mercredi 5 avril 2017

Présidentielles : et si nous étions au début de nos surprises ?

Bien sûr, les sondages promettent un second tour Le Pen / Macron. Mais on ne peut pas dire qu’ils aient été très visionnaires lors des primaires… Et si de nouvelles surprises nous attendaient le 23 avril au soir : Mélenchon au second tour, la bulle Macron dégonflée, Marine Le Pen éliminée au premier tour, un « petit » candidat qualifié… La dernière ligne droite pourrait-elle nous surprendre ?



Ci-gisent Hollande, Sarkozy, Juppé, Valls, les primaires, le PS et l’UMP

Même si cette campagne est cauchemardesque par le poids des affaires, l’absence de débat de fond, ou bien sûr le casting qui semble se profiler pour le second tour, quand on prend un peu de recul, il y a des motifs à satisfaction. Jamais sans doute une campagne électorale n’aura permis à ce point un tel renouvellement politique : un président sortant n’osant même pas se présenter, son prédécesseur lourdement défait lors des primaires internes, deux anciens Premier ministres de triste mémoire éliminés lors de leurs primaires respectives, un PS à l’agonie, qui terminera au mieux cinquième, écrasé entre Mélenchon et Macron, et des Républicains en route vers un véritable Waterloo.

Bien sûr, si, par un numéro d’illusioniste assez incroyable, Macron retourne à l’Elysée comme président, quelques années après y avoir officié comme conseiller et y être allé comme ministre, il y a fort à parier que notre envie de renouvellement ne soit pas satisfaite. Mais on ne peut pas exclure que cette élection produise d’autres surprises. En effet, Mélenchon semble créer une dynamique intéressante. Après avoir littéralement croqué Benoît Hamon, il est désormais proche de la place de troisième homme. Même s’il a de vraies limites, on peut aussi penser qu’il n’est pas le moins mauvais des cinq principaux candidats tant les autres prétendants au second tour ne sont pas sans limites…

Les faiblesses d’Emmanuel Macron sont connues. C’est la grenouille de la fable, dans des circonstances extraordinairement favorables, mais dans la dernière ligne droite, les Français pourraient se rendre compte de la supercherie qui consiste à faire passer pour nouveau un des principaux inspirateurs de la majorité précédente, dont tout le monde ou presque s’accorde à dire qu’elle a largement échoué. Et son discours, très largement en continuité avec celui de son ancien patron, pourrait finir par apparaître pour ce qu’il est, à savoir une version à peine remaniée du hollandisme. Ne peut-on pas imaginer que dans la dernière ligne droite, il puisse s’effondrer comme Benoît Hamon ?

Cela ne laisserait pas forcément Marianne en tête en tête avec Marine Le Pen, la trop communiquante présidente du FN, qui a encore démontré que, comme au PS et chez les Républicains, elle préfère de loin la communication à la réflexion, outre les autres limites de sa PME politique familiale. En 2012, il était déjà peu acceptable qu’elle soit incapable de défendre ses prétendues idées économiques, après huit ans passés tranquillement au parlement européen. Cinq ans après, il n’y a pas le moindre progrès sur ces sujets, entre un plan mal conçu sur la sortie de l’euro qui ouvre la voie à une Tsipras, et la même incapacité à défendre certaines idées, les cantonnant dans une position minoritaire.


De ce paysage baroque pourrait donc survenir de nouvelles surprises, après l’effondrement de François Fillon et celui de Benoît Hamon, tant aucun candidat ne semble véritablement convaincre une majorité de Français. Les deux favoris du jour ont de vraies limites et doivent davantage leur place à un concours de circonstances qu’à une adhésion majoritaire. Une recette pour d’autres surprises ? 

13 commentaires:

  1. Ne voir aucun progrès, s'agit il de cécité ou d'un aveuglement dogmatique?
    Parmi ce parterre de figurant, je ne vois que des premiers ministrables mais point de représentant de la nation France, peut être un, mais il est bien "petit"!

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  2. "Même si cette campagne est cauchemardesque par le poids des affaires, l’absence de débat de fond, ou bien sûr le casting qui semble se profiler pour le second tour,"

    Je ne vois rien de "cauchemardesque" dans cette campagne. Le poids des "affaires" est artificiellement gonflé et surmédiatisé pour nuire à Fillon et à Marine Le Pen. Quant au "casting" du second tour, il est assez logique et reflète deux visions antagonistes de la place de la France dans la mondialisation.

