Hier, s’est
terminée cette
célébration commerciale anglo-saxonne qui a envahi nos enseignes, les
publicités et les réseaux sociaux. Certains notent que cela peut
représenter un gain de pouvoir d’achat bienvenu à cette période de l’année.
Mais je persiste à penser que c’est un raisonnement malheureusement trop
partiel, outre
tous les aspects culturels détestables de cet « événement ».
Le pire de
la globalisation marchande ?
Que
l’humanité se rassemble pour célébrer des soldes marchandes donne un peu le
vertige sur
ce qu’est devenue notre société aujourd’hui. La seule chose qui nous
rassemblerait, ce serait donc des soldes ? N’y aurait-il pas des valeurs
un peu plus nobles qui pourraient être célébrées ? Au moins Noël a une
dimension culturelle et familale. Bien sûr, certains soulignent que ce produit
d’importation étasunien apporte un pouvoir d’achat bienvenu pour les classes
populaires et ceux qui ont peu de moyens, qui peuvent avoir du mal à comprendre
les
réticences de personnes qui n’ont pas ces problème face à cette gigantesque
opération commerciale et ses apparentes bonnes affaires.
Alors bien
sûr, certains produits sont vendus moins cher que d’habitude. Mais d’abord, les
promotions sont de plus en plus courantes, ce qui relativise les offres de ce
vendredi noir, même s’il tombe bien, à moins d’un mois de Noël. De plus,
certaines promotions sont en trompe-l’œil : il suffit de gonfler
artificiellement le prix de départ pour donner l’impression de faire une
affaire. Ensuite, la
part des profits dans le PIB est à des sommets, ce qui relativise l’attrait
des promotions par rapport aux vrais prix de revient. Enfin, on peut aussi
craindre que les produits d’importation représentent une part disproportionnée
de ces offres, qui pourraient bien creuser le déficit commercial et donc nous
appauvrir.
Cela est
d’autant plus possible que cette
course aux prix bas des classes populaires appauvries est un cercle vicieux
redoutable, un cannibalisme économique inconscient. En effet, quand
les consommateurs appauvris cherchent des prix bas, cela pousse les entreprises
à délocaliser pour baisser leurs coûts et garder leur clientèle, détruisant des
emplois et renforçant le rapport de force en faveur des entreprises, ce qui
contribue plus encore à les appauvrir. Aucune culpabilisation ici : quand
on a du mal à joindre les deux bouts, il est logique de chercher le moins cher.
Malheureusement, cela entretient le cercle vicieux de déclassement des classes
populaires des pays développés.
C’est
ce que décrivait Jacques Généreux dans « La dissociété » :
les méfaits de l’ultralibéralisme qui le nourrissent. Pour cela, et tous les
aspects culturels, ce vendredi est bien noir pour moi, et beaucoup, comme
le rapporte Ouest France. La
personne morte à New York, piétiné lors les soldes il y a 9 ans n’est-elle
pas une allégorie de ce que représente ce vendredi noir ?
Je ne connaissais pas cette expression de "vendredi noir", je dois être moins américanisé que vous !! :)
RépondreSupprimer« Nous sommes au pied du mur, au bord du gouffre, vive le grand bond en avant! » (Mao)
RépondreSupprimerLa pénétration et toutes les justifications y afférentes du black Friday dans notre culture me font penser aux contorsions que beaucoup font pour nous convaincre et nous imposer l'ouverture des magasins le dimanche.
RépondreSupprimerBonne journée
Sylvie
Pas faux ce que vous dites...
SupprimerBien vu
Supprimer