mercredi 4 octobre 2017

Quand les souverainistes font du Tsipras sur l’Europe

Depuis quelques mois, c’est la débandade parmi les opposants à l’UE et l’euro. Entre les deux tours de la présidentielle, NDA et Marine Le Pen avaient fait machine arrière après pourtant sept années à défendre le retour à une monnaie nationale. Que penser de cette grande hésitation à afficher une volonté de quitter la monnaie unique européenne, voir même l’Union Européenne ?


Souverainistes en peau de lapin ?

Les annonces de l’entre deux tours de Marine Le Pen et NDA semblent ne pas avoir été dues au hasard. La sortie de l’euro semble bien ne « plus être un préalable » pour les deux candidats à la présidentielle. Le FN est en pleine refonte de sa stratégie, le principal défenseur de la sortie de l’euro, Florian Philippot ayant tout juste quitté le navire. Et NDA ne saute pas vraiment sur l’occasion pour créer un pôle souverainiste alternatif, soulignant au contraire, que « contrairement à Philippot, il a évolué sur l’euro », et voit Marine Le Pen.  Ce faisant, ils sacrifient la souveraineté nationale sur l’autel de l’opinion, ce qui en dit sans doute long sur leurs motivations premières et la réalité de leurs convictions.

Car il faut être clair, un président élu qui resterait dans l’UE et l’euro n’aurait que des marges de manœuvre très limitées après son élection. A minima il serait condamné à n’être qu’une variante à peine différente des politiques du passé. Certes, il y aurait sans doute la possibilité de mettre sur pause les politiques antisociales menées depuis des décennies, mais il n’y aurait pas les moyens de partir dans une autre direction, comme le montre Tsipras. Et la monnaie unique joue un rôle central. Sans banque centrale nationale, l’Etat perd son arme la plus puissante. C’est ce que nous a bien montré Londres après le référendum de 2016, amorti par les mesures de la Banque d’Angleterre.

Je crois qu’un véritable changement est conditionné à une sortie pleine et immédiate de l’UE et l’euro. Il n’y a pas de délai qui vaille car, dans l’euro, Paris a les mains bien plus liées que Londres. En cela, même les 2 ans de négociations avancés par l’UPR me semblent être bien trop précautionneux et contre-productifs. Et comment croire qu’en masquant cette volonté pendant la campagne, il serait possible de faire après ce que l’on n’a pas annoncé avant ? Le cas de la Grèce de Tsipras le montre bien. Sans un débat préliminaire clair et tranché démocratiquement, il est difficile de s’engager dans cette direction. Ne pas le dire avant, c’est sans doute se condamner à ne pas pouvoir le faire après.

Bien sûr, une large majorité des Français continuent de rejeter la sortie de l’UE et de la monnaie unique. En mars dernier, seulement 28% soutenaient la dernière idée. Mais cela amène plusieurs réflexions. D’abord, ne peut-on pas considérer que la piètre avocate qu’a été Marine Le Pen pénalise fortement ces idées ? Ensuite, faut-il trahir ce à quoi on croit parce que cela n’est pas populaire ? Plus avant, je crois au contraire que c’est peut-être, outre la nullité crasse de sa première avocate médiatique, le manque de clarté dans le message qui pénalise ces idées, malgré le score de l’UPR (au discours critiquable sur l’article 50). J’ai la conviction qu’un avocat solide et tranché pourrait l’emporter.

Plus étonnamment, un débat existe auprès de certains compagnons sur l’opportunité, ou non, de prendre position clairement sur le sujet. Ils semblent partir du postulat qu’il ne sera jamais possible de rassembler une majorité de français sur la sortie de l’UE et l’euro, dans un raisonnement parfois machiavélique. Mais cela n’est-il pas également faux ? D’abord, les référendums sur les traités européens démontrent le goût peu prononcé des français pour ce projet. Ensuite, comment espérer émerger avec un discours sans aspérité ? Enfin, plus grand monde ne parle aux 20 à 30% des français favorables à la sortie de l’UE et l’euro, avec le virage de NDA et Le Pen et l’ambiguité de Mélenchon.


Je crois que c’est d’abord le manque de clarté et de rigueur qui pénalise nos idées européennes. En outre, je crains que l’absence de transparence ne rende pas possible le changement que nous souhaitons. Et même, certains stratèges devraient se demander si le paysage politique actuel ne donne pas, au contraire, une opportunité majeure à un discours clair de sortie de l’UE et l’euro.

52 commentaires:

  1. Mais il manque aussi un vrai débat sur le sujet, qui puisse éclairer sur les conséquences positives et négatives d'une sortie de l'UEM. Entre ceux qui annoncent l'Apocalypse et ceux qui pensent que cela se ferait sans problèmes, il manque un débat honnête et sans parti pris sur la question.

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  2. "mais il n’y aurait pas les moyens de partir dans une autre direction"

    Le Portugal a redressé sa situation tout en restant dans l'Euro.

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    1. A quel prix ! Tellement redressé qu'ils ont été rappelés à l'ordre notamment par l'UE car ils ont tout simplement et tellement appliqué les remèdes de cheval de l'austérité qu'ils en ont mis en péril leur Constitution et leurs institutions. Par ailleurs, il y a eu des manifestations monstres là-bas (il y a eu des millions de personnes dans les rues plus que lors de la Révolution des Oeillets en 1974). En 1974, 100 000 Portugaises et Portugais par quittaient le pays en tant qu'émigrés économiques. En 2014, suite à la crise et à l'austérité on était revenu à un chiffre de 110 000 sorties du pays avec 2 nuances: la France n'est plus la destination privilégiée même si elle attire encore beaucoup de Portugais, le Canada (très grosse communauté portugaise là-bas depuis longtemps), la Suisse, l'Angleterre, l'Australie et les anciennes colonies portugaises sont devenus un point de chute de plus en plus apprécié, 2ème nuance: outre des travailleurs peu qualifiés on a vu pas de diplômés prendre la route de l'émigration. Enfin,le Portugal a décidé de faire de l'optimisation fiscale afin d'attirer les classes aisées des pays de l'Europe de l'ouest et du nord, notamment leurs retraités. A part les professions libérales qui tirent leur épingle du jeu de cette orientation, cela crée peu d'emplois hautement ou moyennement qualifiés mais cela crée une foule de métiers précaires du tertiaires : restauration, grande distribution, assistance à la personne etc... Alors je suis d'accord la monnaie n'a pas grand chose à voir là-dedans mais elle n'est pas un élément constitutif de ce redressement. Redressement dont les journalistes-économistes français se gargarisent depuis quelques mois sans pour autant dire ce que cela a caché pour les Portugais et les Portugaises. La liste des exemples cités en début de mon post n'est pas exhaustive. Cette austérité a pas mal déstabilisé le pays. C'est pour cela que la droite libérale a fini par être sortie du pouvoir lors des élections au profit de la gauche (cela ne signifie pas que la gauche est plus efficace ou meilleure ou plus adaptée enfin ce que vous voulez, gauche qui a décidé de revenir progressivement sur des pans entiers de la politique d'austérité (par exemple le recrutement des fonctionnaires et la création d'un vrai secteur d'emplois publics).
      Bonne journée Sylvie

