Aujourd’hui,
les Allemands votent pour les législatives. Beaucoup
a été écrit pour décrire la situation de l’Allemagne, ses forces et ses
faiblesses. Mais trop souvent, la doxa eurobéate empêche de prendre en
compte un élément majeur de contexte : son appartenance à la monnaie unique, qui
est un extraordinaire dopant pour l’Allemagne, au détriment des autres pays de
la zone euro.
Amphétamines
monétaires pour « modèle » antisocial
L’absence
de prise en considération du facteur monétaire est tout de même assez effarant
de la part de The Economist et
en révèle sans doute le caractère dogmatique, pour ne pas dire religieux !
Ce magazine sait mieux que quiconque que les déséquilibres commerciaux ont en
général une conséquence sur le cours des monnaies, et qu’un pays avec des
excédents voit en général sa monnaie s’apprécier et un pays en déficit la
sienne se déprécier. Les
excédents allemands sont aussi le produit du caractère bon marché de l’euro
pour une économie comme celle de l’Allemagne. Le
FMI a ainsi récemment estimé que l’euro est trop faible de 18% pour l’Allemagne
(et trop cher de 6,8% pour la France).
L’effarante
tour de Babel monétaire européenne offre à l’Allemagne une monnaie beaucoup
moins chère que si elle avait gardé le deutsche mark, tout en imposant une
monnaie trop chère à bien de ses partenaires européens. L’Allemagne
bénéficie donc d’un avantage compétitif colossal par rapport à la France,
l’Italie ou l’Espagne, sur le dos desquelles elle s’enrichit depuis des années.
Avant,
le deutsche mark s’appréciait régulièrement, ce qui maintenait les
déséquilibres commerciaux dans des proportions raisonnables. Avec la
monnaie unique, les déséquilibres ne cessent de grossir, provoquant un
phénomène de concentration progressive de l’industrie européenne autour de
l’Allemagne.
Pire encore,
malgré ces excédents extravagants, la
situation sociale allemande est préoccupante. La pauvreté a augmenté de 54%
en 10 ans, le nombre de travailleurs pauvres a doublé, à près de 10% du total,
et le nombre de travailleurs cumulant deux emplois a augmenté de 80%, à plus de
2 millions ! Enfin, il
faut rappeler que près de la moitié de la population a vu son revenu baisser
depuis le début des années 2000. Pour être compétitive, l’Allemagne a
sacrifié ses travailleurs, sous
les applaudissements de ces élites inhumaines qui jugent que la baisse du prix
du travail de plus de 15% « marche
bien », en oubliant totalement ce que cela signifie pour de si
nombreux allemands.
The
Economist a un sacré culot de faire de tels
reproches à une Allemagne qui applique pourtant presque toutes ses recettes
et en lui demandant de desserrer son portefeuille, quand on sait ce qu’il en coûte
de le faire dans ce monde, tout en fermant les yeux sur l’explosion
de la pauvreté outre-Rhin et le
rôle joué par la monnaie unique dans les succès économiques actuels.
L'Allemagne a aussi des excédents commerciaux avec des pays qui ne sont pas dans l'Euro, tels les USA.
RépondreSupprimerJe vous signale que le Portugal est dans l'Euro et est en train de sérieusement redresser son économie.
RépondreSupprimerhttp://www.rtl.fr/actu/international/le-miracle-portugais-avec-un-chomage-passe-de-17-a-8-7790148029
Merci beaucoup pour votre lien. Chronique que j'ai écoutée effectivement en direct. Le Portugal est entrain de se redresser et tout est dit dans la conclusion de la chronique à savoir sortir tranquillement de l'austérité et revenir vers une politique de croissance.
