Si Thomas Porcher est l’inspirateur de ce papier, il
faut reconnaître que son bon mot caractérise remarquablement bien notre époque.
Depuis
des décennies, les professeurs de vertu ultralibérale ne cessent de défendre
l’austérité. Mais quand
nos dirigeants des deux côtés de l’Atlantique l’oublient au bénéfice des plus
riches et des entreprises, on les entend moins.
Deux poids, deux mesures austéritaires
Pour qui prend un peu de recul, sur les dix
dernières années, difficile de ne pas être pris de vertige devant cette
austérité à géométrie si variable. Si
Sarkozy a mis en place la RGPP et lancé une cure d’austérité sur la fin de son
mandat au nom des équilibres budgétaires, on lui doit aussi le paquet
fiscal et de multiples niches coûteuses à destination des plus riches et des
entreprises. De même pour Hollande, qui, tout
en prolongeant l’austérité pour tenir les objectifs européens, n’a pas
hésité à consacrer environ 50 milliards pour des baisses du prix du travail à
la faveur des entreprises, dans
une quête de compétitivité totalement illusoire et délétère dans le contexte
même de l’UE.
Macron semble vouloir accentuer le phénomène, en
continuant à donner des gages sur la réduction des dépenses publiques, tout
en mettant en place un programme massif, injuste et révoltant de baisse de la
fiscalité pour les plus riches (fin de l’ISF, forte réduction de la
fiscalité sur les revenus du capital) et les entreprises (forte baisse de
l’IS), dans
la droite lignée des mesures de l’administration Trump aux Etats-Unis.
Autant il faudrait veiller à chaque euro de dépense dans les services publics,
autant toute rigueur semble oubliée quand il s’agit de réduire la contribution
de ceux qui vont le mieux, fussent-ils
des milliardaires, dont quelques uns gagneront un million par an avec Macron.
Plus fort encore, ces paragons de vertu austéritaire
défendent ces choix budgétaires absurdes. The Economist, tout opposé à Trump
soit-il, en vient à défendre le plan fiscal totalement à contre-temps des
Etats-Unis. Car comment justifier 1450 milliards de dollars de cadeaux
fiscaux aux plus riches après 8 années de croissance et un déficit public
supérieur à 3% du PIB, qui passera à 5% en conséquence dès 2019 ? De tels
projets n’ont aucun sens, tant ils accentuent des inégalités déjà aux plus
hauts, désarment l’Etat avant les prochaines tempêtes, tout
en contrevenant même aux recommandations du peu progressiste FMI qui note qu’il
vaut mieux aider les classes populaires.
Le seul point positif de cette séquence est de montrer
au grand jour à quel point les ultralibéraux sont en fait des oligo-libéraux,
qui défendent, consciemment ou pas, un agenda de classe, sans même être
cohérents intellectuellement. Dans la réalité, l’austérité qu’ils défendent ne
concerne que les plus pauvres et les classes moyennes et en aucun cas eux-mêmes
ou leurs amis.
La séquence libérale-austéritaire a encore de beaux jours dans l'UE, si l'on en croit la nomination récente de l'ancien patron de Lehman Brothers en Espagne et au Portugal et ministre des Finances de l'austérité à l'espagnole, Luis de Guindos, à la vice-présidence de la BCE : https://www.touteleurope.eu/revue-de-presse/la-nomination-hautement-politique-de-luis-de-guindos-a-la-vice-presidence-de-la-bce.html.
RépondreSupprimerYPB
La popularité du duo Macron-Philippe au plus bas depuis son entrée en fonction.
RépondreSupprimerAvec 43% d'opinions favorables, le chef de l'État atteint son plus bas niveau de popularité depuis son élection. Il a chuté de 11 points depuis décembre.
Une baisse inédite. Les cotes de popularité d'Emmanuel Macron et d'Édouard Philippe chutent respectivement de 6 et 7 points en un mois, pour atteindre leur plus bas niveau depuis leur entrée en fonction en mai 2017, selon un sondage Odoxa réalisé pour l'Express et diffusé ce mardi.
Avec 43% (- 6) des Français interrogés qui pensent qu'il est "un bon président de la République", le chef de l'État perd un total de 11 points depuis décembre. Une nette majorité (57%, + 7) juge négativement son action.
Hausse de la CSG, annonce de la limitation à 89Km/h sur les routes départementales... L'exécutif paie le prix dans l'opinion de mesures impopulaires.
Emmanuel Macron se situe désormais 1 point en dessous de sa cote de septembre/octobre (44%), jusqu'alors son plus bas niveau, selon cette enquête pour L'Express, La Presse régionale et France Inter.
Le chef de l'État entraîne le Premier ministre qui perd pour sa part 7 points, avec 43% également d'opinions favorables.
56% (+ 7) jugent désormais défavorablement son action.
Emmanuel Macron perd notamment en popularité auprès des sympathisants de gauche hors PS (- 6), de ceux de droite (- 4) et du Front national (- 10).
Édouard Philippe perd sur l'ensemble de l'électorat, hormis les proches de La République en Marche (+ 5).
https://www.lexpress.fr/actualite/politique/la-popularite-du-duo-macron-philippe-au-plus-bas-depuis-son-entree-en-fonction_1988170.html
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