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    2. Non, c'est parce que le gouvernement de gauche portugais a abandonné les politiques d'austérité que la situation s'est redressée. Même les emplois industriels redémarrent. Cela démontre qu'il est possible de désobéir aux consignes de Bruxelles et d'avoir d'excellents résultats.

      "Cette politique de relance par la demande, confortée par une politique sociale du mieux-disant est dans le même temps tirée par une revitalisation du tourisme grâce — entre autres — à des projets immobiliers haut de gamme. Plutôt miser sur la qualité, donc que sur les prix bas."

      http://information.tv5monde.com/info/portugal-un-redressement-economique-et-social-qui-prend-bruxelles-contre-pied-190588

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    3. @posteur_juste_au_dessus. Merci pour cette info.

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  3. Le Portugal est en faillite.

    Le Portugal est en faillite, mais personne n'en parle.

    Portugal : dette publique de 243,487 milliards d’euros, soit 130,5 % du PIB.

    http://ec.europa.eu/eurostat/documents/2995521/8118671/2-20072017-AP-FR.pdf/87b3b2bf-1078-4656-8aef-33ca0761e9d6

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    1. Pas plus que n'importe pays endetté, les US, le Japon, la France. D'ailleurs l'UE vient de retirer sa procédure pour non respect des critères européens.

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  4. Vous racontez n'importe quoi, 130% de dette est tout à fait supportable quand une économie redémarre comme celle du Portugal. Faillite d'un état, ça ne veut rien dire, vous êtes aussi stupide que Fillon.

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    1. Octobre 2015 : élections législatives, changement de majorité au Portugal. Un nouveau gouvernement s'installe.

      Octobre 2019 : élections législatives, on pourra donc faire le bilan. On pourra voir les résultats concrets du soi-disant "miracle portugais" dont nous parlent les bisounours.

      Rendez-vous en octobre 2019.

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  5. Mon sentiment est que, sur l’euro, sujet très technique, les électeurs n’ont pas une opinion très ancrée ni très réfléchie. Ils ne sont pas favorables a priori à une sortie mais ils pourraient très facilement basculer, par exemple si la zone euro replongeait dans la crise comme ce fut le cas en 2010-2012. Mais les souverainistes qui sont mieux informés des questions économiques ne devraient pas varier au gré de l’opinion comme le font NDA et Le Pen.

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  6. Toute personne censée a pu constater les méfaits de l'euro depuis 2002. Contrairement aux promesses faites par ses partisans dès 1992, on a vu que celles-ci ne s'étaient pas réalisées, bien au contraire. Pour avoir une politique économique digne de ce nom, il faut avoir le levier monétaire entre les mains. Malheureusement, force est de constater que les français subissent un lavage de cerveau de la part des médias mais la vérité n'est pas de leur côté. Soyons pédagogues et démontrons les impostures des européistes à ce sujet.

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  7. Je partage ton point de vue, mais je ne comprends pas comment la France peut sortir pleinement et immédiatement de l'Union Européenne. L'activation de l'article 50 est impérative pour une sortie pleine. Ensuite, il y a plusieurs textes à modifier dont la Constitution française (cf. le titre XV de notre constitution http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/la-constitution/la-constitution-du-4-octobre-1958/texte-integral-de-la-constitution-du-4-octobre-1958-en-vigueur.5074.html#titre15). Et pour supprimer ce titre, il faut un référendum.

    Concernant les souverainistes autoproclamés, s'ils ne veulent pas que la France retrouve ses souverainetés économique, sociale et monétaire, ce ne sont que des pseudos souverainistes qui n'ont aucune différence avec les européistes.

    Enfin, s'il y a une chose que je ne supporte pas en politique, ce sont ceux qui, par absence de convictions, change de programme en fonction des sondages.

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  8. Au sujet de NDA, de Marine Lepen et de leur programme, Asselineau avait vu juste dès le début, des leurres.

    La sortie via l'article 50 reste pour moi la position la plus simple, légitime, efficace et respectueuse des autres pays de l'UE.

    On va voir si Philippot, copieur compulsif du programme de l'UPR sera encore invité régulièrement dans les médias. J'en doute, sauf pour commenter les déboires du FN.

    Les "souverainistes" vont encore plus s'éparpiller façon puzzle. Votre mouvement en est une démonstration de plus.
    A la grande joie du système qui ramène ses sujets de prédilection sur la table : terrorisme, islamisme, GPA, opposition de pacotille style Mélenchon, FN auto-caricatural, même si la Marine donne des signes de ras le bol (mars 2018 risque d'être intéressant)...
    Macron et ses sujets ont de beaux jours devant lui malgré des prestations lamentables.

    Grand tunnel pourri avant la prochaine crise.

    ***Jacko***

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    1. Bonjour Jacko,

      Je suis en désaccord total avec vos propos. Prétendre qu'Asselineau aurait vu juste sur Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan et leur programme est une infamie sans nom.

      Je vous le rappelle que François Asselineau prétend qu'aussi bien Marine Le Pen que Nicolas Dupont-Aignan sont en fait des agents américains chargés de pourrir son discours. C'est avec ce tissu de conneries que vous êtes d'accord?

      Vous voir qualifier Florian Philippot de copieur compulsif de l'UPR est absolument ridicule, pardonnez-moi : la critique de l'UE n'appartient à personne, et si jamais François Asselineau était l'auteur d'un slogan ou d'une idée reprise par Florian Philippot, il devrait plutôt s'en réjouir.