SupprimerConcrètement, l'austérité imposée au Portugal au lendemain de la crise s'est traduite dans la pratique par beaucoup de casse :
- réduction des dépenses publiques : notamment via des coupes budgétaires et des réelles suppression de postes dans la fonction publique (c-à-d en licenciant des fonctionnaires. Le statut de la FP portugaise est très proche de celui de la FP française). Or, ces coupes comme en Grèce, notamment dans le secteur sanitaire, social et médical ont été très raides pour les Portugais. Il a amplifié le creusement système privé et système public en matière de santé. En matière social, on ne parlera pas des difficultés rencontrées par les services du type aide à l'enfance pour mener à bien leurs missions notamment pour accueillir mineurs et enfants dans des structures lorsqu'ils sont retirés de chez eux. Déjà le Portugal avec l'Angleterre s'était fait tapé sur les doigts car beaucoup d'enfants étaient au travail dès...14 ans. La crise et l'austérité qui ont suivi n'ont fait que dégrader les conditions de travail des services sociaux;
- toujours en matière de fonction publique: le Portugal a arrêté le recrutement via les concours et a recouru en masse à des contractuels (souvent précaires) alors que par exemple l'éducation nationale se délestait de milliers de professeurs (selon un reportage de la RTP pour la rentrée 2013 ou 2014 il y avait 12 000 enseignants sans affectation donc sans salaire. A côté des contractuels ont été recrutés en urgence pour boucher les trous). Le gouvernement portugais a fini par arrêter ce recours aux contractuels pour une raison très simple (pas du tout éco' ou budgétaire) : les principes fondamentaux de la Constitution portugaise notamment en matière de sécurité, d'égalité de traitement des citoyens face à l'administration, de liberté etc... étaient attaqués de plein fouet par ces coupes. Même les instances communautaires ont du rappeler les Portugais à l'ordre sur les principes fondamentaux constitutionnels;
- aujourd'hui le Portugal se retrouve avec 27 000 contractuels précaires dans le secteur public qui risquent la porte manu militari. Le gouvernement s'engage à en titulariser 1100 selon les besoins des pays (cf. reportage de la RTP de la semaine dernière);
- l'immigration : en 1974 au moment de la Révolution des Œillets, il y avait encore 110 000 départs de Portugaises et Portugais à l'étranger principalement en France (car la communauté portugaise à savoir portugais de nationalité venus en France, ceux nés d'au moins 1 parent ou des 2 ayant aussi la nationalité portugaise ou la double nationalité et les enfants nés d'au moins un parent portugais constituent la plus grande communauté étrangère en France. Dans les années 70 jusqu'au début des années 80, les Portugaises et Portugais étaient les premiers immigrés/émigrés à arriver en France). En 2014, il y avait 120 000 départs de Portugaises et Portugais à l'étranger, en France mais aussi Suisse, Canada (grosse communauté de Portugais là-bas et depuis longtemps), Australie et dans les anciennes colonies. La petite différence : beaucoup de ces départs étaient constitués de travailleurs bassement ou moyennement qualifiés mais chose nouvelle de beaucoup de diplômés;
.../...
.../...
Supprimer- Le gouvernement portugais a pris des mesures fiscales pour attirer les retraités d'Europe du Nord : Allemands, Suédois, Danois, Hollandais, Anglais et aussi Français. Ainsi, ils ont créé un business assez dans la lignée de la grey way aux Etats-Unis en Floride. Cela a crée de l'emploi notamment dans les services mais ce sont en majorité des emplois précaires : femmes de ménage, emploi dans la grande distribution, restauration, hôtellerie, aide à la personne etc...Les seuls a réellement tiré leur épingle du jeu sont les professions libérales : avocats, notaires, médecins, cliniques privées etc...
