Et
si la bulle du microcosme parisien n’en était pas une ? Après tout, plusieurs
milliers de personnes sont venues à Lille écouter la nouvelle star politique.
Les audiences qu’il draîne interrogent, même
si, à ce stade, cela ne préjuge pas, heureusement, ce qui sera fait dans les
urnes. Car celui qui se présente comme un candidat anti-système en est en
fait la synthèse du pire.
Le pire du
passé à peine remaquillé
Non content
de ne rien inventer sur la synthèse façon premier secrétaire du PS, son
passage à Berlin nous montre qu’il n’a rien inventé non plus sur le fond.
Au grand bonheur des eurofanatiques incapables de se remettre en cause, il a
ressorti la petite soupe rance selon laquelle « il
n’y a qu’au niveau européen qu’on créera des champions. On peut faire un Google
européen, un Google français n’existera jamais ».
Manque de chance, aucun Google européen n’existe, alors qu’il existe des
champions français dans la nouvelle économie : Blablacar, Meetic,
Venteprivée… Comme
le dit Eric Verhaege, encore un qui ne propose que son impuissance et par
conséquent l’allégeance à Berlin.
Et il ne veut
tellement plus rien faire qu’il ose dire que « l’Europe
est le seul moyen crédible de protéger nos populations » après des
décennies qui ont démontré l’inverse et où les eurofanatiques n’ont cessé
d’évoquer et promettre cette protection qui n’est jamais venue dans aucun
domaine. Bref, il nous ressort le plus ridicule du discours du centre mou. Et
pour couronner le tout, il s’est à nouveau permis des propos méprisants en
évoquant « l’alcoolisme
et le tabagisme (du) bassin minier ». Avec un tel candidat, pas étonnant que son
porte-parole se sorte d’un débat contre François Ruffin par un gros mensonge.
Quand le fond n’a aucune importance, on peut raconter absolument n’importe
quoi.
Mais alors,
pourquoi le candidat est-il si haut dans les sondages, au
point d’attirer des personnes venues de sphères pourtant très éloignées ?
D’abord, il
convient de relativiser car on sait que les sondages de janvier n’ont qu’une
valeur limitée et que la bulle hivernale pourrait bien exploser. Néanmoins,
par-delà le profond rejet que m’inspire ce personnage, malheureusement,
il faut aussi prendre en compte le paysage politique, bien peu réjouissant, qui
s’offre aux Français. Entre les fossiles du PS, le père fouettard ou
l’entreprise politique familiale Le Pen, ne
sommes-nous pas exposés au risque qu’un tel candidat finisse par gagner, même
s’il est le choléra face à différents bacilles de la peste ?
Espérons que,
dans
la dernière ligne droite, les Français se rendent compte qu’il n’est qu’une
variante un peu plus libertaire de son mentor en partance pour la retraite,
avec les mêmes défauts, auquel il ajoute une arrogance crasse qui dépasserait
celle de Sarkozy s’il venait à être élu en 2017. Reste
à espérer qu’il soit renvoyé à ses études et que le vainqueur soit moins pire
que lui, ce qui n’est pas évident…
Reste à savoir qui vous voyez de moins pire que lui.
RépondreSupprimerPour 2017, ne faut-il pas neutraliser les nuisibles ? Un chassé croisé président d'un bord, assemblée d'un autre bord ?
Le trio de tête dans les sondages étant Le Pen, Fillon et Macron, je ne vois pas qui de moins pire que Macron pourrait être élu... L'élection de Marine Le Pen étant peu probable, le jeu se joue en réalité entre Fillon et Macron, et Fillon est probablement pire du point de vue programmatique, avec la privatisation de la sécu.
RépondreSupprimerSi vous voulez faire le bon choix, votez pour le candidat gaulliste Nicolas Dupont-Aignan.
SupprimerDes opportunistes le suivent, faute de mieux, pour une place appelé "job", mais pour former un gouvernement c'est le vide sidéral! Et encore pire pour le soutenir au parlement! Peut être un bon rouage pour la commission de Bruxelles!
