C’est une
question que pose Jean-Pierre Robin dans le FigaroVox.
Il faut reconnaître que ses propositions profondément oligarchiques (suppression
de l’ISF sur les valeurs mobilières, baisse de l’impôt sur les sociétés ou
nouvelle déconstruction des droits du travail), en font le
chouchou des classes supérieures, alors même que les
classes populaires sont les premières à s’abstenir…
Vote
social et véritable fracture démocratique
En effet, ce
qui est frappant dans les résultats du premier tour des législatives, c’est la
corrélation parfaite entre niveau de richesse et vote Macron, l’ouest
Parisien basculant même vers la majorité présidentielle. Mais il y a une autre
corrélation plus gênante, c’est le lien entre la niveau de richesse et le
niveau de participation, les
catégories populaires ayant beaucoup plus cédé à l’abstention, avec des pointes
à plus de 67% dans la 8ème circonscription du Val d’Oise
(Garges-lès-Gonesse, Sarcelles, et Villiers-le-Bel) la 7ème du
Bouches-du-Rhône (les quartiers Nord de Marseille) et Saint Denis. En
revanche, il
n’y a pas moins de 5 circonscriptions parisiennes dans le top 10 de la
participation.
Autant la
corrélation entre classe sociale et vote pour un parti ou un candidat n’est pas
nouvelle, et qui peut se comprendre, même
si ici, l’alignement des intérêts et des votes est particulièrement spectaculaire,
en revanche, une
corrélation aussi forte entre classes sociales et participation pose problème.
Cela montre une profonde fracture démocratique dans le pays, avec des classes
populaires qui finissent par perdre l’intérêt de voter, tant les alternances
n’ont aucun impact sur leur sort et les alternatives aujourd’hui offertes ont
des limites. Et avec
le phénomène de défiscalisation, on arrive à une forme, de « réinvention du suffrage censitaire »,
comme le soutient Jean-Pierre Robin au FigaroVox.
Le
nombre de députés ne doit pas cacher le très relatif succès électoral de La
République En Marche, et plus encore le fait que l’élection de Macron
marque une accélération spectaculaire de la fracture sociale que dénonçait
Chirac il y a 22 ans, une
fracture qui devient aussi de plus en plus démocratique. Probablement une recette
pour de nouveaux soubresauts politiques dans les prochaines années…
Je ne pense pas que l’on puisse assimiler les Franciliens à « la France d’en haut ». Et même à Paris, il faut distinguer les arrondissements, il y a beaucoup de classes moyennes. Dans ma circonscription, très populaire avec une population d’origine immigrée importante (banlieue que l’on qualifiait autrefois de ceinture rouge car c’est un bastion historique du PCF), le taux d’abstention est très élevé mais le candidat de LREM est arrivé devant celui de la FI. Cela m’a frappé. LREM a remplacé le PS qui a réalisé un faible score alors qu’il était jusqu’à présent bien implanté et concurrençait même le PCF lors de certains scrutins.
RépondreSupprimer"Je ne pense pas que l’on puisse assimiler les Franciliens à « la France d’en haut »."
SupprimerPour beaucoup de franciliens, c'est à la France tout court qu'on ne peut pas les assimiler...
@ Kous 14 juin 2017 à 17:58
SupprimerEn tout cas, regardez la carte électorale et vous verrez que l'on ne peut pas réduire le phénomène LREM aux Franciliens ni à la "France d'en haut".
Le vote censitaire, c'est quand les pauvres ne peuvent pas voter.
RépondreSupprimerIci ils peuvent voter mais ils ne se bougent pas le cul. C'est essentiellement leur faute, semble-t-il.
Il est vrai que le chevalier blanc Herblay et ses amis, qui comptent proposer une initiative fracassante au lendemain du 2e tour, s'imaginent que la France qui ne vote pas n'attend qu'eux et leurs propositions lumineuses pour se remettre à voter, et la caressent donc dans le sens du poil en toute démagogie.