- la classe moyenne : une classe moyenne s'est développée au Portugal mais elle n'est pas au niveau des classes moyennes type française, belge ou allemande dans le sens où le nuancier est très réduit. Par ailleurs, les immigrés revenus au pays à la retraite ou revenus s'installer pour ouvrir par exemple un commerce ou une petite entreprise faussent un peu la donne. De même, il y a eu un certain développement des professions libérales ou de la carrière dans la fonction publique (professeur d'université, juges, policiers etc...). Avec le temps, la classe moyenne s'est étoffée mais la crise a pas attaqué cette dernière. Cette classe moyenne a vu pas mal de ces éléments reprendre le chemin de l'émigration/immigration car mieux vaut bosser comme vendeuse dans un magasin en France, bosser comme employé d'hôtel en Suisse car mieux payés et mieux protégés;
Je pourrais encore développer mais bon...ce serait fastidieux et très ennuyeux pour ne pas dire ch... pour les intervenants. Face à cette austérité, les Portugaises et Portugais sont descendus par millions dans les rues du pays. Il y a eu au début des années 2010 des manifestations qui ont mis plus d'un million de personnes dans les rues, plus que les manifestations d'avril 1974 lors de la Révolution des Œillets. Par ailleurs, un ancien dirigeant de droite (je crois que c'était l'ancien ministre) avait déclaré que les Portugais n'avaient qu'à aller travailler à l'étranger comme ils l'ont toujours fait. Pour les vieux Portugais revenus au pays s'étant saignés aux 4 veines pour que leurs enfants puissent faire des études au Portugal et faire tourner le pays, le choc ! Il y a sur Youtube des vidéos montrant des Portugais et Portugaises perturbant les interventions de l'ancien 1er ministre Coelho devant le Parlement et aussi le Parlement espagnol en chantant Grandola Villa morena. Cela peut paraître dérisoire mais les urnes ont fini par parler et la gauche est revenue et a décidé d'arrêter l'austérité car la situation devenait insupportable.
Alors oui aujourd'hui on a le chômage qui baisse mais quels types d'emplois ont été créés ? Les dépenses publiques s'assainissent oui mais à après avoir mis à mal le fonctionnement même les institutions du pays.
Bon dimanche
Sylvie
@Anonyme24 septembre 2017 à 10:43
SupprimerToujours le même type d'emploi, des emplois précaires. Si la loi "travail" qui est une loi misère, produit de l'emploi - ce dont je doute -, il s'agira d'emplois précaires créer après la destruction d'emplois stables à la suite du régime "austéritaire".
Les chiffres du chômage seuls ne veulent pas dire grand chose si l'on ne fait pas concomitamment le constat des types d'emplois et du taux de rémunération dans une société donnée.
Le Portugal a fait de telles politique d'austérité depuis 2008 qu'il ne peut se redresser un peu surtout quand le gouvernement fait des relances salariales et sociales pour stimuler la croissance.
Supprimer@LH,
RépondreSupprimerLe système économique global ne se combat pas politiquement avec les mots qui garantissent sa domination idéologique.
les concepts et le vocabulaire économique ne pourront jamais être le vecteur d'une prise de conscience citoyenne, hors quelques économistes de profession dont ladite prise de conscience n'aura eu lieu très probablement que par le constat des limites de leur propre discipline. C'est une erreur à mon sens d'opposer l'économique à l'économique en pensant ainsi procéder à un changement politique par le recours aux mêmes représentations du monde ceux que l'on conteste. Remplacer un économiste par un autre ne nous fera pas sortir du processus de "décivilisation" propre à la vision marchande du monde.
La domination de la langue économique dans le champs du débat politique atteste un certain type de société, une société marchande et de la marchandise. Progressivement, le gouvernement des hommes est remplacé par l'administration des choses. C'est cela l'UE. La machine kafkaïenne est en marche. C'est le cauchemar qui est souverain.
La première question à laquelle devrait répondre votre association - enfin il me semble - est "quelle langue allons nous parler dans l'espace publique".
La langue des experts m'est toujours apparue comme une langue de justification de certains intérêts. La réduction du débat public à la rencontre de paroles d'experts choisis ne démontre t-elle pas la caractère illusoire aujourd'hui du débat ? Les mêmes disant les mêmes choses de la même manière, afin que surtout rien ne change.
C'est parce que nous voulons le retour de la liberté qu'il faut sortir de l'UE et de l'Euro.
Donc les économistes racontent n'importe quoi, mais vous voulez sortir de l'Euro au nom de "votre" analyse économique. Faut aller voir un psychiatre...
