Non seulement
les auteurs démontent de
manière implacable le caractère profondément antidémocratique de l’UE, et comment elle renforce les
plus forts,
mais plus fondamentalement ils indiquent que toute cette construction est
profondément viciée, et ne pourra probablement pas être corrigée. C’est pourquoi ils parlent
de la « Fin de l’Union
Européenne », comme un éloge funèbre à peine anticipé.
Des vices
de forme beaucoup trop important
Le livre rappelle
qu’il y a 200 ans, « les coûts de
transport sont si élevés que le prix du blé double après 400 km par voie
terrestre ou après 1200 km par voie maritime ». Jusqu’à l’Acte Unique,
les facteurs de production mobiles sont « assignés à résidence », mais le mécanisme de polarisation fait
alors basculer l’Europe. L’alliance des réformes
Schröder et de l’utilisation des PECO comme base arrière pour produire à bas
coûts ont mis l’Allemagne dans une position extraordinairement favorable, d’autant plus que la monnaie unique fournit à
l’Allemagne une monnaie moins chère que ce qu’elle devrait être, et inversement
à ses partenaires, une monnaie plus chère qu’elle ne devrait l’être.
C’est ainsi
que de 2000 à 2007, la production
industrielle croît de 27% en Allemagne contre 7% en Espagne et une stagnation
en France et en Italie, comme le montrent des graphiques célèbres dans le débat
public, provoquant
l’envolée des différences de soldes courants. En somme, « l’Allemagne (est la) gagnante de la création
de l’euro… puis de sa crise », aussi puisque cette dernière a amplifié
les écarts de taux entre pays, faisant gagner à l’Allemagne 100 milliards
d’euros de 2010 à 2015 selon l’institut allemand Leibnitz ! Autres
paradoxes, le modèle de développement allemand doit beaucoup au protectionnisme
théorisé par Friedrich List et le pays s’est aussi relevé du fait de
l’effacement de 60% de sa dette publique par ses créanciers lors de l’accord de
Londres de 1953, ce que Berlin refuse aujourd’hui à Athènes.
Mais
aujourd’hui, un rien fait vasciller ce château de carte, comme avec le CETA et la
Wallonie « c’est le grand désarroi, c’est l’immense
impuissance de l’éléphant qui tremble devant une souris. Et qui sait que s’il
l’écrase, dix autres naîtront aussitôt (…) qu’adviendrait-il si un grand
Etat membre entrait en résistance ? ». Il faut dire que « le Brexit signe la fin du mythe de
l’irréversibilité de l’appartenance communautaire », et que les pays
qui sont en périphérie vont en général mieux. La Finlande envisage
sereinement la sortie de l’euro. Même les plus euro-béats finissent par admettre la
direction folle prise par l’Union Européenne, tel Jacques Attali qui reconnaît
que « l’on ne pourrait plus faire
Airbus aujourd’hui »
Les auteurs
résument la situation actuelle de la sorte : « dans l’UE, les rapports de force se sont accrus
par le truchement d’une intégration supranationale très inégalitaire, où les
plus forts ne tolèrent la présence des plus faibles que sous réserve de pouvoir
leur dicter l’intégralité de leurs conditions (…) marche ou crève ».
Mais ce qui rend leur discours particulièrement convaincant, c’est que leur constat vient seulement
de l’examen méticuleux de ce qui se passe, sans la moindre animosité à l’égard
du projet européen, plus dans le registre du regret que l’UE soit devenue cette
machine folle qui broie les démocraties et les peuples, que du combat politique auquel
j’essaie de contribuer de manière plus frontale.
Un grand merci aux auteurs
pour ce livre remarquable, aussi intéressant pour les passionnés de longue date que pour des
personnes qui s’interrogent sur ce projet européen sans a priori. Mais surtout,
c’est sans doute le meilleur
essai pour convaincre des personnes favorables à l’UE mais ouvertes au débat. Le meilleur cadeau à faire
pour faire progresser nos idées.
Source :
« La fin de l’Union Européenne »,
Coralie Delaume et David Cayla, Michalon
L'UE de Bruxelles n'est qu'une simple zone administrative et rien d'autre, c'est un "syndic" extérieur a l'immeuble qui veut imposer ses règles et sa gestion! Elle n'a pas le devoir d'être démocratique mais simplement suivre les ordres!
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