Et si cela
était tout simplement le meilleur livre de décryptage de cette construction
européenne ? Ce n’est pas faute d’avoir lu de nombreux livres sur le sujet
depuis 25 ans. « La
fin de l’Union Européenne » propose un remarquable décryptage
institutionnel, économique et politique de ce
monstre à qui nous avons en partie accepté de confier notre vie. Un
livre hautement recommandable.
Comment
l’UE oblitère nos démocraties
Les auteurs
décrivent de manière détaillée le rôle de la jurisprudence de la Cour de
Justice de l’UE avec de multiples exemples, depuis l’arrêt Costa contre Enel
dans les années 1960. Ils notent également que la commission s’appuie sur la
cour de justice, dans un ballet totalement anti-démocratique et hors de tout
contrôle des électeurs : « les
indépendantes se font la courte échelle et le supranational vole au secours de
lui-même », comme sur le programme d’assouplissement quantitatif de la
BCE, validé de manière un peu complaisante par la cour de Luxembourg. Ils
concluent : « la CJUE
interprête le droit mais auparavant, elle l’invente. Elle est tout autant
tribunal que législateur ».
Le shéma de
l’UE, c’est un « maillage serré de
normes qui surplombe les Etats membres et enserre leur action » et des
instances de l’UE qui « prescrivent aussi le contenu de certaines
politiques, notamment de la politique économique ». Ils citent Marcel
Gauchet dans « Comprendre le malheur
français » : l’UE « favorise
un style de gouvernement paternaliste où les gens éclairés prennent entre eux,
à bonne distance des passions et des pressions populaires, les décisions qui
s’imposent ». Ils rapportent aussi les propos de Marc Joly dans
« Le mythe Jean Monnet » :
« le mythe Jean Monnet n’est que le
mythe rêvé de toute élite du pouvoir : celui d’un despotisme éclairé
évitant la lumière ».
Mais le pire
vient des eurocrates. Tel Jean-Claude Juncker qui veut « croire obstinément que ni les Français ni
les Néerlandais n’ont rejeté la Constitution (…) Ils n’ont pas compris que le
texte (…) visait à répondre à leurs préoccupations ». 2008, c’est
« la négation de la démocratie » ou Jacques Delors, qui disait en
1999 que « cette construction à
l’allure technocratique et progressant sous l’égide d’une sorte de despotisme
doux et éclairé, doit se transfigurer dans un projet porteur de sens ».
En résumé, pour Coralie Delaume et David Cayla, l’UE se construit « au prix de la démocratie elle-même, dans les
pays concernés. Le propre d’une démocratie, en effet, c’est que les choix y
sont révocables ».
En fait, dans
cette Europe, « bon gré, mal gré,
les gouvernements nationaux finissent toujours par se soumettre aux nécessités
de l’ordre concurrentiel européen, quitte à répudier leurs engagements
électoraux ». En somme, plutôt qu’un déficit démocratique, les auteurs
parlent de « démocratie
impossible », renforçant ma
conclusion qu’il faut une rupture complète et immédiate.
Source :
« La fin de l’Union Européenne »,
Coralie Delaume et David Cayla, Michalon
Demain, je reviendrai sur leur description de la loi
de la jungle européenne
Nous avons abandonné un monde sûr (sur ordre d'une élite) pour un monde virtuel, un présent pour un futur promis! Nous nous refuserons le réveil!
RépondreSupprimerDésolé je ne refuse pas ce réveil! Je veux ne plus être en tutelle, je veux être de droite ou de gauche mais français!
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