Matteo Renzi,
c’était
un dirigeant jeune, venu de la gauche, s’appuyant parfois sur la droite et sans
la moindre trace de progressisme social dans sa politique, salué par toute la
presse bien-pensante, qui remporte un triomphe électoral (40,8%
des voix en 2014 aux européennes). Dimanche,
l’Italie a sèchement renvoyé à ses études le Macron Italien. Bande annonce
de notre avenir ?
Un vote
contre les dirigeants européens
Du coup, le
grand frère d’Emmanuel Macron a démissionné de la présidence du Parti Démocrate.
Mieux, il faut souligner le caractère anti-système du vote de dimanche. Le
premier parti d’Italie est désormais le M5S, qui a désormais une certaine
légitimité pour réclamer le pouvoir, alors
même que les média dominant l’ont beaucoup critiqué pendant la campagne, le
donnant en recul alors qu’il n’a jamais été aussi haut. Dommage qu’il ait
abandonné la contestation de l’euro. Au moins, il ne s’agit pas d’un parti
eurolibéral. Et au
sein de la coalition des droites, c’est la Ligue du Nord qui devance Forza
Italia, les Italiens préférant encore une fois la radicalité au centrisme
du bras droit que Berlusconi s’était choisi.
Ce faisant, après
une Grande-Bretagne qui vote le Brexit et apprécie le travaillisme de Corbyn,
après les législatives Allemandes, où
les grands partis de gouvernement ont fait un score historiquement bas, et une
Espagne où Podemos s’impose, l’ordre politique eurolibéral semble bien en
recul partout. Ce faisant, on peut penser que la
victoire de Macron en 2017 n’était que le chant du dernier cygne eurolibéral, sans
opposition assez solide, mais que cela pourrait bien être la dernière.
Après tout, les peuples européens semblent finalement s’accorder de plus en
plus pour rejeter les politiques eurolibérales. Même
en France, le résultat du premier tour n’était pas un franc succès pour elles…
Bien sûr, il
est malheureusement probable que la situation ne changera pas beaucoup en
Italie. Pour cela, il faudrait quitter l’euro et quitter l’UE. Avec le contrôle
de sa monnaie, Rome pourrait suivre le
chemin tracé par Shinzo Abe au Japon et régler le problème de dette publique
créé par l’euro. Au moins, on peut penser que les Italiens ont fait un pas dans
la bonne direction dimanche.
Merci pour cet excellent article.
RépondreSupprimerLe type de scrutin en France ne risque-t-il pas d'empecher un tel basculement? Après tout, LFI et le FN (quoi qu'on pense de ces formations ells ne sont pas eurolibérales)faisaient déjà des scores assez élevés en 2017...
https://minurne.org/billets/14662
RépondreSupprimerJe crois personnellement plus en une éventuelle sanction de Macron qu'à une montée eurosceptique sur le modèle transalpin. Déjà parce que selon moi la frange dite antisystème ne dispose pas dans l'hexagone d'un parti aussi attrappe-tout dans son contenu idéologique que le M5S. Ensuite parce que lors d'un second tout présidentiel quel qu'il soit l'alliance objective des retraités et des urbains se portera sur le candidat le moins eurosceptique. On peut faire l'hypothèse d'un "antisystème" se notabilisant légèrement pour "faire moins peur" mais cela suffira-t-il? J'en doute. D'autant qu'on en est pas là: JLM s'est enfermé dans une image d'anti-tout, MLP a une image assez écornée, MMLP est plus obsédée par son image que par le contenu (et elle est en retrait en ce momet...).
RépondreSupprimerDu côté de la Droite institutionnelle, le désir de revanche de la base est là mais Waquiez se contente de faire de l'affichage (appelé aussi faire du Sarko, sauf que depuis Sarko a déçu...). Pour autant, il a quelque chance de devenir un président médiocre et vite impopulaire. C'est que la stratégie Macron semble plus axée sur l'évitement de l'impopularité de son prédécesseur que sur une vraie stratégie de réélection.
