D’ici la fin
du mois prochain, Theresa
May devrait lancer le processus qui mènera son pays en dehors de l’Union
Européenne. Une nouvelle étape importante a été franchie la semaine
dernière avec
le vote ultra-majoritaire du Parlement en préalable au déclenchement du
fameux article 50. Un contraste saisissant avec ce qui s’est passé dans
notre pays après
le référendum sur le TCE de 2005.
Une
véritable leçon de démocratie
Encore
raté ! « Brexit means brexit » a rapidement
affirmé Theresa May, qui a remplacé David Cameron à la tête du pays. Il n’a
fallu que quelques jours pour que le reste d’espoir d’un Bremain, malgré le
vote de juin, soit levé, dès l’été. Les
euro-ayatollahs ont essayé de se consoler en espérant une sortie en douceur,
qui pourrait même préserver les dites 4 libertés fondamentales de l’UE. Les
euro-fanatiques tentaient de montrer leurs muscles en menaçant Londres d’un
Brexit dur, qui priverait le pays de l’accès au marché européen, semblant oublier
que le large déficit commercial du Royaume Uni avec l’UE signifie que les
atouts sont plutôt dans le jeu britannique que dans le jeu des eurocrates.
Encore raté
de nouveau ! Parce
qu’elle souhaite respecter le message des électeurs sur les mouvements
migratoires, Theresa May opte clairement pour un Brexit dur. Les
eurofanatiques ont cru voir un espoir pour leurs idées dans le fait que le
parlement vote pour lancer la procédure, parlement dont les choix initiaux
n’étaient pas forcément favorables au Brexit. Caramba, encore raté !
Passant outre leurs préférences personnelles initiales, l’immense
majorité des élus ont choisi de lancer la procédure demandée par les électeurs
en juin, en votant par 494 voix contre 122 lors de la seconde et dernière
lecture du texte dans un geste formidable où les élus ont suivi l’avis du
peuple.
Quel
contraste saisissant avec les évènements de 2015 en Grèce, où,
après avoir gagné les législatives en promettant la fin de l’austérité et de la
tutelle de la troïka, et gagné un référendum s’opposant au nouveau plan
proposé, Alexis Tsipras avait fini, quelques jours après à peine, par accepter
un plan qui n’en était que le décalque, à peine modifié ! Quel
contraste aussi avec le vote des parlementaires réunis en Congrès en 2008 pour
ratifier le traité de Lisbonne à une très large majorité, alors
que ce traité n’était que le décalque du Traité Constitutionnel Européen que
nous avions repoussé à 55% en 2005 ! Comme quoi, quand on le veut, il
est parfaitement possible de respecter la parole démocratique.
Merci
à la Grande-Bretagne et à Theresa May de donner une telle leçon de démocratie à
tous ces dirigeants européens qui semblent avoir oublié ce qu’est véritablement
la démocratie. Il n’y a pas de fatalisme à voir bafouer notre parole, à
condition de sanctionner ceux qui le font. Et mieux encore, le
Brexit pourrait bien être la carte qui fera s’effondrer ce sinistre château de
cartes.
Ce qui se passe est avant tout un reflet de l'esprit national britannique d'attachement à l'idée de liberté. En économie cela donne une société inégalitaire dure. Ici un respect du vote démocratique. D'ailleurs on a souvent parlé à propos de la Grèce de laboratoire d'adaptation forcée des pays de la zone Euro à la mondialisation. Le RU pourrait être un contre-laboratoire: montrer que l'on peut quitter la construction européenne à condition de le faire à petits pas. Certains diront que le RU a le Commonwealth et la relation spéciale avec les Etats Unis. Mais on pourrait répondre que le RU avait comme avantage d'être une porte d'entrée des investisseurs dans l'UE avec une fiscalité et une réglementation moindres que sur le Continent. Que le RU sorte en limitant la fuite des capitaux et cela infligerait un début de démenti aux europhiles.
RépondreSupprimerJZ
@ JZ
SupprimerMerci pour votre analyse
Complètement en phase avec JZ. L'Angleterre est le premier pays appartenant aux civilisations modernes à avoir mis en place un régime démocratique, quand la Grèce l'avait fait dans l'Antiquité. Ne doutons pas que les Britanniques vont faire de ce Brexit un vrai succès sur les plans diplomatique, économique et commercial.
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