Le Général de Gaulle a été assez présent dans cette
campagne, de nombreux candidats s’en réclamant et un
autre le présentant comme un repoussoir. Mais ce faisant, nous avons
surtout eu droit à des postures très caricaturales, quand elles n’étaient pas
complètement malhonnêtes.
Avis de récupération outrancière
Mais le summum a sans doute été atteint par Marine
Le Pen, qui
se présente de plus en plus comme gaulliste. Elle a terminé son allocution
de dimanche en le citant, et elle a à nouveau cité plusieurs fois le Général sur
TF1 mardi soir. Difficile de ne pas voir la grosse ficelle qui consiste à
agiter la croix de Lorraine pour essayer d’attirer à elle les électeurs de
Fillon et Dupont-Aignan. Mais il faut un sacré culot pour le faire sachant qu’il
y a trois ans, elle avait écrit un courrier aux pieds-noirs pour bien les
rassurer sur le fait que le FN n’est pas un parti gaulliste, faisant de
Philippot un membre du bureau politique parmi 40. Pire, il faut rappeler
ici que son compagnon, alors responsable du site Nations-Presse Info, publiait
des hommages au colonel Bastien-Thiry, qui avait tenté de l’assassiner.
1- La France d'en haut :
RépondreSupprimerDimanche soir, pour fêter la victoire d'Emmanuel Macron, trois banquiers de la banque Rothschild étaient au premier rang.
Lisez cet article du Canard Enchaîné :
Macron et ses groupies de la banque Rothschild.
Dimanche 23 avril, deux associés gérants de la banque d'affaires Rothschild, avec lesquels Emmanuel Macron a travaillé durant près de quatre ans (de septembre 2008 à mai 2012), se pressent au premier rang du QG du Parc des expositions, porte de Versailles, pour filmer avec leurs téléphones portables l'arrivée du vainqueur du premier tour.
Accompagné de Laurent Baril, star des fusions-acquisitions de la banque d'affaires, Olivier Pécoux, co-président du comité exécutif du groupe Rothschild & Co, est un brin gêné d'être repéré par une journaliste du Canard Enchaîné.
« Je suis ici incognito », insiste le bras droit de David de Rothschild, alors qu'il fait partie des récidivistes. Le 13 juillet 2016, Olivier Pécoux avait déjà assisté au premier meeting parisien d'Emmanuel Macron.
Ce 23 avril, Baril et Pécoux retrouvent un ancien camarade de la maison Rothschild : Lionel Zinsou, ex-conseiller de Laurent Fabius à Matignon et ex-premier Ministre du Bénin.
Les trois banquiers s'émerveillent à l'idée que Macron, qu'ils ont connu « bébé », puisse l'emporter. Il serait le second Rothschild, après Georges Pompidou, à gravir sous la Ve République les marches de l'Elysée.
L'Histoire – et les vraies gens – en marche …
Source : Le Canard Enchaîné, mercredi 26 avril, page 2.
2- La France d'en bas :
Chômage : catégorie A, B, C, D, E :
6 567 000 personnes inscrites à Pôle Emploi.
http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/pi-mensuelle_stj17emm.pdf
Peu importe la qualité et/ou la sincérité du gaullisme de telle ou telle personnalité, nul ne peut décerner des brevets de gaullisme. Ce qui a caractérisé l’action du général de Gaulle, c’est la défense de l’indépendance de la France, et c’est au fond le seul critère qu’il faut retenir. Qui aujourd’hui défend cette indépendance et qui la trahit ?
RépondreSupprimerD'accord avec Moi ci-dessus. Il y a ceux qui se réclament de De Gaulle et ceux qui décernent des brevets de gaullisme. Les uns et les autres ne sont pas forcément les plus légitimes.
RépondreSupprimerCe qu'il faut voir en effet c'est le discours et le programme.
Après, chacun se fait son avis.
Au passage, De Gaulle et le gaullisme avaient aussi leurs défauts.
Mélenchon s'est également réclamé du gaullisme à un moment donné, en parlant de politique étrangère.
Il s'est même défini sur ce point comme Mitterrando-Gaulliste, bravo l'artiste !
De Gaulle, qui comme chacun sait adorait Mitterrand, appréciera là où il est. Ou alors ça le fera marrer.
Marine Lepen n'est pas la moins incohérente quand elle parle de De Gaulle car elle a été à l'école Philippot (qui lui je pense est vraiment sincère pour le coup) et je pense qu'il a fini par la convaincre.
Je ne suis pas un spécialiste du gaullisme, mais il me paraît quand même que le programme du FN au niveau économique s'en rapproche bigrement.
C'est tout le problème du FN qui a ses deux lignes qui s'affrontent : Philippot-Marine Lepen / Marion Maréchal - canal historique.
Il faut voir jusque quand ils arriveront à rester ensemble ou qui va l'emporter sur qui.
En sachant qu'il y avait des rumeurs/infos comme quoi Merion Maréchal en aurait marre de la politique et penserait à ne pas se représenter aux législatives.
Je suis curieux de voir ce que Philippot va réussir à faire dans les prochaines années.
