En 1992, il
ne s’en était pas fallu de beaucoup pour que la France refuse le traité de
Maastricht et que l’euro ne voit jamais le jour. Depuis 7 ans, la zone euro
traverse une crise dont elle tarde à pleinement sortir, ce qui devrait donner
de l’eau au moulin de ceux
qui, comme moi, souhaitent à son démontage. Malheureusement, dans
l’opinion l’idée reste largement minoritaire. Mais pourquoi ?
Conformisme,
propagande, peur et mauvais avocat
Mais les
dernières semaines ont vu un déluge de propagande contre la remise en question
de la monnaie unique européenne, omettant, la plupart du temps, les
avis des « prix Nobel d’économie ». Même s’il a publié un
papier de Cédric Durand affirmant « Abandonner
l’euro peut contribuer à sauver l’Europe », le Monde a servi deux pensums superficiels affirmant que « quitter
l’euro n’était pas la solution » ou que « le
retour au franc ne serait pas synonyme d’une souveraineté monétaire retrouvée ».
Le Figaro, lui, relaie la propagande
de l’institut Montaigne dans un dossier lourdingue, évoquant
« un scénario noir pour la France »
et que « cela
mettrait le franc à la merci des marchés », rapportant les propos
aussi ridicules que totalitaires de Mario Draghi, qui
affirme que « l’euro est
irrévocable ».
Et
malheureusement, il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui, malgré les efforts de
nombreux intellectuels, Jacques Sapir (en
vidéo dans l’Opinion, ou sur son blog), Gérard
Lafay ou Christian Gomez dans les Echos,
la propagande emporte largement l’opinion des Français, comme
l’indique un récent sondage des Echos,
selon lequel seulement 28% des Français souhaitent revenir au franc, contre 72%.
Ce n’est pas parce que les intellectuels nous rejoignent qu’il faut ignorer
notre lourde défaite, à date, dans la bataille de l’opinion sur cette question.
Et il est à craindre que la pollution de cette campagne présidentielle par les
affaires ne facilite pas le
débat nécessaire sur cette question, qui pourrait permettre à nos idées
d’avancer, même s’il faut noter que bien des candidats seront critiques sur
l’euro.
Et outre le
traitement très subjectif des média, l’angle
d’attaque des adorateurs du veau d’or européen, à savoir la peur (angle
qu’il dénonce quand il vient du camp d’en face) est assez habile. Dans une
époque dure, la
peur générée par un changement de monnaie est un argument fort pour en
déconsidérer la seule idée. Et cela est d’autant plus vrai que ceux
qui défendent cette idée ne sont pas toujours de bons avocats, au premier
rang desquels ce
FN qui change de scénario comme de chemise, passant d’un retour à l’or à un
référendum qui créerait une période d’incertitude délicate. Pire, leur
proposition actuelle ressemble à ce que la Grèce a vécu avec Tsipras, et le
choix des Grecs de préférer une tutelle brutale et anti-sociale plutôt que de
sortir de l’euro en a sans doute déconsidérer l’idée.
Mais si nous
perdons cette deuxième bataille sur la monnaie unique, la guerre n’est pas pour
autant finie. Contrairement à ce
que dit Mario Draghi, et comme
le montre le Brexit, on peut s’en échapper, et ce serait simplement de
revenir à la situation d’il y a 20 ans, ce qui serait bien moins
aléatoire que le malheureux choix fait en 1992. A nous de redoubler
d’explications et de pédagogie.
Il faut comprendre que la résistance sera extrême car les enjeux sont fondamentaux. Oui toutes les machines médiatiques vont fonctionner à l'unisson car les pertes seront considérables pour beaucoup. Il est vrai que l'euro nous entraine dans une ruine économique politique et sociale, mais sa fin correspond à une évaluation gigantesque des chantiers de reconstruction...la ruine de l'Allemagne n'étant pas le dossier le moins important. D'où la nervosité des uns et des autres lorsqu'avec intelligence le président Trump met le doigt sur la sous évaluation non pas de l'euro mais du mark...
