Contrairement
aux idées reçues, les
Etats-Unis ne sont vraiment pas un pays qui permet l’ascension sociale. Une
des raisons majeures de cet état de fait vient du système éducatif, largement
privatisé au niveau de l’enseignement supérieur, qui créé un mur de l’argent
difficilement franchissable. Un système extraordinairement
cher et finalement bien peu performant.
Une
éducation supérieure à vendre
Du coup, l’éducation
supérieure représente 2,7% du PIB, un record de l’OCDE, quand les pays
européens sont en moyenne deux fois plus bas, avec deux tiers des dépenses dans
le privé, quand l’Europe dépense plus dans le public. Bien sûr, certains
classements affirment que les universités étasuniennes sont les meilleures du
monde, mais on peut se demander s’il n’y a pas un immense biais financier et
que ces classements ne reflètent pas seulement le fait qu’elles sont les plus
riches du monde, mais en aucun cas celles qui enseignent le mieux. Dans la
jungle étasunienne, le coût est souvent peu corrélé à la qualité, comme on le
voit avec la santé, sur laquelle je vais revenir.
D’ailleurs, plusieurs
études pointent le piètre niveau scolaire des étasuniens, dont les performances
dans les études PISA, déjà faibles, ne cessent de baisser. Mais après tout,
pourquoi travailler si, finalement, c’est la richesse des parents qui comptera
le plus au final ? Et dans ce système injuste, pas étonnant que les
universités étasuniennes soient devenues des temples arrogants aux campus somptuaires,
où l’éducation perd de son importance. Les
administratifs occupent un poste sur deux, contre un sur trois il y a 40 ans,
et les étudiants n’ont plus que 14 heures de cours par semaine contre 24.
Les universités étasuniennes, c’est le royaume de l’arbitraire où seul l’argent
semble finalement compter.
D’ailleurs,
dans un ancien dossier de The Economist,
on
voyait que les Etats-Unis étaient, avec la Grande-Bretagne en bas des
classements de l’OCDE pour le niveau scolaire des 25-34 ans étant passé par la
fac ! A quoi bon dépenser deux fois plus que les autres pays, si c’est
pour obtenir un moins bon niveau ! Même Harvard est critiqué par The Economist, se
demandant si cette institution, dont le MBA coûte 71 635 dollars par an, n’était pas « plus centrée sur l’argent et les contacts que les idées ».
Tout ceci montre que laisser
l’éducation au marché est totalement improductif et créé de multiples effets
pervers, entre baisse de niveau, gâchis extraordinaire d’argent, et
profonde injustice sociale.
D’ailleurs, une
étude récente rapportée par The Economist
démontre l’incroyable prédéterminisme social de la société étasunienne, où les
enfants de parents « bien éduqués » gagnent 75% de plus que les
enfants de parents « peu éduqués », l’écart le plus important rapporté,
devant la Grande-Bretagne, où l’écart est de plus de 50%, la France arrivant en
milieu de peloton, à 40%, quand l’écart tombe à moins de 30% en Allemagne et au
Canada et moins de 20% en Norvège. La
coûteuse privatisation de l’éducation revient à édifier un mur d’argent entre
classes sociales, qui, s’il n’est pas physique, pourrait bien être encore
plus haut que les projets de Donald Trump entre les Etats-Unis et le Mexique.
Quel triste
message la société étasunienne envoie à sa jeunesse ! Les
méritants qui n’ont pas les moyens peuvent difficilement accéder à
l’université, quand les sales gosses de riches peuvent toujours se rattraper à l’argent
de leurs parents. Outre un caractère profondément injuste et oligarchique,
les élites souhaitent-elles vraiment que la société qu’elles dirigent envoie un
tel message à leurs enfants ?
Le niveau scolaire des USA est peut-être faible, mais les diplômés européens (et d'ailleurs) s'expatrient aux USA. Ce n'est pas tout de former les jeunes, encore faut-il leur donner des perspectives professionnelles.
RépondreSupprimerLa libre circulation des travailleurs a des effets très pervers . Les pays riches peuvent se permettent de réduire leurs coûts pour l'éducation et vampirisé les cerveaux des autres pays . Et comme on apprend à tout le monde qu'il ne faut surtout s'attacher à ses racines et à sont pays , les riches sont contents !
