dimanche 6 août 2017

Guilluy décrypte la fracture politique hexagonale

Dans « la France périphérique », Guilluy remet en cause le découpage traditionnel de notre société et livre une analyse très intéressante des phénomènes migratoires dans notre pays. Mais il livre aussi une analyse politique d’autant plus pertinente que les années qui sont passées depuis en ont démontré le caractère prophétique, dans bien des domaines, que ce soit sur le FN ou les élections de 2017.


L’intellectuel qui avait anticipé la victoire de Macron ?

Il faut rappeler que ce livre est sorti en septembre 2014, et a donc été écrit avant l’accession de Macron au gouvernement. En effet, il anticipe le rapprochement des bourgeois traditionnels et de la nouvelle bourgeoisie urbaine, plus jeune, que pas grand chose ne sépare : « il n’est pas improbable que ce continuum socioculturel contribue demain à un rapprochement entre la droite modérée et le parti socialiste. Ce grand bloc politique libéral pourrait d’ailleurs s’appuyer sur la nouvelle organisation territoriale qui renforcera le pouvoir des métropoles », tout en se demandant si « le PS s’affacera-t-il définitivement en même temps que la classe moyenne ? Il en prend le chemin… ».

Mais, il n’est pas tendre avec ces « libéraux, partisans de la société du libre-échange, de la mobilité sans fin (…) sur les bases du PS et de la droite modérée » et leur «  idéologie qui prône un individu-mobile, lequel ne se refère plus ni à une clase sociale, ni à un territoire, ni à une histoire (…) une idéologie ‘mouvementiste’, à laquelle adhère les classes dominantes, ne rencontre aucune résistance : au mieux elle est perçue comme un bienfait, au pire comme une fatalité ». Il note aussi que le socle électoral du PS et de l’UMP est constitué des gagnants de la mondialisation et de ceux qui en sont protégés (fonctionnaires et retraités). « L’UMP et le PS ne sont pas des partis opposés mais complémentaires ».

Il note que « l’abstention, le vote FN, les nouvelles radicalités émergent sur des territoires situés à l’écart des métropoles mondialisées », autour des métropoles et dans les petites villes et zones rurales. Pour lui, « le clivage gauche-droite laisse peu à peu la place à une opposition frontale entre ceux qui bénéficient et/ ou sont protégés du modèle économique et sociétal et ceux qui le subissent » : pour 68% des cadres, la mondialisation est une opportunité, mais une menace pour 74% des ouvriers ; 72% des cadres pensent que la France doit s’ouvrir davantage, quand 75% des ouvriers pensent qu’elle doit s’en protéger, citant l’étude Ipsos Steria de 2014 et parlant de « fracture culturelle totale, divorce consommé ». Logiquement, pour lui, « le diagnostic rationnel, objectif, est celui des classes populaires ».

Il soutient que les gens qui votent FN « ne sont ni stupides ni manipulés. Ils font des analyses rationnelles de leur vécu, et en tirent des conséquences contestables, certes, mais qui s’expliquent (…) Ce n’est pas le FN qui est allé chercher les ouvriers, ce sont ces derniers qui ont utilisé le parti frontiste pour contester la mondialisation et s’inquiéter de l’intensification des flux migratoires ». Il rappelle aussi que « si 3 Français sur 4 considèrent qu’il y a trop d’immigrés, c’est que le phénomène dépasse de très loin les 20% d’électeurs frontistes ». Encore une fois prophétique vis-à-vis de l’élection de 2017, il dénonce l’opposition entre les deux identitarismes de la ligne Terra Nova et la ligne Buisson.

Dans une analyse qui rejoint celle de Jacques Généreux, il note « un fort raidissement des Français sur la question de l’Etat-providence (…) alors même que les besoins en logements sociaux et en prestations n’ont jamais été aussi forts, les Français, notamment les plus modestes, préfèreront restreindre le champ d’action d’un Etat-providence soupçonné d’aider prioritairement les immigrés », majoritaires dans les ZUS. Il parle d’un « basculement politique et sociétal majeur (…) C’est le paradoxe de la situation actuelle qui dénote la perversité d’un système libéral et mondialisé : demain, la critique de l’Etat-providence ne sera plus portée par en haut mais ceux-là même qui en ont le plus besoin ».

