Les
nouvelles révélations sur la désertion fiscale des multinationales et des
célébrités ont soulevé une nouvelle vague d’indignation. Mais les
indignations du passé n’ont absolument rien produit, comme
le note Adrien Mathoux dans un bon papier de Marianne. Car dans l’UE, le ver est dans le fruit, entre des
traités qui facilitent ces pratiques, et
la présence de nombres parasites en son sein.
L’UE,
meilleure alliée des parasites fiscaux
Comme le note
Eric Alt, vice-président d’Anticor, pour Marianne,
« ce
qui est très intéressant avec les Paradise Papers, c’est qu’ils révèlent des
faits légaux (…) On s’aperçoit que l’évasion fiscale interroge la qualité de la
règle de droit, et les intérêts derrière sa fixation ». D’où mon parti-pris, malheureusement très isolé
pour l’instant, de parler de vol légal, pour bien signifier que ces
pratiques ne sont pas normales, même si elles sont légales. Ne parler que
d’évasion (d’une prison fiscale) ou d’optimisation revient à amoindrir la
critique de ces pratiques, voir à les légitimer quelque part. Quel
dommage que tous ceux qui se battent sur ce sujet ne fassent pas plus attention
à leur vocabulaire !
Comme
le rapporte Emmanuel Lévy de Marianne,
Gabriel Zucman, qui
juge que cela est injuste et creuse les inégalités, estime que le seul vol
fiscal légal des multinationales porte sur 25% des impôts dus, 12 milliards par
an, une estimation plutôt conservatrice. J’ai tendance à penser que c’est une
fourchette plutôt basse. On peut facilement estimer que Microsoft
réduit sa facture fiscale de 80 à 90% en France. Et dans le cas d’Apple,
c’est plus de 90% du chiffre d’affaires réalisé en France qui s’envole
comptablement. Sur ces deux seuls cas, les deux entreprises étasuniennes
transforment une facture fiscale proche de 700 millions d’euros à seulement
une quarantaine de millions d’euros !
Il faut dire
que l’UE
est un paradis pour de telles manipulations. La liberté de circulation des
produits et des capitaux est totale, tout comme la facturation arbitraire de
services d’une filiale pratiquement basée dans un parasite fiscal pour diriger
le chiffre d’affaires et les profits là où c’est le plus intéressant. En plus,
les multinationales ont un large choix de parasites fiscaux possible, entre
l’Irlande, le Luxembourg, ou les Pays-Bas, quand ce n’est pas dans des pays
plus ou moins périphériques, le Royaume-Uni et ses îles, ou la Suisse. Bref,
loin de combattre ces parasites, comme le soutient Moscovici, l’UE est en
réalité un paradis pour les parasites fiscaux et ceux qui veulent échapper à
l’impôt.
Ce faisant, pour
qui veut sérieusement, et rapidement vouloir ramener les entreprises et les
plus riches dans le rang fiscal, il est totalement illusoire d’attendre quoique
ce soit de l’UE, tant le ver est dans le fruit. La seule solution est une sortie complète et rapide de l’UE, et, comme
le notait Joseph Stiglitz il y a un an, une mise en quarantaine de tous ces
parasites.
A propos du soi-disant « modèle allemand » :
RépondreSupprimerL'Association fédérale pour les sans-abri tire la sonnette d'alarme.
2016 : il y avait 860 000 sans-abri en Allemagne. La moitié d'entre eux sont des migrants.
2018 : il y aura 1,2 million de sans-abri en Allemagne.
Près de 20% de la population allemande, soit 16 millions de personnes, sont menacées par la pauvreté, indiquait l'office fédéral de la statistique la semaine passée.
Mercredi 15 novembre 2017 :
Jusqu'à 1,2 million de sans-abri en Allemagne l'an prochain ?
Le nombre de sans-abri devrait atteindre 1,2 million de personnes en 2018 en Allemagne. La crise du logement prend de l'ampleur, indique ainsi l'association fédérale pour les sans-abri dans un rapport...
Ce document est rendu public alors que s'accroît l'inquiétude face à la hausse du taux de pauvreté et la capacité du pays à intégrer quelque 1,1 million de migrants qui sont entrés sur le territoire allemand au cours de deux dernières années.
L'association caritative indique que plus de 860.000 personnes ne disposaient pas d'un logement en 2016, soit une hausse de 150% par rapport à 2014. La moitié d'entre eux sont des migrants.
Quelque 52.000 personnes vivaient dans la rue l'an passé, soit une augmentation d'un tiers par rapport à 2014.
Selon les estimations, le nombre de personnes hébergées dans des foyers et des centres d'accueil devrait augmenter de 40% supplémentaires d'ici l'an prochain en raison de la hausse des loyers, de la réduction du parc des logements sociaux, et du nombre croissant de migrants obtenant le statut de réfugiés et de fait éligibles à un logement.
Le nombre de nouveaux arrivants a accentué la tendance, précise l'association tout en dénonçant également des "erreurs" dans la politique du logement.
Près de 20% de la population allemande, soit 16 millions de personnes, sont menacées par la pauvreté, indiquait l'office fédéral de la statistique la semaine passée...
http://www.boursier.com/actualites/economie/jusqu-a-1-2-million-de-sans-abri-en-allemagne-l-an-prochain-37397.html
Traduction en langue française du titre de l'article :
« Le nombre de sans-abri augmente rapidement. »
En 2016, leur nombre a atteint 860 000 personnes. Depuis 2014, il s'agit d'une augmentation de 150%, soit une augmentation de 500 000 personnes, principalement due aux nombreux réfugiés qui ont jusqu'ici cherché en vain un foyer permanent pour eux-mêmes.
L'Association fédérale pour les sans-abri prévoit même que ce nombre augmentera de 350 000 pour atteindre 1,2 million d'ici 2018. Thomas Specht, directeur du groupe de travail de l'association, a déclaré :
« L'immigration a dramatiquement aggravé la situation générale, mais les principales causes de pénurie de logements et d'augmentation des sans-abri sont dans la politique du logement, qui a été oubliée en Allemagne pendant de nombreuses années ».
L'article en langue allemande :
http://www.sueddeutsche.de/wirtschaft/obdachlosigkeit-zahl-der-wohnungslosen-steigt-rasant-1.3748860
Au moins la presse allemande ne se réjouit pas béatement de la bonne tenue de l'immobilier, comme la presse française à chaque fois que les propriétaires s'enrichissent.
RépondreSupprimerAu contraire elle n'hésite pas à dénoncer les conséquences dramatiques de la pénurie de logements, sans même attendre que la catastrophe devienne aussi dantesque que chez nous, loin de là.
Ivan
@ BA
RépondreSupprimerMerci pour cette veille intéressante
@ Ivan
C’est un sujet sur lequel il faudrait que je me penche davantage