SupprimerVous vous méfiez bien peu des statistiques et de l'utilisation qu'on en fait, semble-t-il.
RépondreSupprimerVoici quelques statistiques complémentaires pour vous le montrer :
1) la distribution actuelle de gens ayant "un bon niveau d'éducation" en Europe :
http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/File:Population_aged_30%E2%80%9334_with_tertiary_educational_attainment_(ISCED_5%E2%80%938),_by_country,_2016,_%25.png
comme vous pouvez le voir, il y a de grandes différences entre les pays. Et, historiquement, les Etats-Unis ont été le premier pays à donner massivement accès aux études secondaires (dès le début du XXe).
Donc, la statistique de the economist "family silver" n'a aucun sens. C'est de la manipulation pure et simple, car vous comparez des populations d'étendue très différentes selon les pays.
2) la répartition d'étudiants dans des sujets scientifiques :
http://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php/File:Number_of_students_graduating_from_tertiary_education_in_science,_mathematics,_computing,_engineering,_manufacturing_and_construction,_2015_(number_per_1_000_inhabitants_aged_20-29_years)_YB17.png
comme vous pouvez le voir, il y a aussi de grosses différences entre pays.
Donc, la statistique sur la "numeracy" des gens diplômés de l'université n'a pas de sens non plus.
Il est en effet évident qu'un littéraire aura un moins bon score à ce type de test qu'un scientifique...
3) Pour finir, reprenons la conclusion de l'article de The economist :
"Chipping away at these privileges will not be easy. But in an era of limited growth, improving social mobility is as much about dismantling the barriers that keep wealthy children at the top as it is about pulling poor children up from the bottom. Promising to increase social mobility has long been a popular pledge. It may become a more controversial one when voters realise that mobility goes in two directions."
Vous êtes bien gentil avec vos demandes de mobilité sociale, mais en pratique cela va simplement se traduire par des politiques de discrimination "positive", dans lesquelles les issus de minorités prendront la place des issus de la population majoritaire.
Le tout sur la base de la propagande d'un journal néolibéral, qui utilise des statistiques rédigées à la truelle...
Ne pourriez-vous pas modérer votre détestation des US, et vous méfier un peu plus des néolibéraux ? Les néolibéraux sont en effet doués en marketing (pour vous faire croire qu'ils sont objectifs, comme vous nous le répétez régulièrement), mais ils savent aussi très bien ce qu'ils veulent, sur ce sujet en particulier.
Selon Emmanuel Todd, les USA ont effectivement été les premiers à ouvrir massivement les études supérieures aux classes moyennes mais le processus s'est bloqué à la fin des 30 glorieuses tandis qu'en Europe, le blocage est plus récent (années 90). Cependant, l'Europe suit la même évolution que les USA dans ce domaine comme dans bien d'autres, mais avec 20 à 30 ans de retard.
Supprimer@Anonyme19 octobre 2017 à 08:49
SupprimerSur l'économie, les US et notre rapport avec eux, je vous conseille l'ouvrage d'Annie-Lacroix-Riz "aux origines du carcan européen" (la france sous influence allemande et américaine), éditions Delga ; c'est détonnant, et nous en dit long sur l'ami américain - qu'il convient néanmoins de ne pas confondre avec le peuple américain qui, comme tous les peuples, fait ce qu'il peut au milieu des prédateurs économiques qui le tienne probablement pour rien.
http://www.letempsdescerises.net/?product=aux-origines-du-carcan-europeen-1900-1960
Les familles riches envoient leurs enfants dans les universités chères non pas parce qu'ils pensent que les études y sont intrinsèquement meilleures mais parce que les enfants des classes moyennes et populaires ne peuvent pas se les payer, et donc venir ensuite concurrencer leurs rejetons sur le marché du travail.
RépondreSupprimerCes universités savent que c'est en plaçant les étudiants à la sortie qu'elles justifient leur existence et leurs tarifs, et que cela ne serait pas possible si elles pratiquaient des tarifs accessibles à tous, vu qu'il n'y a pas de travail pour tous.