RépondreSupprimerMacron réussit à rassembler une certaine sociologie électorale : habitants des grandes villes, de la classe moyenne supérieure, plutôt gagnants de la mondialisation, sociétalement plutôt progressistes, libéraux modérés sur l'économie, attachés à la dimension symbolique de la construction européenne, avec un capital culturel élevé. On trouve parmi eux des chefs d'entreprise qui ne connaissent pas l'aspect négatif de la mondialisation économique... des startuppers qui ont réussi.
RépondreSupprimerCe qui prouve l'absurdité du "Google français impossible" (et entre parenthèses Macron est bon copain de Xavier Niel...). S'il n'y en a pas, ce n'est pas parce que la France serait "trop petite", c'est avant tout parce que le pays n'a pas produit son Jobs ou son Zuckerberg.
Mais je referme la parenthèse. Toute la catégorie d'électeurs que je cite plus haut est composée de startuppers, d'une partie des déçus du hollandisme, de l'aile gauche du Modem/UDI/UDF et d'une partie de la classe moyenne supérieure à qui Fillon a fait peur avec la Sécu. Un peu comme MLP rassemble sur la question identitaire un électorat du Nord antilibéral et un frontisme du Sud économiquement libéral, un peu comme Bayrou rassembla les modérés ségo et sarkosceptiques, Macron a construit une dynamique électorale réelle. HORS LE PEUPLE.
Macron rassemble tout le corps électoral cité autour de questions d'image. Il est dynamique, il n'a pas été trop longtemps en première ligne ministérielle, il est plus neuf que Bayrou ou qu'un candidat PS. Du coup ses électeurs peuvent projeter sur lui l'idée d'une adaptation au monde tel qu'il est (censée selon eux apporter la prospérité à la France) sans méchante révolution thatchérienne.
La dynamique peut-elle s'effondrer? J'en doute un peu hélas. On ne sort de l'ambiguïté qu'à ses dépens disait le Cardinal de Retz (en faisait d'ailleurs référence à son comportement pendant la fronde;)). Celui qui attaqua Hollande sur le flou n'a pas intérêt à en sortir car cela révèlerait le papier à cigarette le séparant de Fillon. S'il le fait, il peut perdre des points. Sur le terrain de l'image, il s'effondrerait s'il faisait une série de bourdes à la Royal.
Mais malgré ce que je mentionne il dispose d'un matelas de sécurité lui évitant l'effondrement total: le peu d'attractivité du candidat d'un PS en fin de cycle. Peut-il gagner? Au second tour il a ses chances... à condition d'y être. Sans mordre un peu sur l'électorat populaire ? C'est plus facile pour Fillon car les retraités sont en croissance démographique. Les gagnants de la mondialisation pas vraiment. Cela rend les choses à Macron pas impossibles... mais improbables à ce stade.
JZ
Il convient de rétablir la vérité, comme la fait Laurent, à propos d'Emmanuel Macron. Celui-ci est l'un des PIRES candidats de cette présidentielle et il n'apporte strictement rien de nouveau dans le débat politique. En effet, il a été Ministre et il a créé une loi dont on ne peut dire qu'elle est positive. De plus, c'est un partisan du libre-échangisme mondial destructeur d'emplois et d'une construction européenne supranationale qui a suffisamment montré toute sa nocivité. E. Macron n'est que le candidat des médias et de Bilderberg. Il convient donc, pour les souverainistes, de faire connaitre la vérité sur son programme et ne pas laisser nos compatriotes se laisser abuser par ce candidat.
RépondreSupprimerMacron est la parfaite synthèse des Sarkozy et Royal de 2007 , discours pro actif à l'égard des entreprises , slogans qui tiennent sur la plage arrière d'une voiture , discours alliant mépris de classe et populisme anti élite , metting ségoléninens ou tout tourne autour de sa personne (avec le culte qui va avec).
RépondreSupprimerC'est pas un ovni du tout , on a déjà connu ce cirque il y'a presque 10 ans.
Trump se lâche sur l'Europe et prédit la désintégration de l'Union Européenne.
RépondreSupprimerDans une interview accordée à deux journaux européens, le futur président américain critique Angela Merkel, tend la main à Londres et Moscou, et envisage l’éclatement de l’UE sur fond de crise des réfugiés.
http://www.liberation.fr/planete/2017/01/16/trump-se-lache-sur-l-europe-et-predit-la-desintegration-de-l-ue_1541676
Je n'ai bien sûr pas été voir Macron qui passait à Lille samedi, mais j'étais à la conférence de François Asselineau hier soir. Il est très bavard (mais très intéressant et convaincant) ; je suis parti un peu avant la fin de son discours fleuve pour ne pas rater mon métro.