En tout cas, il se pourrait bien que la marque FN disparaisse petit à petit dans les prochains mois.
***Jacko***
Mes parents sont gaullistes car ils ont grandi, commencé à travailler sous le Général. Ils ont vécu mai 68 pas dans le camp des étudiants car pour mes parents les étudiants de mai 68 n'étaient pas de leur catégorie, ouvriers classes popu' mais plutôt enfants de bourgeois et aujourd'hui ils se marrent à s'en taper le ventre quand ils entendent les élans d'amour à l'adresse du Général !
RépondreSupprimerBonne journée
Sylvie
Le gaullisme c'est le souverainisme (pour simplifier au maximum).
RépondreSupprimerAprès la 2e guerre mondiale, Les "gaulliste" se sont affrontés pendant la guerre d'Algérie. Certains des pro Algérie française étaient des Résistants.
Aujourd'hui, les héritiers de ces 2 camps n'en ont plus rien à faire des ces événements. ça appartient à l'histoire et personne ne veut recolonialiser l'Algérie.
L'ennemi, c'est l'UE, et les héritiers de ces 2 courants sont d'accord pour l'abattre.
Il fallait juste attendre la mise à l'écart de JMLP, qui lui, a vécu cette période.
Entre souverainisme et nationalisme, ce n'est qu'une affaire de nuance. Le nationalisme est un peu plus radical. Je ne suis pas d'accord sur la phrase de De Gaulle "le nationalisme c'est la haine de l'autre" et encore moins de Mitterrand et de son petit-fils EM "Le nationalisme, c'est la guerre".
Bref, tout ça pour dire que si MLP revendique une vision Gaullienne (elle ne dit pas gaulliste d'ailleurs), il n'y a aucun non-sens. Le pire, c'est surtout l'UMP et LR qui abandonné la vision de De Gaulle pour en faire une politique opposée tout en se réclamant de lui à chaque élection. Vivement que LR soit détruit. J'en ai marre de voir un parti au pouvoir qui déterre le cadavre de De Gaulle pendant la campagne pour l'enterrer de plus en plus profondément à chaque mandat.
Quelques petites remarques d'ordre historique :
RépondreSupprimer- Il y a bien eu un coup de force à Alger en mai 58 qui a précipité le retour du général de Gaulle. Il n'est pas "ridicule" de parler de "coup d'Etat".
- Dans la majorité gaulliste issue des élections législatives de novembre 58 figurait Jean-Marie Le Pen, élu sous l'étiquette des "indépendants et paysans".
- Ce n'est qu'à la suite de l'abandon de l'Algérie française que JMLP est entré dans l'opposition au général de Gaulle comme le firent aussi des gaullistes historiques comme Jacques Soustelle qui ont rejoint l'OAS.
Tout ça pour dire qu'il n'y a rien de scandaleux à ce que Marine Le Pen se réclame de la pensée et de l'action du général de Gaulle.
En France, qu'est-ce que la nouvelle aristocratie ?
RépondreSupprimerRéponse :
C'est la caste formée par les hommes politiques européistes, les grandes banques françaises, les grands patrons, les journalistes de la presse papier, les journalistes de la radio … et bien sûr les journalistes de la télévision.
Cette solidarité entre les membres de la nouvelle aristocratie se dévoile parfois, involontairement, devant les caméras de télévision.
Dernier exemple en date :
La journaliste Ruth Elkrief fait un check passionnel avec Emmanuel Macron sur BFM TV.
Une "rapide poignée de main" : le soir qui suit son intervention à l'usine de Whirlpool d'Arras, le mercredi 26 avril 2017, Emmanuel Macron tenait un meeting dans la ville même.
Surpris par le direct, Emmanuel Macron prend discrètement mais affectivement la main de Ruth Elkrief alors qu'il passe près des caméras.
https://www.youtube.com/watch?v=6MkgJ9AJjVA
Depuis longtemps, au moins 30 ans, les succès du FN sont le signe de la mort politique du gaullisme. Les présumés héritiers du Général y ont largement contribué. Le FN de MLP aurait tort de se priver d'un électorat abandonné par tous les partis de droite depuis 1981.
RépondreSupprimer@ BA
RépondreSupprimerMerci pour les infos
@ Moi & Jacko & anonyme 12h50
Le Général, pour moi, c’est trois choses : l’indépendance nationale bien sûr, mais aussi une vision de la démocratie et enfin, d’un humanisme porteur d’une forte cohésion sociale.
Tsipras disait qu’il défendrait l’indépendance nationale dans l’opposition…
Pas d’accord sur la nuance. Le clivage entre les patriotes, qui aiment les leurs, et les nationalistes, qui détestent les autres, est fondamentale
@ Sylvie
Mon gaullisme est de génération spontanée
@ Marc-Antoine
Pas d’accord sur le pseudo coup d’Etat : l’Assemblée vote plusieurs fois, comme les Français. Il n’y a pas de coup : il y a l’effondrement d’un système qui se raccroche au Général.