Mais, en fait, les gens qui n'ont pas voté se sont simplement comportés en paresseux irresponsables, et ils auront donc ce qu'ils méritent.
Donc ces gens auraient du voter FN, c'est bien ce que vous voulez dire ?
SupprimerSi le FN est le mal incarné les classes populaires n'avaient donc aucun choix au second tour. Ils ne pouvaient pas choisir entre une faciste et un banquier qui va les écraser par ses reformes de ploutocrate.
Il existe un dicton qui dit : "qui ne dit mot consent".
RépondreSupprimerQue ce soit par le vote pour les candidats de Macron ou par l'abstention délibérée, les électeurs envoient le message qu'ils préfèrent encore Macron au Front National de Marine Le Pen ou à la France Insoumise de Mélenchon, deux mouvements politiques dirigés par des personnalités qui les inquiètent davantage que les réformes à venir de Macron.
C'est tout à fait regrettable mais c'est ainsi. Les Français sont des gens conservateurs peu portés sur l'aventure politique (genre "sortie de l'euro" ou "plan B") et la fausse révolution macronienne les rassure sur leur avenir tout en leur donnant une impression de renouvellement du personnel politique.
Point de vue intéressant, mais vous oubliez que le scrutiny majoritaire est défavorable au fn ou à la FI. Pour rappel, en 2012 il y a eu 13% des voix pour le fn et seulement 2 deputes, ce qui ne pousse guère certains électorats à voter...
Supprimer"Ils ne pouvaient pas choisir entre une faciste et un banquier qui va les écraser par ses reformes de ploutocrate."
RépondreSupprimerSauf que c'est aux législatives que l'abstention a été colossale et pourtant il y avait le choix entre divers partis. De plus, ce sont les législatives qui décident de ce que sera le gouvernement selon la répartition des sièges à l'AN.
Par conséquent, cela montre qu'un français sur 2 ne comprend rien à la politique ni aux institutions, puisque seule la présidentielle semble l'intéresser, un peuple d'ahuris immature, voilà 50% des français, à minima.
@ Moi
RépondreSupprimerBien sûr, il y a de grandes différences au sein de Paris et de l’Ile de France, et LREM ne pas être réduit à la France d’en haut, mais LREM en reste pas moins très marquée.
@ Anonyme 10h54
Pas du tout d’accord. Trop facile de rejeter la faute sur les classes populaires. Elles ont compté sur certaines alternances qui n’ont rien apporté. Ne pouvant plus compter sur PS ou LR, rejetant LREM qui leur ressemble trop et n’étant pas pleinement convaincu par le FN ou FI, que faire ? La responsabilité vient des partis.
@ Marc-Antoine
Les frontistes disent que s’abstenir, c’est voter Macron, les macronistes que c’est voter Le Pen. On peut en déduire que la vérité est entre les deux… On peut voir une corrélation entre l’augmentation de l’abstention et le pouvoir toujours plus limité de nos politiques. Les Français ne sont pas illogiques.
@ Anonyme 13h55
La responsabilité vient aussi de la prestation désastreuse de MLP au débat et ses atermoiement sur l’UE
@ Anonyme 18h34
Ce n’est pas tout d’avoir du choix. Il faut en trouver qui motive. Aucun ne le faisait pour moi, mais je suis quand même allé voter.
"La responsabilité vient des partis."
SupprimerJ'ai quand meme du mal a comprendre cette incapacite qu'ont ceux qui proposent un modèle économique en totale rupture avec le notre a faire leur mea culpa. L'abstention des non electeurs de Macron, votre incapacité à vous unir, c'est VOTRE faute !
"Ce n’est pas tout d’avoir du choix. Il faut en trouver qui motive."
RépondreSupprimerOui, mais vous, y a jamais rien qui vous va, vous finirez en orbite.
Assistants parlementaires : ces témoignages qui accusent le MoDem.
