Aujourd’hui,
les britanniques votent. Dans son dernier numéro, l’ultralibéral
The Economist se plaint « du centre manquant » et du fait que
« les chefs des deux principaux
partis se soient éloignés d’une vision vieille de décennies d’un pays ouvert et
libéral ». Et si, comme en 1979, où notre voisin avait lancé la
vague ultralibérale, il
lançait enfin une nouvelle vague politique ?
Une gauche
de gauche et une droite populaire
Il faut
croire que ce
vote et la sortie future de notre voisin du monstre institutionnel qu’est l’UE
ravive sa démocratie, même si cela
déplait aux partisans d’une globalisation camisole de nos démocraties. En
effet, alors que notre
pays voit une forme de convergence eurolibérale prendre le pouvoir, tout en
proposant une grande continuité avec les politiques du passé, malgré leur
échec et leur impopularité, la
scène politique britannique voit s’affronter un parti travailliste et un parti
conservateur transformés. Il y a quelques jours, The
Economist notait que Theresa May était
probablement la plus interventionniste des leaders Tory depuis plus de quarante
ans, sur l’économie comme sur l’immigration.
Et bien sûr, Jérémy
Corbyn a fait oublier Tony Blair en proposant un agenda bien plus
interventionniste encore, et notamment un salaire minimum plus élevé. Cette
évolution politique est doublement intéressante. D’abord, elle
semble indiquer qu’en dehors du cadre juridique de l’UE, un gouvernement, et
donc le peuple, a bien plus de liberté démocratique, démontrant par ricochet
que l’UE et une camisole serrée pour nos démocraties. Ensuite, comme dans
le mouvement inverse il y a quatre décennies, le
Royaume-Uni pourrait être la pointe avancée d’un grand retournement des
opinions publiques contre la loi de la jungle oligarchique mise en place
par nos dirigeants depuis trop longtemps.
Finalement,
la crise de 2008-2009 est peut-être venue un peu trop tôt pour enclencher ce
nouveau cycle idéologique que
François Lenglet avait décrit dans « La
fin de la mondialisation ». Voilà pourquoi il faut se réjouir
d’autant plus de l’évolution
politique de notre voisin. Les britanniques pourraient bien avoir enclenché
le
grand reflux des idées ultralibérales que nous appelons depuis si longtemps.
"Les britanniques pourraient bien avoir enclenché le grand reflux des idées ultralibérales que nous appelons depuis si longtemps."
RépondreSupprimerVous plaisantez, la GB est l'un des plus gros paradis fiscal de la planète et avec le Brexit elle accroitra son piratage fiscal mondialisé.
Ce qui est toujours comique avec les souverainistes, c'est qu'ils sont toujours prêts à raconter des âneries plus grosses les unes que les autres pour alimenter leur obsession maladive.
Le "piratage fiscal", comme vous l'appelez, est avant tout l'oeuvre de l'UE, qui permet aux grandes entreprises de choisir librement où elles paient leur impôts, et toutes choisissent le Luxembourg, l'Irlande ou autres Etats membres à la fiscalité analogue. Ce n'est pas le Royaume-Uni qui permet à une entreprise de ne pas payer ses impôts en France ou en Italie, c'est l'Union européenne. Ce n'est pas le Royaume-Uni qui offre les taux et conditions d'imposition les plus avantageuses, c'est le Luxembourg et l'Irlande, entre autres.
SupprimerAu passage, un peu de politesse dans l'expression vous rendrait plus crédible.
Manifestement, vous ne connaissez rien au sujet, lisez :
Supprimerhttps://www.amazon.fr/paradis-fiscaux-Christian-Chavagneux/dp/2707171417
J'attendrai ce voir les politiques mises en oeuvre avant de me réjouir (après tout Trump a déjà retourné sa veste sur de nombreux points comme vous l'avez noté vous meme).
RépondreSupprimerEspérons que ce reflux des idées ultraliberales arrivera vite, car les réformes prévues par macron annoncent le pire pour notre pays...
