On peut
retenir les
66,1% réalisés par Emmanuel Macron au second tour dimanche et se dire,
catastrophé, que les Français se sont donnés au
candidat de l’oligarchie, de Jacques Attali, Alain Minc ou Bernard
Arnault, pour poursuivre ces politiques qui font mal à notre pays. Sauf
qu’en réalité, ces
votes étaient largement des votes de résignation, faute d’une bonne
alternative.
Mathématiques
électorales et contextualisation
S’il a eu le
culot de se lancer, et un relatif professionnalisme dans sa campagne, Macron
doit d’abord son élection au contexte politique de notre pays et au fait qu’il
ait affronté des candidats qui lui laissaient un véritable boulevard, entre un Hamon
naufragé du libertarisme et un Fillon embarqué dans un thatchérisme affairiste.
Et les deux grandes alternatives n’étaient pas sans limites elles non plus,
entre un
Mélenchon aux accents de révolutionnaire libertaro-marxiste et une
Marine Le Pen qui semblait véritablement égarée sur le plateau du débat d’entre
deux tours tant elle n’a pas été à la hauteur, les deux souffrant également
d’un
discours manquant de clarté sur la question européenne.
Dès lors,
avec des alternatives trop marginales, même
si elles étaient capables de réunir un cinquième des votants au premier tour et
les grands partis traditionnels égarés dans des mauvais choix, le candidat
de Minc & co a donc eu un boulevard, malgré
son appartenance à une majorité totalement discréditée et au très mauvais bilan.
Il faudra poursuivre le combat contre son
agenda anti-social, et notamment le projet effarant de baisse de l’Impôt sur
les sociétés et d’exonération d’ISF des valeurs mobilières, deux cadeaux à
plusieurs millions d’euros pour Bernard Arnault, ce
qui peut expliquer sa mobilisation d’entre deux tours pour son candidat, ou
plutôt celui de son portefeuille, qui n’en a pas besoin.
Macron
n’a pas été élu pour ses idées ou sa personnalité, si ce n’est l’aspect
superficiel de renouvellement que donne sa jeunesse, malgré un passé déjà
chargé, entre
la commission Attali et ses rôles pour Hollande. Du coup, il faudra
continuer le combat pour se battre contre ses
projets anti-sociaux, d’autant plus qu’il n’est pas certain qu’il obtienne
la majorité à l’Assemblée.
Demain, suite de mes analyses sur cette
présidentielle
Les électeurs ont été "contraints" (pas vraiment, le vote blanc et l'abstention étaient possibles) à un vote par défaut au second tour parce qu'ils n'ont pas voté intelligemment au premier tour. Et c'est votre cas Laurent Herblay, en votant pour un candidat qui n'a fait que 4% et qui s'est rallié au FN... C'est le cas aussi de ceux qui ont voté Hamon, Asselineau, etc. Il y avait un candidat alternatif qui avait une chance de l'emporter, c'était Mélenchon.
RépondreSupprimerMais vous pourrez le répéter aussi souvent que vous le voudrez : le fait massif et incontestable, c'est que c'est le FN qui était au second tour ; et qu'il sera encore là, et important, dans 10, 15, 20 ans.
RépondreSupprimerVous n'échapperez pas au fait de cesser vos attaques puériles à son encontre.
Oui le FN sera encore là longtemps comme les eurolibéraux qui remporteront les élections à chaque fois face à lui.
Supprimerpas évident : 17% en 2002 , 34% en 2017, combien la prochaine fois ?
Supprimer17% en 2002 et 10% en 2007
Supprimerle vote frontiste fluctue en fonction de l'offre politique.
Rien ne dit qu'elle sera au second tour en 2022.
Ce qui est certain, en revanche, c'est qu'il n'y aura pas de nouveau parti souverainiste au second tour. Vous n'aurez en effet aucune aide des médias, à la différence de Macron ; et je vois mal de quel autre parti installé vous pourriez prendre le contrôle.
