Décidément,
les oligo-libéraux n’ont peur de rien. Après tout, avec
un président qui baisse les impôts des riches et des grandes entreprises alors
même que les profits et les inégalités sont au plus haut, tout en
déconstruisant le droit du travail, pourquoi s’embarrasser ?
Maintenant, c’est le SMIC qui est en
accusation : il serait trop cher et serait le coupable de notre niveau de
chômage…
L’horreur
sociale, en marche
D’ailleurs, seulement
13% des salariés sont au SMIC, ce qui ne semble pas indiquer un niveau trop
élevé. Mais le pire reste tout de même de voir ces augures que l’on devine
issus des beaux quartiers qui pérorent sur le niveau trop élevé du salaire
minimum du haut de rémunérations probablement très supérieures. Même si la
remarque pourra être critiquée comme « populiste », difficile
de ne pas souhaiter les voir vivre avec un tel salaire pendant quelques mois…
Et un SMIC plus bas, ce serait aussi moins de consommations, et donc de
richesse et de croissance. En fait, l’instauration d’un salaire minimum
inférieur ferait du mal à l’économie et n’aurait absolument aucun contre-coup
positif.
Car il faut
être bien naïf pour croire qu’un SMIC inférieur de 10% génèrerait des emplois dans
un marché unique où les entreprises peuvent trouver des salaires inférieurs de
plus de 80% en Roumanie ou Bulgarie… La seule conséquence serait une baisse
immédiate de la consommation et donc du PIB. Bien sûr, on peut brandir le cas
de l’Allemagne en contre-exemple. Mais d’abord, outre-Rhin,
il y a plus de pauvres qu’en France et le niveau de l’emploi outre-Rhin
doit plus à la monnaie unique et à une bonne spécialisation industrielle. Et les
dernières élections montrent bien les Allemands ne sont guère satisfaits par
leur sort, la coalition au pouvoir ayant perdu plus de 20% de voix en 4 ans.
Quelle
tristesse de voir l’état du débat en France, alors que la question agite les
Etats-Unis, plusieurs états ayant choisi de fortement revaloriser le salaire
minimum. En
2016, la Californie a décidé une revalorisation de 50% d’ici à 2022, à
tempérer par le fait qu’il partait de bien plus bas que chez nous. Même Donald
Trump, qui avait d’abord déclaré en campagne que les 7,25 dollars par heure
étaient trop élevés, avait fini par dire que « les gens doivent recevoir plus ». Il est tout de même
effarant que ce rapport n’ait pas été remis en perspective par l’évolution des
Etats-Unis, ou même des
récentes négotiations salariales en Allemagne où IG Metal réclame de fortes
hausses de salaire.
Malheureusement,
depuis des années, les ultralibéraux continuent à faire passer leur petite
musique antisociale, The
Economist évoquant en 2012 une baisse de 300
euros, alors
que les patrons gagnent toujours plus. Encore une preuve du caractère
profondément antisocial de ces
pseudo-ouverts venus de la gauche qui ne sont que des oligarques fermés et
dépourvus d’humanisme.
Rapport troublant en effet, même si la levée des tabous est nécessaire au débat public. Pas étonnant donc que le gouvernement ait pris ses distances.
RépondreSupprimerD'après le témoignage d'une député LREM, avec 5000€ on n'arrive pas à s'en sortir et on doit bouffer des nouilles. J'imagine même pas ce qu'on peut faire avec un SMIC
RépondreSupprimerCE QUI EST TROP CHER ?
RépondreSupprimerC'est la paperasse .....
A tous les étages de l'état aux PME!
A tous les niveaux de la direction au fond de l'atelier !
Seulement, si on réorganise et que l'on vire tous les inutiles, le chomage fera on bond encore impensable ! ! ! !
Entre 200 000 et 330 000 offres non pourvues fautes de candidat en 2017 d'après Pôle Emploi :
RépondreSupprimerhttp://bfmbusiness.bfmtv.com/emploi/faute-de-candidats-entre-200-000-et-330-000-projets-de-recrutements-ont-ete-abandonnes-1331455.html#xtor=AL-68
Sauf que.... il n'y en a pas vraiment autant, il ne s'agit que d'une extrapolation, le chiffre réel des "postes non pourvus faute de candidat" compté par Pôle Emploi s’élève à 150 000.