La possible droitisation économique des classes populaires, que pourrait porter un FN revenu à ses racines, est une perspective assez effrayante, venant d’un intellectuel qui avait bien anticipé Macron. Heureusement, il affirme aussi que si « le FN bénéficie d’une dynamique positive mais, compte tenu du potentiel électoral, d’autres pourraient se structurer sur les ruines des partis traditionnels ».


Source : « La France périphérique », Christophe Guilluy, Flammarion

23 commentaires:

  1. "alors même que les besoins en logements sociaux et en prestations n’ont jamais été aussi forts, les Français, notamment les plus modestes, préfèreront restreindre le champ d’action d’un Etat-providence soupçonné d’aider prioritairement les immigrés »"

    Le succès du FN ne se fonde-t-il pas justement sur la défense d'un état-providence réservé aux Français (préférence nationale) ?

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  2. Le sport est une autre fracture de la société Française . Seul la classe sociale la plus pauvre accepte de confier leurs enfants à des structures déterritorialisé avec un risque énorme d’échec . Cela donne un public de classe moyenne qui ne se reconnaissent pas dans leurs équipes .
    Malheureusement , seul l'apport de somme d'argent hallucinante (foot rugby en France) permet l'illusion d'un public fidèle.
    Les citoyens sont ainsi éduqués au valeur de l'argent roi , a la mondialisation heureuse et à certaine valeurs bien pensante .
    Mais un jour , je crains que tout cela explose et la chute sera difficile à contrôler.

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  3. "il anticipe le rapprochement des bourgeois traditionnels et de la nouvelle bourgeoisie urbaine"

    Tu parles d'une anticipation...

    Que des jeunes bourgeois issus pour la plupart de la bourgeoisie soient proches des bourgeois moins jeunes, tradi ou pas, c'est une lapallissade, un enfonçage de porte ouverte. Ce sont des larbins qui lèchent les bottes de la génération de bourgeois du MEDEF qui les précèdent pour en obtenir les avantages, quelle découverte !

    Quant à l'élection de Macron, elle est due aux affaires Fillon que personne n'avait prévues.