RépondreSupprimerMais non, ce n'est pas de la faute du FN qui changerait de position.
RépondreSupprimerC'est plutôt la faute d'Herblay, qui dit que le FN est très très méchant et pas du tout capable de proposer rien de positif.
Dès lors, puisque le FN propose la sortie de l'euro, et est seul à le faire, comment cette mesure pourrait-elle être crédible au yeux de ceux à qui vous contribuez à seriner tout ceci ?
Votre position, qui consiste à mépriser ouvertement et inconditionnellement un parti rassemblant autant d'électeurs, est destructrice de l'idée même de débat public.
Si vous voulez faire de la politique, il va falloir en revenir au B A BA : parler à tout le monde (notamment si tout le monde pèse au moins 25% de l'électorat en plein dans les sujets que vous dites défendre), faire des alliances avec les uns et les autres, mettre de l'eau dans son vin...
Soit vous êtes un sous-marin européiste ayant pour but d'empêcher le débat sur l'UE d'aboutir, soit vous êtes légèrement névrosé. Dans tous les cas, vous n'avez aucune chance d'aboutir sur votre lancée actuelle.
Remarquez par ailleurs la majorité de "plutôt favorable" à l'élection d'un président européen : compte-tenu de la contradiction évidente avec les réponses sur la sortie de Schengen ou la sortie de l'UE, cela montre que les gens qui répondent n'ont pas pris le temps de réfléchir.
Seul a le faire? Votre autocensure ne veux reconnaître la présence de l'UPR et de Mr Asselineau candidat a l'election présidentielle?
SupprimerAsselineau représente un tout petit parti.
SupprimerEt à mon avis il ne montera pas, puisqu'il nous dit plus proches de l'Algérie que de la Finlande.
L'UPR est le seul parti en fait a demander clairement la sortie de l'UE, de l'Euro et de l'OTAN, sans passer par des stratégies électorales de renégociations éventuelles (plan A, plan B...) + référendum.
SupprimerVoir : https://www.upr.fr/actualite/conference-de-presse-de-francois-asselineau-10-mars-2017
***Jacko***
Si le FN a des flux et des reflux vis-à-vis de l'euro, l'UPR elle n'a jamais varié depuis 10 ans,sa position est très claire, ses propositions sont écrites sur la profession de foi, seul document officiel faisant "foi" aux Archives nationales. Relisez-donc les professions de foi du FN et des autres et informez-vous sur UPR.fr, SVP.
RépondreSupprimerContrairement au Franc qui ne subissait pas le moindre doute est abandonné lâchement, l'euro s'accroche alors que l'on doute et dont on doutera toujours!
RépondreSupprimerIl y a quand même dans le système target 2 de la zone euro des soldes qui normalement expriment certaines inquiétudes. Fin février 2017 le solde créditeur de l’Allemagne s’est accru de 50 milliards d’euros par rapport à la fin de 2016 pour atteindre de 814,4 milliards d’euros. Le solde débiteur de l’Italie s’est accru de 29,5 milliards d’euros atteignant le chiffre record de 386,1 milliards d’euros. Ça signifie qu’il y a des sorties importantes de capitaux de ce pays qui se poursuivent et s’amplifient. Près de 30 milliards d’euros durant les deux premiers mois de l’année 2017.En août 2016 un article de «latribune» signalait qu’en juillet 2014, les créances de la Bundesbank vis-à-vis de Target-2 s'étaient ainsi réduites à 443,5 milliards d'euros. Quant aux dettes italiennes envers le même système, elles étaient à 130 milliards d'euros en juillet 2014. Depuis, cependant, le mouvement de fragmentation est reparti. En août 2016, la Bundesbank affichait des créances de 677,5 milliards d'euros, du jamais vu depuis novembre 2012 tandis que les dettes italiennes étaient de 326,6 milliards d'euros, un niveau record. Les premiers chiffres cités indiquent que ces records d’août 2016 sont maintenant largement pulvérisés. Ça signifie qu’il y a toujours des fuites de capitaux des pays périphériques, de l’Italie et sans doute d'autres, vers l’Allemagne notamment (le système target 2 ne concerne que la zone euro). Pourquoi ces fuites de capitaux pour l’Italie qui n’arrangent pas ses affaire ? Sans doute parce que ce pays à une croissance trop faible et une dette énorme et qu'on s'attend à ce qu'il finisse par quitter la zone euro.