      Je vous vois plutôt là reprendre une calomnie de l'UPR aussi stupide que peu probable selon laquelle Florian Philippot aurait été vu lors d'une conférence de François Asselineau prendre des notes pour le copier... Sachant que toutes ces conférences sont largement diffusées sur internet!

      Florian Philippot restera à l'évidence invité par les grands médias, qui le feront au moins au début pour gêner un maximum Marine Le Pen.

      Là où je suis d'accord avec vous, c'est pour déplorer cette tendance absolument maladive des souverainistes à la division, dont je suis désolé de constater avec vous que notre hôte est l'un des acteurs.

      Petit bémol quand vous semblez considérer que le grand méchant "système" s'ingénierait à ramener un sujet de prédilection (donc je suppose des faux sujets pour vous) de l'islamisme...

      Je veux bien être d'accord avec vous pour dire que le sujet de l'islamisme ne résume pas tout de notre vie politique et économique. Mais enfin quand même, c'est un sujet majeur! Que des milliers de Français nourrissent une haine contre leur patrie et tentent de vivre une forme de sécession (dixit notre ancien président de la république), je suis désolé, mais c'est un sujet des plus préoccupants. Et ce n'est pas le "grand méchant système" qui met ce sujet sur la table.

      Désolé d'être aussi direct, mais quand je vous vois dire ça, je m'interroge...

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  9. Pendant que vous poursuivez votre recherche de la Vraie Croix souverainiste, ne peut-on concevoir que l'arrivée au pouvoir de Dupont-Aignan ou même de Marine Le Pen serait un net progrès par rapport aux candidats LR ou PS ?

    Par exemple :
    - ils n'auraient pas laissé filer STX et Alstom
    - ils n'iraient pas prononcer des paroles très difficilement réversibles à Alger, comme annoncé par le cynique Macron pendant la campagne
    - ils auraient une possibilité de nomination et d'explication qu'ils n'ont pas dans l'opposition, qui permettrait de préparer l'opinion à une sortie de l'euro ; 5 ans seraient-ils suffisants, vu le déluge de propagande actuel ? Il faut voir.

    Parce qu'en attendant, vous refusez de voter pour eux pour préserver la Vraie Doctrine, mais celle-ci est de plus en plus difficile à appliquer.

    C'est bien vous qui risquez de vous retrouver Tsipras, car quand nous n'aurons plus d'industrie vous n'aurez simplement plus le choix, dussiez-vous parvenir au pouvoir.

    Quant à votre phrase "Ensuite, comment espérer émerger avec un discours sans aspérité ?" mieux vaut en rire lorsqu'on connaît votre comportement personnel face aux discours "ayant des aspérités" dans d'autres domaines.
    Figurez-vous que les autres électeurs, ceux qui ont peur de sortir de l'euro, vont réagir comme vous réagissez dans ces autres domaines. Eh oui.

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  10. D'accord avec toi Laurent, et également avec "Moi4 octobre 2017 à 10:43" et Magalie Michaud.

    Dans le débat que nous avons eu sur la sortie de l'Euro, je penche plutôt vers un discours de clarté et d'efficacité, à savoir l'annonce de la sortie de l'euro et donc par la même occasion la fin de l'UE.

    Je ne partage pas la frilosité de ceux qui pensent que l'opinion publique ne peut être réceptive à un discours aussi radical.

    Je pense que MLP a d'abord été sanctionné pour son amateurisme comme tu l'as toi-même souligné.

    Je ne suis pas un souverainiste vouant un culte à une France glorifiée. Je suis souverainiste parce que je suis désormais convaincu que l'échelon national est aujourd'hui le seul fiable pour retrouver une vraie démocratie. Ce qui m'intéresse c'est la souveraineté du peuple. Et depuis le bafouement du NON en 2005, j'ai bien compris que l'UE était conçue comme une forteresse technocratique, destinée à rétablir le rapport de force capital-travail du 19ème siècle.

    L'UE est une impasse. Il est impossible de la révolutionner.

    Il faut en sortir pour lui préférer des accords de Nation à Nation avec nos voisins.

    Il faut en revanche que nous soyons très bien rodés et compétents sur le processus de sortie de l'UE. Mais si c'est le cas, le peuple nous porterait attention.

    Ils sont tellement bassinés à la démagogie que çà détonnerait en notre faveur.

    Cordialement

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  11. @ Moi

    Je recommande l’étude de Jonathan Tepper
    http://www.gaullistelibre.com/2012/02/la-sortie-de-leuro-cest-possible-et-pas.html

    Bien d’accord sur le fait que l’opinion n’est pas figée

    @ Anonyme 9h00

    Cela me rappelle ceux qui parlent de l’Allemagne en oubliant l’explosion de la pauvreté

    130% de dette publique, cela peut passer quand on a sa monnaie

    @ Sylvie

    Merci
    @ JJS

    Bien d’accord

    @ Magalie et Jacko

    Je pense que l’article 50 est une erreur. Je vous renvoie à mes papiers de l’époque. Si on le respecte, c’est deux ans de perdus qui ouvriraient la voie à un retournement de situation.

    Le changement dans la Constitution peut être fait rapidement par référrendum.

    Il serait bien d’arrêter avec ces anathèmes ridicules de « copieur d’Asselineau ». Philippot défend ces idées depuis longtemps il me semble. Chevènement et Séguin l’ont devancé, en bien mieux

    @ Anonyme 16h53

    Sauf qu’ils ont le don de rendre leurs idées minoritaires…

    @ Vincent

    La souveraineté, c’est la démocratie, la solidarité, et la possibilité de maîtriser les excès ultralibéraux

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    1. Laurent, j'ai lu tous tes papiers de l'époque et je n'en démords pas sur l'article 50 qui est le plus logique et le plus respectueux des autres pays de l'UE, ce qui est quand même une donnée hyper importante du problème, sans rester dans le cercle auto-centré franco-français.

      Le président a été élu le 7/05/17, il y a 5 mois. On serait à 19 mois du Frexit en toute légalité et légitimité. RDV le 08/05/19 pour voir comment les choses auront avancé...