SupprimerDonc vous n'échapperez pas à l'alternative :
- ou vous renoncez à la souveraineté
- ou vous faites comme Dupont-Aignan, en position de force (comme Séguin il y a 20 ans) ou pas (comme maintenant, et sans doute à l'avenir).
Je vois que les choses ont du mal à entrer entre les deux oreilles des psychorigides herblayistes libres...
16% de 44% des inscrits ont voté pour le programme du Mac, énorme !
RépondreSupprimerEt l'autocentré Bayrou, la folle du Poitou et le perdreau de l'année Collomb qui nous expliquent qu'il faut absolument une majorité présidentielle pour soutenir les réformes de leur poulain "que les français demandent", évidemment.
La sangsue Valls qui s'auto-proclame déjà candidat à la députation pour La République en Marche, et pour le bien de la France, évidemment.
Les gars du Mac qui lui répondent "euh, ah bon ? ben pas vraiment en fait...".
Du côté du PS, dégageage du Valls, pas dégageage ? Silence radio, houla !
En parlant du PS, Hamon qui renouvelle son appel d'union à Mélenchon qui lui répond "cause toujours mon gars, t'es qu'un rigolo :)"
Estrosi qui démissionne de la région, pour se recentrer sur Nice et pour le bien de la France évidemment.
Pas du tout pour un poste de ministre, meuh non, le Mac lui a déjà proposé et il a déjà refusé, car Estrosi est un nouveau héro de la République, pas corruptible pour un sou le gars.
On n'a pas fini de rigoler.
***Jacko***
"le projet effarant de baisse de l’Impôt sur les sociétés"
RépondreSupprimerLes multinationales ne payant que 8% en raison des montages fiscaux, ca ne fera aucune différence pour elles. En revanche, pour les PME et TPE implantées seulement en France, ce sera un bol d'air créateur d'emplois et de rentrées ficales pour l'état via l'IR, la TVA...
On ne va tarder a s'apercevoir que les deux candidats n'étaient que les deux face d'une même pièce, l'un pousse et l'autre tire donnant l'impression d'effectuer un mouvement différent mais qui profite aux deux!
RépondreSupprimerBref cette zone administrative qu'est l'UE de Bruxelles a les mains libres pour nous imposer leur directive!
M Le Pen s'est quand même bien plantée au débat de l'entre-2-tour. Elle aurait pu lui tenir le crachoir sans problème notamment sur la question de la monnaie. Pourquoi ce plantage ? Si quelqu'un a le début d'une réponse...
RépondreSupprimerBonne journée
Sylvie
Elle n'avait, effet, même pas le strict minimum sur cette question alors qu'en tant que candidate à l'élection présidentielle défendant une sortie de de la France de l'Euro, elle aurait dû avoir beaucoup plus plus que le strict minimum en termes d'argumentation à faire valoir.Elle est nulle tout simplement et c'est irrémédiable car ne fait pas d'un âne un cheval de course.
SupprimerCette manière de présenter le résultat du vote Macron sur la photo qui illustre votre billet est trompeuse. On dirait que la raison première, c'est l'opposition à Marine Lepen. Alors qu'en fait non, la raison première c'est le soutien à Emmanuel Macron, à 57%. Même si cela reste très faible.
RépondreSupprimerPourquoi ne pas avoir également splité en 3 critères les raisons du vote contre Lepen : renouvellement, programme, personnalité ?
J'ai été assez déçu par le score électoral de Marine Le Pen même si elle gagne 3 millions de voix entre les deux tours ce qui est loin d'être négligeable. Mais elle aurait pu faire beaucoup mieux (environ 1 million de voix en plus) si elle s'était davantage présidentialisée entre les deux tours au lieu de se poser en opposante brutale à Macron ce qui a effrayé beaucoup d'électeurs potentiels. Exprimer (de manière forcée) la colère des naufragés de la mondialisation ne suffit pas pour être élue, il faut aussi convaincre les "tièdes" de sa capacité à gouverner et à représenter la France dans le concert des nations.