Et de toute façon ce ne sont pas vraiment des postes non pourvus faute de candidat non plus, puisque 87% des offres en question ont "pourtant" "suscité des candidatures" !
Restent donc seulement moins de 20 000 postes qui sont vraiment restés non pourvus faute de candidat !
Ivan
Il y a en France un vrai soucis que vos statistiques comptables ne reflètent pas. Un de mes proches est expert comptable dans un petit cabinet de 15 personnes. 7 sont parties depuis le début de l'année parce que c'est pas assez bien pour eux. Impossible de leur trouver des remplaçants. Et pourtant le cadre, le salaire, l'ambiance, la qualité de vie sont plus qu'attractifs (on est sur des CDI, hein, pas des emplois précaires !). Vous pourrez présenter les chiffres comme vous voudrez, mais le décalage entre la réalité de ce patron et la description d'un marché du travail en ruine où il est indécent de penser que quelqu'un puisse refuser du boulot tant la misère est grande est incompréhensible.
SupprimerCar apparemmment ce n'est pas le seul patron dans ce cas :
http://mobile.lemonde.fr/economie/article/2017/12/21/la-moitie-des-entreprises-disent-avoir-du-mal-a-recruter_5233038_3234.html
L'article que vous citez reprend l'intox de Pôle Emploi sur le nombre de postes non pourvus faute de candidat, sans la discuter.
SupprimerÇà c'est du journalisme d'investigation ! Même pas capables de relever les contradictions qui sautent aux yeux dans un article de quelques dizaines de lignes...
Mais il y a plus cocasse :
"le bâtiment est sans doute le plus pénalisé. Les huit ans de crise qui ont laminé la filière ont pesé sur la formation, quantité de professionnels ont été contraints de se reconvertir."
Ah bon ? Les patrons du bâtiment auraient préféré que les personnels qu'ils avaient licenciés ne se reconvertissent pas, pour rester immédiatement disponibles le jour où la conjoncture se retourne.
Malheureusement notre merveilleux système d'indemnisation du chômage, le plus généreux du monde comme chacun sait, n'autorise cela en aucun cas.
"Pour une personne de – de 50 ans : La durée maximum d'indemnisation est de 730 jours, soit 24 mois. Peu importe, si vous avez travaillé plus de 2 ans. Pour une personne entre 53 et 55 ans (à la date de fin du contrat de travail) : La durée maximum d'indemnisation est portée à 913 jours soit environ 2 ans et demi."
https://www.google.fr/search?q=dur%C3%A9e+indemnisation+ch%C3%B4mage&ie=utf-8&oe=utf-8&client=firefox-b&gfe_rd=cr&dcr=0&ei=Wgw9WtX0CIeC3gPx2b4Y
Après il y a le RSA, mais uniquement pour les plus de 25 ans. Sinon c'est zéro !
Autant dire que ceux qui n'ont toujours pas réussi à se reconvertir 8 ans après leur licenciement doivent être dans un triste état ! C'est sûr, ils ne sont pas immédiatement opérationnels...
Eh bien les patrons n'ont qu'à se plaindre à leur syndicat, le MEDEF. C'est bien lui qui "négocie" les accords sur l'indemnisation du chômage avec les syndicats ouvriers, non ?
Ivan
Un article ahurissant vient d'être publié dans la revue Science :
RépondreSupprimerVers un quasi-triplement des demandeurs d'asile en Europe à cause du climat (étude).
https://www.romandie.com/news/ZOOM-Vers-un-quasi-triplement-des-demandeurs-d-asile-en-Europe-a-cause-du-climat-etude/875160.rom
@ Anonyme
RépondreSupprimerLes tabous, je les vois plus sur l’euro, le protectionnisme, la création monétaire… Le gouvernement prend ses distances, mais c’est lui qui a choisi les experts, dont l’opinion était connue. Un bon moyen pour ne pas le revaloriser ensuite
@ Toutatis
Bien vu. J’aurais du rebondir dessus
@ Ivan
Merci pour ce décodage
@ Anonyme
Toujours ces cas particuliers… Et venant du très pro-entreprises Monde, on peut craindre un biais…
"Toujours ces cas particuliers… Et venant du très pro-entreprises Monde, on peut craindre un biais…"
SupprimerEcoutez les patrons. Les exemples sont nombreux, ils confirment les analyses de l'INSEE rapportées par Le Monde.