L'actuel locataire élyséen se retrouve dans le cas où une bonne partie de ceux qui approuvent ses orientations économiques ne mettront jamais un bulletin de vote pour lui au premier tour. Et pire: il frappe au porte-monnaie les retraités fanatiques du consensus euro-social-libéral qu'il incarne autant que Sarkhollande. Ajoutons à cela le fait que l'électorat marchiste de base n'est ni très militant ni très politisé. Cela n'augure pas du positif lors des élections locales ni d'une éventuelle ferveur pour "sauver le président sortant".
Et puis un sortant populaire éliminé au premier tour présidentiel ça s'est déjà vu, non? Mais bon, en attendant ce possible remake de Jospin 2002, tout va bien, le pays ne souffre (soi disant) pas, il n'est (soi disant) pas exaspéré par son chef de l'Etat comme il le fut par ses deux prédécesseurs, la France prend (soi disant) sa place dans la mondialisation sans râler de façon (soi disant) franchouillarde.
Sur ce dernier point d'ailleurs: non que ça me gêne -je ne suis pas fan de Thatcher- mais Macron ne fait au fond pas beaucoup plus que du Chisarkhollande sans les fausses promesses sociales, un social-libéralisme soft à marche lente. Une ligne qui n'a pas donné de changement concret pour les Français. Et c'est encore le cas pour Macron: les chiffres disent que l'économie repart mais pas d'amélioration concrète pour les Français. Ce qui peut lui jouer des tours au premier tour (vote massif des jeunes vers LFI et/ou le FN par exemple).
JZ
Il est très difficile de faire des comparaisons avec la présidentielle française qui a été un exemple de manœuvres et de complicités diverses et inattendues: une affaire Macron sortie au bon moment juste après sa désignation ce qui ne permettait aucun recul dans son parti,
RépondreSupprimerHamon désigné et lâché par les ténors de son parti ,mais candidat maintenu pour éviter que Mélenchon accède au deuxième tour(rogner quelques voix) et enfin le mystérieux débat où Mme Le Pen change tout sur sa position sur l'Euro...Sans être complotiste cette élection présidentielle pose de sérieuses questions ,Macron candidat désigné par les"Elites" ?????Donc rien à voir avec le Royaume uni ou l'Italie
Commentaire ci-dessus vous aurez compris "affaire Fillon et non Macron
RépondreSupprimerLa France va-t-elle être touchée électoralement comme en Italie ?
RépondreSupprimerJe ferai 3 remarques (toutes perso'):
- si E. Macron arrive à passer sa réforme sur la SNCF et particulièrement à casser le statut des cheminots (car c'est bien à cela qu'il aspire), il pourra tranquillement mettre en œuvre son action publique 2022 sur les fonctionnaires. Et bien que les Françaises et Français soient attachés à leurs services publics, ils distinguent le statut du fonctionnaire, du cheminot etc...du service public. En d'autres termes, il n'y a pas besoin d'un statut particulier voire exorbitant (pour reprendre un terme juridique) pour assurer les missions de service public. Donc les fonctionnaires et autres assimilés peuvent parfaitement être alignés sur les conditions du privé. Si E. Macron parvient à cette mutation, à laquelle les gouvernements précédents n'ont pas trop voulu toucher ou se sont cassé les dents, il aura remporté un grand défi et la pilule pour le reste sera sûrement amère mais les Françaises et Français feront un effort;
- En Espagne développement et ascension de Podemos, au Portugal développement et ascension du bloco de esquerda, en Italie même cas de figure pour le mouvement 5 étoiles et le parti Lega (même si la gouvernance du pays s'avère compliqué car former un gouvernement s'annonce difficile) etc...En France il y a LFI mais son discours sur l'immigration est trop ambigu et la prise de position de certains de ses membres sur des questions telles que la laïcité ne passent pas. Le FN : crash de M. Le Pen lors du débat au second tour a fortement hypothéqué l'avenir très proche du parti;
- les institutions de la Vème République : toujours décriées mais jamais remises en cause car au final, elles constituent un socle politique solide.
C'était juste histoire d'échanger !