      Au niveau de Philippot, on a le droit de faire un peu d'humour. Peu importe au fond qui copie qui du moment que les idées avancent, on est d'accord. Faut un peu se décoincer de temps en temps.

      "Chevènement et Seguin les ont devancés", on est d'accord, mais au final, ils se sont couchés comme des crèpes (Pour être poli, Chevènement qui sort la vaseline pour Macron, faut quand même avoir l'habitude d'avaler de sacrés couleuvres dans le camp des souverainistes...), faudrait pas l'oublier non plus. La sousoupe est trop bonne, de leur propre aveu.

      Est-ce que Philippot ou Asselineau feraient mieux, hauts fonctionnaires, énarques, au bout du compte tenus par le système ? Au final rien n'est moins sûr. Ce qui n'empêche pas de les écouter, eux et leur mouvement, d'une oreille attentive, car intéressants (comme Seguin et Chevénement l'ont été à une époque, sans succès).

      D'ailleurs Laurent, tu sembles prendre la défense de Philippot, mais tu n'as jamais fait, en 7 ans, un article sur lui et sur le phénomène. On doit en penser quoi ? Guerre de micro-chapelles ?

      A mon humble avis, c'est le système qui décidera au bout du compte, en fonction de ses intérêts, qui sera porté sur le devant de la scène, come toujours.
      Désolé d'être si pessimiste sur ce blog que je respecte.

      ***Jacko***

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    2. "Cela me rappelle ceux qui parlent de l’Allemagne en oubliant l’explosion de la pauvreté"

      Il s'agit d'une pauvreté relative. En pouvoir d'achat, au moins un tiers des allemands considérés comme pauvres en Allemagne, ne seraient pas considérés comme pauvre en France.

      Il y a 2 fois plus de SDF en France qu'en Allemagne.

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    3. Je n’ai pas lu l’étude de Jonathan Tepper mais les exemples historiques de fin d’unions monétaires ne sont pas forcément comparables avec une sortie de la zone euro. D’une part, il faut distinguer le cas où un seul pays sortirait de la zone euro sans qu’il y ait dissolution de l’ensemble de la zone monétaire. Ensuite il faut prendre en considération le fait que l’euro, avec le dollar, tient une importance considérable dans les échanges mondiaux. Et enfin, nous sommes aujourd’hui dans une globalisation financière, les marchés sont intégrés et pèsent bien davantage qu’il y a seulement 20 ou 30 ans.

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    4. J’ajoute que lorsqu’on prend les exemples de l’union latine, de l’Argentine ou du bloc-or, ce n’est pas vraiment comparable avec l’euro car il s’agit d’unions de plusieurs monnaies et non d’une monnaie unique avec une seule banque centrale. Dans le cas de la Tchécoslovaquie, il y a eu disparition pure et simple de la couronne tchécoslovaque. Or, si un pays quitte la zone euro mais que celle-ci survive à ce départ, ne serait-ce que quelques mois, le pays qui s’en irait devrait solder sa position débitrice vis-à-vis de la BCE. Pour l’Italie par exemple, ce serait environ 500 milliards : 150 milliards au titre de la monnaie émise et 350 milliards au titre de sa balance des paiements courants (Target).

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    5. @ Jacko,
      Il faut bien faire la distinction entre les aspects juridiques et les aspects pratiques et politiques.

      L’article 50 dit : « Les traités cessent d'être applicables à l'État concerné à partir de la date d'entrée en vigueur de l'accord de retrait ou, à défaut, deux ans après la notification visée au paragraphe 2, sauf si le Conseil européen, en accord avec l'État membre concerné, décide à l'unanimité de proroger ce délai. »

      Ce délai de 2 ans est donc un délai par défaut, il peut être écourté ou prorogé par un accord entre l’état concerné et le Conseil Européen.

      D’autre part, l’article 50 concerne la sortie de l’UE et non la sortie de la zone euro. Concernant la sortie de l’euro, il n’y a rien de prévu dans les traités. Mais il me semble évident que si la Grèce était sortie de l’euro en 2015, ça n’aurait pas pris 2 ans…

      Je suis d’accord avec Laurent Herblay sur le fait qu’un pouvoir alternatif qui serait porté par les urnes ne pourrait pas se permettre d’attendre 2 ans avant d’appliquer son programme. Le cas du RU est particulier puisqu’il n’est pas dans l’UEM et que, par ailleurs, le programme de May n’est pas un programme alternatif.

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    6. @Moi
      En partie d'accord avec toi, mais comme je l'ai déjà indiqué en commentaire d'autres articles :
      1) Au niveau de l'euro, des mesures devront être prises immédiatement : contrôle des changes, des capitaux et tout le toutim
      2) Au niveau de la sortie de l'UE, annonce dune volonté de sortie propre via l'article 50 pour respecter les autres pays.
      La phase de renégo est fixée à 2 ans mais rien n'empêche de mettre en place certaines mesures indispensables avant (je ne vois pas pourquoi on se tournerait les pouces pendant 2 ans ?) ou même de sortir de la phase de négo si l'UE et la commission sont jugées de mauvaise foi.
      Mais en affichant a priori et au départ un souci de respect des traités signés, on envoie un message fort de légitimité et de respect vis-à-vis des autres pays.

      ***Jacko***

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    7. @Jacko ,

      Vous dites : « La phase de renégo est fixée à 2 ans mais rien n'empêche de mettre en place certaines mesures indispensables avant ». Ben si puisque l’article 50 stipule que les traités s’appliquent à l’état concerné tant que le retrait n’est pas effectif. Donc il faudrait attendre la fin des négociations et la signature d’un nouvel accord, ou à défaut attendre l’expiration du délai de 2 ans avant de prendre des mesures qui seraient contraires aux traités.

      Pour ma part, je considère le traité de Lisbonne comme illégitime puisqu’il est la copie du TCE qui a été rejeté par le peuple français en 2005. Je ne vois pas pourquoi il faudrait s’imposer de respecter des règles stupides et non démocratiques au risque de mettre en échec la mise en œuvre d’une politique alternative. L’UE, d’ailleurs, est la première à violer ses propres règles lorsque ça l’arrange.