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  4. J'ai été élevé dans une de ces zones péri-urbaines au fin fond de l'Ile-de-France. Mes parents étaient employés dans un relais château, dans le département de Province, limitrophe du département francilien où nous habitions. A l'école maternelle et primaire, j'allais dans un établissement à la sortie de la ville, à cheval sur 3 villes d'où un regroupement des élèves des communes. Super école ! petite, tranquille, enseignement de qualité. Puis le collège je prenais le ramassage scolaire à 6:55 tous les matins pour aller dans la ville la plus grande du coin. Le lycée...j'ai fini dans un internat car j'ai choisi de faire le lycée hôtelier (quand la quasi majorité de mes caramades rentraient chez eux car le lycée où j'allais était dans la partie urbanisé du département et eux habitaient les villes aux alentours. Moi j'étais avec les provinciaux qui n'avaient pas de lycée hôtelier par chez eux ou avaient choisi celui-ci spécifiquement. Le lycée était à 22 km exactement de chez moi. Certains des pensionnaires venaient du Loiret, de Picardie ou encore du Nord).J'ai continué après la licence professionnelle en master. Et là, j'ai dû remonter à...Paris ! J'ai fait mon master en alternance et Paris ou les grandes villes de Province voire en Europe (j'ai eu la chance de passer un an au Luxembourg)proposaient le master choisi. Et l'alternance : les entreprises de services notamment dans l'industrie du tourisme et du loisir sont majoritairement basées à Paris, en petite couronne parisienne ou dans les grandes villes et leurs abords proches. Pour mes parents, c'était aussi difficile quand il fallait aller voir un spécialiste autre que le médecin généraliste (ma mère a des soucis auditifs, l'ORL c'était une trentaine de kilomètres, pour l'ophtamologue pour mon père même scénario). Et puis tous les services que vous n'avez pas à pied ou à 10/15 minutes en voiture mais dans la ville de la sous-préfecture ou de la préfecture. Par ailleurs, dans ma ville pas de gare transilien et un réseau de bus a minima. Sans voiture, c'était la mort. J'ai aimé ma vie dans cette petite commune car calme, de la verdure, des supers copains et copines. Mes parents ont pu s'acheter une belle maison avec du caractère qu'ils ont retapé. Mais soyons honnête, je n'y vis plus car professionnellement ma vie est à Paris. Et donc je suis installé en moyenne couronne (Val de Marne) avec ligne RER, écoles, fac', hôpital, médecins, administrations, noctilien etc...à portée de pieds ! Mon père nous a quitté, ma mère est à la retraite. La première chose qu'elle a fait avec mon appui...Vendre sa maison (et elle l'a bien vendue...à des vrais parisiens du XVème arrondissement qui en ont fait leur maison secondaire) et elle a pu s'acheter un petit appartement à une station de RER de chez moi. Alors, elle a perdu en qualité de vie (la pollution par exemple, ou la pollution visuelle car avant elle avait une vue très dégagée, en surface elle est passée dans un F2 transformé en 3 pièces riquiqui, le calme etc...) mais elle n'a plus besoin de voiture (vendue), elle a les médecins dont elle a besoin à proximité, elle a une pléthore d'activités, elle a les services administratifs à proximité (à pied ou en bus) etc...D'aucuns diront qu'elle a des soucis de bourgeoise. Oui sûrement ! elle aurait pu rester dans sa zone péri-urbaine, elle a toujours vécu dans ce type de ville. Mais seule, éloignée de tout...Quand vous êtes jeunes, actif (c'est à dire que vous travaillez), que votre vie est organisée selon la zone géographique etc...oui mais quand vous vieillissez que vous vous retrouvez seule dans une zone de ce type, vous réfléchissez. Ma mère n'est pas la seule à être partie, deux couples de notre voisinage se sont installés dans la zone urbanisée du département ou bien ont quitté l'Ile de France pour aller en Province dans une ville moyenne.

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  5. "La possible droitisation économique des classes populaires, que pourrait porter un FN revenu à ses racines, est une perspective assez effrayante"

    Guilluy et vous même participez à cette propagande d'extrême droitisation sous le faux nez d'une pseudo étude géographique bidon digne des pires pratiques vicieuses jésuitiques. Vous faites partie des idéologues dogmatiques pompiers pyromanes.

    Le pire étant que l'on trouve de nombreux xénophobes dans des endroits où il n'y a aucun immigré. Comme en Suisse où les zones sans immigrés avait voté contre l'immigration lors du référendum de 2016, contrairement aux cantons comportant le plus d'immigrés.

    "Les immigrés «économiques» ne sont pas trop nombreux. Ils sont mal répartis. Trop visibles en certains endroits, comme à Paris et dans l’Ile de France. Une grande partie de nos concitoyens ne les ont toujours pas vus ailleurs qu’à la télé. Les chiffres n’ont pas varié depuis dix ans. Près de 200 000 étrangers seulement pénètrent sur le territoire national, chaque année. Dans le même temps, 100.000 en repartent. Parmi ceux qui arrivent, on compte 90 000 personnes à l’un des titres du regroupement familial, 60 000 sont des étudiants, 35 000 (en 2016), des réfugiés politiques."

    http://www.slate.fr/story/149523/emmanuel-macron-immigration

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  6. @ Moi

    Voir. Le FN était à la base un parti ultra-libéral. Les programmes de 2002 et 2007 feraient presque passer Fillon pour un social-démocrate. La tonalité actuelle est trop récente et trop remise en question pour constituer un élément clé de son identité. Je crois que bien d’autres points passent avant (vote de protestation, anti-immigration, identitaire, anti-Europe…)

    @ Cgrotex

    Guilluy en parle et note un glissement de l’audience des stades vers les classes supérieures pour les grandes équipes, dont j’ai déjà parlé sur le blog
    http://www.gaullistelibre.com/2014/05/le-football-symbole-de-decadence.html

    @ Anonyme 10h22

    Sauf que politiquement, les bourgeois traditionnels votaient à droite et la nouvelle bourgeoisie urbaine à gauche et là, ils se rejoignent souvent sur Macron, ce qui est nouveau. Fillon aurait été battu sans les affaires car son programme était extrémiste économiquement

    @ Anonyme 12h37

    Merci pour votre témoignage

    @ Anonyme 18h53

    Les immigrés économiques sont par principe trop nombreux dans un pays où 6 millions de personnes cherchent un emploi.