Bonne journée à toutes et tous
Sylvie
Effectivement si Emmanuel Macron réussit sa réforme de la SNCF avec disparition du statut des cheminots pour les futurs recrutement, il aura un boulevard devant lui pour réformer le reste de la fonction publique et du secteur public. Car comme vous le dites justement dans votre message, les Françaises et Français font le parfait distinguo entre le service public et les fonctionnaires et autres assimilés. Aussi, il y a une grande part de responsabilité des gouvernements précédents mais aussi des fonctionnaires et de leurs collègues assimilés (et je m'inclus dans ce groupe étant moi-même fonctionnaire d'Etat), des syndicats car cela fait longtemps que l'on aurait dû réfléchir à une modernisation intégrale de la fonction publique et du secteur public. Cela signifie poser des questions qui fâchent mais qui doivent être posées et auxquelles il faut répondre. Une parmi tant d'autre: si nous prenons le cas de la fonction publique territoriale, est-ce une nécessité absolue d'avoir des fonctionnaires gérés par le statut de la fonction publique ? est-ce une nécessité absolue de leur accorder l'emploi à vie ? D'aucuns diront que ce n'est pas vrai ils peuvent être licenciés. Honnêtement cela se saurait si le licenciement était véritablement appliqué et applicable. il est inscrit sur le papier mais la réalité des faits disent autre chose.
SupprimerCependant, moderniser ne signifie pas tout jeter à la poubelle et faire du moins-disant. Mais hélas ! c'est bien dans cet ordre des choses que le changement se fait.
" est-ce une nécessité absolue d'avoir des fonctionnaires gérés par le statut de la fonction publique ?"
Supprimer-Oui car ils sont payés avec l'argent du contribuable. Donc ils doivent (ou devraient, toujours) être recrutés par concours. Et on n’organise pas un concours pour recruter des CDD.
Quand on supprime (en fait ou en droit, peu importe) le recrutement par concours les agents publics sont recrutés au piston ou à la tête du client, ce qui est inadmissible. Le recours massif et abusif aux contractuels dans la FPT n’est rien d’autre qu’une mesure du degré de corruption de nos institutions.
Aggraver encore cette situation scandaleuse comme vous le proposez, c’est poursuivre la mutation déjà très avancée de la France en république bananière.
"est-ce une nécessité absolue de leur accorder l'emploi à vie ?"
-même réponse.
Au fait pourquoi posez-vous ces questions uniquement pour la FPT et pas pour la FPE ?
Ignorez-vous que de nombreuses compétences qui relevaient autrefois de la FPE ont été successivement transférées à la FPT ?
Cela représente un nombre considérable d’emplois qui étaient autrefois accessibles à tous les citoyens sur un pied d’égalité et ne le sont plus maintenant, puisque les collectivités territoriales refusent de tenir compte des résultats du concours à chaque fois que le petit protégé qui occupe le poste l’a raté, quand il l’a tenté.
A chaque fois que le contrat du fils-à-papa est renouvelé sur le poste qui a été mis au concours, un lauréat est condamné à perdre le bénéfice de son concours à cause de cela.
Souhaiteriez-vous la même chose dans la FPE ? Cessez de passer des concours pour monter en grade, cela ne sert plus à rien, sans piston vous n’aurez jamais aucune promotion !
(au fait un fonctionnaire n’est jamais titulaire de son poste, uniquement de son grade, et cela n’empêche nullement les licenciements, lesquels sont d’ailleurs plus faciles dans la FPT que dans la FPE. Souhaitez-vous changer cela aussi ? Et dans quel sens ?)
La décentralisation est la cause principale du fait que la jeunesse des masses populaires, notamment dans les banlieues, ne croit plus à la méritocratie ni aux concours (c’est la même chose)
On a volé à ces jeunes sans ressource et sans réseau le seul espoir qu’il leur restait de trouver un jour quand même un emploi en rapport avec leurs aptitudes, quand tous les emplois publics étaient accessibles à tous les citoyens sur un pied d’égalité, sans considération de piston, carte de parti, de syndicat, couleur de peau, etc.
Et ne sous-estimez pas la haine et la rage que cela fait naître dans le cœur des victimes. Il y a dans les banlieues populaires une haine contre la France qui n’existait pas avant la décentralisation.
Autrefois les parents pouvaient dire : « Travailles, étudies, passes les concours ! Et tu verras que rien ne pourra t’empêcher de passer devant le fils-à-papa bon teint qui ne travailles pas aussi bien que toi »
Aujourd’hui ils ne peuvent plus le dire parce qu’ils savent que ce n’est plus vrai.
