Nous sortons
d’une incroyable séquence communicante de Macron, démarrée par la
longue interview de Jean-Pierre Pernaut sur TF1 jeudi et poursuivie par
l’interview croisée de Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel. Mais finalement, ce
qui est impressionant, c’est
à quel point son discours se place dans la droite ligne de ses deux
prédécesseurs, Sarkozy et Hollande.
Un enfant de
Thatcher, sourd au sort de son peuple
C’est ainsi
qu’il a de nouveau défendu son image des « premiers de cordée », affirmant
qu’ils doivent tirer « le reste de
la cordée », qu’il n’est « pas
vrai qu’on est juste si on empêche les gens de réussir », dénonçant
ceux pour qui « pour être juste, il
faut empêcher ceux qui sont en haut de la cordée d’avancer trop vite »,
appelant à « aider ceux qui réussissent à
réussir mieux et plus vite ». Ce sont les arguments des
ultralibéraux, selon lesquels les entrepreneurs seraient freinés, pénalisés, et
trop enviés, alors qu’en leur facilitant plus encore la tâche et en allégeant
leurs impôts, toute la société y gagnerait. Comment y croire après des
décennies de politiques qui leur sont favorables ?
En réalité, tous
ces arguments sont très datés aujourd’hui. Voilà près de 40 ans que ce
mouvement a démarré dans les pays anglo-saxons, et on voit que les
politiques défendues de la sorte n’ont profité qu’à 1% de la population, au
détriment de tout le reste des citoyens, la France ayant été un peu moins
extrême dans ces excès, même si le président actuel semble vouloir rattraper cela.
Dans
les pays qui sont « en avance » sur nous, l’enrichissement de 1% de
la population produit l’appauvrissement des 99% restant, comme
en Allemagne, au
point même d’y provoquer les « morts
de désespoir » d’Angus Deaton, et de voir l’espérance de vie
reculer outre-Atlantique et outre-Manche.
La non-pensée
de Macron, ce n’est qu’un copier-coller de discours vieux de presque 40 ans,
sans prendre le moindre recul sur toutes les
conséquences néfastes des politiques ainsi promues. Pour couronner le tout,
il a osé direque « les
riches n’ont pas besoin d’un président. Ils se débrouillent très bien tout
seuls », comme si la richesse des uns était totalement coupée de
l’appartenance à une société, qui permet cette richesse, dans un discours qui
rappelle le « there is no such thing
as society » de Thatcher. Tocqueville avait raison de dire que,
« préoccupés
du seul soin de faire fortune, les hommes n’aperçoivent plus le lien étroit qui
unit la fortune particulière de chacun d’eux à la prospérité de tous ».
Bref, dans la
droite ligne de sa campagne et de sa première année au pouvoir, sourd
aux faits rapportés par Piketty, Stiglitz, Deaton et bien d’autres, Macron
justifie le fait de donner toujours plus aux plus riches, alors
même que plus de 30 ans de ces politiques ont généré bien des problèmes. Il
n’est que le président d’une oligarchie ultralibérale totalement insensible au
sort des autres.
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RépondreSupprimerQuelle erreur de la part du général de Gaulle d'avoir permit d'élire au suffrage universel un président de la république avec de tels pouvoirs...
RépondreSupprimerCar quand ses pouvoirs tombes dans les mains de nains politiques comme nos trois derniers présidents , c'est un naufrage pour notre pays...
Il n'a sans doute jamais pensé , moi non plus , que le pouvoir puisse tomber dans de tels grotesques
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