RépondreSupprimerJe regrette vraiment qu'il ne soit pas possible de rassembler les forces souverainistes à cause d'une divergence sur la méthode et pas sur le fond : l'article 50. Puisque nous sommes tous d'accord pour sortir, quel dommage de perdre du temps à se disputer sur la choix de la porte de sortie ! Au pire qu'on tire au sort et qu'on sorte, au lieu de rester à l'intérieur.
Bien qu'il rejette par principe toute étiquette politique y compris celles de gaulliste ou de souverainiste parce qu'il se méfie des étiquettes en général, cela ne l'empêche pas de tenir sur le fond un discours remarquablement gaulliste et souverainiste, ni de défendre un programme irréprochable de ces deux points de vue.
Au fait j'ai dernièrement adhéré à l'UPR parce que je pense qu'il faut parfois s'engager un peu dans la vie, et que les enjeux le méritent. Cela ne m'empêchera pas de continuer à m'exprimer ici en tant que citoyen, et non en tant que militant en service commandé.
Ivan
Macron serait-il le pire candidat à l'exception de tous les autres...?
RépondreSupprimer@ JJS et Moi
RépondreSupprimerAu premier tour, en effet il y a un bon choix. Mais au second…
@ Anonyme et JZ
Pas que des opportunistes : beaucoup de personnes qui trouvent les autres décevants, et qui vont vers lui car il est nouveau, du conformisme, le bruit des médias, un profil qui permet de profiter de la mondialisation…
@ Un citoyen
Mon blog n’est pas un panneau d’affichage en libre-service. Je supprime donc vos commentaires
@ Anonyme 13h44
Bien vu la comparaison : il y a aussi une dimension Royal
@ Ivan
L’engagement politique est une bien belle chose, à laquelle je reviendrai sans nul doute. Félicitations !
Il y a un bon choix au premier tour ? Dans ce cas, pourquoi ne travaillez-vous plus pour lui ?
SupprimerMerci de nous avoir débarrassé ce soir des discours-fleuve du "citoyen". Un peu de censure ne nuit pas au débat!
RépondreSupprimer"alors qu’il existe des champions français dans la nouvelle économie : Blablacar, Meetic, Venteprivée… "
RépondreSupprimerEuh... vous comparez ça à Google ou Apple ? Vous êtes grotesque.
"après des décennies qui ont démontré l’inverse et où les eurofanatiques n’ont cessé d’évoquer et promettre cette protection qui n’est jamais venue dans aucun domaine."
Et vous croyez que ce serait mieux sans l'Europe avec la guerre des monnaies ?
Jusqu'en 2008, le chômage francais était de 7%, donc rien d'une catastrophe issue de l'UE.
Dans ce qui favorise aussi Macron: la culture de parti d'élus locaux du PS. Les députés socialistes veulent avant tout un candidat qui permettre leur réélection (raisonnement avec lequel entre parenthèses Sarko n'aurait pas été candidat en 2012). Et comme les sondages disent que leurs électeurs préfèrent Macron (qui a remplacé Juppé comme "moins pire candidat non socialiste") à n'importe quel prétendant candidat PS ils commencent à se rallier à lui. Et du coup la bulle s'autoentretient. Je repense à la fameuse phrase de Séguin sur le PMU. Et je me dis qu'hélas politique et électeurs sont sur la pente dénoncée par Séguin.
RépondreSupprimerJZ
@ Anonyme 6h15
RépondreSupprimerPour des raisons exposées en juin 2014, malheureusement et que certaines sorties récentes ne me font pas regretter…
@ Anonyme 23h06
L’échelle européenne ne permet rien de spécial dans ce domaine. Il est bien imbécile de dire ce qu’il a dit alors que la France est au contraire reconnue comme un pays particulièrement dynamiques dans ce secteur
Les pays européens allaient comparativement sensiblement mieux avant la décision d’unifier leur monnaie. Et bien sûr, il y a d’autres raisons à nos problèmes que l’euro : l’anarchie commerciale notamment…