Voilà
bientôt dix ans que je rapporte le soutien de l’UE aux créations de Monsanto.
Voilà pourquoi je ne suis malheureusement pas surpris par la
nouvelle autorisation de commercialisation de cinq ans accordée au glyphosate.
L’occasion, pour ceux qui en douteraient, de comprendre que l’UE
ne sert que les intérêts du monde des affaires, sans le moindre souci de notre
santé ou de l’environnement.
Mais
pourquoi devrions-nous accepter cela ?
Bien sûr, les
partisans du glyphosate souligneront qu’une
étude scientifique de grande ampleur affirme que la molécule est inoffensive
mais dans notre monde moderne, il est difficile de savoir qui dit vrai tant les
publications scientifiques sur le sujet semblent emprises de conflits
d’intérêt. C’est ce qu’avaient dénoncé des ONG en mars dernier, soulignant
que l’agence européenne qui avait exonéré la molécule de tout danger pour notre
santé, manquait d’impartialité et que ces sources n’étaient pas publiques.
Depuis, il a aussi été montré que ses rapports comportaient des copier-coller
des études fournies par les industriels, comme
l’a rappellé une nouvelle fois le Monde
dans un papier dimanche.
Pour
suivre ces dossiers depuis près de dix ans, je persiste à me méfier
fortement des créations de cette industrie pétro-chimique qui a trop démontré
dans le passé son manque de considération pour la santé des populations, comme le
rapportait récemment le reportage « Tous
crétins » d’Arte, au sujet
des pertubateurs endocriniens, et plus encore celui
consacré au glyphosate avec Marie-Monique Robin. D’ailleurs, comme
le rapporte Libération, quelques pays
ou états commencent à interdire ou restreindre fortement l’utilisation de cette
molécule : la
Californie, certaines parties de l’Argentine, le Sri-Lanka ou le Salvador et le
débat est vif en Amérique Centrale ou même dans une partie de l’Inde…
Cela nous
donne une curieuse image de cette Union Européenne, où la France ne peut pas
décider de refuser la commercialisation d’un produit chimique que
le Salvador, le Sri-Lanka ou la Californie peuvent, interdire ! Comment
justifier que les pays européens ne puissent pas décider eux-même de
l’autorisation de tels produits ? Seuls les ayatollahs des intérêts
marchands, pour lesquels la santé, l’environnement ou même la démocratie sont
secondaires, peuvent justifier un tel mode de fonctionnement. Pourquoi
donc chaque pays européen ne pourrait-il pas choisir s’il souhaite utiliser le
glyphosate ou non, tout en ayant la possibilité de se protéger de ceux qui
décident de l’utiliser.
Car ceux
qui pointent le soutien de certains agriculteurs à cette molécule, outre le
fait de ne pas s’attarder sur le caractère significatif ou pas de ce soutien,
oublient de rappeler que dans un marché totalement ouvert, il est évident que
nous poussons les agriculteurs aux choix les moins chers pour affronter la
concurrence de pays qui ont souvent moins de règles que nous. Il
ne faut pas seulement interdire le glyphosate de nos champs, mais aussi de nos
assiettes et se protéger globalement. Car l’interdiction de cette molécule
pour nos agriculteurs tout en laissant entrer les produits agricoles de nos
voisins, produits
avec du glyphosate, n’aurait pas de sens et affaiblirait plus encore notre
agriculture.
Mais voilà, dans
l’UE, la taille unique ne sert que les intérêts marchands et financiers des
multinationales, qui doivent pouvoir vendre partout leurs produits, y
compris dans les pays qui ne le souhaitent pas, même
quand l’OMS et des scientifiques nous alertent sur leurs dangers. Mais dans
l’UE, le seul intérêt qui compte, c’est celui du monde des affaires.
Europa barst !
RépondreSupprimerEh bien la Suisse qui n'est pas dans l'UE refuse d'interdire le glyphosate :
RépondreSupprimerhttp://www.rts.ch/info/suisse/9094263-le-conseil-federal-refuse-d-interdire-le-glyphosate-juge-inoffensif.html
Je suppose qu'Herblay va proposer aux agriculteurs d'aller leur désherber gratuitement les champs avec sa binette.
"" l'Organisation Mondiale de la Santé a classé le glyphosate comme cancérogène, il faut donc l'interdire." Or, il se trouve que cette assertion, dans sa prémisse, est fausse, et, dans sa conclusion, dépourvue de sens. Et pour s'en convaincre, il n'est nul besoin de chercher des preuves au-delà de celles que fournit l'OMS elle-même."
http://dirtydenys.net/?post/2017/11/23/lehman-moment
La construction européenne, c'est uniquement une affaire de politique intérieure allemande.
RépondreSupprimerSi nous voulons comprendre pourquoi il y aura encore du glyphosate dans nos assiettes, dans nos bouteilles, dans nos verres, nous devons observer la politique intérieure de l'Allemagne.
Le ministre de l'Agriculture allemand s'appelle Christian Schmidt. Il est membre d'un parti conservateur de droite, la CSU.
Pour préparer les élections régionales de Bavière de septembre 2018, le ministre conservateur Christian Schmidt a choisi de plaire à ses alliés la Fédération des fermiers allemands (DBV) et la Fédération de l'industrie des pesticides et engrais (Industrie Agrar), qui sont pour le glyphosate. La Bavière est une terre d'agriculteurs, les agriculteurs sont pour le glyphosate, et Christian Schmidt veut conserver leurs votes.
(Pour l'anecdote, la ministre de l'Environnement allemande, Barbara Hendricks, était contre le glyphosate. Elle est membre du parti social-démocrate, le SPD.)
Une élection régionale en Bavière ! Voilà comment une élection régionale en Bavière entraîne comme conséquence le maintien du glyphosate dans toute l'Union européenne !
La construction européenne est anti-écologique.
Lisez cet article :
Glyphosate : les dessous de la volte-face de l'Allemagne.
en dupant le SPD, qui l'a accusé dès lundi soir de « rupture de confiance grave », le ministre conservateur a pris le risque de détériorer le climat déjà délétère qui règne entre les deux camps. « Peut-être espère-t-il conserver des votes », s'interroge un rival politique bavarois. Après son mauvais score aux élections fédérales de septembre, la CSU a les yeux rivés sur les élections régionales qui auront lieu en Bavière en septembre prochain.
Siège des industriels Siemens, BMW ou Audi, la Bavière est aussi une terre d'agriculteurs. Et la CSU est la première alliée de la puissante Fédération des fermiers allemands (DBV) et de la Fédération de l'industrie des pesticides et engrais (Industrie Agrar).
https://www.lesechos.fr/monde/europe/030946867173-glyphosate-les-dessous-de-la-volte-face-de-lallemagne-2133968.php
Saisissant, stupéfiant, de même que le silence médiatique, éditoriale, et autre... sur l'ouvrage ci-après :
RépondreSupprimerhttps://editionsdelga.fr/portfolio/annie-lacroix-riz-2/
Ca n'existe pas, ça n'est pas possible...
@ Troll 9h45
RépondreSupprimerLa perméabilité de la Suisse aux intérêts capitalistes ne rend pas son jugement preuve de sa capacité à juger du caractère non dangereux d’un produit chimique… Evidemment, les lobbys en tout genre peuvent financer des auteurs de blog pour soit-disant prouver que le glyphosate n’est pas dangereux.
@ BA
Merci