Ivan
Bonsoir,
SupprimerA mon sens vous n'avez pas bien compris la teneur du post précédent. Le but n'était pas de supprimer totalement la fonction publique, le statut des fonctionnaires et l'emploi à vie mais de se poser la question de ce qui doit relever de l'Etat avec des fonctionnaires recrutés par concours, assermentés pour pas mal de missions, dotés de moyens et ressources en conséquence et de moyens, de ce qui peut former un secteur public sans avoir en effet des salariés tombant sous le coup du statut de la FP et de l'emploi à vie. Et en effet, on peut s'interroger sur la pertinence de l'emploi à vie et du statut de la fonction publique pour la fonction territoriale. Il ne s'agit pas de tout envoyer balader au nom d'une idéologie du moins-disant mais de s'interroger sur trois (ou 4) grands axes :
- qu'est-ce qui relève de l'Etat et doit y rester ?
- qu'est-ce qui peut passer dans le privé ?
- qu'est-ce qui constitue des secteurs, des activités, des domaines où l'Etat doit encore disposer de moyens d'actions sans pour autant recruter des fonctionnaires ou des personnes avec un statut particulier?
L'Etat passe déjà par du recrutement hors concours. Cela ne se fait pas à la tête du client ou au piston.
Il ne s'agit pas de faire de l'anti-fonctionnaire ou de brader les services publics mais on peut et on doit se demander si la fonction publique ne doit pas être modernisée et redéployée à meilleur escient.
Si vraiment on ne fait pas un travail dans ce sens, je suis assez dans le pessimisme du précédent commentaire : on s'expose à un engloutissement très large de notre fonction publique et de notre secteur public. Pour aboutir à quoi ? A fonctionner en mode d'agence comme en Grande-Bretagne où pour le coup même les fonctions régaliennes ont été minées de façon très nette ou des fonctions vitales à la société ont été littéralement foutues en l'air (je pense aux services sociaux). Il faut absolument ne pas tomber dans cette trappe et pour se faire je pense que nous pouvons discuter du modèle public français. Or là que se passe-t-il ? E. Macron de façon très subtile et jouant sur des ressorts détestables lamine gentiment ce modèle.
En vous souhaitant une bonne journée
P.yves
OK le Matteo s'est pris une fessée, mais qu'est-ce qui va vraiment changer fondamentalement avec la Lega et le M5S ripolinés, à part calmer peut-être momentanément les électeurs et créer une mini-crise politique pendant des mois en Italie car pas de majorité claire ? Je pose la question.
RépondreSupprimerEn France, qu'est-ce qui changerait fondamentalement si Macron se prenait la même déculottée dans 4 ans ? avec un Wauquiez, une Marion Maréchal, un Méluche ou une nouvelle mandatée sortie du chapeau d'Attali ?
Le cirque continue et le système se marre.
***Jacko***
Che Bordello ! Ce titre d'un quotidien italien traduit bien le résultat des élections qui ont rendu le pays ingouvernables, un de plus. La faute à l'euro et aux potions amères du néolibéralisme imposées par l'UE mais désavouées par les peuples. Tous les partisans de ce système ont été battus mais l'absence d'une majorité claire rend quasiment impossible une indispensable sortie de la zone euro pour l'économie italienne qui comme bien d'autres souffre beaucoup d'une monnaie surévaluée pour elle.
RépondreSupprimerBien vu mister Anonyme ! D'accord avec toi sur l'impossible sortie de l'euro et sur l'emploi du mot "bordel", qui est décidément un mot très goutu et qui veut dire tout et son contraire, surtout son contraire en fait.
Supprimer"le résultat des élections qui ont rendu le pays ingouvernables, un de plus"
Par contre là, je serais plus nuancé. En Belgique, en Allemagne, en Italie, le fait de ne pas avoir de gouvernement et de ministres pendant des mois n'a pas trop posé de problèmes pour la gouvernance de l'Etat, l'administration faisant le boulot du quotidien, qui est le plus important.
Les gouvernements, ministres et tutti quanti ne sont là que pour épater la galerie et détourner l'attention, tout comme les chefaillons dans les grosse boites.