RépondreSupprimerCes chiffres indiquent que la crise de la zone euro est seulement en sommeil grâce à l’action de la BCE.
https://www.investireoggi.it/economia/litalia-paura-30-miliardi-evaporati-2-mesi-investitori-alla-larga/
http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/italie-faut-il-s-inquieter-du-creusement-du-deficit-target-2-611999.html
@ Werrebrouck
RépondreSupprimerIl est clair que la résistance restera extrême car le contrôle de la monnaie est un enjeu politique majeur, un des plus importants. L’Allemagne ne serait pas ruinée quand même : le pays a accumulé tant d’excédents que même une dépréciation ne les ruinerait pas.
@ Anonyme
Le FN n’est pas le seul. On peut citer DLF ou l’UPR qui l’ont fait avant lui et de manière plus solide. Et le problème du FN, c’est qu’il le fait mal, a changé plusieurs fois de scénarios. Et le dernier en date n’est pas le plus intelligent.
Je ne méprise pas le FN, je le critique car il le mérite. Et je ne vois pas comment je pourrais pénaliser le débat sur l’UE, à ma petite échelle. Qui plus est, je fournis des arguments contre cette UE…
"Il est clair que la résistance restera extrême car le contrôle de la monnaie est un enjeu politique majeur"
RépondreSupprimerIl est surtout clair que vous ne comprenez rien à l'économie.
Sous cette élection présidentielle se cache un referendum dont le moteur sera le candidat du "Frexit", il mènera sa campagne pour un oui vengeur du précédant referendum volé en 2005!
RépondreSupprimerLes français ont mal voté en 2005, obligeant l'oligarchie furieuse à ignorer leurs votes.
RépondreSupprimerL'oligarchie a alors décidé de ne plus jamais demander aux français leur avis sur les sujets européens.
Oui mais voilà François Asselineau a décidé de transformer le présidentielle 2017 en référendum sauvage sur l'Europe.
Une occasion inespérée pour le peuple français de récupérer son vote de 2005 qui lui a été volé.
Ivan
C'est tellement gros que je me demande si Laurent ne va pas faire un papier là-dessus.
RépondreSupprimerFillon critique Hollande pour avoir autorisé un meeting électoral d'un ministre turc sur le sol français, à Metz. Après tout l'idée qu'on ne devrait pas prêter notre sol à de telles manifestations qui n'apportent rien au débat démocratique français peut se défendre, même si ma réflexion n'est pas achevée sur le sujet.
Sauf que ce n'est pas cela qui dérange Fillon ! Ce qui le dérange c'est qu'on n'ait pas d'abord demandé la permission de Bruxelles, Berlin...enfin l'UE quoi.
(on croirait presque que l'Allemagne et les Pays-Bas nous avaient demandé notre permission avant d'interdire le même genre de meeting chez eux)
Voilà comment Fillon comprend l'article 5 de la constitution, qui fait du président de la République le garant de l'indépendance nationale.
Comment ose-t-il se présenter ? A mon avis pour la même raison qui l'a conduit à démanteler l'assurance vieillesse pour servir un maître qui s'était fait élire en promettant de ne pas toucher à la retraite à 60 ans.
Plus infâme que le bourreau, il y a son laquais disait Goethe. Au service de Bruxelles, nul doute que Fillon se montrerait aussi infâme qu'à celui de Sarkozy.
Ivan