"Un bon moyen pour ne pas le revaloriser ensuite"
RépondreSupprimerLe choix d'une augmentation du pouvoir d'achat par une baisse des cotisations sociales et non pas par une revalorisation du SMIC était une promesse de campagne. Elle sera tenue, tout comme l'a été la réforme du code du travail par ordonnance, et de l'IS. Le gouvernement n'a pas besoin de justifier le respect des engagements pris devant les francais avant les élections avec des rapports d'expert.
Il est à constater que bien souvent les libéraux qui prônent la suppression du smic, ne sont guère choqués et ne dénoncent pas les très hauts salaires de certains dirigeants d'entreprises de même que leur "parachute doré"... Ne pas oublier non plus que ces dirigeants ne sont que de simples employés (et non le véritable patron de la société comme pour une entreprise familiale).
RépondreSupprimerIl y a une amélioration conjoncturelle dont tous les pays de la zone euro profitent y compris la Grèce mais pour ce pays c’est encore la calamité comme l’explique l’article ci-dessous signalé par LH : « 4 Grecs sur 10 vivent en dessous du seuil de pauvreté, avec moins de 500 euros par mois. Le chômage a baissé mais les petits boulots ont explosé. »
RépondreSupprimerhttps://www.franceculture.fr/emissions/le-choix-de-la-redaction/le-choix-de-la-redaction-mercredi-20-decembre-2017
Ce sont les mêmes solutions qui vont devoir être appliquées en France progressivement. Dans le cadre de l’amélioration conjoncturelle en cours on pourrait penser qu'on prend le bon chemin, mais certains craignent, non sans raison, que le manque de compétitivité international de la France finisse par avoir des conséquences désastreuses (on les voit déjà en fait) d’où cette histoire de SMIC trop élevé. Au passage il faut souligner que dans la zone Euro il est particulièrement difficile pour un pays en crise de d’améliorer de façon simultanée la compétitivité en cassant les salaires à la baisse et en précarisant tout le monde et de régler le problème de l’endettement public car les politiques d’amélioration de la compétitivité sont des politiques déflationnistes. Hors une des bases de l’économie c’est que l’inflation réduit la dette, comme c’est expliqué ci-dessous et que la déflation est favorable au créancier au détriment du débiteur, quand celui-ci est l’État c’est ennuyeux :
http://www.bsi-economics.org/240-%E2%98%86-pourquoi-l%E2%80%99inflation-reduit-de-la-dette
Dans le cas de la Grèce il fallait sortir de l’Euro, pour avoir la dépréciation du change, l’inflation qui va de pair avec et quelques autres bricoles utiles comme une banque centrale finançant l’État à taux amical et sans excès pour ne pas créer un problème d’hyperinflation.
Mais apparemment les solutions pragmatiques n’ont pas pu être appliquées en Grèce, je crains que la France prenne progressivement le même chemin. J’espère me tromper mais j’en doute beaucoup.
Saul
@ Anonymes
RépondreSupprimerLa somme des intérêts particuliers ne produit pas forcément de l’intérêt général
Il n’est pas inintéressant de voir qu’il choisit des experts dont on sait qu’ils proposent une baisse du SMIC
@ Saul
Merci pour ces précisions
"La somme des intérêts particuliers ne produit pas forcément de l’intérêt général"
SupprimerLà vous n'avez plus d'argument !
"Il n’est pas inintéressant de voir qu’il choisit des experts dont on sait qu’ils proposent une baisse du SMIC"
Bon ok, vous marquez un point ...
Je vous souhaite une bonne soirée et de très bonnes fêtes
;-)
Le smic est un obstacle, ben rétablissons l'esclavage !
RépondreSupprimerNe désespérez pas, car vous savez qu'un jour tout recommencera : Lisez-vite ce livre qui vous fera vibrer.
RépondreSupprimerUNE RÉVOLUTION EN HÉRITAGE - Alain KERHERVÉ
Préface de Michel ANFROL
La politique sociale de Charles de Gaulle
« N’en doutons pas, toutes les salves
du gaullisme ne sont pas encore tirées.
Et la dernière viendra d’outre-tombe ».
