Billet
invité de Marc Rameaux, qui a publié « Portrait de l’homme moderne », suite du papier de samedi
Le premier provient de « La
Tribune », montrant au passage que l’escamotage de l’inflation
interroge de plus en plus les spécialistes économiques :
La relance de l’activité par le crédit, notamment
celui fait aux entreprises, ne s’est pas transmise aux particuliers sous forme
de hausse salariale, notamment depuis 2008. Non seulement la valeur nominale
des salaires a stagné voire fortement décru, mais les conditions de précarité
de l’emploi se sont renforcées : la multiplication de CDD, jobs précaires
et « micro-jobs », notamment en Allemagne, a contribué à tasser la
progression salariale. Le multiplicateur de crédit est donc loin de s’être
propagé dans toute la société et n’a pas engendré de « bonne
inflation », celle de la dissipation d’énergie due à une reprise
économique.
La seconde explication, celle qui montre pourquoi
l’inflation mécanique due au gonflement monétaire n’a pas eu lieu, se retrouve
dans plusieurs travaux récents, dont celui-ci est une bonne synthèse :
Sans rentrer dans trop de détails techniques, il faut
rappeler que la masse monétaire est « compartimentée ». Aussi, le
raisonnement d’une création monétaire engendrant de l’inflation doit-il être
nuancé. Les travaux mentionnés rappellent que deux agrégats monétaires sont
fréquemment suivis par les économistes. L’agrégat M0 représente l’ensemble de
la monnaie fiduciaire en circulation additionnée aux réserves de l’ensemble des
organismes de crédit (IFM) auprès de la Banque centrale. L’agrégat M2
représente l’ensemble de la monnaie fiduciaire à laquelle on ajoute les comptes
de dépôt à vue des particuliers et entreprises, ainsi que les dépôts à préavis
de moins de 3 mois et les dépôts à terme de moins de deux ans. Schématiquement,
M0 représente la « base monétaire » accessible seulement par le
secteur financier professionnel (hors monnaie fiduciaire qui est commune à tout
le monde) et M2 la masse monétaire disponible immédiatement ou à court-terme
par les particuliers et les entreprises. M0 est « l’argent du monde
financier », M2 celui des particuliers et des entreprises.
Historiquement, M2 et M0 étaient fortement corrélées.
Toute augmentation de la base monétaire par création monétaire se répercutait
en facilités de crédit et inversement toute facilité de crédit par abaissement
des taux générait des dépôts. La création monétaire comme l’abaissement des
taux engendrait ainsi à la fois une reprise d’activité économique et une
inflation. Si la première croit plus vite que la seconde, la relance du moteur
économique est réussie. Dans le cas contraire, l’inflation a gâché l’action de
relance.
Or, notamment à partir de 2008, l’on observe un
gonflement de M0 sans accroissement correspondant de M2. Particulièrement en
2008, la base monétaire a presque doublé sans que les liquidités disponibles
pour les particuliers aient pratiquement bougé :
Ainsi, M0 et M2 se sont retrouvées
« compartimentées ». La création monétaire par les banques centrales
n’a pas été redistribuée en possibilités de crédit. Qu’est-elle devenue ?
Simplement, les banques privées les ont placées en réserves auprès de la Banque
centrale. Le quantitative easing n’a pas « ruisselé » vers les
particuliers et les entreprises mais est resté en rétention principalement dans
les instituts financiers. Pour cette raison, l’inflation telle qu’elle est
mesurée, par un indice des prix à la consommation, n’a pas augmenté. Il n’est
guère étonnant de constater que les banques commerciales ont amélioré leurs
réserves : ce n’est nullement dû à une gestion plus rigoureuse, mais à une
distribution gratuite de liquidités.
Modération salariale, emplois précaires et rétention
de la création monétaire au niveau de la base monétaire M0, voici les trois explications
« mécaniques » de l’absence d’impact du quantitative easing sur
l’indice des prix à la consommation.
Le BREXIT s'annonce mal, même le gouvernement UK en convient :
RépondreSupprimerhttps://www.buzzfeed.com/albertonardelli/the-governments-own-brexit-analysis-says-the-uk-will-be?utm_term=.mc9ePLYWP8#.knyqbMe4bP
Il s'annonce mal parce que May s'y prend comme un manche.
SupprimerLes européistes en rêvent... Puissent les britanniques ne pas se laisser influencer.
Supprimer"Il s'annonce mal parce que May s'y prend comme un manche."
RépondreSupprimerProposez lui vos services, puisque vous êtes si fort.
https://www.change.org/p/emmanuel-macron-non-aux-trait%C3%A9s-de-libre-%C3%A9change-europ%C3%A9ens-avec-le-canada-et-l-am%C3%A9rique-du-sud
RépondreSupprimerCette "fuite" est ridicule. Qu'il y ait un fonctionnaire opposé au Brexit qui fasse une note négative ne signifie pas que cela est la position du gouvernement... Cela en dit long sur la superficialité des Bremain.
RépondreSupprimer"Cette "fuite" est ridicule. Qu'il y ait un fonctionnaire opposé au Brexit qui fasse une note négative ne signifie pas que cela est la position du gouvernement..."
RépondreSupprimerC'est vous qui êtes ridicule, il ne s'agit pas "d'un" fonctionnaire, mais de plusieurs équipes d'évaluation.
Vous en dites long sur la paranoïa des brexiters.