    Sur les statistiques, vous omettez le flux net négatif des Français d’origine, ce qui gonfle un peu le solde des immigrés non nationaux. Ensuite, dans les réfugiés, une grosse partie ne devraient pas être acceptés (les Syriens ne formaient que 16% des flux en 2016 il me semble). D’accord sur la répartition : sur ce point, vous êtes en accord avec Guilluy.

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  7. "Les immigrés économiques sont par principe trop nombreux dans un pays où 6 millions de personnes cherchent un emploi."

    Pas de problème pour Neymar immigré économique ?

    Le problème du chômage n'est pas du à l'immigration. Empêchez toute immigration, ça ne résoudra jamais le problème du chômage, donc ensuite il faudra vous en prendre à une autre catégorie, et les femmes pas au foyer seront la cause du chômage, thèse du FN.

    Le chômage vient de la crise financière de 2007 et de sa mauvaise gestion par les pays de l'UE, pas de l'immigration qui n'a pas explosé d'un coup en 2007.

    Vous tenez le même type de raisonnement aveugle que ceux qui s'en prennent au code du travail alors qu'il n'a pas subitement changé en 2008 pour provoquer du chômage.

    "Fillon aurait été battu sans les affaires car son programme était extrémiste économiquement"

    Une politique similaire à celle de Macron, et Trump a été élu malgré son extrémisme, votre argument ne tient pas, d'autant plus que Fillon était largement en tête avant les affaires.

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  8. " les bourgeois traditionnels votaient à droite et la nouvelle bourgeoisie urbaine à gauche et là, ils se rejoignent souvent sur Macron"

    Ceux qui ont voté Macron et votaient Hollande ne sont pas de gauche, Hollande n'est pas de gauche.

    Ceux qui votent à gauche, votent Mélenchon, Hamon, Poutou, PCF ou Arthaud.

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  9. Concernant les migrants qui voleraient le travail des français :

    "En d'autres termes, ils ne peuvent prétendre qu'à des emplois pour lesquels il y a un manque avéré de travailleurs : il en existe trente, répertoriés sur des listes régionales(chaque région dispose d'une liste de métiers), et il existe en outre des métiers identifiés pour certains pays avec lesquels la France a des accords."

    www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2016/10/13/a-quoi-les-migrants-ont-ils-vraiment-droit-en-france_5012683_4355770.html#DcDiPJMIt5y4ODxe.99

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  10. "les Syriens ne formaient que 16% des flux en 2016"

    Evidemment, ils sont pour la grande majorité dans les pays voisins de la Syrie, en Turquie, Jordanie, Liban... et la Turquie empêche leur passage en UE pour la plupart.

    Le résultat, c'est que les pays voisins de la Syrie encaissent la grosse partie du problème et risquent un accroissement de déstabilisation, ce qui est dangereux dans une zone déjà fortement conflictuelle, avec accroissement des recrutements de terroristes chez les réfugiés traités comme des sous hommes.

    La Syrie n'est pas non plus le seul pays dont les habitants bénéficient du statut de réfugiés.

    Les vietnamiens ont été accueillis à une époque en grande quantité sans problème :

    "Quand on entend le Conseil européen évoquer l’accueil de 5 000 Syriens à répartir parmi le demi-milliard d’Européens, on croit rêver en pensant aux 123 000 Asiatiques reçus en France trois décennies plus tôt."

    http://tempsreel.nouvelobs.com/rue89/rue89-monde/20150424.RUE8808/quand-la-france-ouvrait-les-bras-a-120-000-refugies-sauves-en-mer.html

    La différence entre 1979 et 2017, c'est la FNisation des français à laquelle vous participez quotidiennement par votre propagande de petit nationaliste étriqué, en dépit de toute logique, et dont vous vous plaignez ensuite.