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    8. @ Jacko

      Je persiste sur l’article 50. Non seulement, le vote de 2005 rend sa légitimité contestable, mais ensuite, je pense que cela revient à faire passer le fétichisme juridique avant la démocratie et la politique. La sortie doit être pleine et immédiate. La période de transition, dans l’euro, me semble totalement impraticable. Et si nous voulons interdire le glyphosate ou le saumon OGM, pourquoi attendre 2 ans ?

      J’ai peu parlé de Philippot, (mais un peu quand même, et au moins une fois, pour prendre sa défense), mais cela signifie aussi que je ne l’ai jamais attaqué, car, lui, n’a pas eu de propos condamnable. Au contraire d’une guerre, c’était plutôt une forme de neutralité pas négative, étant donné qu’il était au FN.

      @ Moi

      La mondialisation était déjà très forte avant l’euro. L’étude de tepper revient sur de nombreux cas. La Banque de France existe toujours. Sur le solde Target, pour avoir discuté avec des expers, ce que vous dites n’est pas juste.

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    9. @Moi et Laurent
      J'entends vos arguments sur le juridisme mais il y a plusieurs façon d'aborder l'article 50 :
      1) De manière exclusivement juridique justement et là, vous vous enfermez tout seul dans cette vision.

      2) De manière beaucoup plus politique, vis-à-vis de l'intérieur et de l'extérieur : (annoncer que lon va respecter un traité, ou l'esprit d'un traité ;) n'a jamais empêché de faire de la politique).
      -> pour avoir un discours clair et compréhensible vis-à-vis des électeurs
      -> pour envoyer des signes de respect et de bonne volonté aux autres pays
      -> ce qui n'empêche pas de fixer des limites et de contourner l'excès de juridisme justement, en justifiant certaines mesures prises par la protection de l'intérêt national face à la mauvaise foi probable d'une Commission obtue, vindicative et non élue

      - De toute façon, si la France décide de sortir, je pense que très rapidement cela fera boule de neige et que beaucoup de cartes seront rebattues.

      ---------

      Quoi qu'il en soit, avec ou sans l'article 50 (et c'est dommage de prendre ce prétexte, somme toute tactique et secondaire, pour s'opposer à l'UPR) , il faudra un gus à la tête de tout cela qui soit convaincu, qui en ait dans le pantalon, qui ait une base et une légitimité politiques fortes, qui soit bon politique, fin tacticien et excellent négociateur, soucieux des intérêts de son pays, résistants aux influences diverses et variées...
      Bref, c'est pas gagné.

      ***Jacko***

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    10. @ Laurent Herblay "Sur le solde Target, pour avoir discuté avec des expers, ce que vous dites n’est pas juste."

      Cela mériterait d'être développé, c'est pour cela que je dis qu'il nous manque un débat sérieux, argumenté et honnête sur la sortie de l'euro. C'est Mario Draghi, je crois, qui avait déclaré que, si l'Italie sortait de l'euro, sa banque centrale nationale devrait régler son solde débiteur à la BCE. Il me semble évident que, si un pays sortait de l'euro, le bilan de la BCE s'en trouverait impacté et que l'état partant devrait solder son compte, ou alors ce sont les autres pays qui devraient recapitaliser la BCE. Qu'en disent vos experts ?

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  12. https://www.les-crises.fr/video-brexit-frexit-valssit-et-colegram-avec-annie-lacroix-riz/

    Aux origines du carcan européen,
    Annie Lacroix-riz

    C'est également un livre aux éditions Delga.

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  13. Il y a une amélioration macro-économique conjoncturelle dans la zone euro (Alignement des planètes : politique monétaire ultra-expansionniste de la BCE, baisse de l’euro, baisse du pétrole, maintenant amélioration conjoncturelle mondiale) qui donne l’illusion que les problèmes institutionnels de la zone euro sont résolus, notamment à certains souverainistes qui retirent la sortie de l’Euro et de l’UE de leur projet politique.

    Cela dit peut-on être vraiment certain que la crise de la zone euro appartient définitivement au passé ? Quand on regarde de plus près la situation de la France dans la Zone Euro, on peut dire que c’est celle du gars solide qui fume 2 paquets de cigarettes par jour. Pour l’instant ça peut encore aller mais ça finira par aller vraiment mal. Ainsi, on a appris récemment que la dette publique française a encore augmenté récemment en volume et surtout en pourcentage du PIB (99,2 %). Le problème est que cette hausse intervient dans des circonstances idéales depuis quelques années de taux d’emprunt vraiment très bas pour la France, de planches à billets de la BCE, de baisse du pétrole et de reprise économique européenne et mondiale. Qu’adviendra-t-il si toutes les circonstances idéales ne sont plus réunies ? La BCE devrait abandonner le QE avant la fin de l’année 2018, et plus tard commencer à remonter ses taux d’ici quelques années, de ces faits le taux de change de l’Euro pourrait aussi monter. Le déficit commercial, signe du manque de compétitivité et de la désindustrialisation de la France, est aussi sur des niveaux record malgré les circonstances idéales.

    https://fr.reuters.com/article/companyNews/idFRL8N1M92Z1
    http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-eco/le-deficit-commercial-un-signe-inquietant-du-decrochage-de-la-france-3431981

    L’Italie bénéficie aussi du QE de la BCE (avec toutefois des taux d’emprunt plus élevés que pour la France) et de l’alignement des planètes, ce qui n’a pas empêché sa dette d’atteindre un record absolu à 2300 milliards d’euros en juillet 2017 contre 2218 milliards d’euros fin 2016, soit une hausse de 3,70% en 7 mois qui est plus rapide que celle beaucoup plus modeste de son PIB attendu en hausse de 1,4% en rythme annuel en en 2017.

    https://www.investireoggi.it/economia/categoria/economia-italia/debito-pubblico-italiano/

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Dette_publique_des_%C3%89tats_de_la_zone_euro

    Pour l’Espagne autre homme malade de l’Europe, il y a maintenant sa région la plus riche, la Catalogne, qui veut son indépendance, les catalans estimant qu’ils contribuent trop au budget espagnol :

    http://www.rtl.fr/actu/international/catalogne-pourquoi-les-riches-veulent-faire-secession-7790307623

    https://www.lesechos.fr/monde/europe/030648049954-catalogne-une-independance-aurait-de-lourdes-consequences-economiques-2118834.php

    En Conclusion, rien n’est réglé pour les pays malades de la zone euro, en particulier la France et l’Italie et l’Espagne et donc la crise dans la zone euro risque de reprendre. Ce n’est, en principe, qu’une question de temps.

