Au
G7, Emmanuel Macron a fait parler de lui. Assez naturellement, le petit
dernier des dirigeants des pays les plus riches de la planète s’est bien
entendu avec Justin Trudeau, son équivalent canadien, déclenchant
des déclarations énamourées des média libéraux-libertaires. Mais derrière
la pseudo-coolitude de ces deux dirigeants, se
cache un agenda absolument désastreux.
Loi de la
jungle, oligarchie et communautarisme
Après tout, ces
dirigeants servent les agendas des plus riches, qui le leur rendent bien en les
soutenant. Et le fait de plutôt venir de ce que l’on appelait la gauche, leur
donne, avec leur jeunesse, un
côté plus cool dans les média qui penchent largement de ce côté-ci, sur un
agenda libéral, libertaire et communautariste qui va également dans leur sens.
Mais pour qui prend un peu de recul, il faut bien constater que l’agenda
politique suivi par Macron et Trudeau ne sert les intérêts que d’une petite
minorité. Trudeau défend le CETA qui est
un outil au service des multinationales pour permettre l’abaissement des normes
qui nous protègent et faciliter la poursuite des Etats par ces multinationales.
Macron, lui, après
avoir dépassé la droite économiquement sur bien des sujets comme conseiller et
ministre (sur le travail du dimanche, la baisse des taxes patronales ou le
démantèlement du droit du travail), veut poursuivre son œuvre anti-sociale en
baissant fortement l’impôt sur les sociétés et l’ISF, tout en poursuivant la
déconstruction du droit du travail. Et nul doute que le SMIC et le point
d’indice des fonctionnaires ne seront pas fortement réévalués. Bref, derrière
la pseudo-cooltude, se
cache l’agenda du Medef et des plus riches, au détriment de la grande majorité,
et même de notre santé à tous, tant
le libre-échange dérégulé laisse passer les pesticides interdits d’usage chez
nous.
Et pour
couronner le tout, ces ultralibéraux qui se font passer pour des libéraux ont
souvent une tendance communautariste qui revient à laisser faire les
comportements les plus durs et rétrogrades du moment qu’ils se font au nom de
la religion. C’est
une députée du parti de Trudeau qui voulait interdire la seule critique de
l’Islam, une effarante légalisation partiale du blasphème. Et même si
Macron n’est pas allé aussi loin dans la compromission et le relativisme
délirant que
certains de ses anciens collègues de gouvernement, faire entrer Marlène
Schiappa au gouvernement pose
des questions étant données ses prises de position passées, et notamment son
combat contre l’interdiction de la burka.
Après la
vague Clinton, Blair, Schröder des années 1990, Barack
Obama semble avoir lancé une nouvelle vague de cet ultralibéralisme
prétenduement venu de gauche, mais qui, finalement, sert plus radicalement encore
les intérêts des plus riches et des multinationales que ce qu’on appelle la
droite. Et Trudeau et Macron en sont, malheureusement pour nous, les dignes
représentants.
Le passage de Macron à l'Economic Scool de Londres lui a laissé des traces. On revienta "Martinisme" sorte de compromis entre capital et social, base de la "Fabian Scool" En réalité, je crois qu'il a déja fait le "job" en prenant l'Elysée. Le reste est secondaire, tout comme Justin trudeau l'a fait au Canada. Ces dirigeants doivent simplement "neutraliser" les peuples et il ne leur est rien demandé de plus.
RépondreSupprimer@LH,
RépondreSupprimer1. L’ultra-libéralisme n'est que la réalisation des paradigmes libéraux. Les principes ont toujours été les mêmes. Une fois que les principes à l’œuvre dès l'origine ont dissous en près de deux siècles les structures traditionnelles, le libéralisme ne reposant plus dès lors que sur lui-même, il se retrouve alors pur dans ses principes en actes.
Dans cet intervalle le libéralisme a pu apparaitre comme dé-corsetant une société ancienne figée, chaque système politique et social ayant ses limites bien entendu.
2. Ce que vous appelez ultra-libéralisme est la vérité nue du libéralisme et des principes qui le fondent. Le libéralisme n'a d'ailleurs inventé ni la liberté ni l’égalité. Vous postulez un libéralisme comme solution politique absolue et fin de l’histoire. Le libéralisme arrive là où il devait, doit, et ne peut qu'arriver. Libéralisme politique, néo-libéralisme, libéralisme économique, libéralisme culturel, libéralisme sociétal, il ne s’agit que d'une seule et même chose, de mêmes principes confrontés à l’Histoire et à leur propre propre évolution.
3. Le libéralisme dans la pureté de ses principes c'est justement l’ultra-libéralisme. L'ordre marchand est l'ordre marchand, on ne changera pas ce qu'il est dans ses principes, et il n'est pas la fin de l’histoire, pas plus que ne l’était le communisme.
4. Le libéralisme c’est le monde d'hier. Voilà la condition pour nous trouver un avenir politique décent et humain. Le temps est venu de sortir de l'ordre marchand qui n'est qu'un désordre humain, et d’inventer autre chose. Il ne s’agit pas de savoir si l’ultra-libéralisme peut être corrigé, puisque nous somme tout simplement au bout du libéralisme lui-même. Le maintenir ne fait qu’augmenter les souffrances et les inégalités.