Les écoles de commerce en France ont compris cela depuis longtemps. Elles savent qu'elles ne vendent pas des diplômes, mais des carnets d'adresses.
Tant qu'il n'y aura pas assez d'emplois pour tous les jeunes la demande des familles portera sur le placement à la sortie et non la qualité (intrinsèque) des études.
Les parents français font encore la même chose en sélectionnant les établissements en fonction de la difficulté pour les plus pauvres d'y accéder, notamment dans les centres villes où il est interdit de construire des logements supplémentaires : l'effet sur la démocratisation des études supérieures est radical.
Le campus en rase campagne accessible seulement en voiture est pas mal non plus.
Il n'y a ni société égalitaire ni méritocratie possible dans une société accablée par le chômage de masse, presque par définition, sauf à soutenir que les millions de chômeurs auraient mérité ce qu'il leur arrive.
Ivan
@ Moi
RépondreSupprimerIl faut relativiser les départs de diplômés européens. Le nombre n’est pas colossal et ceux qui y vont sont largement des surdiplômés attirés par les bénéfices de cette inégalité extrême.
@ Anonyme 8h49
Merci pour ce commentaire argumenté
1, Votre statistique relativise un peu la statistique « Family Silver ». Il est vrai que les Etats-Unis étaient en avance, mais aujourd’hui, ils sont revenus dans le rang. Et le fait qu’une proportion plus importante de parents soit diplômée du supérieur ne devrait-il pas au contraire réduire le différentiel ?
https://data.oecd.org/fr/eduatt/diplomes-de-l-enseignement-superieur.htm
2, Votre point serait juste s’il y avait beaucoup moins de diplômés du scientifique aux Etats-Unis, mais vous n’en apportez pas la preuve. Ce n’est pas parce que la part varie en Europe que les Etats-Unis ont beaucoup moins de diplômés du scientique que la moyenne. Et la statistique de « Show them the money » des tests PISA indique un très faible niveau pour les enfants de 15 ans.
3, Pas d’accord du tout. De tels chiffres militent au contraire contre la discrimination positive puisque les Etats-Unis le font et que l’ascension sociale est au point mort
1) les différences restent importantes aujourd'hui : d'après le site que vous citez, l'Allemagne est à 30% et les US à 47% pour les diplômés du supérieur.
SupprimerMais les différences qui sont pertinentes sont bien celles des parents d'il y a 30 ans.
L'indice compare les revenus des "well educated" aux revenus des "poorly educated". Que sont ces "poorly educated" ? Si, comme cela est possible, il s'agit des personnes non diplômées du secondaire, alors votre raisonnement ne tient pas car en 1987 il y avait 20% de non diplômés du secondaire aux US, mais plus de 50% en France et plus de 40% en GB.
Donc on compare des catégories très différentes dans les deux cas, et le schéma ne permet pas de dire quoi que ce soit sans que les définitions soient données.
Ce simple fait montre qu'en vous en tenant aux petits schémas de the Economist vous vous exposez à la manipulation.
2) les statistiques que je donne montrent la variabilité importante au niveau européen (le même site donne cette variabilité également en % des diplômés) et il est donc probable qu'il en est de même aux US.
Donc, là aussi la statistique ne permet pas de conclure tant que cet effet n'est pas annulé.
La statistique Pisa ne permet pas de conclure sur la qualité de l'enseignement supérieur.
3) En pratique, la pression aveugle pour des statistiques flatteuses de promotion sociale va se traduire par des mesures de discrimination "positive", dont les cyniques néolibéraux profiteront pour modifier les catégories accédant à des responsabilités nationales.
Il ne faut donc pas mettre l'accent sur la promotion sociale (dont à vrai dire on se contrefout) mais sur la qualité de l'enseignement.
4) En conclusion, la sociologie de l'éducation est un champ d'expertise à part entière, et il n'est pas facile d'y intervenir sans dire de bêtises ou se faire manipuler. Hélas, par ailleurs les sociologues sont bien connus en France pour être des militants :
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/08/04/31001-20170804ARTFIG00243-nathalie-heinich-la-sociologie-bourdieusienne-est-devenue-un-dogme-de-la-gauche-radicale.php
La composition des milieux dirigeants n'est pas neutre d'un point de vue politique, mais j'ignore pourquoi vous tenez à tout prix à rester dans le cadre définit par les néolibéraux.