Supprimer@Anonyme 24 septembre 2017 à 10:21
SupprimerIl s'agit d'une "analyse" du discours dans l'espace public et non d'une analyse économique.
Concentrez-vous sur votre projet artistique en ligne et essayez de dépasser cette période bleue dans laquelle vous stagnez. C'est passager. Cela étant, la critique est facile est l'art difficile, je vous l'accorde.
Vous restez dans une même typologie de performance qui n'est pas ce saut qualitatif qui permettrait un rebond au sein de votre œuvre. Cela prendra du temps. Il en a fallu du temps à Pierro della Francesca pour devenir un maître de la perspective. La comparaison devrait vous flattez. Je pense que vous être un artiste de ce calibre et de cette importance. A défaut, je ne prendrai pas le soin de vous répondre.
Cordialement.
Bah, vous êtes toujours aussi idiot, les souverainistes ont trouvé leur pire ennemi avec des zozos de votre calibre.
Supprimer@Anonyme24 septembre 2017 à 10:39
SupprimerBleue toujours. Il faut continuer d'essayer. L'exigence est mère de la performance. Je crois en votre potentiel.
Cordialement.
Côté exigence, vous êtes mal placé pour en parler, vous êtes une sorte triste barbouilleur gâteux qui disparaîtra un jour à notre plus grand plaisir.
Supprimer@Anonyme24 septembre 2017 à 11:48
SupprimerCent fois sur le métier...
Persévérez, il en restera quelque chose.
Cordialement.
Et il ne restera que de la merde de votre existence...
Supprimer@Anonyme24 septembre 2017 à 12:40
Supprimer"Et il ne restera que de la merde de votre existence..."
En performer avisé vous faites nécessairement référence à l’œuvre de Pierro Manzoni. Déjà fait, là encore. L'idée était bonne pourtant.
Vous allez y arriver.
Cordialement.
Toi, tu vas nulle part, va crever dans ta fange.
Supprimer@Anonyme24 septembre 2017 à 13:46
Supprimer"Toi, tu vas nulle part, va crever dans ta fange"
Il était une fois dans l'Ouest, un film de Sergio Leone. Henry Fonda, Charles Bronson, et la musique d'Ennio Morricone...
Ca date de 1969. Déjà fait. Dommage. Belle tentative néanmoins. Je vous l'avais dit, c'est dur d'innover en art.
Cordialement.
"Toi, tu vas nulle part, va crever dans ta fange."
SupprimerDit le gars qui est venu relever le niveau de ce blog avec ses fantasmes morbides. Et c'est lui qui recommande aux autres de consulter…
"Il était une fois dans l'Ouest, un film de Sergio Leone. Henry Fonda, Charles Bronson, et la musique d'Ennio Morricone...
SupprimerBonne référence, mais our répliquer à l'excité, j'aurais plutôt cité l'immortelle réplique de Tuco, dans Le Bon, la Brute et le Truand : https://www.youtube.com/watch?v=M7dJ5xXJOec
@ Anonyme 10h44
RépondreSupprimerMerci de répondre à l'agressivité dogmatique par un humour intelligent
@ Sylvie
Merci pour toutes ces précisions
"Merci de répondre à l'agressivité dogmatique par un humour intelligent"
SupprimerVous appelez simplement "agressivité" la pratique systématique de l'injure la plus grossière, accompagnée de menaces à peine voilées ? Vous prétendez tenir à la bonne tenue des débats, mais votre laxisme envers de tels procédés rend en fait ces débats impossibles. Ne pas vouloir censurer les idées contraires aux vôtres est respectable ; mais là, vous livrez votre blog aux caprices de ce troll. La qualité des interventions ne peut pas ne pas s'en ressentir.
25 mars 1957 : signature du traité de Rome, traité instituant la Communauté économique européenne.
RépondreSupprimer60 ans plus tard :
Partout en Europe, les partis d'extrême-droite font des bons scores.
