Les chiffres donnent
le tournis. En
2017, Apple, Google, Microsoft et Facebook devraient réaliser plus de 450
milliards de dollars de chiffre d’affaires, et plus de 100 milliards de
profits ! Beaucoup se demandent si les GAFAM sont les Rockfeller du 21ème
siècle. Et outre
le fait d’avoir créé de juteuses rentes, les
champions de la nouvelle économie sont aussi ceux de la désertion fiscale…
Comment
les GAFAM volent, légalement, la France
Cela est
d’autant plus extravagant dans le cas de Google et Facebook que ces
deux entreprises ont absorbé plus de la moitié du marché de la publicité
digitale, premier média aujourd’hui, asséchant les ressources de tous les
autres médias, télévision, radio ou journaux. Le journalisme a été un des premiers métiers frappé
par la révolution digitale. Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur
l’effet de ces entreprises sur la société et le débat public, par la caisse de
résonnance qu’elles donnent aux islamistes radicaux, aux terroristes, aux
fausses nouvelles ou aux puissances étrangères (la Russie dans la campagne de
2016 ?). Et à cela s’ajoute
leur pratique détestable de la désertion fiscale.
J’avais
récemment estimé que Microsoft se débrouille pour
facturer 85% de son chiffre d’affaire réalisé en France ailleurs qu’en France
(notamment en Irlande), affichant des revenus de moins de 600 millions, au lieu
des 4 milliards que l’on pourrait attendre. Fin 2012, il avait été établi qu’Apple
facturait 90% de ses revenus français hors de France, épargnant un montant
colossal d’impôts (avec environ 1,5 milliard de profits en France). Une
recherche sur Internet indique que Google ne réaliserait que
300 millions de revenus dans l’hexagone et Facebook moins de 40
millions en 2016, encore une fois 90 à 95% de moins que la réalité, par
des jeux comptables, certes légaux, mais choquants.
Au bout du
bout, on peut estimer que ces entreprises réalisent environ 20 milliards de
revenus en France et 5 milliards de profits, mais parviennent à en soustraite
au bas mot 90%, soit plus de 1,5 milliard d’euros d’IS évité par an, pour
ces 4 entreprises seulement. Pire, je ne prends en compte que les conséquences
sur l’impôt sur les sociétés, sachant que d’autres montages pourraient avoir
des impacts énormes. Un article canadien détaille
les pratiques fiscales effarantes d’Apple en Irlande. Encore une fois, on constate que l’Union
Européenne fournit le cadre idéal pour permettre aux multinationales d’échapper
aux impôts et à leur juste contribution aux sociétés qui les font pourtant
vivre.
Bien sûr, ces
chiffres ne sont que des estimations. Néanmoins, ils reposent tous sur des
sources a priori solides et lèvent un voile sur les pratiques révoltantes de
ces entreprises richissimes, auxquelles l’UE et nos
dirigeants donnent tous les outils pour réduire leur contribution à la société
d’environ 90%.
Quelle tristesse que les
révélations sur les parasites fiscaux ne suscitent aucun véritable changement !
"Aujourd’hui, beaucoup s’interrogent sur l’effet de ces entreprises sur la société et le débat public, par la caisse de résonnance qu’elles donnent aux islamistes radicaux, aux terroristes, aux fausses nouvelles ou aux puissances étrangères (la Russie dans la campagne de 2016 ?). Et à cela s’ajoute leur pratique détestable de la désertion fiscale."
RépondreSupprimerSans compter le bridage demandé par certains pays et consenti ou encore l'espionnage des populations...L'abandon quasi volontaire du droit à la vie privée etc etc...
C'est sûrement pour cela que je n'ai ni compte facebook, ni un apple. Par contre échapper à Google lorsqu'on utilise Internet que ce soit sur le plan professionnel ou personnel...c'est un peu difficile...Hélas !
Bonne journée
Sylvie
Bonjour. J'ai cité votre excellent article sur le site de notre association Europe solidaire
RépondreSupprimerhttp://www.europesolidaire.eu/article.php?article_id=2802&r_id=&t=Les%20centaines%20de%20milliards%20des%20G%E9ant%20du%20Web