Imagine, tu bosses dans un boite et d'un coup tu n'as pas de chef. ça va t'empêcher de faire ton boulot ? au contraire, si tu maitrises le sujet et si tu es compétent, ça va te recentrer et tu vas décupler ton efficacité.
***Jacko***
Je constate d'après certains posts que le statut des fonctionnaires serait le grand problème de notre société.
RépondreSupprimerCertains semblent ignorer que en contrapartie de la sécurité de l'emploi, il y a une déontologie stricte à respecter, que l'adaptabilité fait partie des missions de la fonction publique.
Des fonctionnaires avec statut existent dans tous les pays de l'UE dont l'Allemagne pays modèle pour les eurolibéraux.
Est-ce le statut de la fonction publique responsable des problèmes des hôpitaux? de la faillite du système éducatif? des graves problèmes de fonctionnement de la SNCF et de son endettement?
S'imagine t-on qu'en précarisant les gens on va améliorer leur motivation?
Pense t-on qu'il y aura beaucoup de candidats pour enseigner dans des classes difficiles s'il n'y a aucune garantie de l'emploi?
Ne pas comprendre cela, c'est ne rien comprendre à la psychologie humaine.
C'est malheureusement la mentalité française, jalouser ceux qui ont un statut une certaine sécurité comme si cela allait améliorer leurs situations.
Concernant la fonction publique, je suis bien plus choqué par le pantouflage des hauts fonctionnaires et la collusion avec les grandes entreprises qui semble faire partie de la norme que ce soit en France ou au niveau de l'UE.
Le problème n'est pas le statut des fonctionnaires et l'emploi à vie mais plutôt ce que l'Etat doit impérativement garder dans son champ institutionnel et régalien, de ce qu'il peut passer au privé et de qu'il peut toujours contrôler sans forcément recourir à des fonctionnaires.
SupprimerIl ne s'agit pas de précariser les gens mais bien d'avoir un modèle public qui ne plie pas devant l'idéologie du moins-disant.
Beaucoup comprennent que pour enseigner dans les quartiers difficiles, être policier ou gardien de prison, travailler à l'hôpital public, avoir des assistantes sociales avec des vraies prérogatives etc.. il faut des gens formés, recrutés avec un statut qui les distinguent etc...mais cela ne signifie pas que tout le domaine public tombe sous ce schéma.
Il ne s'agit pas de jalouser Pierre Paul ou Jacques mais bien d'éviter qu'un gouvernement sous des airs d'action engloutisse tout le modèle public français. Or en refusant de discuter, de cerner, de redéployer et d'y mettre l'argent, le temps et le nombre de personnes on fait le jeu d'un président comme Emmanuel Macron. Et cela ce sera très dommageable pour la France.
Bonne soirée à vous
P.yves
« Il ne s'agit pas de jalouser Pierre Paul ou Jacques mais bien d'éviter qu'un gouvernement sous des airs d'action engloutisse tout le modèle public français. Or en refusant de discuter, de cerner, de redéployer et d'y mettre l'argent, le temps et le nombre de personnes on fait le jeu d'un président comme Emmanuel Macron. »
SupprimerIl me semble plutôt que c'est en acceptant de discuter de réformes avec des gens qui ont une vision fondamentalement biaisée du service public, comme le discours gouvernemental sur la SNCF le démontre, qu'on fait le jeu d'un président comme Macron.
Votre raisonnement (si nous n'acceptons pas des réformes raisonnables du service public, nous serons confrontés à un durcissement du pouvoir qui conduira à un véritable démantèlement de ce même service public ; il faut donc réformer pour préserver ce qui mérite de l'être) m'évoque l'accord naval anglo-allemand de juin 1935. Les experts de la Kriegsmarine expliquent à Ribbentrop avant son départ pour Londres que les Britanniques vont tenter de le noyer dans des détails techniques. Ils lui recommandent donc de poser ses exigences sur la table et de refuser toute pinaillerie en menaçant de se retirer de l'accord en cas de refus des Britanniques. Ceux-ci protestent dans un premier temps. Puis, ils acceptent de discuter sur la base des exigences de Ribbentrop, craignant qu'un refus n'aboutisse à un réarmement sauvage de l'Allemagne. Leur raisonnement est qu'un mauvais accord est préférable à pas d'accord du tout. L'accord est signé, sans consultation des alliés de la Grande-Bretagne. Grâce à lui, l'Allemagne dispose d'un cadre légal pour son réarmement et peut tripler son tonnage par rapport à celui qu'autorisait le traité de Versailles. Une fois suffisamment forte, elle dénonce évidemment l'accord en avril 1939.