Dernier exemple en date : l'Allemagne.
C'est ça, la tragédie de la construction européenne.
La construction européenne est une construction de riches, faite par les riches, pour les riches.
Les riches continuent à s'enrichir depuis 60 ans.
Les autres classes sociales, les classes populaires et les classes moyennes, s'appauvrissent depuis 60 ans. Et donc elles votent pour les partis politiques les plus extrémistes.
Conclusion :
La construction européenne porte en elle le fascisme, comme une nuée dormante porte l'orage.
A propos du parti « AfD » en Allemagne :
Porté sur les fonts baptismaux il y a seulement 4 ans, ce mouvement anti-islam et anti-migrants a recueilli 13% à 13,5% des voix, selon des sondages à la sortie des urnes, et devrait envoyer 86 à 89 députés siéger au Bundestag.
"Nous allons changer ce pays", a lancé la co-tête de liste, Alexander Gauland, quelques minutes après la publication des premiers sondages des télévisions publiques, en promettant de mener "une chasse" contre Angela Merkel.
Ostracisé par toutes les autres formations qui le qualifient de "honte pour l'Allemagne", l'AfD n'a aucune chance de figurer au prochain gouvernement sans doute dirigé une nouvelle fois par Angela Merkel.
Mais la co-tête de liste de l'AfD, Alice Weidel, a déjà fixé ses objectifs à moyen terme : "dès 2021 (être) en mesure de gouverner".
L'arrivée à la chambre des députés de l'AfD, qui était resté sous la barre des 5% en 2013, constitue un tournant dans l'histoire allemande d'après-guerre.
Car elle signifie que pour "la première fois depuis 70 ans, des nazis vont s'exprimer au Reichstag", le bâtiment qui abrite la chambre basse du Parlement, a tonné avant le scrutin le ministre des Affaires étrangères et figure des sociaux-démocrates, Sigmar Gabriel.
https://www.romandie.com/news/ZOOM-Allemagne-la-droite-nationaliste-brise-un-tabou-avec-une-percee-historique/836022.rom
Avant que l'euro ne remonte de 1,05 à 1,20 le FMI estimait que l'euro était sous-évalué de 15% pour l'Allemagne et surévalué de 6% pour la France. Soit un différentiel monétaire de 21% qui explique bien des choses.
RépondreSupprimerLes 2 tiers des exportations allemandes se font hors zone euro, d'où l'excédent commercial allemand, dès lors vos explications monétaristes ne tiennent pas bien la route...
SupprimerLa fin de l'Euro entraînera une dévaluation des monnaies espagnoles, italiennes, portugaises... la France y gagnera quoi ?
@Anonyme 25 septembre 2017 à 10:02
SupprimerLe calcul a déjà été fait et refait, notamment par Sapir (par exemple http://russeurope.hypotheses.org/5754). Mais il vous suffira sans doute de le traiter de charlatan… De plus, vous oubliez que la France est le pays de la zone euro le moins engagé dans les échanges intrazone. La question de la parité entre sa monnaie et le dollar est donc plus essentielle pour elle que pour d'autres pays qui commercent peu avec le reste du monde, c'est-à-dire essentiellement la zone dollar. On pourrait aussi rappeler que la France a l'une des plus fortes élasticité-prix de la zone euro et l'Allemagne l'une des plus faibles.
Vous confondez par ailleurs la part des exportations allemandes hors zone euro et la part de l'excédent commercial : « Les 2 tiers des exportations allemandes se font hors zone euro, d'où l'excédent commercial allemand ». Or, en 2016, l'Allemagne a exporté pour 1.207,5 milliards d'euros, dont 58 % dans l'Union européenne (https://www.lesechos.fr/10/02/2017/LesEchos/22381-017-ECH_l-allemagne-genee-par-son-excedent-commercial.htm). Donc le commerce extérieur allemand ne se réalise pas essentiellement hors zone euro, même si son excédent se fait surtout dans la zone euro, ce qui n'était d'ailleurs pas le cas il y a encore quelques années.