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  3. Il n'est pire sourd...Il y a pourtant une information qui me parait évidente: sur 11 candidats, 6 preconisent une sortie de l'europe et de l'euro, soit directement, soit apres discussion,2 concentrent leurs attaques sur le "grand capital" ce qui revient au même et un veut y rester, mais en la modifaiant (Hamon) Il n'y a donc que Macron et Fillon (Bilderberg 2013 et 2014)qui défendent encore cette europe marche pied de la mondialisation. C'est un signe assez fort, non ?

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  4. Je pense qu'on écrit : ci-gisent mais je suis sûr qu'on écrit communicant.

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    1. Merci. J'ai corrigé beaucoup de coquilles dans ce papier. Désolé.

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  5. La certitude du vote Macron est des plus faible parmi les grands candidats donc il peut s'effondrer à la moitié du score attribué laissant une place libre pour Mélenchon, Fillon et Hamon. Je pense que le score attribué à MLP est sous-estimé comme d'habitude mais elle ne peut gagner au second tour en raison de l'absence de reports de voix suffisantes ce qui peut laisser place à un duel MLP/JLM ou MLP/Fillon.

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  6. BFM a fait une très bonne audience hier soir, je suis surpris.
    Comme quoi les français adorent vraiment ces débats politiques, même si comme hier c'était vraiment, vraiment trop long, et au final frustrant.
    Je commence à penser que ne pas avoir le même débat à 11 sur France 2 sera finalement une bonne chose.

    Effectivememt Mélenchon est celui qui une fois de plus a le mieux tiré son épingle du jeu, car le meilleur tout simplement sur ce genre d'exercice. Mais typique aussi du gars qui ne joue pas la gagne, donc sans pression.
    Je ne pense pas qu'il ait une chance d'être au second tour. Il est protégé par le système pour faire exploser le PS façon puzzle et pour au final faire passer Macron.
    En 2012 il avait également une excellente dynamique de campagne, des sondages au top, pour au final faire un score très décevant.

    Macron a joué la défense hier. Ne pas le voir passer le 1er tour et au final élu serait effectivement la surprise de cette grenouille gonflée à l'hélium du système et aux sondages.
    Le personnage est vraiment l'ère du vide personnifié, affolant.

    Fillon en embuscade, mais ce personnage m'a encore plus donné la nausée hier soir, surtout par rapport à son attitude quand les autres candidats parlaient. La suffisance personnifiée. Si jamais il gagne la présidentielle, sa tête va gonfler 10 fois plus que celle de Sarko, et il va nous faire du grand n'importe quoi.

    Quant à Lepen, elle a été fidèle à elle-même ni vraiment bonne ni vraiment mauvaise. Ne pas la voir au 2nd tour serait vraiment une surprise à laquelle je ne crois pas non plus.

    ***Jacko***

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  7. Dans le Figaro, on lance la possibilité qu'Hamon pour éviter d'être démoli par l'aile droite du PS rendu chez Macron ne fasse faux bond en quittant pour permettre ainsi à Mélenchon et à la France insoumise de se qualifier pour le second tour. Mélenchon bénéficiant d'une poussée qui inciterait Hamon à abandonné.

    Ce scénario tient debout. L'aile gauche du PS rejoint Mélenchon, contrepartie de l'aile droite PS liée à Macron. Il y a tout de même un obstacle, l'engagement européiste de plusieurs socialistes de l'aile gauche qui malgré que la voie plus souverainiste de Mélenchon ne soit pas la plus radicale, elle gêne. Cela c'est le problème de la gauche avec la souveraineté, surtout encore dans l'aile gauche du PS. Évidemment, les investitures des frondeurs dans la France insoumise a de quoi infléchir des convictions.