Cet article me semble parler d'un phénomène au moins aussi important par exemple :
http://www.atlantico.fr/decryptage/conseil-europeen-emmanuel-macron-enferme-dans-memes-erreurs-que-predecesseurs-face-allemagne-husson-bourgeot-3198657.html/page/0/2
"La France a pu se développer dans le passé grâce à des compétences scientifiques et technologiques fondamentales, dont les acteurs sont aujourd’hui parfaitement relégués au profit d’un appareil institutionnel qui rêve encore de grands projets bureaucratiques à l’échelle européenne, mais en y croyant de moins en moins. Avec la relégation de la partie composante créative de la France, capable d’avancées technologiques, c’est tout le pays qui se trouve face à une impasse, d’autant plus dans un contexte où l’Allemagne et l’Europe du nord en général ont su à la fois tirer avantage de la construction européenne d’un point de vue économique et développer leur appareil économique, dans le monde productif réel."
En vous focalisant comme vous le demande the Economist sur la "promotion sociale", c'est ce genre de sujet (portant aussi sur la composition des milieux dirigeants, mais différemment, par les écoles tenant la corde) que vous contribuez à faire oublier.
Vous feriez mieux, vous le souverainiste chauvin, de vous intéresser aux tares du système éducatif français arriéré :
RépondreSupprimer"Pour les jeunes écoliers français, la découverte de la valeur travail, semble s’effectuer dans la souffrance. Certains analystes étrangers portant leur regard sur l’école française la considèrent comme un broyeur (Ilona Boniwell, « Le paradoxe français »). L’école, c’est le début de l’apprentissage de la vie en communauté, la découverte de la connaissance, le lieu d’initiation des savoir-faire et de l’approfondissement de la découverte de soi. Pourtant les écoliers français sortent des cycles successifs (maternelle, primaire, secondaire) avec un double sentiment : la peur et un manque de confiance en eux."
https://theconversation.com/les-fondements-culturels-du-pessimisme-francais-au-travail-entre-histoire-et-ecole-84489?utm_source=twitter&utm_medium=twitterbutton
@ Ivan
RépondreSupprimerC’est largement juste
@ Anonyme 5h10
1) mais justement, c’est l’inverse, si l’éducation supérieure est plus largement répandue aux Etats-Unis qu’en Europe, alors son effet devrait être moindre que dans cette Europe où cela est beaucoup plus discriminant pour les parents. Manipulation de qui ? The Economist défend ce modèle et ne réclame que des ajustements absolument mineurs.
2) Trois papiers de The Economist questionnent le niveau des études aux USA, dont un s’appuyant sur PISA. Pourquoi donc ne faudrait-il pas les croire. Et ceux que je connais qui ont étudié aux USA m’ont tous rapporté un niveau inférieur au nôtre.
3) Votre raisonnement n’a pas de sens. Quelle pression pour des statistiques flatteuses de promotion sociale. Tout montre au contraire que l’ascenseur social est de plus en plus en panne ! Et à titre personnel, j’ai toujours défendu le modèle républicain, le concours unique comme le baccalauréat qui met tout le monde sur la même ligne de départ. La qualité de l’enseignement est importante, justement pour permettre la promotion sociale. C’est une pauvre qualité d’enseignement qui freine cette promotion sociale
4) Je me focalise sur ce thème ici car c’est l’angle de mon papier. Mais j’ai fait des dizaines d’autres papiers sur l’éducation qui parlait d’autres thèmes. Et il est totalement ridicule d’affirmer que The Economist me demanderait de me focaliser sur la « promotion sociale ». Pourquoi faudrait-il ne pas parler d’une réalité pour se focaliser sur une autre ?
@ Anonyme 5h20
Je n’ai jamais dit que notre système est parfait. Au contraire, je le critique, mais sans doute pas pour les mêmes raisons que vous. « chauvin », « arriéré » montrent que vous appartenez sans doute à la secte des pseudo-modernistes intolérants, incapables d’écouter des opinions venant d’autres que vos semblables
1) Vous faites un quotient, salaire des enfants de bien diplômés / salaire des enfants de mal diplômés.