En signalant que l'Allemagne fait aujourd'hui une large part de son excédent hors zone euro, vous vous gardez bien aussi de noter que les autres pays membres de l'eurozone sont des concurrents pour elle sur ces marchés. Si l'euro disparaissait, la monnaie allemande qui prendrait sa place serait très fortement réévaluée et les monnaies de plusieurs ses concurrents dévaluées. Leurs exportations se trouveraient donc plus compétitives sur ces marchés. Inévitablement, leurs importations seraient aussi renchéries par la dévaluation de leurs monnaie. Mais ce fait serait en grande partie compensé par un processus de substitution des importations, à moins de supposer, ce qui est absurde, que leurs importations soient insubstituables dans leur totalité.
La monnaie n'explique pas tout, mais faire croire qu'elle n'explique rien relève de l'obscurantisme économique.
YPB
Pour prévenir toute remarque à cet égard, je ne confonds pas zone euro et Union européenne, mais le fait de prendre en compte les pays hors zone euro, mais membres de l'UE, ne modifie pas l'analyse. La dynamique la plus récente du commerce extérieur allemand privilégie d'ailleurs l'Europe : entre 2015 et 2016, même si les exportations vers la zone euro ont connu la plus forte croissance, les exportations vers l'Europe hors zone euro se sont révélées plus dynamiques que celles vers le reste du monde (http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/excedent-commercial-record-pour-l-allemagne-en-2016-637281.html).
SupprimerYPB
Je sais que je chipote mais les exportations n'existent plus dans l'UE. On parle de commerce intra-européen ce qui signifie : plus de déclaration en douane, plus de paiement de droits de douane, libre circulation etc...la TVA et autres taxes dites taxes affectées ou encore certaines réglementations type biens à double usage, matériels de guerre n'étant pas harmonisés ils nécessitent des formalités mais que l'on ne peut pas qualifier de douanières mais plutôt de nationales.Donc si l'on veut être puriste de chez puriste lorsque l'on parle du commerce extérieur pur et dur à savoir commerce avec les pays tiers on devrait revoir les chiffres du commerce extérieur allemand. Et lorsque l'on distingue commerce extérieur et échanges intra-européens on devrait réserver les termes d'exportations et d'importations uniquement pour le commerce extérieur.
SupprimerMais bon...je raisonne en termes douaniers et commerce international. Et je sais bien que beaucoup font fi de ces subtilités.
Les produits allemands sont en compétitivité hors coût contrairement aux produits français de qualité et innovation médiocre en raison d'un patronat MEDEF très médiocre, voire très mauvais, et d'un dialogue syndical déséquilibré.
SupprimerLes syndicats allemands de l'industrie ont un vrai pouvoir en amont des décisions d’investissement. Cet immonde idiot de Macron ne comprend rien au fonctionnement de l'industrie allemande, il veut affaiblir les salariés et syndicats français alors qu'il faut les renforcer.
Sortez de l'Euro et vous aurez toujours les mêmes crétins du MEDEF à la tête de l'économie.
Le management des entreprises françaises est une catastrophe, c'est pas plus compliqué que cela.
Aucun changement de monnaie ne changera cela.
Il faut décapiter le MEDEF.
Après relecture plus soigneuse de mon premier post et vérification, je me rends compte qu'il est tout de même confus et même erroné sur la part de l'excédent commercial allemand réalisée en zone euro. Une partie de mon analyse est invalidée par conséquent. Mea culpa, j'ai manqué de rigueur. Cela ne donne pas raison à mon interlocuteur pour autant sur l'essentiel, à savoir le rôle de la monnaie.
SupprimerLe fait qu'il m'importait de signaler demeure : l'Allemagne est en compétition sur les marchés mondiaux avec ses partenaires de la zone euro. Lorsque l'Allemagne vend en Chine davantage de voitures, ce n'est pas seulement le commerce extérieur chinois qui en pâtit ; ce sont aussi les Français ou les Italiens qui perdent des parts du marché chinois. La sous-évaluation de la monnaie allemande n'y est pas pour rien, même si elle ne permet pas de tout expliquer.