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  14. Le reniement de NDA n'est pas fait pour me surprendre, en sus de son alliance plus que douteuse avec MLP entre les 2 tours. J'ai toujours trouvé sa propagande droitière avec son obsession des "charges" forcément trop élevées dignes d'un néolibéral européiste et ses couplets trop exclusivement centrés sur les PME-PMI et l'artisanat, droitiers.

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    1. Il n'y a eu aucun reniement chez Nicolas Dupont-Aignan. Il faut arrêter au bout d'un moment d'employer des termes non seulement méprisants mais qui surtout ne correspondent pas à la réalité.

      Après, bien sûr que certains propos de NDA sont d'une démagogie crasse et que sa défense que je suis désolé de qualifier de poujadiste des PME n'est pas toujours très appropriée...

      Maintenant, c'est le principe de la politique, il faut l'accepter. Le seul qui s'y refuse (et encore, il y a à redire), c'est Macron qui assume son tropisme pro-grand groupes. Est-ce que c'est préférable?

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    2. NDA ne sait pas que la France c'est aussi et surtout 90à 95% de salariés à moins de 1500 euros mensuels qui font vivre les commerçants et artisans, mal puisqu'ils sont de plus en plus mal payés. La moins mauvaise façon de défendre les catégories sociales qu'il défend passe aussi plus sûrement par la défense de tous les salariés.
      Quant à Macron il ne se contente pas de " son tropisme pro-grand groupes" mais aussi et plus sûrement les revenus du capital par sa réforme de l'ISF et de permettre aux riches de s'enrichir, aux pauvres de s'appauvrir ainsi que les classes moyennes. Autrefois on appelait cela une politique de classe.

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  15. J'ai bien lu cet article et les commentaires, et je me désole d'avoir si peu de temps pour écrire le mien.

    Je conteste formellement la réalité d'un quelconque "reniement" chez Nicolas Dupont-Aignan. Bien entendu, il y a une évolution puisque Nicolas Dupont-Aignan indique qu'il se vante d'avoir infléchi la position de Marine Le Pen sur la sortie de l'euro, en indiquant qu'il a obtenu d'elle qu'elle ne soit plus immédiate et qu'elle ne soit plus, dit-il, le préalable à toute mise en oeuvre d'une politique économique différente.

    Déjà, sans tout connaître du programme de Marine Le Pen, il me semble qu'elle n'a jamais en fait prétendu le contraire. Si elle n'a pas démenti (ou démenti si mollement que je ne m'en sois pas aperçu), c'est bien parce que cette présentation l'arrange. A-t-elle eu tort de céder en faisant cela à la doxa médiatique ou bien cette option était-elle inaudible politiquement?

    Franchement, la réponse à cette question n'est pas aussi évidente qu'on veut bien le croire. Moi, je pense que cette option était inaudible politiquement, même si sur le fond elle était réaliste et fondée.

    Pour autant, faut-il bêler avec la meute médiatique et politique qui croît avoir arraché une grande victoire sur Marine Le Pen? Tout ça parce qu'on aurait réussi à lui faire abandonner la sortie de l'euro, qui fait peur à l'ensemble des classes dirigeantes et moyennes parce qu'elles ressentent que les classes populaires pourraient imposer cette idée?

    Moi, je ne crois pas. Tout simplement parce que le recul de Marine Le Pen (ou de Nicolas Dupont-Aignan, si tant est qu'il existe) ne porte que sur le calendrier.

    L'objectif de sortie de l'euro n'est pas abandonné, à moins que j'ai loupé quelque chose, aussi bien au sein de Debout la France qu'au FN.

    Après, il faut quand même bien comprendre la séquence : les souverainistes ont perdu les élections, et ce de manière plus large qu'attendue. Certes, cette défaite plus grave que prévue me paraît plus largement due à la faiblesse de la candidate qu'autre chose, mais elle est et on ne peut faire l'économie de la constater.

    Je pense aussi que NDA n'est plus dans la séquence "présenter son programme", ce qu'il a fait lors de l'élection présidentielle. Cette élection est passée, et il est donc logique qu'il ne parle plus des grands choix qu'il avait proposé lors de la campagne.

    Son job d'élu et d'homme politique, c'est désormais deux choses : s'opposer à la politique en place, ce qu'il fait je trouve plutôt bien, et essayer de rassembler l'opposition. Dans cette logique de rassemblement qui est la sienne, il me paraît évident qu'il a raison non pas d'abandonner mais de ne pas mettre en avant un thème qui est un épouvantail pour ceux avec qui il se propose de discuter.

    Amicalement,

    Arthur.

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    1. Vous êtes le seul à penser que NDA n'a pas abandonné la sortie de l'euro. C'est pourtant bien ce qu'il dit dans cette vidéo :
      https://www.youtube.com/watch?v=hja7gtlQrRw
      Extraits :
      « Ça sert à rien de sortir de l'Euro si les Français ne le veulent pas... » (…) « il y a des moyens de faire évoluer la politique monétaire (de la BCE) … »
      Ce sont des contrevérités. Comment peut-on affirmer que les Français ne le veulent pas et ne peuvent pas évoluer sur le sujet ? Et comment peut-on dire qu’il est possible de faire évoluer la politique de la BCE alors qu’elle est indépendante ? Et d’ailleurs, même si on la faisait évoluer, ça ne règlerait pas le problème de l’hétérogénéité de la zone euro et de ses déséquilibres internes avec des excédents commerciaux énormes de l’Allemagne au détriment de ses partenaires.

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  16. Un pays qui a l’Euro comme monnaie est dépendant des marchés financiers et de la BCE. Un pays qui a qui a sa monnaie nationale est aussi dépendant des marchés financiers mais, en contrepartie, a le soutien assuré de sa banque centrale, cas du Royaume-Uni, par exemple, qui s’efforcer de passer la délicate transition du Brexit.

