Alors
qu’il semblait acquis que Marine Le Pen serait au second tour, et que Mélenchon
pourrait s’inviter lui aussi au second tour, au point que
l’affrontement des deux semblait une vraie hypothèse, les
dernières tendances des sondages, aussi aléatoires soient-ils, font apparaître
la possibilité d’un duel entre le premier ministre de Sarkozy et le ministre de
l’économie de Hollande. Tout ça pour ça ?
Des
alternatives qui ne se sont pas imposées
Car un
second tour Macron-Fillon représenterait une effarante continuité avec les dix
dernières années. D’une part, celui qui sera resté cinq ans à Matignon sous
Sarkozy. D’autre part, celui
qui a été un des principaux conseillers de Hollande à l’Elysée, avant de
devenir son ministre de l’économie. Un tel final, ce serait la perpétuation
automatique des
politiques qui ont été menées depuis dix ans, dont on ne peut pas dire qu’elles
aient été un franc succès. Pire encore, ces deux candidats, plus adeptes
des postures que de la réflexion, ont d’innombrables limites. Fillon,
est autant disqualifié par les affaires que son programme économique fou et
Macron
a la consistance d’une bulle de savon.
Et si une
telle issue en disait plus sur les alternatives présentes que sur les
candidats de la continuité ? Car après
dix années désastreuses, où le nombre de chômeurs a augmenté de deux millions,
où tant de promesses ont été déçues ou trahies, où les comportements
individuels n’ont pas été à la hauteur de la fonction, il serait tout de
même effarant que les Français préfèrent la continuité au changement. A moins
que l’incarnation de ce changement ne pose de sérieux problèmes… Car si nous
arrivions à une telle conclusion dimanche soir, et parce que nous pouvons y
arriver, il faut se poser des questions sur les incarnations de l’alternative
aujourd’hui en France, soit Mélenchon
et Le
Pen.
Après les
élections de 2012, j’avais
écrit que « pour gagner,
l’alternative doit être centrale », sans la moindre concession sur
le fond (souveraineté, sortie de l’euro, protectionnisme, reprise de contrôle
de la finance, lutte contre les inégalités). Aujourd’hui, nous avons l’inverse,
à savoir des radicaux dans les marges de notre système politique, trop
prudents et ambigus sur le sujet clé de l’Europe. Mélenchon
nous ressort les vieilles lunes de la gauche, sur les institutions, l’Europe,
le cannabis ou l’insécurité. Marine
Le Pen n’est toujours pas à la hauteur de certaines de ses propositions, au
point de ne même pas convaincre une partie de son électorat, pour qui elle
n’est qu’une protestation démocratique.
Et si le fait
que nous en soyons là à la veille du premier tour, malgré
le discrédit des partis dits de gouvernement, et des incarnations de la
continuité aussi mauvaises en disait plus long sur les alternatives qui se
présentent à nous, et notamment les deux principales, Jean-Luc
Mélenchon et Marine
Le Pen. Ils parviennent à rendre possible un second tour entre les
héritiers de Sarkozy et Hollande…
C'est tellement serré que toutes les hypothèses sont envisageables. Personnellement, je pense que Marine Le Pen est sous-évaluée et je serais étonné qu'elle ne soit pas au second tour. Ce serait un revers important pour elle et pour le FN.
RépondreSupprimerJe ne suis pas d'accord sur le manque d'alternatives. Il y a 11 candidats et toutes les opinions sont représentées. Si les Français choisissent Macron et Fillon, ce ne sera pas faute de choix.
Fillon Macron, ce sera pour moi l'occasion de ressortir mes cannes a pêche
RépondreSupprimer@LH,
RépondreSupprimerje suis persuadé de deux choses, si la participation est élevée:
- Le Pen fera au moins 30%
- Macron sera éliminé dès le premier tour.
- Fillon sera deuxième, et donc élu dans la foulée.
Par contre, en cas d'abstention, Macron aura alors toutes ses chances pour se présenter le 7 mai prochain, vu que son électorat, qui est âgé (+60 ans), est également le plus civique. Mais dans ce cas, il devra le disputer avec...Fillon :-), qui aura pour lui le désir d'alternance.
Mais honnêtement, je mise sur une forte participation en signe de sanction, étant donné le quinquennat calamiteux que nous venons de subir, et auquel E.Macron a pris une part non négligeable...
CVT
j'avais plutot lu que l'abstention favoriserai MLP au contraire (car son socle est solide)
SupprimerQuel que soit l'élu, il aura pour décor cette zone administrative qu'est l'UE de Bruxelles et ne pourra qu'appliquer le programme de la commission!
RépondreSupprimerNous aurons droit au même "marchandage" qu'en Grèce!
Pour moi cela sera tout sauf ces gens-là ! Je préfère même MLP et/ou Mélenchon. Un vrai vote anti-système.
RépondreSupprimerque ce soit l'un ou l'autre , il n'y aura aucun changement dans la continuité , tout ceux cités sont là uniquement pour la prolongation avec l'UE ( et non avec l'europe comme certains aiment raconter pour perdre le mouton qui confond UE et EUROPE ), bref ! je suis certain que la plpuart des français voterons comme d'habitude à côté de leurs godasses , et qu'il en sera définitivement perdu le rêve de quitter l'UE car entre temps , bruxelles et ses valets , auront signer un coup fourrer afin que la france reste à jamais dans l'UE !
RépondreSupprimerVous voulez dire que l'alternative DLF n'est pas crédible ? C'est quand même un peu sévère.
RépondreSupprimerMais enfin, Herblay, sautez enfin le pas : présentez-vous, et montrez à tout le monde comment il faut faire.
