Décidément, dans
le rôle d’apprenti-sorciers de la globalisation pour les nuls appliquée aux
collectivités territoriales, Emmanuel Macron semble vouloir mettre ses pas
dans ceux de son mentor, François Hollande, qui
avait déjà charcuté notre carte régionale. Non seulement il
propose une suppression mal conçue de la taxe d’habitation, mais voilà
qu’il veut réduire le nombre d’élus.
Les
territoires façon gribouille
Adepte des
mesures gadgets s’inscrivant dans la doxa ultralibérale dominante, le
président annonce une réduction du nombre d’élus locaux, une mesure qui ne
devrait pas déplaire à grand monde, si ce n’est les élus. Mais ce faisant, même
s’il y a sans doute des choses à rationaliser dans les collectivités territoriales,
il commet les mêmes erreurs que son prédécesseur. D’abord, il poursuit cette
logique comptable du rabotage permanent des budgets publics, qui produit
récession, déshabillage de territoires en difficulté, s’inspirant
des pratiques des coupeurs de coûts du privé, dans une sphère qui ne peut, ni
ne doit fonctionner comme une entreprise, car elle n’a pas du toutla même
finalité.
Bien plus
grave, conjugué à la suppression de la taxe d’habitation, Macron
complexifie encore l’organisation publique en coupant plus encore le lien entre
les ressources de ces collectivités et leurs budgets, ce qui a pour effet
de déresponsabiliser les élus, qui deviennent de simples demandeurs et
récipiendaires de fonds publics, cassant de plus en plus le lien possible entre
les choix proposés par le responsable d’un territoire et validés par les
électeurs et ce qu’il fait. Avant, le lien était bien plus direct, permettant
une responsabilité claire des élus devant leurs électeurs. Demain, ce lien sera
encore plus distant, ramenant des élus du suffrage universel au rang de simples
fonctionnaires élus.
Et s’il y a
des simplifications à faire, comme
je le soutenais il y a trois ans et demi, c’était plus dans la réduction du
nombre d’échelons. Ce qui est incroyable, c’est que ceux qui nous dirigent ont
créé deux nouveaux échelons (la région et l’agglomération), complexifiant la
gestion de notre territoire, et
réclament ensuite une réduction des moyens qu’ils ont eux-même dispersés.
Et dans la grande usine à gaz construite depuis plus de trois décennies, l’Etat
assure une part croissante des moyens des collectivités territoriales, lui
donnant les moyens de les réduire à son bon vouloir. La
suppression de la taxe d’habitation parachèverait la désorganisation de l’administration
de nos territoires.
Bien sûr, il
y a sans doute des choses à améliorer. Mais je
crois que ce serait plutôt la suppression des régions et des agglomérations
pour revenir au couple département – commune, qui a fait ses preuvres, et
le retour à des ressources directes, pour que les élus locaux assument
directement leurs choix et que les électeurs puissent juger de manière pleine
et entière.
Les régions sont dotées de tous petits budgets pour une très grande taille géographique en comparaison des länd allemands qui peuvent avoir la taille d'une grande ville avec un gros budget.
RépondreSupprimerLa décentralisation française a produit des régions Potemkine.
Laurent, tu es prêt pour adhérer à l'UPR.
RépondreSupprimer***Jacko***
Je plussoie pour la suppression régions + agglomérations.
RépondreSupprimerCe qui se prépare (modif du nombre de régions) est un prélude à la destruction de l'Etat français, condition essentielle à un état fédéral européen.
Seul problème. Les français n'ont jamais été consultés sur ce point et il est peu probable qu'ils approuvent...
"Ce qui se prépare (modif du nombre de régions) est un prélude à la destruction de l'Etat français"
RépondreSupprimerY a t il eu destruction de l'état allemand avec les Länder ?
Les organisations administratives sont le produit d'une histoire. Le développement politique de l'échelon régional correspond à une volonté de se rapprocher d'une culture fédérale qui n'est en rien haïssable mais ne fait pas partie de notre histoire, contrairement à celle de certains de nos voisins. Il y a derrière cela la somme du complexe de nos élites vis-à-vis de l'Allemagne et des USA. Sauf que cette stratégie ne prend pas dans le pays: lorsqu'un Français a envie de se plaindre, il pense en premier au maire ou au député, pas au conseiller régional.
SupprimerJZ
@ Anonyme
RépondreSupprimerIl faut prendre en compte les responsabilités, et les régions ne sont pas des multinationales en compétition sur un marché mondial
@ Jacko
Trop de limites…
@ Monsieur M
L’Etat Français digèrera ceux qui l’affaiblissent depuis si longtemps
@ JZ
C’est juste
Il est parfois difficile de savoir si on est victime, ou si d'autres personnes vivent des situations similaires à la nôtre. L'engagement quotidien de la BRIGADE SIGNAL ARNAQUE est de permettre à toutes les personnes victimes d’arnaque de connaitre leurs droits et de les faire valoir en déposant une plainte avec des preuves pouvant permettre aux Officiers de Police Judiciaire de mener des enquêtes qui aboutiront à l’arrestation des cybercriminels. Ces victimes seront ensuite soutenues dans toutes les démarches administratives alors si vous êtes victimes d’une quelconque arnaque, veuillez contacter :
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