RépondreSupprimerAlors que François Bayrou présente ce mercredi le projet de loi de moralisation de la vie publique en conseil des ministres, le dossier de l'affaire des assistants parlementaires du MoDem s'épaissit de jour en jour.
"J'imaginais bien qu'il y en avait d'autres": Corinne Lepage, au MoDem de 2007 à 2010, avait la première accusé le parti de François Bayrou de rémunérer ses salariés grâce à des emplois fictifs d'assistants parlementaires d'eurodéputés. Ce mercredi sur BFMTV, l'ancienne ministre de l'Environnement ne semble pas surprise par l'ampleur prise par l'affaire.
C'est que le MoDem ressemble de plus en plus à une forteresse assiégée : c'est désormais la secrétaire particulière de François Bayrou, Karine Aouadj, qui est au cœur de la polémique. L'ancienne collaboratrice du garde des Sceaux était embauchée comme assistante parlementaire à temps partiel de deux eurodéputées du MoDem, Claire Gibault puis Marielle de Sarnez, actuelle ministre des Affaires européennes. Deux contrats qui pourraient être des emplois de complaisance.
Les nouveaux éléments portés à la connaissance du public par le Canard enchaîné ce mercredi grossissent l'épineux dossier des assistants parlementaires du MoDem, dont la justice s'est saisie vendredi dernier. Le cas de Karine Aouadj s'ajoute à celui de Matthieu Lamarre, ex-salarié du MoDem, qui a signalé son cas au parquet de Paris la semaine dernière. Selon cet ancien collaborateur, aujourd'hui conseiller presse d'Anne Hidalgo, il aurait bénéficié d'une rémunération du Parlement européen entre 2010 et 2011 pour son travail au sein du parti.
En déplacement dans le Pas-de-Calais, François Bayrou botte en touche :
"Il y a une enquête et l’enquête établira les faits. Et je sais, moi, pour avoir confiance dans les magistrats et pour savoir la réalité de ces choses, qu’il n’y aura aucun problème pour que les magistrats disent ce qu’il en est. Je suis sûr de l'issue et des preuves qui seront immanquablement apportées."
Selon franceinfo - que le garde des Sceaux a contacté au sujet d'une enquête sur le sujet - il ne s'agirait pas d'un cas isolé, mais bien d'un "système" de financement des salaires du MoDem par les rémunérations d'assistants parlementaires. Sur la période 2009-2014, une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du parti centriste. Cependant, rien ne prouve pour l'heure que ces emplois aient été fictifs.
Dans un livre paru en 2014, l'ex députée européenne Corinne Lepage écrivait :
"C’est ainsi que des assistants parlementaires servent en réalité le parti politique, et non le parlementaire… Lorsque j’ai été élue au Parlement européen en 2009, le MoDem avait exigé de moi qu’un de mes assistants parlementaires travaille au siège parisien. J’ai refusé, en indiquant que cela me paraissait d’une part contraire aux règles européennes, et d’autre part illégal. Le MoDem n’a pas osé insister mais mes collègues ont été contraints de satisfaire à cette exigence. Ainsi, durant cinq ans, la secrétaire particulière de François Bayrou a été payée… par l’enveloppe d’assistance parlementaire de Marielle de Sarnez, sur fonds européens."
Alors que la loi de moralisation de la vie politique, portée par François Bayrou, est examinée ce mercredi matin en conseil des ministres, la situation politique d'un garde des Sceaux, président d'un parti mis en cause dans une affaire d'emplois fictifs, pourrait rapidement devenir intenable pour l'exécutif.
http://www.bfmtv.com/politique/assistants-parlementaires-ces-temoignages-qui-accusent-le-modem-1185785.html
Depuis qu'a été instauré le quinquennat il y a toujours coïncidence entre élection présidentielle et parlementaire l'abstention aux législatives a bien progressé parce que les Français ont l'impression qu'une fois le président est élu tout est joué et qu'il ne s'agit que de confirmer le premier vote. Ce sont les classes populaires qui s'abstiennent le plus et ce sont elles qui subiront le plus les effets de la politique libérale de Macron.
