Après
avoir étudié l’avancée du processus de sortie de l’Union Européenne de la
Grande-Bretagne, puis posé
la question de l’article 50, et enfin
étudié ce qui pourrait être dit, vient donc le moment d’étudier très concrètement
et pratiquement le scénario de sortie de l’UE et de l’euro, que
j’avais déjà étudié en 2011, dans une série de politique-fiction, et qui
doit être remis à jour.
Pour une
rupture pleine et immédiate
Sur l’euro, comme
je l’ai déjà écrit, j’ai évolué et je crois que la sortie devrait probablement être
mise en place immédiatement. Je ne suis pas persuadé qu’il faudrait
rallonger d’un mois la période d’incertitude monétaire, d’autant plus que cela
imposerait probablement la mise en place de mesures conservatoires dès la
campagne présidentielle, un contrôle des capitaux notamment. Il faudrait
procéder le plus rapidement possible à la conversion des euros en nouveaux
francs et à la surimpression des billets, en attendant la production des
nouveaux francs, ainsi qu’à la reprise de contrôle de la Banque de France,
pour faciiter la transition, comme
l’a fait la Banque d’Angleterre à l’été 2016.
Mais se pose
toujours la question technique de la façon de procéder, très concrète et
pratique, surtout
à partir du moment où l’on exclut de recourir à l’article 50, comme je le fais
depuis 2012. Comme
Jacques Sapir l’a montré, la légitimité politique doit pouvoir, en
démocratie, à des traités du passé, à la légitimité contestable qui plus est. La
Cinquième République a permis le tournant de 1981 et cela montre que les
institutions du Général de Gaulle sont profondément démocratiques, puisqu’elles
ont permis un changement radical. Il serait anormal de penser que les
traités du passé devraient pouvoir restreindre la capacité démocratique de
choix du peuple Français, même si certains le défendent.
Concrètement,
il existe plusieurs moyens de le faire : dénonciation
des traités européens par la Convention de Vienne, utilisation de l’article
16, évoquée un temps par Jacques Sapir, qui
a poursuivi sa réflexion sur le sujet… J’ai tendance à penser qu’un
référendum constitutionnel, si possible organisé en même temps que les
élections législatives, supprimant la déclaration du supériorité du droit
européen, serait probablement suffisant, couplée à une dénonciation des traités
et une sortie immédiate de l’UE, légitimée par l’élection présidentielle. Dès
lors, toutes les nouvelles lois effaceraient les traces de l’ordre juridique
européen, au rythme des priorités de la nouvelle majorité arrivée au pouvoir.
La Cour de
Justice de l’UE perdrait immédiatement tout pouvoir sur ce qui se passe en
France, tout comme, bien évidemment, les autres instances européennes, qui
n’ont de toutes les façons aucun moyen de faire pression sur la France, d’autant
plus que notre pays est en déficit commercial avec l’UE et contributeur net au
budget. Si notre pays voulait rompre toute relation avec des parasites
fiscaux comme le Luxembourg ou l’Irlande, nous pourrions contrôler tout flux
physique, bloquer tout flux de capitaux pour empêcher que
les géants d’Internet ne volent les citoyens en déclarant le chiffre d’affaire
fait en France ailleurs, pour ne payer qu’une infime fraction des impôts qu’ils
devraient payer.
Le départ de
la France ferait sans doute s’effondrer le château de cartes européen étant
donnés notre place et notre rôle. Cela
pourrait permettre d’envisager une forme radicalement nouvelle de coopération.
Mais il est bien entendu qu’il
faudrait repartir d’une page entièrement blanche et que cela ne serait en
aucun cas une obligation, seul le retour plein et entier à la souveraineté du
peuple français restant la priorité.
Entièrement d'accord avec cette analyse. Le Président élu aura besoin d'un mandat populaire pour procéder au Frexit.
RépondreSupprimerJe suis entièrement d'accord avec vous. Une décision aussi importante que la sortie de l'UE (Frexit) et de l'€ doit être annoncée très clairement, car celui qui la mettra en œuvre aura besoin d'un mandat populaire très fort. Il faut aussi agir vite et que le candidat ait stipulé que son élection constitue un blanc-seing à déclencher immédiatement l'article 50, sans référendum.
RépondreSupprimerLes candidats qui disent qu’il faut déjà arriver au pouvoir et que l’on verra ensuite ne pourront rien faire s’ils sont élus, car ils n'auront pas de mandat populaire. Je pense aussi qu'avec la pédagogie appropriée, il est possible de convaincre les Français qu'un Frexit est nécessaire, d'autant qu'avec le projet du gouvernement, imposé par l'UE, de "libéraliser" le rail et donc, à terme, de détruire nos services publics, les Français commencent à découvrir le rôle pernicieux de l'UE.