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    1. @anonyme refusant toute démonstration et procédant par simple affirmation selon un ton excessivement discourtois que rien ne justifie étant entendu notamment le peu pertinence au fond de ses interventions

      Qu'est-ce que la fn-isation ? Quels éléments concrets visez-vous ? De quoi parle t-on ? Qu'entendez-vous par nationalisme ? De quels critères de citoyenneté parle t-on ?

      Vous ne fondez rien, vous procédez obstinément par affirmation. Tout ça n'est pas très sérieux.

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    2. @Anonyme du 7 août 2017 à 12:41

      « Les vietnamiens ont été accueillis à une époque en grande quantité sans problème ».

      Au regard du nombre de fuyards, ceux qui ont été accueillis en France ne représentent pas un si grand nombre, si l'on considère par ailleurs que la France était encore la puissance coloniale régionale une vingtaine d'années plus tôt. Et dans aucun pays où ils ont été reçus, de l'Australie au Canada, en passant par la France, les États-Unis ou les pays scandinaves, les réfugiés du Sud-Est asiatique ne se sont comportés comme se comportent nombre de migrants originaires d'Afrique ou du Proche et Moyen-Orient : http://www.courrierinternational.com/article/societe-lislamisme-et-la-naivete-scandinave. Il se trouve qu'il y a des raisons culturelles profondes à cela, évidemment ignorées dans l'article de Pierre Haski, où n'est mise en avant que la qualité de l'accueil dont les boat people indochinois auraient bénéficié : https://hommesmigrations.revues.org/1200. Bref, s'il n'y a pas de migrants « inassimilables », contrairement à ce que prétend l'extrême-droite identitaire, tous les exilés n'ont pas les mêmes aptitudes culturelles à se fondre dans une autre société que celle dont ils sont issus.

      Évidemment, nous avons droit aussi au numéro habituel de chantage consistant à brandir la menace du méchant FN. Ce sont des gens comme vous qui ont fait la force du FN, par la puissance répulsive de leur déni de réel. Vous cherchez vraiment à faire croire que les gens votent FN parce que quelques gaullistes souverainistes, soit un groupuscule politique ultra-minoritaire, sans véritable audience nationale, leur ont expliqué en gros que l'idée d'État-nation avait encore de l'avenir ? Le FN est l'épouvantail dont les pseudo-idéologues internationalistes de votre acabit ont besoin pour faire peur dans les chaumières et vendre leur marchandise, comme Mitterrand – avec des motifs purement politiciens – en a eu besoin pour affaiblir la droite parlementaire en son temps.

      Quant à la dimension géopolitique de votre analyse, il n'y qu'à considérer la vacuité de vos arguments pour juger de ce qu'elle vaut : établir un lien logique entre le terrorisme islamiste et le fait que des réfugiés seraient mal traités et donc tentés par l'extrémisme en réaction… Cette lecture n'est pas seulement sans aucun rapport avec la réalité des phénomènes de masse que l'on observe (un tel cheminement, menant de l'exil au terrorisme, a pu concerner effectivement quelques individus, mais il n'en reste pas moins que c'est la guerre et le terrorisme qui ont créé les réfugiés et non pas le contraire), mais donne raison aux thèse sans nuances de l'extrême-droite quant à la dangerosité potentielle des réfugiés… C'est bien évidemment cet amalgame selon lequel un réfugié frustré serait un terroriste potentiel qu'il faudrait s'efforcer d'éradiquer si l'on avait vraiment à cœur l'intérêt de ces populations.

      YPB

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  11. @ Anonyme

    Ils sont trop nombreux pour leur permettre de trouver un emploi, et par la pression qu’ils mettent sur les habitants actuels, tant sur les emplois que sur les salaires, qu’ils ont tendance à faire baisser, comme l’avait montré la baisse des bas salaires à Miami après un afflux d’immigrés cubains après 1980 :
    http://www.gaullistelibre.com/2016/09/quelques-verites-chiffrees-sur.html

    Jamais je n’ai dit que le chômage vient de l’immigration : vous fonctionnez comme tous les politiciens qui inventent des pseudos déclarations de leurs adversaires pour les contredire. Vous êtes profondément malhonnête.

