Ce n’est pas
la première fois qu’une grande multinationale de la nouvelle économie se voit
rattrapé par les autorités. Après
l’accord passé par Apple avec l’Italie, c’est au
tour de la France de réclamer 600 millions d’euros à Microsoft. Mais, comme
dans le cas transalpin, on peut se demander si ce redressement ne serait
que la face émergée de l’iceberg de sa désertion fiscale…
Jongle
avec les chiffres et les impôts
En effet,
notre pays représente environ 3,5% du PIB mondial, six fois plus que ce que
représente la filiale française de Microsoft dans le chiffre d’affaire mondial
du groupe. Qui plus est, on peut supposer que la part réelle de notre pays dans
les dépenses des solutions informatiques du groupe est probablement encore plus
importante, bien des pays émergents n’ayant que des moyens limités à consacrer
aux services de Microsoft. On peut donc estimer que la France contribue plutôt à
hauteur de 3 à 5% des revenus du groupe, soit entre 3 et 4,5 milliards de
dollars de chiffre d’affaires, et donc entre 0,7 et 1 milliards de profits. A
ce titre, Microsoft devrait verser entre 200 et 300 millions d’IS par
an !
Mais comment
cela est-il possible ? Comme bien des géants du numérique, Microsoft se
débrouille pour faire facturer les services à des clients Français par la
filiale d’un parasite fiscal pour minorer ses impôts. C’est d’ailleurs ce que
montre le
redressement que vient de lui signifier Bercy, qui s’appuie sur le fait que
l’entreprise facture ses publicités françaises… en Irlande ! Abusant
de la liberté de circulation des capitaux et des biens, et des règles acceptées
par nos dirigeants, bien
des multinationales parviennent à échapper à la juste contribution à la société
qu’elle devrait régler. C’est un dispositf de vol pseudo légal,
largement
soutenu et permis par une UE qui
abrite des parasites fiscaux en son propre sein, qui rend bien dérisoire les
annonces récentes sur le paiement des impôts des GAFA.
Encore un
exemple qui démontre l’incroyable injustice de cette globalisation, où non
seulement les pays ne cessent de baisser les impôts sur les sociétés, et
où ces dernières parviennent parfois à réduire leur juste contribution aux
sociétés qui les font vivre de 90% ! Avec des profits qui battent des
records, il faudrait monter l’IS et non le baisser, et plus encore, le faire
payer justement.
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