vendredi 29 décembre 2017

Parler de radicalisation de la laïcité est scandaleux



Comparer ce qui n’est absolument pas comparable

Le terme de « radicalisation » n’est pas neutre dans le débat public. Il renvoie depuis quelques années aux personnes parties faire le djihad en Syrie, ou aux terroristes qui ensanglantent nos pays. La radicalisation décrit aujourd’hui un processus qui peut mener à des comportements criminels, même si cela n’est pas toujours le cas. Voilà pourquoi induire une comparaison entre des « radicaux laïcs » et les radicalisés dont nous parlons habituellement est absolument indigne. Combien de victimes des « radicaux laïcs » ? Faire le moindre parallèle entre les radicalisés islamistes et certains défenseurs d’une vision laïque de notre société, quels qu’ils soient, est totalement abusif, pour ne pas dire plus.

Les premiers tuent, les seconds parlent, dans le cadre de nos lois qui plus est. Comme Philippe Val, qui avait demandé à Mélenchon des exemples concrets pour illustrer cette « laïcité instrumentalisée pour faire la guerre aux musulmans », on cherche encore des faits concrets venus de défenseurs de la laïcité qui pourraient être qualifiés de « radicalisation ». Et je ne parle pas ici d’un propos que certains trouvent malheureux, qui ne saurait être être qualifié de « radicalisation », tant ce terme renvoie aujourd’hui au terrorisme islamiste. Les mots ont un sens, et le gloubi-boulga de certains met sur le même plan des choses qui ne devraient en aucun cas être comparées aujourd’hui.


Car aujourd’hui, la radicalisation, c’est celle des islamistes. S’attaquer à des laïcs « radicalisés » comme le font Macron et Mélenchon, non seulement, c’est se tromper de cible, mais c’est faire un parallèle révoltant mettant sur le même plan les assassins de Charlie ou du Bataclan avec des personnes qui défendent des valeurs de manière parfaitement pacifique. Pourtant, il y a une différence de nature tellement fondamentale qu’elle devrait imposer un cloisonnement sémantique total. La question qui se pose derrière ces choix effarants, c’est l’agenda idéologique de ceux qui les font : ne s’agit-il pas de personnes aux idées volontiers communautaristes et souvent très critiques à l’égard de la France ?

Cela rappelle le discours d’Apparu qui dénonçait le « totalitarisme laïciste » en janvier 2015, épinglé par Natacha Polony dans « Nous sommes la France ». Cela fait aussi penser aux polémiques de cet automne sur les unes de Charlie Hebdo, qui ont valu une passe d’armes incroyable entre Edwy Plenel et Riss où le premier avait osé affirmer que « la une (de Charlie Hebdo) fait partie d’une campagne générale de guerre aux musulmans », s’attirant pour réponse un remarquable éditorial du second. La petite musique de Macron, Mélenchon ou Plenel est malheureusement une douce musique aux oreilles des vrais radicalisés qui peuvent en faire leur miel et directement les retourner contre nous.


8 commentaires:

  1. " Combien de victimes des « radicaux laïcs » ? "

    URSS, Chine communiste, Pol Pot, vous avez entendu parlé ?

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    1. Quel gloubi-boulga ! En France, récemment ?

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    2. Staline, Mao et Pol Pot peuvent aller se rhabiller :

      "L’historien musulman Firishta [de son nom complet Muhammad Qasim Hindu Shah, (1560 -1620) auteur de Tarikh-i Firishta et du Gulshan-i Ibrahim fut le premier à donner une idée du bain de sang médiéval que subit l'Inde durant la loi islamique. Il estima que plus de 400 millions d’Indiens furent massacrés pendant l’invasion et l’occupation islamique de l’Inde."

      http://a-contre-air-du-temps.over-blog.com/2017/10/l-invasion-islamique-de-l-inde-le-plus-grand-genocide-de-l-histoire.html

      A quand un livre noir des morts du capitalisme ? Sans l'islam il resterait encore très incomplet, d'ailleurs, mais ferait quand même très bonne figure à côté du livre noir des morts du communisme.

      Ivan

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  2. " En France, récemment ?"

    Non, parce que justement on s'est soucié d'équilibres, mais rien n'empêche définitivement que ça arrive un jour, surtout avec des billes dans votre genre.

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  3. On constate que des partis d'extrême gauche autrefois spécialistes de l'entrisme se sont laissés infiltrer comme des bleus par les fascistes d'obédience islamiste : l'arroseur arrosé !

    Sur la célèbre photo de la rencontre entre Hitler et le grand mufti de Jérusalem ces idiots ne voient qu'un seul fasciste, alors qu'il y en a deux.

    http://www.slate.fr/story/108869/grand-mufti-jerusalem-hitler-destruction-juifs

    https://www.haaretz.com/israel-news/1.795563

    Ivan

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  4. "on cherche encore des faits concrets venus de défenseurs de la laïcité qui pourraient être qualifiés de « radicalisation »"

    - interdire les crèches et les croix dans l'espace public.
    - interdire la référence à un passé chrétien de l'Europe.
    - supprimer les fêtes chrétiennes dans le calendrier de l'UE et vouloir les supprimer comme jours fériés en France.
    - Ne plus vouloir entretenir les églises antérieures à la loi de séparation
    - Favoriser l'ignorance sur la culture chrétienne de l'Europe.

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  5. "on cherche encore des faits concrets venus de défenseurs de la laïcité qui pourraient être qualifiés de « radicalisation »"

    Les enseignants qui interrompent un film en pleine séance scolaire quand ils se rendent compte qu’il contient des références bibliques :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2017/12/24/01016-20171224ARTFIG00054-un-film-sur-noel-juge-pas-assez-laic-suspendu-en-pleine-seance-scolaire.php

    Définition du mot « Radicaliser » dans le petit Larousse illustré : « Rendre plus intransigeant, plus dur. Se radicaliser = se durcir. Exemple : Conflit social qui se radicalise ».

    Oui, en France, la laïcité se radicalise.

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  6. @ Anonyme 16h56

    Je retiens le « non ».

    @ Albert & anonyme

    Absurdité, excès, oui, mais :
    1- une partie des exemples donnés ne sont que des propositions non mises en œuvre venant d’intellectuels marginaux ou des cas isolés, aussi effarants soient-ils
    2- je pense que la comparaison induite par le terme « radicalisation » est inappropriée dans tous ces cas (la radicalisation, c’est aller faire le djihad en Syrie ou faire des actes terroristes)

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