    Le chômage a de nombreuses causes : une monnaie extérieure trop chère pour moi, les politiques d’austérité, l’anarchie commerciale, les séquelles de la crise de l’anarchie financière, une fiscalité mal conçue.

    Fillon. Pas d’accord : il baisse avant les affaires, et son programme économique était suicidaire pour la présidentielle.

    Hamon, de gauche ? Ah, ah, ah.

    Beaucoup de migrants occupent des emplois où il n’y a pas de manque avéré. Et quand il y a des manques avérés (médecine), là, on tombe dans l’ubuesque…

    L’époque du Vietnam n’avait pas grand rapport avec la nôtre, notamment en matière d’emplois…

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  12. Pour moi Hamon est bien de gauche , dans sa tradition libéral et progressiste . C'est socialiste qu'il n'est pas .

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  13. @Anonyme du 7 août 2017 à 12:41

    « Les vietnamiens ont été accueillis à une époque en grande quantité sans problème ».

    Heu !!!! je crois que vous ne connaissez pas vraiment l'histoire de l'accueil des Vietnamiens mais aussi des Cambodgiens et Laotiens.
    Pour être mariée avec un français d'origine vietnamienne, père et mère, arrivés en France au milieu des années 70 (guerre du Vietnam oblige) ces derniers n'ont absolument pas eu le droit au statut de réfugié de quoique ce soit. Lorsqu'ils avançaient le fait qu'ils étaient issus d'une ancienne colonie française, au même titre que l'Algérie ou le Maroc ou la Tunisie, on leur répondait que les temps des colonies c'était fini et qu'ils faisaient comme n'importe quel étranger qui arrivait en France. Les papiers à obtenir c'était très compliqué. Il faut savoir que des familles ont été séparées sur 2 continents. Mes beaux-parents, mon beau-père particulièrement, a eu 2 jeunes cousins mineurs qui se sont retrouvés en France, placés chez des personnes âgées tandis que leurs parents ont été refoulés du territoire français et ont fini....au Canada où là-bas ils ont eu le statut de réfugiés. Leurs 2 enfants ont été pris en charge en France car mineurs fuyant un pays en guerre mais pas les parents (ils avaient 15 et 16 ans). Les parents n'ont jamais pu obtenir des papiers pour s'installer en France car...le gouvernement canadien les avaient accueillis comme réfugiés. Donc les parents et enfants ont été séparés.Ensuite pour faire renouveler la carte de séjour...toute une histoire dans les préfectures et pour obtenir la nationalité française idem...là on leur disait "vous n'êtes pas d'un ancien département français." Quant au travail...Mon beau-père qui avait fait le lycée français à Saïgon puis avait eu la chance de venir étudier en France la comptabilité. Une fois immigré/émigré définitivement en France...Diplôme non reconnu. Vous ne venez pas d'un ancien département français. Ma belle-mère qui avait fait des études d'infirmière là-bas...même pas embauchée comme aide-soignante. Résultat : mon beau-père a été toute sa vie réceptionniste de nuit dans un hôtel à Paris car il parlait français, anglais, s'exprimait en chinois aussi. Ma belle-mère : femme de service dans une école maternelle et primaire privée.
    Mes beaux-parents ne se plaignent jamais. Car eux, ils ont eu la chance de pouvoir partir. Cela n'a pas été le cas de tout le monde, loin s'en faut,au Vietnam, Cambodge ou Laos.
    Mais bon...autres temps, autres mœurs

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  14. "Vous cherchez vraiment à faire croire que les gens votent FN parce que quelques gaullistes souverainistes, soit un groupuscule politique ultra-minoritaire, sans véritable audience nationale"

    Eh oui, avec NDA à près de 5% aux présidentielles et ralliant le FN, ça fait de l'audience et vous, les souverainistes, participez largement à la FNisation des esprits avec votre petite boutique de xénophobes arriérés.