    Le fait qu’un pays qui à l’Euro comme monnaie soit à la fois dépendant des marchés financiers et de la BCE introduit une contrainte supplémentaire. Si le gouvernement d'un tel pays arrive au pouvoir avec une position disons ambiguë sur le sujet de l’Euro, avec la volonté de modifier les traités européens sur l’immigration, les travailleurs détachés, le dumping fiscal et social, ou autres choses, les marchés financiers et la BCE doivent être assurés que même si ledit pays demande à changer quelque chose dans les traités européens et que finalement il n’obtient rien ou presque, il ne prendra aucune mesure unilatérale qui serait une violation d’un traité européen et que bien évidemment il n’envisagera jamais de sortir de l’Euro, quelles que soient les circonstances de ses relations et de ses demandes envers ses partenaires de la zone euro et de l’UE. Si ces deux conditions ne sont pas remplies les marchés financiers vont s’inquiéter et donc les taux d’intérêt de sa dette augmenter très rapidement, sa bourse s’effondrer par effet moutonnier, les banques confrontées à la fuite des capitaux et, cerise sur le gâteau, la BCE qui non seulement n’apporte aucun soutien mais restreint l’accès aux liquidités aux banques dudit pays, cas de Chypre en 2013 ou de la Grèce en 2015 :

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/03/21/la-bce-menace-d-etrangler-chypre_1851779_3234.html

    http://www.huffingtonpost.fr/2015/02/05/grece-bce-banques-grecques-financement-europe_n_6619190.html

    Autrement dit il n’y a pas de demi-mesure possible pour un gouvernement qui arrive dans un pays qui a l’Euro comme monnaie. Il doit afficher une foi inébranlable à l’Euro et à l’Union Européenne,respecter les traités européens que son pays a signés tant qu'ils n'ont pas été modifiés par la procédure légale propre à l'UE , ou en sortir le plus rapidement possible, y compris en violation des traités européens qui n’autorisent pas une sortie unilatérale de la zone euro. Les solutions intermédiaires n’existent que dans les esprits de ceux qui racontent n’importe quoi.

    Saul

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  17. @ Anonyme 15h06

    Très juste.

    @ Tythan

    Il admet lui-même un reniement sur l’euro, en disant qu’il a changé sur l’euro, contrairement à Philippot.

    Le changement de calendrier n’est pas tout, la sortie de l’euro n’est plus qu’une très éventuelle option, qui n’est pas un préalable. Cela ressemble quand même à un enterrement, d’autant plus que bien des frontistes disaient depuis longtemps qu’ils ne le souhaitaient pas.

    Un homme politique doit défendre ses convictions, et ici, celle-ci me semble trop fondamentale pour l’abandonner en rase campagne

    @ Moi & Saul

    Merci

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    1. @ Laurent

      Merci pour ta réponse. Je reste en désaccord, ne serait-ce que pour une question de vocabulaire. Tu vas dire que je pinaille et j'en suis désolé, mais c'est important.

      Tu emploies le terme difficile à entendre de "reniement". Pour qu'il s'applique, il aurait fallu que Nicolas Dupont-Aignan ait insisté, au préalable, sur l'immédiateté de la sortie de l'euro. Je ne pense pas que cela ait jamais été le cas.

      On peut parler d'une évolution, mais utiliser le terme de reniement est complètement disproportionné, sans même compter la charge négative qu'il comporte.

      Très sincèrement, moi je suis plus à l'aise avec la position actuelle de Nicolas Dupont-Aignan sur l'euro, qui est moins dogmatique, moins brutale même si je reconnais qu'elle est moins percutante pour les convaincus.

      Le point qui achoppe dans ton raisonnement, c'est quand tu prétends que NDA aurait abandonné en rase campagne l'idée de la sortie de l'euro. C'est une position qui est à l'évidence fausse. L'évolution de NDA sur le sujet est plus une évolution dans la présentation de ses idées qu'un recul sur le fond.

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  18. Attention Laurent, si le choix c'est Macron ou la sortie unilatérale, on risque de ne rien changer du tout pendant encore très longtemps. Oui ce débat doit avoir lieu mais ce ne devrait pas être un préalable, la priorité c'est de rassembler pour constituer une majorité alternative autrement tout cela ne sera jamais que de la fiction. Mieux vaut un tiens que deux tu l'auras.

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    1. « si le choix c'est Macron ou la sortie unilatérale, on risque de ne rien changer du tout pendant encore très longtemps »
      Mais si le choix c’est rester dans l’euro, vous allez changer quoi ? Il n’existe aucune possibilité de mener une politique alternative au sein de la zone euro. Et vous allez rassembler qui ? Des gens de droite et d’extrême droite qui se focalisent sur les questions identitaires et qui font l’impasse sur les questions économiques, monétaires et sociales.

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    2. La monnaie n'est pas l'alpha et l'omega de la politique, heureusement on dispose encore de beaucoup d'autres leviers d'action. Et l'opposition à Macron n'est pas plus à droite qu'à gauche ; pour la rassembler il suffirait de lui présenter un projet alternatif central et crédible.

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    3. Quels leviers d’action ? La politique budgétaire est contrainte par le TSCG, la politique commerciale est contrainte par le marché unique, la politique industrielle est contrainte par la concurrence libre et non faussée. L’état n’a plus le droit d’intervenir dans l’économie et il est sommé de libéraliser à tout va et de mener des réformes structurelles néolibérales pour simplement maintenir sa compétitivité dans un espace où il ne peut plus dévaluer et où ses principaux partenaires/concurrents européens baissent les salaires. Soit nous sortons, soit nous sommes condamnés à faire comme les autres pour ne pas nous faire plumer. Et si nous ne jouons pas le jeu, la BCE peut nous y contraindre comme elle l’a déjà fait maintes fois à Chypre, en Grèce… Ouvrez les yeux !

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    4. « Impossible n'est pas français. »

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    5. Si impossible n’est pas français, il est alors possible de sortir de l’euro…

      Il ne suffit pas de répéter « rassembler, rassembler », encore faut-il se mettre d’accord sur les points essentiels et la sortie de l’euro en fait partie, je dirais même que c’est la première condition. Pour ma part, je ne voterai jamais pour un candidat qui ne prévoit pas la sortie de l’euro, ne serait-ce qu’au travers d’un plan B comme Mélenchon, car je sais qu’aucune politique alternative n’est possible dans le cadre des traités actuels.

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  19. "Moi",

    le petit Herblay vous remercie, à 22h20, de le maintenir dans son petit monde confortable par votre vidéo de 18h56.