RépondreSupprimerINFO FRANCEINFO. Assistants parlementaires du MoDem : les troublants contrats de travail de salariés du parti centriste.
RépondreSupprimerDans l’affaire des assistants parlementaires du parti de François Bayrou, franceinfo a pu examiner les contrats de collaborateurs d’eurodéputés. Ils ne semblent pas conforter la défense du Modem.
Franceinfo et la cellule investigation de Radio France ont révélé, jeudi 8 juin, qu’une dizaine de permanents du parti centriste avaient, à un moment donné, été rémunérés comme assistants parlementaires européens. Nous avons eu accès aux contrats et aux bulletins de salaire de huit d’entre eux. Ils sont pour le moins troublants.
Ces salariés du MoDem ont tous un point commun : ils sont d’abord embauchés à plein temps par la formation centriste. Puis, dans un deuxième temps, ils sont détachés auprès d'un eurodéputé qui va alors prendre en charge entre 20 et 80% de leur salaire. Et dans certains cas, le contrat stipule que le salarié repassera à un temps plein pour le MoDem lorsque le député aura terminé son mandat.
Des temps partiels, partagés entre le parti et l'Europe
C’est le cas de la standardiste du parti, Sophie B., embauchée en 2001 à l’époque de l’UDF. En 2009, juste après les élections européennes, elle signe un avenant à son contrat et devient assistante parlementaire "locale" de Nathalie Griesbeck – les eurodéputés peuvent avoir des assistants "accrédités", à Bruxelles et à Strasbourg, et des assistants "locaux", en circonscription. Elue dans le grand Est, Nathalie Griesbeck dispose d’une permanence et d’une assistante "locale" à Metz. Mais la secrétaire, elle, employée à mi-temps, reste en poste à Paris, au siège du MoDem. Pendant cinq ans, le Parlement européen prendra pourtant en charge près de 60% de son salaire total.
D’autres contrats à temps partiel intriguent. Celui de Pauline C., embauchée comme "attachée de presse" du MoDem en août 2008. Elle travaille en théorie plus de 150 heures par mois pour le parti. Mais en novembre 2009, après l’élection de plusieurs membres du MoDem au Parlement européen, elle est officiellement détachée auprès de Robert Rochefort, élu européen dans le Sud-Ouest. En théorie, donc, Pauline C. ne travaille plus qu’à 40% pour le parti, puisqu’elle est censée consacrer 60% de son temps à assister son eurodéputé. Une répartition des temps partiels qui sera sans doute difficile à justifier.
A la même époque (2009-2012), Robert Rochefort salarie un autre personnage clé de l’équipe de communication du MoDem : Mickael C., le "responsable du pôle image" du parti. Il réalise les clips de campagne et filme les meetings pour le MoDem. Or, en 2011, selon les documents auxquels nous avons eu accès, le Parlement européen le rémunère pour 110 heures de travail par mois, contre 48 heures mensuelles seulement pour le MoDem.
Nous avons interrogé Robert Rochefort sur le cas de ces deux assistants. L’ancien directeur du CREDOC, pourtant habitué des plateaux de télévisions, affirme qu’il "ne comprenait rien aux médias à l’époque" et qu’il avait besoin d’être aidé. Pourtant, ces deux assistants "disparaissent" en 2012, juste après la campagne présidentielle de François Bayrou à laquelle ils ont largement contribué. Ils ne sont pas remplacés. Robert Rochefort n’a pas su nous expliquer pourquoi.
La chef de cabinet de Bayrou rémunérée comme assistante parlementaire de Marielle de Sarnez
http://www.francetvinfo.fr/politique/modem/assistants-parlementaires-du-modem/info-franceinfo-assistants-parlementaires-du-modem-les-troublants-contrats-de-travail-de-salaries-du-parti-centriste_2238247.html
Les retraités n'ont pas compris qu'ils allaient se faire avoir par Macron qui envisage de geler les retraites ? Eh oui ...
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