RépondreSupprimerCela dit, il faut noter que la performance électorale assez médiocre de MLP correspond grosso modo à la proportion des Français actuellement favorables à l'abandon de l'euro (environ 1 Français sur 3) selon les enquêtes d'opinion.
Sur Macron : je suis d'accord qu'il faut relativiser son score impressionnant même s'il ne s'agit pas d'un vote de résignation, je dirais plutôt un vote conservateur bien dans la tradition de la Vème République qui, on le rappellera jamais assez, est une république conservatrice, peu portée sur l'aventure politique.
ça ne sert à rien d'essayer de ne pas effrayer des électeurs potentiels. Ils ne sortiront de leur délire européiste que quand ils auront pris suffisamment de coups dans la tronche. C'est exactement ce qui est en train de se passer en Grèce.
SupprimerMais je ne parle pas des électeurs qui sont dans un délire européiste (ceux-là sont comme les croyants des religions révélées : moins les prophéties se réaliseront et plus ils y croiront), je parle des gens qui étaient tout près de voter pour MLP et qui, finalement, ont voté blanc parce qu'ils ont été refroidis par le visage qu'elle a montré au cours du débat avec Macron qui n'était guère rassurant.
SupprimerJ'en connais quelques-uns dans ma famille proche. Pour ma part, j'ai quand même voté MLP après avoir voté Mélenchon mais j'ai dû me faire violence !
L'homme de la rue a forcément une opinion sur Merkel ou le locataire de l'Elysée... mais aucune sur Juncker. Qui vient pourtant de rappeler à la France ses "devoirs" de serrage de ceinture budgétaire. Et cela nous dit en creux que, même s'il faisait des réformes à la Schroder, Macron ne bénéficiera pas de mansuétude sur le terrain du budget. Même s'il a de très bons contacts avec l'élite politique allemande des deux bords. Cela pourrait créer dans l'opinion un contraste entre les sacrifices demandés et son image optimiste/jeune/dynamique. Mais bon, cela doit sans doute faire plaisir à Merkel de voir défiler les chefs d'Etat non réelus pendant qu'elle conserve son trône...
RépondreSupprimerJZ
@ Moi
RépondreSupprimerJe ne regrette pas de ne pas avoir voté Mélenchon. Trop de désaccords fondamentaux (gaullisme, Sixième République, immigration, insécurité, cannabis, et discours insuffisamment clair à mon sens sur l’Europe)
@ Anonyme 8h06
Pas sûr qu’il dure si longtemps. Le crépuscule de certains partis va vite : le PS est un bon exemple
@ Toutatis
30% des votants, ce n’est pas beaucoup face à Macron… D’accord sur le fait qu’il ne sert à rien de chercher à ne pas effrayer les électeurs : cela revient à faire du Hollande…
@ Anonyme 12h41
Et pourquoi pas ? Personne n’aurait imaginé il y a 5 ans, ni même 2 ans, que Macron gagnerait… Le FN fait partie du problème en démonétisant certaines idées essentielles et en stérilisant des votes alternatifs
@ Anonyme 9h28
Même The Economist pense que les profits sont sans doute trop élevés, alors baisser leur taux d’imposition…
@ Sylvie
Je dirais manque d’intérêt, de travail et probablement de conviction. Ce n’est pas faute d’avoir eu 7 ans pour travailler sur la question (et un papier de Sapir, dont j’ai parlé, qui faisait une synthèse lumineuse)
@ Marc-Antoine
S’il n’y avait que la relative brutalité dans ce débat… Il y avait une impréparation crasse, un comportement parfois plus digne des Chtis à Ibiza que d’une candidate à la présidence. MLP et l’euro, c’est la poule et l’œuf malheureusement. Elle abime l’idée de la sortie de l’euro