C’est un
article assez incroyable qui donne le détail des rémunérations
de la branche britannique de la banque d’affaire Goldman Sachs et un
chiffre, la moyenne, qui atteint 1,4 million de dollars pour les 724 salariés
de la banque en 2016 ! Une nouvelle preuve que rien
n’a vraiment changé depuis la grande crise d’il y a 10 ans, et que tous les
excès qui nous y avaient mené sont encore là…
Rien n’a
changé, ou presque, sous le soleil de la finance
Quel meilleur
exemple que ces chiffres sur les effectifs et les salaires de Goldman Sachs !
Ils sont assez incroyables. En 2013, elle n’avait plus
que 121 employés à Londres. Trois ans plus tard, les effectifs ont été
multipliés par 6, à 724 ! Les 1,4 millions de dollars de rémunération totale
moyenne par an, en disent long sur la santé du secteur bancaire. Plus d’un tiers des salariés
gagnent plus d’un million de dollars par an, plus de 100 dépassent le cap des 2
millions et 32 le cap des 5 millions. Pour mémoire, JP Morgan a réalisé pas
moins de 24,4 milliards de dollars de profits en 2017, Wells Fargo 22 quand Goldman Sachs, plus petite
en taille, en a réalisé 5,8 milliards sur les 9 premiers mois.
Bref, la
finance a précipité le monde dans une de ses plus graves crisesil y a dix ans,
envoyant des millions de personnes au chômage et en appauvrissant des millions
d’autres. Les Etats sont venus à la rescousse et ont engagé des milliards
pour les sauver. Et dix ans après, tous les excès sont revenus : les
actionnaires sont plus que jamais à la manœuvre pour exiger toujours plus de
profits, de dividendes, de rachats d’action ou de fusions-acquisitions pour accroître
leur pouvoir sur le marché et toujours gagner plus. Une immense bulle s’est
nourrie des politiques monétaires qui alimentent. Non seulement la finance ne
s’est pas réformée mais les politiques suivies depuis la crise ne font que la
servir.
Il
y a dix ans, des dirigeants annonçaient la fin des parasites fiscaux, qui lui
permettent de ne pas payer sa juste contribution à la société. Dix ans après,
les scandales se suivent, et rien ne se passe. De même, les
banques continuent à écrire leurs propres règles, alors même que la crise
de 2008 aurait dû pousser les Etats à reprendre cette responsabilité
fondamentale. Après
avoir tordu les règles Bâle 3 en leur faveur, The Economist a récemment décrit comment les banques cuisinent des règles Bâle 4
servant leurs intérêts en fonction des besoins du moment, les principaux débats
étant ceux entre les banques des deux côtés de l’Atlantique, qui poussent leurs
intérêts, qui sont divergents.
Quelle
tristesse de constater à quel point rien n’a changé en dix ans. Pas une leçon
de la crise n’a été retenue ! Pourtant, ce
n’est pas faute d’écrits et de réflexions de la part d’intellectuels de premier
plan. Mais, encore une fois, il semble que les intérêts particuliers de
certains lobbys l’emportent, surtout quand ceux qui nous dirigent sont aussi
superficiels et auto-centrés. Jusqu’à la prochaine fois ?
Sylvie Goulard recasée à la Banque de France !
RépondreSupprimerhttps://olivierdemeulenaere.wordpress.com/2018/01/18/sylvie-goulard-recasee-a-la-banque-de-france/
Les fondamentaux du système n'ont pas changé, comme le signale The Economist, mais l'évolution du public en Grande-Bretagne se fait dans le sens d'un recul marqué de l'idéologie néolibérale, comme le montre une étude d'opinion approfondie publiée en octobre 2017 : Matthew Elliott, James Kanagasooriam, Public opinion in the post-Brexit era: Economic attitudes in modern Britain (https://lif.blob.core.windows.net/lif/docs/default-source/default-library/1710-public-opinion-in-the-post-brexit-era-final.pdf).
RépondreSupprimerYPB