Nous sommes dans la même logique. Il n'y a pas de majorité en France pour une vraie politique de démantèlement du service public. Brandir la menace d'un tel risque pour encourager à des réformes dont la pertinence n'est pas démontrée (je ne dis pas que tout va bien dans la fonction publique, loin de là, je dis que ce qui va mal ne sera pas forcément amendé par les réformes proposées), c'est très exactement faire le jeu du pouvoir macronien, c'est-à-dire en fait du patronat, lequel n'a pas caché, par la voix d'un ancien vice-président du MEDEF, Denis Kessler, viser à « sortir de 1945 » :
« Le modèle social français est le pur produit du Conseil national de la Résistance. Un compromis entre gaullistes et communistes. Il est grand temps de le réformer, et le gouvernement s'y emploie. Les annonces successives des différentes réformes par le gouvernement peuvent donner une impression de patchwork, tant elles paraissent variées, d'importance inégale, et de portées diverses : statut de la fonction publique, régimes spéciaux de retraite, refonte de la Sécurité sociale, paritarisme… À y regarder de plus près, on constate qu'il y a une profonde unité à ce programme ambitieux. La liste des réformes ? C'est simple, prenez tout ce qui a été mis en place entre 1944 et 1952, sans exception. Elle est là. Il s'agit aujourd'hui de sortir de 1945, et de défaire méthodiquement le programme du Conseil national de la Résistance ! » (Denis Kessler, « Adieu, 1945, raccrochons notre pays au Monde », Challenges, nº 94, 4 octobre 2007, p. 38).
Je n'ai pas d'attachement sentimental à ce qui a été construit par le CNR. Mais on ne peut pas composer avec des hommes porteurs de l'idéologie qui a justifié l'appel de Kessler, parce qu'elle est contraire à l'intérêt national. Leur accorder un peu pour éviter qu'ils emportent tout ? C'est exactement le raisonnement tenu face aux Allemands par les Britanniques en juin 1935, par les Britanniques et les Français en mars 1936 et septembre 1938, par Pétain en juin 1940. C'est une logique de dupes et de vaincus.
YPB
@Laurent,
RépondreSupprimerC'est bizarre, dans ton blog tu ne parles jamais des initiatives, difficultés, déboires, réussites de l'UPR d'Asselienau ou des Patriotes de Florian Philippot qui sont pourtant a priori les deux mouvements les plus proches de ta ligne, de ton blog et de ton mouvement. Malgré leurs déboires respectifs, ils ont quand même une dynamique intéressante.
D'ailleurs, quid de ton mouvement dont tu parlais il y a quelques mois ?
On reste un peu sur notre faim au niveau politique...
***Jacko***
Plus que l'Europe ou que l'Euro , ce que n'accepte plus les peuples sont les inégalités , le tous contre tous. Les peuples Européens veulent un "Nous" fatigués par ce libéralisme qui isole toujours plus les individus.
RépondreSupprimerMalheureusement , aucune force politique émerge aujourd'hui , et ce sont les marchands de sommeil qui en profites et qui en profiterons encore plus demain. Un peuple en colère peut très bien mettre au pouvoir un Trump , un Duarte , un Osban ou bien pire encore , le vingtième siècle la malheureusement si bien démontré.
Italie : Berlusconi prêt à aider la Ligue à former un gouvernement.
RépondreSupprimerL'ancien président du Conseil italien Silvio Berlusconi (Forza Italia) déclare aujourd'hui dans une interview soutenir les efforts du chef de la Ligue (extrême droite), Matteo Salvini, pour former le prochain gouvernement.
"Dans le respect total de nos accords, nous soutiendrons loyalement les efforts de Matteo Salvini pour former un gouvernement", a déclaré Silvio Berlusconi dans une interview au Corriere della Sera.