Merci pour l’information sur le parcours de JMLP, que j’ignorais. Notez cependant qu’aux législatives de 1962, il perd ce siège contre René Capitant, que le parti gaulliste présente contre lui
Ce qui est choquant, c’est son discours à géométrie variable, et les hommages à celui qui voulait le tuer
"Pas d’accord sur le pseudo coup d’Etat : l’Assemblée vote plusieurs fois, comme les Français. Il n’y a pas de coup : il y a l’effondrement d’un système qui se raccroche au Général."
RépondreSupprimerIl y a quand même l'armée qui prend le pouvoir à Alger et fait appel au général. Cela a mis une énorme pression sur le parlement. Après, il y a eu dans l'histoire de France des coups d'Etat populaires (comme celui de Louis-Napoléon Bonaparte en 1851) entérinés par un plébiscite.
Ce que je reprocherais à de Gaulle, c'est d'être revenu au pouvoir en s'appuyant sur l'armée et sur les cercles pro-Algérie française en donnant des illusions aux pieds-noirs. D'où, par la suite, un sentiment de trahison assez compréhensible.
Si De Gaulle promet l'Algérie Française, c'est parce qu'au moment M il y croit...par contre dans la foulée les combats s'intensifient et els cercueils d'appelés du contingent commencent à rentrer...et à ce moment là, l'opinion publique commence à dire "on n'enverra pas nos enfants mourir pour cette terre étrangère"...et De Gaulle se rend à la réalité qu'il a le choix entre intégrer les algériens comme français à part entière (Colombey les deux Mosquées) ou lâcher l'Algérie...et le choix politique s'impose...et si aujourd'hui on en reparle tant c'est parce que ses successeurs n'ont eu de cesse que de faire rentrer nos ennemis d'hier et d'en faire des français..Je ne m'inspire pas des livres d'histoire, mais de ce que j'ai vécu...et me souviens parfaitement...
Supprimer@Laurent
RépondreSupprimerJe ne sais pas si tu as vu mais Marie-France Garaud vote Le Pen au second tour. C'est quand même autre chose que ce pauvre Chevènement qui nous fait une démonstration du fait pour beaucoup la vieillesse est souvent un naufrage. A mes yeux il aura toujours trahi au bon moment. Comme quoi c'est aux moments vraiment importants que l'on reconnait ou pas le gaulliste n'est-ce pas? Plus que les discours ce sont les actes qui comptent.
http://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/2017/04/27/35003-20170427ARTFIG00361-marie-france-garaud-marine-le-pen-a-le-sens-de-l-etat.php
Il y a des gens en France qui ne sont pas gaullistes, c'est comme ça.
RépondreSupprimerMais ce qui compte, c'est de savoir s'ils défendent une politique gaullienne. Or, c'est ce que dit Marine Le Pen dans son courrier.
Si vous vous amusez à diviser les gens sur des critères secondaires, vous ne vous en sortirez pas. Si vous filtrez le moucheron, vous avalerez le chameau.
Ce qui compte, à l'heure actuelle, c'est de rassembler les électeurs qui ne veulent pas de supranationalité, de marché ou d'immigration faisant disparaître l'identité nationale.
Et vous ne les rassemblerez pas en les insultant ; ni en insultant ceux auxquels ils se raccrochent, mais en négociant avec eux pour qu'ils changent les aspects les plus problématiques de leurs positions.
Vu votre état d'esprit, on est parti pour encore 20 années perdues à disserter pour savoir si le sort des pieds noir sent plutôt la rose ou plutôt autre chose, même tenant compte que de Gaulle a fait ce qu'il a pu et a fait un bon choix.
Mais ceux qui se sont retrouvés une main devant, une main derrière, et leurs maigres bagages balancés par les dockers dans le port de Marseille, ne le portent pas dans leur coeur (plus ou moins) et ne changeront pas d'avis.
Regardez ici, Michèle Cointet, historienne on ne peut plus raisonnable (à la différence de la revue, pas si mal mais plus marquée) :
https://www.la-nrh.fr/2011/11/michele-cointet-une-nouvelle-histoire-de-vichy/
"NRH : Ne peut-on dire qu’il fut aussi quelque peu l’homme de la guerre civile ? À la fois dans les années quarante et dans les années soixante ?
MC : Cet homme s’est révélé dans les tempêtes. Il les a aimées et parfois provoquées. Le goût du drame accompagne son sens d’une histoire française associant la tendance des « Gaulois » aux déchirements et les épisodes de rassemblement. J’ai voulu écrire un livre sur De Gaulle et l’Algérie parce qu’un malaise permanent entourait cette question. Beaucoup de gaullistes me disaient : « De Gaulle est admirable, mais l’Algérie, non ! ». Un malaise se percevait même chez des proches du général qui avait été favorables à l’indépendance de l’Algérie." et la suite.
@ Marc-Antoine
RépondreSupprimerIl y a beaucoup trop de votes pour parler de coup d’Etat : c’est ridicule. Le Général met son sort en jeu 4 fois en à peine plus de 6 mois.
@ Yann
Les actes comptent, c’est sûr. Choisir est courageux mais est-ce un choix gaulliste ?