Entièrement d'accord avec cet article. Trudeau est aussi un danger.
RépondreSupprimerLes macroniens par abstention porteront-ils une encore plus lourde responsabilité que celle des réformes libérales ?
RépondreSupprimerhttp://www.lefigaro.fr/flash-actu/2017/05/28/97001-20170528FILWWW00096-merkel-l-epoque-de-confiance-est-revolue.php
avec la pasionaria européiste Goulard à la défense, je le rappelle.
Au moins, avec MLP inaugurant les chrysanthèmes à l'Elysée, ça ne pouvait pas arriver...
Merci pour cette recension Laurent, mais je vois une raison d'être optimiste : le néo-libéralisme n'est plus en position de force idéologique.
RépondreSupprimerCes deux jeunes prématurément vieillis veulent incarner une modernité branchée sans se rendre compte qu'ils investissent dans un intégrisme dépassé et ridicule.
Alexandre Devecchio faisait observer que les dirigeants français étaient très souvent contracycliques, adorant avec cinq ans de retard ce qui avait été à la mode aux USA et en GB, et que ces derniers avaient mis au rebut depuis longtemps.
Un bon exemple est celui de la mode des bureaux non nominatifs très en vogue dans les milieux du consulting américain, avant d'être désavoués lorsque l'on se rendit compte qu'ils destabilisaient l'individu et l'empêchaient d'être efficace. Cette pratique fut portée aux nues en France au moment même où elle commençait d'être totalement désavouée aux USA et en Angleterre. L'adoration de nos élites pour les modes anglo-saxonnes nous vaut souvent ces ridicules temps de retard.
Il en est de même du néo-libéralisme. Nos deux jeunes loups ont des passions de croulants. La remise en cause des dérapages ultra-libéraux aux USA n'est pas représentée que par Trump, qui n'en est qu'une manifestation extérieure voyante et superficielle, mais bien plus profondément par le très bon score de Bernie Sanders auprès de la jeunesse américaine.
De même, Theresa May représente aujourd'hui une anti-Thatcher, renouant avec l'investissement industriel, les filières de compétences, le refus de la spéculation rapide et destructrice : en un mot ce qui fait la teneur des vrais entrepreneurs face aux cervelles de moineaux de nos deux beaux parleurs. Je m'attends à un redressement spectaculaire de l'économie britannique qui achèvera de rendre obsolète l'imposture imposée par l'UE.
Marc
@MR,
SupprimerLes termes de néo-libéralisme ou d'ultra-libéralisme ne veulent pas dire grand chose et donnent surtout le sentiment que l'on veut se débarrasser des effets gênants des principes libéraux en action.
Ces termes ont été forgés pour essayer de sauver le libéralisme de la bonne réalisation de ses principes. Le libéralisme n'est pas la fin de l'histoire, pas plus qu'il n'incarne la liberté. Il n'y a donc que le libéralisme, lequel est un problème. L'avenir politique est dans une sortie des "économismes" ; ainsi, après le communisme, c'est le tour du libéralisme de passer la main.
Encore une fois, il n'y a pas d'ultra-libéralisme ou de néo-libéralisme, mais bien ce libéralisme à différents stades de son évolution nécessaire. On ne peut sauver le libéralisme de lui-même. Le problème c'est l'ordre marchand et notamment "le système bancaire-actionnaire". Ne confondons pas le libéralisme et l'échange marchand. Le code source est périmé.
Le libéralisme ne sait pas construire, il ne fait que détruire. Le libéralisme a notamment fait passer pour la liberté le lent processus de déconstruction des sociétés traditionnelles. Le libéralisme n'a inventé ni la liberté, ni l'égalité, et encore moins la fraternité. Il est temps d'inventer autre chose voire de revenir à autre chose.
Le libéralisme, on ferme !
Affaire Ferrand : le témoin et le document qui sèment le trouble.
RépondreSupprimerAlain Castel, l'avocat à l'origine de l'opération immobilière devenue «l'affaire Ferrand», explique comment ce dossier a été monté et signé.
Notre journal a retrouvé l'avocat à l'origine de l'opération immobilière concernant la compagne de Richard Ferrand, alors directeur général des Mutuelles de Bretagne. Aujourd'hui à la retraite, Me Alain Castel, ancien bâtonnier de Brest, spécialisé dans les recouvrements de créances, dit avoir été «choqué» à l'époque par l'opération et dénonce un «enfumage» de la part de l'actuel ministre de la Cohésion des territoires. L'ancien bâtonnier apporte des éléments nouveaux, notamment le fait que la promesse de vente du bien incriminé a été signée par Richard Ferrand et comportait une condition suspensive, liée à un bail à venir des Mutuelles de Bretagne et à la composition d'une SCI.
http://www.leparisien.fr/politique/affaire-ferrand-le-temoin-et-le-document-qui-sement-le-trouble-29-05-2017-6993030.php