bonne soirée à vous
@ Rodolphe
On peut avoir de grosses surprises, mais lesquelles ?
@ Jacko
J’en viens à relativiser mon jugement sur la bulle…
Record historique battu !
RépondreSupprimerPour empêcher l'effondrement total du système européen, la Banque Centrale Européenne a été obligée de racheter 24,7 milliards d'euros en une semaine !
Vous avez bien lu : 24,7 milliards d'euros en une semaine !
Pour empêcher l'effondrement total du système européen, la BCE est obligée de racheter :
- des obligations d'Etat pourries, qui n'ont plus aucune valeur,
- et aussi des obligations d'entreprise, dont la valeur dépend de la soi-disant « croissance économique », qui ne cesse de baisser en Europe.
Problème :
1- Les pays membres de la zone euro sont en faillite, et ils ne pourront jamais rembourser leur dette publique.
2- A part en Allemagne, les entreprises privées de la zone euro ne connaissent pas la soi-disant « croissance économique », qui aurait dû créer des millions d'emplois dans la zone euro. Rappelez-vous des promesses qu'on nous avait faites au moment de la création de l'euro.
3- Toute la zone euro est en faillite, et il n'y a plus que la Banque Centrale Européenne pour empêcher l'effondrement du système.
4- Malheureusement, une banque centrale n'a jamais pu, ne peut pas, et ne pourra jamais empêcher une crise financière. Lors de la prochaine crise financière, c'est toute la zone euro qui explosera, et sa banque centrale explosera avec elle.
Lundi 16 janvier 2017 :
La BCE a acheté pour 24,7 milliards d'euros d'actifs en une semaine, un record.
http://www.boursorama.com/actualites/la-bce-a-achete-pour-24-7-milliards-d-euros-d-actifs-en-une-semaine-un-record-3171a89d1668028ae8b5e02891fdf5fe