Bien sûr, Theresa
May espérait fortement augmenter sa majorité, comme le lui ont longtemps prédit
les sondages. Aussi le résultat des élections apparaît comme un échec pour
elle. Mais cet
échec est relatif, avec 42% des voix, contre
36% à David Cameron il y a deux ans, et elle devrait rester à Downing
Street. Mais surtout, le
message des électeurs est très intéressant.
Le retour
du social, l’acceptation du Brexit
Avec un peu
de recul, on peut se demander si ce résultat n’est pas finalement le meilleur
que l’on pouvait avoir. En effet, même
si elle perd quelques députés, et la majorité, Theresa May fait gagner près de
6 points à son parti par rapport à 2015, un des meilleurs scores des
dernières décennies. Mais en même temps, le
parti travailliste gagne près de 10 points, passant de 30 à 40% des voix
exprimés, signant un vrai succès de Jérémy Corbyn. En fait, les électeurs
britanniques sont revenus au bipartisme, laminant les deux autres partis
nationaux, UKIP
disparaissant et les libéraux-démocrates reculant encore sur le score très
faible de 2015. Une validation de l’évolution
positive des deux partis.
En effet, le
parti travailliste britannique est redevenu un vrai parti de gauche, bien plus
proche de Mélenchon que des roses fanées du PS. Il est donc très
satisfaisant qu’il se redresse, marquant une aspiration à plus de justice sociale
dans un pays qui en a bien besoin. Corbyn
a gagné son pari, restera à la tête de parti et représente aujourd’hui
l’alternative politique, alors qu’une défaite sévère aurait permis à l’aile
blairiste d’essayer de reprendre le pouvoir. Et en même temps, Theresa May,
la
moins libérale des leaders des conservateurs depuis 40 ans pour The Economist, devrait rester en
place. Bref, à la tête des deux grands partis restent des
chefs qui les mènent dans une meilleure direction.
Mais surtout,
ce vote marque une acceptation générale du Brexit, que ne conteste pas Corbyn, alors
que les partis qui y sont opposés reculent. Ce faisant, le
message envoyé avec le succès d’un parti travailliste qui revient à gauche est
un message social aussi légitime que réjouissant, dont j’espère qu’il
finira par se propager au reste de l’Europe. Possible
pour un pays vraiment souverain…
On dit cependant qu'il pourrait y avoir de nouvelles élections avant la fin de l'année et que le Brexit dur serait abandonné suite à ces législatives.
RépondreSupprimerLes variations de vote viennent de la disparition de l'UKIP, et cette disparition est logique puisque l'objet de ce parti a été atteint.
RépondreSupprimerDonc, il est difficile à May de dire qu'il s'agit d'un succès. D'autant qu'elle augmente moins le score de son parti que les travaillistes.
Ainsi, May est fragilisée, alors qu'elle menait le parti conservateur dans le bon sens. Voyez qui le lui dit et comment :
http://www.telegraph.co.uk/news/2017/06/09/theresa-may-arrogantly-abandoned-thatcherism-reward/
et de plus, cela affaibli la Grande-Bretagne dans les difficiles négociations à venir avec les fanatiques européistes.
Donc non, ce n'est pas un bon résultat. Il aurait mieux valu que les progressions de votes soient inversées.
J'ignore ce qui a motivé les électeurs britanniques.
Voyant le taux d'approbation de May lorsqu'elle a déclenché l'élection, je m'étais dit qu'elle était bien imprudente de compter sur son maintien alors qu'elle présentait l'élection comme un renforcement du Brexit, sujet sur lequel elle n'avait pas une majorité de 20 points. De fait, elle retrouve une majorité...de 2 points.
Ne souffririez-vous pas d'une forme d'agressivité inavouée envers les femmes politiques, Herblay ?
SupprimerEntre May et MLP, vous vous réjouissez souvent de leur échec, alors même que ce sont elles qui vont dans votre sens.
Un petit problème de phallocratie à résoudre, peut-être ?
Theresa May a commis l'erreur de vouloir surfer sur la vague du Brexit pour faire passer des réformes qui n'ont rien à voir avec le Brexit, alors qu'elle avait fait campagne pour le Remain.
RépondreSupprimerLes Britanniques n'ont pas été dupes. Pourvu que les français soient aussi clairvoyants demain !
Ivan
Dupe de quoi, gros malin ? Ce sont les néolibéraux qui vont reprendre l'avantage chez les conservateurs, et May est morte. Pas franchement une bonne nouvelle.
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