Trump est comme tous les nationalistes, y compris le FN, un nationaliste-capitaliste au profit de la classe dominante.
SupprimerIl se trouve que l'UE est train de s'acheminer vers une mise en commun des régulations et même des dettes dans un fédéralisme caché pour le moment, qui deviendra explicite :
RépondreSupprimerhttps://theconversation.com/temperer-les-cycles-financiers-de-la-zone-euro-pour-la-guerir-de-ses-divergences-78686
https://www.research.natixis.com/GlobalResearchWeb/main/globalresearch/ViewDocument/QeBAMmH1Asx3U5UF55wXeg==
@LH,
RépondreSupprimerIl n'y a pas de différence de nature entre libéralisme et ultralibéralisme. Il s'agit des mêmes principes à des stades différents de développement dans un schéma de développement inéluctable. C'est le code source qui est vicié. Il n'y a pas de bon et de mauvais libéralisme, il y a le libéralisme, ses principes immuables et une certaine vision de l'Homme - qui n'est pas la mienne.
Pensez-vous que le libéralisme, cet Ordre marchand, soit la fin de l'histoire ?
@ Anonyme
RépondreSupprimerQuand on enclenche le reflux, c’est que l’on est parvenu au sommet, donc bien sûr que la situation n’est pas bonne. Bien sûr, il y a des limites pour Theresa May.
@ Unknown
C’est juste
@ Anonyme 9h12
C’est juste, surtout quand on voit les contradictions de Trump sur tant de sujets
@ Anonyme 12h31
On verra si cela se fait. On parle de mise en commun des dettes depuis plus de 5 ans, et Merkel avait dit que cela ne se ferait pas de son vivan
@ Anonyme 20h18
Je ne crois pas à la fin de l’histoire. Pour moi, le libéralisme, c’est n’est pas l’ultralibéralisme, c’est une forme de perversion extrémiste et dogmatique du libéralisme. Tout n’est pas à jeter quand même.
"On parle de mise en commun des dettes depuis plus de 5 ans, et Merkel avait dit que cela ne se ferait pas de son vivan"
RépondreSupprimerLa mise en commun des dettes est déjà faite, mais de façon discrète, lisez l'article d'Artus au lieu de rabâcher toujours les mêmes contre vérités. Merkel le sait, et ne fait que rassurer ses électeurs en prétendant le contraire, c'est de la langue de bois allemande.
May risque de perdre sa majorité et son poste. Ces résultats des élections britanniques infirment votre analyse, hélas.
RépondreSupprimer@ Anonyme 9h11
RépondreSupprimerMerci de si bien représenter votre courant de pensée, sur base de superficialité et postures qui ne reposent sur rien. Il n’y a pas eu d’euro-obligations, malgré les demandes de beaucoup que je sache. Et même la manière de racheter timidement des dettes souveraines par la banque centrale ne se fait pas d’une manière pleinement commune.
@ Moi
Je suis très content du résultat des élections
"Je suis très content du résultat des élections". Je lis pourtant dans les journaux qu'après cette relative défaite, May va devoir abandonner sa stratégie du hard Brexit et que ses jours sont comptés en tant que Première ministre.
RépondreSupprimerLors d'une élection ,en France ceux qui gouvernent le pays depuis trop longtemps ,agitent toujours une menace 'dextrêmémisme de gauche ou de droite...Les anglais ont voté comme la soi-disant extrême droite anglaise lors du referendum,et n'ont plus voté pour cette extrême droite pour les législatives;;;;pourquoi????tout simplement parce que les propositions Farage sur l'Europe étaient logiques ,mais on ne votait pas pour le personnage...Chez nous voter contre l'Euro c'était voter Le Pen .....et si dans le fond voter pour cette dame signifiait simplement qu'il y en a marre de voter pour des incompétents ,corrompus et finalement incapables de défendre notre souveraineté et nos particularités ,toujours rampants devant l'Allemagne et les USA???
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