Ou, à défaut, inscrivez-vous au FN, comme le trotskiste Jospin au PS en son temps.
"il serait tout de même effarant que les Français préfèrent la continuité au changement"
RépondreSupprimerCe qui est effarant, c'est que vous puissiez écrire une phrase aussi aberrante alors qu'il y a 4 candidats en tête et jamais un élu ne représente le choix de l'ensemble des francais qui sont loin d'être d'accord sur tout.
"« pour gagner, l’alternative doit être centrale », sans la moindre concession sur le fond (souveraineté, sortie de l’euro, protectionnisme, reprise de contrôle de la finance, lutte contre les inégalités)."
C'est tout ce qu'on veut, sauf central, décidément vous êtes à l'ouest complet.
Jean-Luc Mélenchon assure qu'il ne veut sortir ni de l'Europe ni de l'euro.
RépondreSupprimerMardi 18 avril 2017 :
Jean-Luc Mélenchon assure qu'il ne veut sortir ni de l'Europe ni de l'euro.
En meeting ce mardi à Dijon, Jean-Luc Mélenchon était également présent dans six autres villes grâce à des hologrammes. Et a assuré qu'il ne souhaitait pas sortir de l'Union européenne.
Même si sa spectaculaire dynamique semble avoir atteint un palier ces derniers jours, le candidat de La France insoumise est de nouveau devancé par François Fillon selon notre sondage, l'ancien leader du Front de gauche a refusé de renoncer à cinq jours du premier tour de la présidentielle. Et a tenté de se montrer rassurant, notamment sur la question européenne. "Ne croyez pas ce qu'ils vous disent : « il veut sortir de l'Europe, de l'euro », allons, un peu de sérieux", a ainsi déclaré Jean-Luc Mélenchon.
http://www.rtl.fr/actu/politique/direct-video-meeting-melenchon-ses-6-hologrammes-7788190620
Je doute d'une hypothèse Macron/Fillon car le socle électoral de la candidate FN est quand même moins fragile que celui de Macron. MLP s'appuie sur quelques tendances lourdes de l'époque quand Macron s'appuie sur un blairisme bien ringard. Son autre talon d'Achille est d'être la parfaite émanation de la théorie de l'électeur stratège: on vote Macron parce que les sondages disent que c'est le vote utile contre les épouvantails Fillon et MLP. Sans même parler d'une campagne aussi inexistante que celle d'Hillary. Macron a encore ses chances, mais c'est lui qui se trouve dans la position la plus risquée. D'autant que j'ai tendance à le penser légèrement surestimé par les sondeurs tandis qu'MLP serait légèrement sous-estimée.
RépondreSupprimerJZ
les sondeurs pondèrent les évaluations selon les résultats des candidats aux dernières élections...ils font comment avec Macron??...celui-ci est donc largement surévalué...
SupprimerSauf qu'avec toutes les pondérations du monde ils n'ont jamais su prédire le score de MLP. En 2012, elle a fait un peu plus que ce que disaient les sondages alors même que sa campagne n'était pas forcément géniale. Pour la relative surestimation de Macron, je la mets plutôt sur le manque de "solidité" des intentions de vote alors qu'à pareille époque celles pour NS et FH étaient déjà "solides". Manque de solidité lié à une non-campagne: aucune proposition de Macron n'a imprimé dans l'opinion comme les heures sup détaxées ou la taxe à 75%. Je pense même que, si Mélenchon était un poil plus haut dans les sondages, le vote Macron s'effondrerait (puisqu'il perdrait sa valeur de "vote utile"). C'est dire à quel point le choix de Macron de faire campagne d'abord "pour ne pas encaisser de but" est risqué. On verra dimanche si le "jeu défensif" suffit pour être au second tour.
SupprimerJZ
@ CVT
RépondreSupprimerDu coup, avec une participation médiocre, cela donnerait bien Macron-Fillon ?
@ Ummite
Il n’y a qu’un plan véritablement alternatif : la sortie de l’UE et de l’euro
@ Anonyme 11h41
Ce n’est pas ce que je dis. Je voterai NDA, mais l’accession au second tour semble encore un peu loin.
@ Anonyme 12h36
Si nous avons une finale Fillon / Macron, ce serait tout de même surprenant d’avoir les héritiers directs de deux présidents ultra-impopulaires.
@ BA
Vu et partager. #Tsiprasstyle
@ JZ
A priori, c’est juste, mais si Macron résiste (en aspirant l’électorat socialiste) et que Fillon remonte, alors, c’est une possibilité.
Une chose est sûre néanmoins, c'est que tout est encore ouvert.
@ Moi
RépondreSupprimerEn effet, il y a beaucoup d’alternatives. On peut reconnaître que les quatre premiers ont des propositions très différentes. Si MLP était éliminée, ce serait une sacrée surprise, mais je crois que ce n’est pas impossible. Toutes les configurations me semblent possibles entre les 3 premiers.
Je te rejoins Laurent, je crois que la leçon de ce scrutin, qui va finir vraisemblablement dans la continuité de ce que le peuple exècre pourtant (la technocratie politicienne et néolibérale), sera un échec cuisant pour les 2 principaux porteurs d'alternatives.
RépondreSupprimerMalgré le contexte très favorable pour une rupture franche, ils n'auront pas proposer une ligne convaincante.
Comme tu le dis, s'il faut une ligne de rupture, il faut qu'elle soit centrale.
Ce sera alors à ce qui ont compris cela de se mettre en mouvement, n'est-ce-pas?
Salutations républicaines
@ Jauresist
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord.
Salutations républicaines
Eh bien, Macron est au pouvoir et comment allez-vous?
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