Jean-Raymond Tournoux
Cet ouvrage sur la politique sociale de Charles de Gaulle veut évoquer un thème fort peu évoqué par l’ensemble des biographies et ouvrages consacrés à sa politique.
Du discours d’Oxford en 1942 jusqu’au référendum de 1969, en passant par l’incontournable programme du CNR et les nombreuses réformes, c’est toute une vie au cours de laquelle Charles de Gaulle entend mener une révolution sociale.
Alain Kerhervé fait œuvre d’historien en proposant une analyse chronologique de l’œuvre inachevée de Charles de Gaulle et fait le récit des mois qui ont précédé le référendum d’avril 1969 décrivant les agissements de ceux qui ont voulu torpiller son ambition sociale.
Tout cela se serait passé différemment si l’attitude de Pompidou avait été différente. Charles de Gaulle à Michel Debré, le 24 avril 1969.
Alain Kerhervé, chroniqueur politique notamment sur le site internet gaullisme.fr est également acteur de la vie publique, il a longtemps dirigé une organisation syndicale de salariés et est aujourd'hui élu local d'une ville bretonne.
Encore lui ? Encore un film ? Encore un livre ? Où et quand cesserez-vous les fouilles dans la vallée du Roi ? (Jean Lacouture — Nouvel’Obs du 9 septembre 1988). 27 ans plus tard, le constat est toujours d’actualité. « Jamais bien sûr, ni nous, ni personne à venir. Qui oserait prétendre que l’essentiel a été dit et écrit sur le personnage immense dont nous n’avons pas cessé de mesurer sur notre paysage, notre horizon, dans notre conscience collective, l’ombre portée » répond l’auteur de quelques milliers de pages consacrées à Charles de Gaulle.
L’hebdomadaire L’Express du 8 mai 2008 corrobore cette approche. Christian Makarian évoque l’avenir du gaullisme politique : « Alors que le képi et l’uniforme ont presque disparu de notre paysage politique, que la froideur de la mondialisation semble éteindre toute fièvre de grandeur », alors que la crise économique et sociale actuelle asphyxie toute initiative de changement, « ce géant né au XIXe siècle a encore tant de chose à dire, tant de chose à partager ».
Le Pays, dans toutes ses composantes, attend que l’on replace les femmes et les hommes au cœur de toute chose. À l’image de ce qu’Hervé Gaymard déclarait au Figaro le 9 novembre 2000, « il faut bâtir un nouvel humanisme qui rétablisse le principe de responsabilité avec une citoyenneté active qui permette à l’homme de s’épanouir dans sa vie, dans sa famille, dans son travail, dans la cité », il nous faut construire avec persévérance la démocratie de participation.
« Il est clair que l’une des raisons principales de notre déchirement intérieur, c’est l’injustice de la condition ouvrière » affirmait l’homme du 18 juin (Saint-Brieuc, 9 juin 1951).
Cet ouvrage sur la politique sociale de Charles de Gaulle veut réhabiliter un thème fort peu évoqué par l’ensemble des ouvrages consacrés à son œuvre.
Du programme du CNR au référendum d’avril 1969, Charles de Gaulle veut mener une révolution sociale qu’il ne pourra mener à terme.
L’œuvre inachevée de Charles de Gaulle, la Participation, l’auteur, Alain KERHERVÉ en propose dans ce livre une analyse chronologique et dénonce ceux qui, dans l’entourage du Général, ont voulu torpiller son ambition sociale.
Charles de Gaulle en appelle à tous :
« Puisque tout recommence toujours, ce que j’ai fait sera, tôt ou tard, une source d’ardeur nouvelle après que j’aurai disparu »
À mon humble niveau, celui d’un militant syndical, puis élu local, le moment est venu de participer du mieux que je peux à l’évocation d’un thème à mon avis insuffisamment traité : la politique sociale de Charles de Gaulle.
Je ne crois pas que ce soit la politique sociale de Charles de Gaulle ni la réforme du Sénat et du CES (sujet trop technique) que les français ont rejeté en 1969, mais la régionalisation.
RépondreSupprimerCongédier l'homme du 18 juin, ce n'était pas un mince sacrifice de la part du peuple pour éviter la régionalisation. Et bien, on la lui a imposée quand même.
Ivan