    "Quant à la dimension géopolitique de votre analyse, il n'y qu'à considérer la vacuité de vos arguments pour juger de ce qu'elle vaut"

    Quant à vous, vous n'avez aucun argument pour démontrer la prétendue vacuité des miens.

    Les souverainistes comme vous sont des alliés d'Assad, lui lèchent les bottes alors qu'il est la cause de la guerre syrienne et des réfugiés.

    "C'est bien évidemment cet amalgame selon lequel un réfugié frustré serait un terroriste potentiel qu'il faudrait s'efforcer d'éradiquer si l'on avait vraiment à cœur l'intérêt de ces populations."

    Mais leur éradication est produite, en bonne partie, par leur blocage aux frontières, leurs noyades, avec vos applaudissements de petit souverainiste minable qui clame en permanence les racines chrétiennes de la France. La chrétienté proclamée des FNistes et souverainistes me fera toujours dégueuler.

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    1. @Anonyme7 août 2017 à 15:34

      Au fond, ce que dit Guilluy, enfin il me semble, c'est que sous les belles tirades généreuses de certains néo-bourgeois et autres bobos, il n'y aurait pas autre chose qu'un dispositif de domination de classe, sur le plan symbolique et économique - ça va de paire. Tout cela ne serait pour une large partie que lutte pour les places, classement dans la grande hiérarchie sociale, avec pour objectif du discours en cause, de consolider sa position de classe.

      Je comprends que le propos de Guilluy puisse mettre en colère. Cette manière de lever le voile sur la réalité des intérêts en jeu dans le champ social dérange (c'est le cas de le dire).

      Cordialement.

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    2. @Anonyme atteint du syndrome de Gilles de La Tourette

      Vous prétendez réfuter Laurent Herbaly sur la question des conséquences de l'immigration cubaine. Sauf que Laurent Herblay a peut-être connaissance des travaux de George Borjas, économiste de réputation internationale et lui-même d'origine cubaine, sur l'impact économique de l'immigration cubaine. L'étude de Card date de 1990. Elle est largement dépassée et le papier de 2015 de Borjas, dont je donne la référence plus bas, lui fait un sort de manière très documentée. Miami, dont l'agglomération compte de nos jours plus d'un million de personnes d'origine cubaine, accueille la majorité de l'immigration cubaine aux États-Unis (si l'on considère la Floride, ce sont plus des deux tiers des Cubains des États-Unis qui y sont concentrés). Miami reçoit par ailleurs l'essentiel des migrations de Cubains internes aux États-Unis, avec un solde migratoire très positif (il y a bien plus de Cubains qui émigrent à Miami depuis le reste des États-Unis que de Cubains qui en sortent). Pour ceux qui cherchent vraiment à s'informer (en anglais) : https://sites.hks.harvard.edu/fs/gborjas/publications/working%20papers/Mariel2015.pdf et http://latinamericanstudies.org/exile/magnetism.pdf

      Bref, vous n'y connaissez rien, mais comme vous n'êtes ici que pour vous payer la satisfaction narcissique assez tordue d'éructer en insultant quiconque ne communie pas dans vos lieux communs étayés sur le pseudo-savoir d'une littérature que vous ne prenez jamais la peine ni d'analyser sérieusement, ni d'actualiser, cela a peu d'importance… Mais continuez à donner à vos interlocuteurs des leçons d'épistémologie : les occasions de rire bien franchement sont rares.

      « La chrétienté proclamée des FNistes et souverainistes me fera toujours dégueuler ». C'est sûr que les appels – à prendre un peu au second degré, mais pas totalement – du souverainiste Jacques Sapir à dynamiter le Sacré-Coeur, c'est de la bigoterie pure et simple. Et quelle surprise de voir les défenseurs de nos racines chrétiennes s'en offusquer : https://www.christianophobie.fr/breves/jacques-sapir-pret-a-dynamiter-le-sacre-coeur-de-montmartre

