lundi 2 octobre 2017

2018 : le budget des riches et du CAC40

Ce n’est sans doute pas pour rien qu’Emmanuel Macron, alors ministre, vantait l’envie d’être milliardaire. Le premier budget de son ère est donc, aussi tristement que logiquement, un budget qui comblera ses amis les milliardaires. Et s’il daigne jeter quelques piécettes au peuple ce n’est que pour détourner l’attention du caractère socialement injustifiable et révoltant de sa politique.


Prendre au peuple pour donner aux oligarques

Pour qui prend un peu de recul, les premiers mois de Macron sont effarants. Finalement, il a osé donner bien plus aux plus riches et au CAC40 que ce qu’avait fait Sarkozy, alors même que les profits battent des records (en 6 mois, le CAC 40 en a engrangé plus de 50 milliards, une progression d’un quart sur un an) et que les inégalités sont au plus hauts. Bref, alors que tout devrait pousser à une hausse de la progressivité des impôts des plus riches et des entreprises, Macron fait un budget qui propose d’accentuer plus encore les inégalités, tout en poursuivant le démantèlement du droit du travail, au plus grand profit de multinationales déjà en position de force avec le chômage de masse.

Bien sûr, la majorité des salariés gagneront sur la baisse des cotisations sociales et de la taxe d’habitation. Mais il s’agit d’un tour de passe-passe, Macron cherchant à brouiller les pistes en multipliant les mesures. La seule hausse des taxes sur l’essence devrait annuler la moitié de ces gains… Un bon quart sera compensé par la baisse des APL et il ne faut pas oublier que le gain théorique de pouvoir d’achat des actifs sera compensé par des coupes de dépenses publiques, qui sont aussi autant de services que l’Etat ne leur rendra pas, ce que tout le monde semble oublier un peu vite dans les comptes qui sont faits pour faire la synthèse de ce budget d’oligarques pour oligarques.

Le prélèvement forfaitaire unique de 30% va réduire la fiscalité sur les revenus du capital des plus fortunés de plus d’un milliard d’euros ! Jamais à court d’idées pour alléger la fiscalité de Bernard Arnault, Macron enterre largement l’ISF, osant faire ce que Sarkozy n’avait pas osé, le limitant à sa portion immobilière, soit une baisse de 80%, 3,2 milliards donnés à 340 000 contribuables pas vraiment dans le besoin. Et pour couronner le tout, l’impôt sur les sociétés passera de 33 à 25%, un cadeau de 10 milliards aux entreprises alors même qu’elles ne savent pas quoi faire de leur argent. Même le Monde doit bien reconnaître qu’ « en règle générale, les gagnants sont les gros contribuables ».



Macron est et restera le président de l’oligarchie. Elle l’a soutenu sans vergogne et il mène aujourd’hui une politique de classe extravagante. Mais à trop pousser leur avantage dans la lutte économique des classes, même inconsciemment, les élites devraient finir par se méfier des réactions qu’elles pourraient finir par susciter. Que pourrait surgir d’une telle politique oligarchique ?

4 commentaires:

  1. Violence d'une politique en faveur des plus riches: c'est très vrai. Mais c'était annoncé, voter pour lui, c'était voter pour ça. Pas de surprise! Quant à voir un jour une réponse adaptée et efficace de la part des français...

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  2. Macron applique les recommandations de Denis Kesler, ex n°2 du Medef du temps de Seillière à "Challenges" en octobre 2007: il s'agit de détruire méthodiquement le compromis social du CNR mis en place à la Libération.

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  3. "par un concours de circonstances exceptionnel, la France a porté à sa tête un oligarque de Bercy. Disons-le plus précisément : un chef d’État privé…"

    https://www.mediapart.fr/journal/economie/031017/l-orgie-liberale-l-anorexie-democratique?onglet=full

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  4. Toujours la même classe sociale qui paye dans tous les sens du terme et pour tout le monde: la classe moyenne !
    Rien d'autre à ajouter sur cet article très intéressant et instructif !
    Bonne journée à toutes et tous
    Sylvie

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