De plus, la dynamique la plus récente du commerce extérieur allemand, d'après ce que révèlent les dernières données, ne privilégie manifestement pas les pays hors zone euro. L'excédent commercial allemand dans la zone euro était encore très élevé jusqu'en 2009 et a été divisé par deux depuis. C'est la rétractation de la demande dans cette zone qui a conduit l'Allemagne à réorienter son commerce extérieur, mais la tendance actuelle montre que rien ne permet d'en faire une évolution irréversible.
YPB
"Frontières n. en géographie politique, ligne imaginaire entre deux nations, séparant les droits imaginaires de l’une des droits imaginaires de l’autre.
SupprimerMalfaiteur n. Facteur principal dans le progrès de la race humaine.
Médire v. Faire le portrait d’un homme comme il est, quand il n’est pas là.
Occident n. Partie du monde qui se trouve à l’Ouest (ou à l’Est) de l’Orient. Elle est principalement habitée par les Chrétiens, puissante sous-tribu des Hypocrites, dont les principales activités sont le meurtre et l’escroquerie qu’ils se complaisent à appeler “guerre” et “commerce”. Celles-ci étant également les premières activités de l’Orient."
https://comptoir.org/2016/04/18/ambrose-bierce-spectre-litterature-americaine/
La définition de l'Occident par Bierce est en soi une condamnation du néolibéralisme et de la mondialisation. Et donc une réhabilitation de l'intérêt des frontières et de la défense par chaque peuple de ses droits souverains… Comme quoi il est difficile de tirer un enseignement clair des citations d'un penseur à paradoxes.
SupprimerYPB
"Lorsque l'Allemagne vend en Chine davantage de voitures, ce n'est pas seulement le commerce extérieur chinois qui en pâtit ; ce sont aussi les Français ou les Italiens qui perdent des parts du marché chinois. La sous-évaluation de la monnaie allemande n'y est pas pour rien, même si elle ne permet pas de tout expliquer."
SupprimerLes Chinois riches achètent des BMW ou Porsche parce que c'est ce qui leur plait, peut importe le prix. L'industrie chinoise ou ailleurs achète des machines allemandes, parce que ce sont les plus efficaces, peu importe le prix.
Le MEDEF est incapable de faire produire des produits français du niveau allemand, car le patronat français est complètement arriéré en termes stratégiques et de management.
Tant que le gouvernement français ne tapera pas dans les couilles du MEDEF, ces maîtres des forges du 19 ème siècle, et ne renforcera pas les syndicats français, rien ne s'améliorera.
L'ennemi est en France avec Macron et le MEDEF, il ne faut pas se tromper de cible.
« Les Chinois riches achètent des BMW ou Porsche parce que c'est ce qui leur plait, peut importe le prix. L'industrie chinoise ou ailleurs achète des machines allemandes, parce que ce sont les plus efficaces, peu importe le prix. »
SupprimerVous avez raison et je ne conteste absolument pas ce point. J'ai signalé la très faible élasticité-prix des exportations allemandes, qui est liée au positionnement en gamme des produits allemands. Mais c'est l'une des raisons pour lesquelles la surévaluation de l'euro, par rapport à ce que serait la monnaie française par exemple en cas de dissolution de l'eurozone, pose problème. Il n'y a pas de réponse facile et rapide au problème du positionnement en gamme. Il ne suffit pas de vouloir concurrencer les machines-outils ou les grosses berlines allemandes pour y parvenir rapidement, tandis qu'une dévaluation est un levier puissant et immédiat qui est à la portée d'un pays doté d'une monnaie souveraine. Or, et c'est essentiel, il y a des segments pour lesquels existe une véritable concurrence qui ne tient qu'aux prix.
D'accord aussi sur le MEDEF, à condition de ne pas confondre avec lui l'ensemble du patronat français.