SupprimerAux US, les mal diplômés sont (sauf erreur dans la définition) nettement moins nombreux qu'ailleurs : ce sont ceux qui sont totalement largués, en gros ; donc leurs enfants, souvent, aussi ; donc ils ont un tout petit revenu.
D'où le biais.
On peut d'ailleurs en ajouter un autre : l'absence de salaire minimum aux US, qui joue indépendamment du système scolaire.
2) J'essaie simplement de vous montrer que vous ne pouvez pas faire des articles à la va-vite sur tous les sujets, en vous basant sur des données dont vous n'avez pas la définition...
3) Dans tous les pays, par exemple en France ou aux US, il y a actuellement une forte pression pour mettre en place des politiques de discrimination positive.
En France, l'X était dans le collimateur de Sarkozy et Descoings, et a été par la suite dans celui des deux Attalis sous Hollande. Et Macron parle à présent de modifier le concours de l'ENA.
En Angleterre :
http://www.telegraph.co.uk/education/2017/10/20/lowering-standards-oxbridge-applications-just-state-schools/
aussi.
4) Pourquoi voulez-vous mettre l'accent sur la promotion sociale ? Est-ce le problème le plus urgent qui se pose à nous ? N'est-il pas, au contraire, à la fois tout à fait secondaire, et de nature à compliquer encore les choses ?
Et pourquoi the Economist pousse-t-il dans ce sens ? Ah, oui, je me souviens à présent : parce qu'il est "objectif"...
5) Personnellement, je considère ces problèmes de promotion sociale comme tout à fait secondaires dans le débat sur l'éducation, où la priorité devrait, de loin, être de pouvoir tenir notre niveau de salaires face à la concurrence mondiale. Et, en pratique, l'accent mis sur ce thème depuis 30 ans au moins en France a surtout conduit à une dégradation du système scolaire.
1) C’est juste sur le salaire minimum, mais je persiste sur le fait que l’écart devrait être plus faible aux Etats-Unis, du fait de la configuration démographique. Si 40% des parents ont eu accès à l’éducation supérieure, le différentiel avec les 60% restant devrait être plus faible que dans des pays où seulement 20% y avaient eu accès, par rapport aux 80%
RépondreSupprimer2) Article fait à la va vite : vous avez un sacré culot de dire cela, en balançant un commentaire qui comporte un seul lien, alors que mon papier comporte des liens vers près d’une dizaine de papiers, dont certains renvoient eux-aussi vers bien d’autres papiers… Je persiste : beaucoup d’indicateurs montrent que le niveau scolaire des Etats-Unis n’est pas bon. J’ai donné plusieurs sources. Et vous, vous niez sans apporter la moindre preuve de vos dénégations.
3) Certes, il y a une pression, mais à titre personnel, je m’y oppose et apporte de l’eau au moulin des opposants en défendant le baccalauréat
4) Je pense que c’est un problème très important. Une société qui se fractionne en strates hermétiques est une société profondément dysfonctionnelle. The Economist ne pousse pas particulièrement dans ce sens. Je prends des éléments factuels de leurs papiers et les utilise pour faire des analyses.
5) Je pense que les deux sont fondamentaux. Je suis d’accord pour dire que les pseudo-progressistes ont poussé à un abaissement du niveau, mais :
- je dénonce cela sur le blog, et notamment l’évolution du baccalauréat, où les notes s’envolent alors que le niveau baisse, comme l’a montré récemment les résultats d’une dictée :
http://www.gaullistelibre.com/2016/11/quand-une-dictee-contredit-les.html
- je défends au contraire un modèle républicain, exigeant, qui démontrait, il y a quelques décennies, qu’il permettait une amélioration du niveau, ainsi qu’une promotion sociale
1) Non, car je vous ai expliqué qu'il y a une forte différence sur la population de mal diplômés...
Supprimer2) Absolument pas, je fais oeuvre de pédagogie en vous faisant voir les risques que vous courez et faites courir à vos lecteurs. Et une accumulation de liens approximatifs ne compense pas un seul lien pertinent.
3) Oui, oui... vous vous y "opposez" tout en disant que la base de leur argumentation est exacte et très importante.