"Pour ma part, en tant que chef de FI (Forza Italia), je suis là pour le soutenir, pour garantir la solidité de la coalition, et pour tenir nos engagements auprès des électeurs", ajoute-t-il.
Si le bloc de droite/extrême droite est arrivé en tête aux législatives de dimanche, avec 37,09%, la surprise est venue du parti de Matteo Salvini. Au sein du bloc, c'est la Ligue qui a fait le meilleur score, avec 18%, devant Forza Italia (14%). Le reste se partage entre Frères d'Italie et le petit parti Noi Con l'Italia (UDC).
Prié hier de dire s'il était disposé à laisser émerger une candidature plus rassembleuse que la sienne pour la présidence du Conseil, Matteo Salvini a répondu "non".
Il avait déjà estimé lundi "avoir le droit de gouverner l'Italie".
https://www.lesechos.fr/medias/2018/03/05/2158508_en-se-livrant-aux-populistes-litalie-entre-dans-une-longue-periode-dinstabilite-web-0301379400789.jpg
RépondreSupprimer@ JZ
En effet, la critique de l’Europe a dégonflé, du fait que MLP s’était imposée comme son premier porte-parole, mais je pense que les braises de la révolte sont toujours là. Il faudra le bon véhicule. Je ne crois pas du tout au scénario d’un anti-système modéré sur la question européenne. Je pense que ce n’est pas honnête et qu’il faut être cohérent. Bien d’accord sur l’avenir de Macron : il est sur du sable. Certes, il assume plus la ligne oligo-eurolibérale, mais ce n’est pas ce que veulent les citoyens fondamentalement. Après, tout dépendra de qui il a en face…
@ Sylvie
Je crains que Macron parvienne à ses fins sur les fonctionnaires. Ce qu’il fait n’est pas incohérent avec ce qu’il avait dit et l’opposition est mal en point. Il n’y a que LFI sur ces questions, et sur les ordonnances travail, cela n’a pas suffi, du fait de ses limites
Pour l’instant, nous semblons dans une impasse. Mais je crois que la France pourra mener la révolte contre l’oligo-euro-libéralisme.
@ Ivan
Bien d’accord
@ P-Yves
Le problème est que l’on fait passer du public au privé des choses qui ne devraient pas passer de la sorte (SNCF notamment, ADP à venir), même si certains ajustements doivent pouvoir être débattus
@ André
En effet, la technique, c’est de dresser les uns contre les autres (Macron sur les cheminots et les agriculteurs, alors qu’il devrait d’abord protéger les agriculteurs au lieu des déshabiller les cheminots)
@ YPB
Merci pour cet apport au débat
@ Jacko
L’UPR, j’en ai parlé plusieurs fois, pas grand-chose de plus à en dire. De vrais points d’accords, mais de vrais désaccords aussi (l’article 50 notamment), la personnalité d’Asselineau ne m’étant pas particulièrement sympathique. Philippot prend une direction intéressante que je continue à suivre.
@ Cgrotex
Je suis bien d’accord
@Laurent,
SupprimerC'est bizarre cette aversion pour l'UPR et leur production.
Sur Asselineau et son manque de sympathie, je peux comprendre l'argument. La doublette Asselineau-Brousseau en Guyane était le meilleur moyen de se tirer une balle dans le pied, ou comment faire fuir l'électeur lambda... Bons techniquement mais ne dégageant effectivement pas beaucoup d'empathie. Vrai problème politique, on voit les résultats.
Mais par contre les productions de l'UPR sont bonnes. Philippot l'a d'ailleurs bien compris lui.
- Au passage, les Patriotes de Philippot proposent la sortie de l'UE via l'article 50 dès le premier paragraphe de leur charte...
"Direction intéressante que je continue à suivre"... ?
- Au niveau de la sortie de l'euro, pas d'explication claire, chacun peut éventuellement supposer ce qu'il veut (fait partie du Frexit ou pas ? a priori oui...).
- Au niveau de l'OTAN, sortie limitée au commandement intégré (perspective 25 de la charte des Patriotes).
@Laurent,
Tu ne m'as pas répondu sur ma question au niveau de votre mouvement ?
Vous en êtes où finalement ?
***Jacko***