YPB
Je ne suis pas hostile à l'ensemble du patronat français, mais il se trouve qu'il y a en France les très gros patrons et les petits patrons, contrairement à l'Allemagne qui a beaucoup d'entreprises de taille intermédiaire et internationalisées, néanmoins.
SupprimerLe MEDEF ne représente que les gros patrons. Le problème des entreprises françaises, c'est d'abord le carnet de commande et la trésorerie( délais de paiement que même l'état français ne respecte pas ).
Elections en Allemagne :
RépondreSupprimerL'arrivée à la chambre des députés de l'AfD, qui était resté sous la barre des 5% en 2013, constitue un tournant dans l'histoire allemande d'après-guerre.
Car elle signifie que pour "la première fois depuis 70 ans, des nazis vont s'exprimer au Reichstag", le bâtiment qui abrite la chambre basse du Parlement, a tonné avant le scrutin le ministre des Affaires étrangères et figure des sociaux-démocrates, Sigmar Gabriel.
https://www.romandie.com/news/ZOOM-Allemagne-la-droite-nationaliste-brise-un-tabou-avec-une-percee-historique/836022.rom
Résultats :
- le parti de droite Union Chrétienne-Démocrate (CDU) : 200 députés. Ils perdent 55 députés par rapport aux élections précédentes.
- le parti de centre-gauche Parti Social-Démocrate (SPD) : 153 députés. Ils perdent 40 députés.
- le parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) : 94 députés. Ils gagnent 94 députés, car l'extrême-droite n'avait aucun député au parlement depuis 1945.
- le parti libéral FDP : 80 députés. Ils gagnent 80 députés.
- le parti de gauche Die Linke : 69 députés. Ils gagnent 5 députés.
- le parti Les Verts : 67 députés. Ils gagnent 4 députés.
- le parti de droite Union Chrétienne-Sociale (CSU) : 46 députés. Ils perdent 10 députés.
Total : 709 députés.
Majorité absolue : 355 députés.
Conclusion :
Aujourd'hui, l'Allemagne est ingouvernable.
Si l'Allemagne est ingouvernable , n'est-ce pas le moment pour la France de se réaffirmer au sein de l'UE et notamment s'imposer pour faire un peu comme elle veut ( on a le droit de rêver) ?!
SupprimerMerci beaucoup pour votre résumé très clair ! :-)
Bonne soirée
Sylvie
Le Portugal a fait à sa guise, bien qu'il soit dans l'Euro, et ça lui réussit. La France peut tout à fait prendre les mesures nécessaires pour améliorer sa situation sans sortir de l'Euro, mais encore faut il avoir des dirigeants qui ont des couilles. Macron n'est qu'une petite loque insignifiante, comme Hollande.
SupprimerLa France a un poids économique suffisamment considérable pour redresser les bretelles allemandes.
@BA25 septembre 2017 à 15:59
RépondreSupprimer"extrême-droite"
De quelle définition consensuelle de référence parle t-on ?
Bernard Monot, stratégiste économique au Front National confirme l’abandon par le FN de la sortie de l’Euro : Motif une sortie de l’Euro entraine le FREXIT lequel entraine une sortie du marché unique et de l’union douanière et ça c’est catastrophique. C’est une ligne rouge à ne pas dépasser. Nous devons réformer l’Union Européenne de l’intérieur. Donc ne pas en sortir (ni de l’euro ni de l’union européenne).
RépondreSupprimerhttp://www.frontnational.com/videos/bernard-monot-sur-bfm-tv-3/
Après il pourra toujours se plaindre des délocalisations et des travailleurs détachés. L’euro et le marché unique vont surtout servir accentuer la désindustrialisation et le déficit commercial de la France, amenant tôt ou tard un appauvrissement considérable de la population par des mécanismes macro-économiques qu’on pourrait expliquer. Voir par exemple cet article du 10 septembre 2017 « Le déficit commercial, un signe inquiétant du décrochage de la France » :
http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco/le-deficit-commercial-un-signe-inquietant-du-decrochage-de-la-france-3431981
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