De même, vous vous "opposez" aux remises en cause de la laïcité, mais en refusant de voir que la poursuite de la politique migratoire actuelle y aboutira inéluctablement.
4) Là encore, votre raisonnement est des plus approximatifs.
D'une part, parler de strates hermétiques est une caricature de ce qui est constaté puisque le passage enfants d'ouvriers à université prestigieuse n'est pas nul et ne l'a jamais été.
D'autre part, les personnes qui tiennent ce discours ne parlent que du passage entre les deux extrêmes alors que la progression sociale existe aussi vers des couches intermédiaires, et donc est encore plus importante sur 2 générations.
Enfin, vous avouez à nouveau que vous considérez le sujet comme "très important" (ce qu'il n'est nullement...) c'est à dire que vous capitulez par avance devant les discriminateurs "positifs". Dont the economist fait, à l'évidence, partie sur la conclusion de l'article cité par vous.
5) La promotion sociale existe encore de manière très très très importante dans le système actuel des grandes écoles : il suffit pour cela de ne pas considérer les données avec les oeillères que les progressistes vous ont passées.
a) à l'ENA :
https://www.inegalites.fr/spip.php?page=article&id_article=1030&id_groupe=10&id_mot=83
12,3% des élèves sont issus de milieux ouvriers ou employés ; et 17,3% de professions intermédiaires ; il est donc totalement caricatural de parler d'absence de promotion sociale.
b) à l'X et dans les autres concours, les enfants d'enseignants réussissent très bien, ce qui constitue là aussi une promotion sociale {petit fonctionnaire A -> ingénieur} et permet une promotion sociale sur deux générations {catégories populaire -> petit fonctionnaire A -> ingénieur} encore plus importante.
Il n'y a donc absolument aucune raison valable de placer la promotion sociale dans les critères importants de décision de futures réformes...
Par contre, les rapports du concours Mines-Ponts par exemple nous expliquent que :
http://mines-ponts.fr/pages/upload/rapport/rapport.php
"Bien sûr, en mathématiques et en physique, on a constaté que les capacités en calcul des candidats avaient baissé, mais il ne faut pas renoncer !" (mot du directeur, 2015)
"Beaucoup de copies révèlent des difficultés importantes dans la manipulation des outils mathématiques pour le physicien. Le jury tient à faire part de son sentiment concernant une baisse inquiétante des capacités calculatoires, non compensée par un sens physique plus
aiguisé." (épreuve physique I MP, 2017)
donc c'est bien ce critère qui est à mettre en valeur, et pas ce que vous suggère the Economist ou la volonté de rester dans le mou consensus des gentils...
@ Anonyme 13h48
RépondreSupprimer1) Et moi, je vous explique que statistiquement, l’écart entre les 40% les plus éduqués et les 60% moins éduqué devrait être moins important que celui entre les 20% les plus éduqués et les 80% moins éduqués
2) Je vous donne 3 références indiquant que le niveau de l’enseignement aux Etats-Unis n’est pas bon (venant de sources différentes) et vous ne faites que le nier, sans apporter le moindre fait contredisant ce point. Je suppose que vos manœuvres dilatoires ne sont qu’un rideau de fumée pour tenter de cacher que vous avez tort
3) Gros gloubi-boulga d’arguments. Le manque d’ascension sociale est un fait que je sache, qui se renforce dans tous les pays dits occidentaux. Je pense que ce développement est inquiétant. Après, il est vrai que les solutions que je défends ne sont pas celles défendues par d’autres. Mais ces autres ont aussi produit la dégradation récente. « vous refusez de voir que la politique migratoire actuelle aboutit à une remise en cause de la laïcité » : encore une affirmation gratuite, fausse et non étayée, qui montre que votre argumentation n’a rien de sérieux et repose sur des fantasmes.
4) je n’ai jamais dit que l’ascension sociale était nulle, mais qu’elle était très limitée. Dire que je capitule sur la discrimination positive est encore une fois ridicule. Vos propos sont profondément malhonnêtes.
5) Bien évidemment, la situation est moins dégradée en France avec les écoles d’ingénieur ou l’ENA, mais mon papier porte sur les Etats-Unis, au cas où vous ne l’auriez pas remarqué.
Je clos le débat ici.