      Au fait vous êtes au courant que les vrais identitaires racialistes (les défenseurs de l'Europe blanche, pour dire les choses plus concrètement) sont favorables à l'euro, ce truc qui est censé rendre l'Europe plus forte, plus prospère et plus unie ? « Contrairement aux souverainistes, les Identitaires considèrent que l’euro doit être maintenu à condition de devenir – enfin ! – un instrument de puissance monétaire et économique pour les peuples européens. Il est dans cette optique nécessaire que la gestion de cette monnaie européenne soit faite par le pouvoir politique et non par une banque autonome » (https://www.lyonlemelhor.org/2009/03/etes-vous-pour-le-maintien-de-leuro-ou-pour-le-retour-au-franc/) Comment faites-vous cadrer ça avec vos amalgames habituels entre souverainistes et extrême-droite raciste et fascisante ?

      Vous pensez que l'euro peut fonctionner, comme les identitaires, vous êtes donc vous-même un identitaire, non ? C'est la conclusion que devrait tirer quiconque adopterait vos méthodes d'argumentation, dont les deux piliers sont le confusionnisme volontaire ou involontaire et la pratique d'un terrorisme intellectuel à deux balles qui n'impressionnera que les petits enfants élevés à l'ancienne.

      YPB

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    3. @ Troll anti-Guilluy primaire

      MaMais que vient faire Assad dans ce débat ? Vous ne débattez pas, vos commentaires sont de la bouillie argumentative, un mélange de rideaux de fumée et de digressions non factuelles et souvent fausses, le tout avec un discours moralisant totalement discrédité par votre façon de débattre. Le plus amusant, c’est que ce que vous faites est décrit par Guilluy dans son dernier livre, sur lequel je vais revenir cette semaine… Merci de faire la démonstration de ce que nous dénonçons.

      @ Anonyme 15h50 & YPB

      Merci de montrer l’immensité de ce qui nous sépare du troll

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  15. "à Miami après un afflux d’immigrés cubains après 1980"

    Miami est une ville des USA, pas un pays, par conséquent les immigrés sont libres de circulation sur tout le territoire de la Floride et même des USA, ce qu'ont fait de nombreux immigrés cubains ou d'ailleurs.

    Donc, rapporter le nombre d'immigrés à la population d'une ville d'arrivée n'a aucun sens, pas plus que de rapporter le nombres d'immigrés maghrébins arrivés au port, ou à l'aéroport de Marseille, à la population de Marseille.

    Mais bon, vous et la logique, j'ai compris que ça fait 2.

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  16. " il me semble, c'est que sous les belles tirades généreuses de certains néo-bourgeois et autres bobos"

    Sous les belles tirades de Guilluy, c'est le nationalisme et son capitalisme qui a toujours été de pair.

    Diriez vous que les chrétiens non xénophobes ou le pape sont des bobos ? Qu'est ce qu'un bobo pour vous ? Quelqu'un qui est un peu moins stupide que vous, peut être.

    Faut arrêter sur les bobos, expression stupide qui n'a aucun sens et dont l'origine remonte à l'antisémitisme :

    "cela montre que la dénonciation du bourgeois bohème s’inscrit dans une stratégie de défense du « vrai peuple » contre les « déracinés » et exprime au fond la même haine. Il n’est donc pas totalement étonnant que l’obsession des bobos s’exprime parfois avec une certaine violence."

    http://www.philomag.com/lactu/resonances/drumont-et-les-racines-de-la-haine-anti-bobos-24472

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  17. @ Troll

    Je vous renvoie à mon papier, qui cite The Economist, que l’on ne peut pas soupçonner de la moindre hostilité à l’égard de l’immigration, qu’il défend sans cesse, et qui montre l’impact très fort qu’a eu sur les salaires des travailleurs pauvres l’arrivée de 125 000 Cubains à Miami en 1980 (un décrochage de plus de 20% sur 5 ans par rapport au reste des Etats-Unis)

    Vous a-t-il échappé que même ce salaire diminué représentait une belle somme par rapport à Cuba, ou le fait que dans un pays communautariste comme les USA, les personnes d’une même communauté restent souvent ensemble, limitant les mouvements de population.

    Je continue à supprimer les commentaires insultant et je vais faire une nouvelle pause dans le débat étant donné votre ton.

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