    Comme vous vous prétendez l'un et l'autre gaullistes, vous auriez pourtant pu faire le parallèle avec ceci (commentaire) :

    http://www.ecpad.fr/le-discours-du-general-de-gaulle-a-oran-le-6-juin-1958/

    Par ailleurs, même sans sortie de l'euro NDA ou même MLP vaudraient mieux que l'existant. Parce qu'on est en train de se faire dépecer, au cas où vous n'auriez pas remarqué.

    Les gens comme vous deux ne savent que récriminer contre leur camp et diviser celui-ci. Vous n'êtes que des caractériels bons à rien.

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    1. Vous êtes hors sujet avec ce discours du général de Gaulle à Oran. Je ne reproche pas à NDA d'avoir évolué s'il l'avait fait par réalisme mais de le faire par opportunisme et démagogie. De Gaulle a eu raison de permettre à l'Algérie de retrouver son indépendance. Mais NDA a tort de croire (ou de feindre de croire) qu'il est possible d'être indépendant sans avoir la maîtrise de sa monnaie.

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  20. C'est plutôt Mélenchon que je vois bien en Tsipras français. D'ailleurs ils sont toujours amis.

    JLM aime croire que s'il avait été élu, comme la France est un pays bien plus grand que la Grèce, la troïka et tout le toutim européen n'auraient pas osé lui interdire d'appliquer son programme. Cela doit aussi arranger Tsipras de le croire.

    Pour MLP et NDA je ne me faisais aucune illusion.

    L'argument selon lequel il ne faudrait pas faire campagne pour le Frexit parce que l'électorat dans son ensemble n'adhère pas à l'avance à la thèse dont la campagne est supposée le convaincre à la fin est trop indigent logiquement pour le pas trahir la mauvaise foi.

    D'autant plus que la dernière fois que les français ont eu droit à un débat démocratique sur la construction européenne ils ont voté non à 55%. C'est une honte de raconter qu'il ne faut pas débattre du Frexit parce que les français ne seraient pas prêts à entendre les souverainistes.

    Ils ont essayé de récupérer les souverainistes, de surfer sur le referendum de 2005, mais maintenant ils enterrent le débat parce qu'ils ont trop peur que ce soient les souverainistes qui gagnent.

    Ivan

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    1. "C'est plutôt Mélenchon que je vois bien en Tsipras français. D'ailleurs ils sont toujours amis. " Je ne sais pas s'ils sont toujours amis (je ne le crois pas) mais, politiquement, ils sont en désaccord. Mélenchon a critiqué la capitulation de Tsipras et il a soutenu le parti "Unité Populaire" (fondé par des dissidents de Syriza) aux élections législatives grecques de 2015.

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  21. @ Tythan

    Je me répète, mais c’est NDA lui-même qui dit qu’il a changé, tout court. C’est bien le mot qu’il emploie sur RTL, en précisant « contrairement à Philippot ». Ce changement, pour moi, c’est un reniement, car la question est trop importante pour être ambigu, et là, il est au-delà de l’ambiguité, il est dans l’abandon de l’idée. Avant, il n’y avait qu’un plan monétaire, la sortie de l’euro, point barre. Aujourd’hui, son plan A, c’est une réforme de l’euro, et le plan B, à peine évoqué désormais, qui semble à destination cosmétique. Il suffit de l’écouter pour se rendre compte de ce reniement.

    Et globalement, je pense que cette position est une erreur :
    - de fond, car il n’y a pas d’autre issue
    - de forme, car son discours est peu compréhensible et ne convaincra pas grand monde : les pro-UE préfèreront les vrais pro-UE et les anti-UE s’en éloigneront.
    C’est une impasse complète

    @ Gérard

    Je n’en suis pas du tout convaincu. Je pense que seul un discours clair et vraiment alternatif permettra de rassembler une majorité. D’accord sur le projet central, mais il faut aussi que cette alternative soit vraiment perçue comme telle. La position sur l’Europe peut en être le fondement

    @ Ivan

    Mélenchon me semble bien dans cette logique

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    1. Quand tu dis "les pro-UE préfèreront les vrais pro-UE et les anti-UE s’en éloigneront.
      C’est une impasse complète", franchement ça me désole.

      Qu'un esprit aussi subtil que le tien puisse succomber à une telle réduction binaire me fait vraiment de la peine.

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    2. Je suis d'accord avec Laurent Herblay.
      J'ajoute que le fait de changer ainsi d'avis lui a fait définitivement perdre toute crédibilité.

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  22. @ Tythan

    Je crois que le sujet européen impose de la clarté, tout simplement pour pouvoir agir dès le premier jour. Le Brexit ou le cas grec montrent que la France devra aller vite et fort. Ne pas avoir le mandat pour le faire, c’est prendre le chemin de Tsipras.

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  23. N'étant encartée à aucun parti depuis fin 2014, je parle en toute objectivité (et avec mes connaissances en droit européen).

    Admettons qu'un président favorable au Frexit soit élu en 2022, comment procédera-t-il à une sortie pleine de la France de l'Union Européenne sans activer l'article 50 ?

    Admettons que le nouveau président après avoir fait part de sa volonté de sortir la France de l'Union Européenne par je ne sais quel moyen (je n'en vois pas d'autres), supprime la directive des travailleurs détachés, rétablisse les contrôles des personnes, travailleurs, capitaux et marchandises à la frontière, décide d'interdire sur le marché français des produits issus d'usines délocalisées en Europe de l'Est.

    Que feront la Pologne ou la Hongrie (ou les 2) qui seront pénalisés, car leurs travailleurs ne pourront plus être détachés en France (500 000 en 2017), leurs marchandises seront taxés voire interdites dans le cas des entreprises délocalisées ?

    Elles porteront plainte devant la CJUE (puisque la France n'ayant pas quitté officiellement l'Union Européenne sera toujours sous sa coupe). Et la CJUE donnera raison à ces 2 pays puisqu'il y a violation des articles du TUE qui interdisent la restriction à la circulation libre et non faussée des personnes, travailleurs, marchandises et capitaux.

    Que se passera-t-il après ? Ce président dira-t-il qu'il n'en a rien à faire de la CJUE ? Le cas échéant, la Pologne et la Hongrie saisiront la Cour Internationale de Justice.

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