Pour ma part, je suis absolument convaincu de la nécessité d'un Frexit depuis la crise grecque. Cette UE est absolument irréformable. Maintenant, qui pour porter ce projet ? Pour ma part, depuis qu'il a quitté le FN, auquel je suis allergique, et fondé Les Patriotes je suis très attentivement Florian Philippot, et le trouve remarquable : brillant, travailleur, très bon débateur, inventif et très engagé sur la question sociale. Il me semble être la meilleure personne pour porter le Frexit.
François Asselineau a sans doute des qualités, mais il est trop agressif, trop professoral, et perçoit moins bien les attentes des Français. Je ne parle pas des autres leaders souverainistes qui ne le sont plus que de nom. Maintenant, il va falloir organiser un rassemblement aussi large que possible et convaincre. Votre bel article de blog s'inscrit d'ailleurs dans cette démarche !
Tout cela c'est de la branlette, car vous ne nous expliquez pas quel électorat serait prêt à voter pour ce programme.
RépondreSupprimerSans même parler des dirigeants pour le mettre en place.
Revenez un peu sur Terre, et comprenez par exemple que les 20 millions de retraités (qui ne vont pas disparaître) ne veulent très majoritairement pas qu'on touche à la situation, comme le montre leurs votes à la dernière présidentielle, par crainte de l'inconnu.
Vous n'aurez probablement pas de big bang, parce que cela ferait trop peur aux gens pour que vous obteniez une majorité.
Le simple fait de freiner la progression de l'UE à nos dépens serait déjà bien, or vous avez refusé en mai dernier de voter pour l'alternative qui le proposait à cette date.
16 millions de retraités, pardon.
Supprimerhttps://www.insee.fr/fr/statistiques/2569360?sommaire=2587886
Il y a 45 millions d'électeurs, dont 15% au moins s'abstiendront, soit 38 millions de voix et une majorité à 19 millions.
Sur les 16 millions de retraités, 75% sont pour le statu quo, soit déjà 12 millions sur 19.
Ajoutez les 20% qui ont voté Macron (des européistes forcenés) et vous êtes à 16,5 sur 19. Il y a encore 4,5 millions de fillonistes, dont disons 50% sont européistes inconditionnels, ce qui nous fait du 18,75 millions dans un rejet virulent de votre projet.
Conclusion : ça ne marchera pas. Soyez réaliste, et votez pour ce qui est possible (le FN en mai 2017, moins mauvaise solution) tant que c'est encore possible.
4,5 millions, ce sont bien sûr les effectifs des fillonistes et macroniens *non retraités* à la dernière présidentielle.
SupprimerEt 75% le taux de vote des vieillards cacochymes pour des candidats opposés à une sortie de l'UE, manifestant la peur des conséquences d'un tel changement pour les retraités (qui ont un revenu assuré venant du système, et pas d'alternative si on en change et que cela ne marche pas).
Tiens au fait c'est vrai, les retraités.
RépondreSupprimerS'ils peuvent encore se payer des vacances en Grèce, qu'ils en profitent pour voir l'avenir que l'UE réserve aux retraites, et vous verrez que même les plus eurolâtres et cacochymes d'entre eux changeront d'avis.
Ivan
Les frenchies, retraités ou pas, tout comme les expat d'ailleurs, quand ils sont à l'étranger (sud de l'Europe, Maghreb, AmSud, Asie, etc...), ça donne pas vraiment envie non ?
SupprimerPeut-être qu'on mérite ce qui nous arrive finalement...
Qaund on voit ce qu'on a fait et qui on a élu depuis 30 ans, franchement...
***Jacko***
@ YD
RépondreSupprimerMerci. Philippot est intéressant en effet. Asselineau me semble s’être perdu dans plusieurs travers
@ Anonyme
L’électorat : le gros des classes populaires et moyennes qui penchent aujourd’hui vers LFI, le FN ou les autres alternatifs plus ceux qui votent encore pour les gros partis tout en pensant prendre une mauvaise direction, à partir du moment où ils auront compris qu’il y a une issue.
Les retraités ? Je crois que c’est une erreur de les compter comme des soutiens indéfectibles. Ils ont vu ce qui s’est passé en Grèce. Macron leur en a donné un tout petit échantillon. Ils commencent à comprendre que le chemin pris aujourd’hui n’est pas le bon pour eux. Si c’est pour freiner l’avancée de l’UE, pas sûr que je continue à faire de la politique. En mai dernier, l’alternative était très tiède, pas convaincante et sans la moindre possibilité de victoire…