    Alors, Mélenchon au second tour, qui perdrait Lepen, Macron ou Fillon? Le vote le plus solide est chez Lepen, assez fort pour le noyau d'appuis à Fillon, le vote le plus incertain c'est celui de Macron. Il y a la question identitaire qui se divise entre Lepen et Fillon, un vote globaliste qui rejoint surtout Macron et après Fillon. L'équation n'est pas simple. Si l'économique prend le dessus sur l'identitaire, encore que les deux aspects sont de plus en plus liés par l'immigration. Le vote le plus ferme serait lié à l'identité, on le voit avec le FN. C'est aussi le point faible de Mélenchon qui rejoint sur ce point Macron.

    Mélenchon qui se qualifie au second tour avec 23% et retrait d'Hamon aurait toujours son handicap laïque mais au second tour gagnerait contre la paria des médias Lepen.

    Si Hamon quitte, la sélection au premier tour serait serrée entre Lepen, Mélenchon, Fillon, Macron. Ce serait incroyable!

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    1. Si Hamon décide de se retirer face à Mélenchon, il grille sa carrière politique. Et comme il n'a jamais fait que ça...

      Si le PS accepte de se retirer pour Méluche, il se saborde financièrement et signe définitivement et plus vite que prévu son acte de décès, en devant en plus supporter le sourire gaugenard du dit Méluche.
      Il n'atteint pas les 5% et donc pas de remboursement des dépenses, inenvisageable.

      Donc ce scénario, même si séduisant sur le papier pour la gauche, n'a aucune chance d'arriver.
      Il ne faut pas uniquement se focaliser sur la présidentielle et ne pas oublier les législatives par derrière, et tous les gus qui veulent absolument la bonne sousoupe.

      ***Jacko***

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  8. Parmi les surprises, il ne faut pas évacuer trop vite la possibilité que Fillon se qualifie pour le second tour.
    L'acharnement médiatico-judiciaire qu'il subit le rendrait presque sympathique (même si pour le reste, il semble bien piètre personnage).

    Et en effet, Mélanchon pourrait bien être le "joker" de cette élection.
    Malgré tous les problèmes que posent son programme, je trouverais tout de même plus satisfaisant de le voir au second tour, plutôt que MLP (à défaut d'un vrai parti chevènementiste).

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  9. http://www.politique-autrement.org/Max-WEBER-L-ethique-de-responsabilite-et-l-ethique-de-conviction

    "Vous perdrez votre temps à exposer, de la façon la plus persuasive possible, à un syndicaliste convaincu de la vérité de l’éthique de conviction, que son action n’aura d’autre effet que celui d’accroître les chances de la réaction, de retarder l’ascension de sa classe et de l’asservir davantage, il ne vous croira pas. Lorsque les conséquences d’un acte fait par pure conviction sont fâcheuses, le partisan de cette éthique n’attribuera pas la responsabilité à l’agent, mais au monde, à la sottise des hommes ou encore à la volonté de Dieu qui a créé les hommes ainsi. Au contraire le partisan de l’éthique de responsabilité comptera justement avec les défaillances communes de l’homme (car, comme le disait fort justement Fichte, on n’a pas le droit de présupposer la bonté et la perfection de l’homme) et il estimera ne pas pouvoir se décharger sur les autres des conséquences de sa propre action pour autant qu’il aura pu les prévoir. Il dira donc : « Ces conséquences sont imputables à ma propre action. »"

    De même, impossible de faire admettre à Herblay que son vote pour DLF aura pour seule conséquence l'élection de Macron, des excuses à l'Algérie, une politique migratoire encore plus folle, et la fuite en avant européiste.

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  10. Ces élections fonctionnent par élimination donc les heureux élus ne font pas parti des favoris!

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  11. @ Marc-Antoine

    Je persiste : cauchemardesque pour les affaires, l’absence de débat et le possible duel Macron, superficiel concentré égotique de l’eurolibéralisme et Marine Le Pen, superficielle héritière de sa PME politique extrémiste aux pratiques dignes du PS et de l’UMP.

    @ Cliquet

    En effet, c’est un bon point

    @ Jacko

    je suis partagé entre deux sentiments : l’inéluctabilité du duel Le Pen / Macron, et la possibilité d’autres suprises

    @ Anonyme

    Je ne crois pas trop au retrait de Hamon, mais cela serait une surprise

    @ Tom Personne

    Fillon garde des forces, et notamment le fait d’être le candidat de la droite après un mandat de gauche désastreux

    @ Anonyme 16h40

    Je n’ai pas cette influence…

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