Bien sûr, Macron
est largement un héritier de Hollande, par son parcours, mais aussi sa ligne,
euro-oligo-libérale, certes accentuée. Mais plus le temps passe, et plus
les similitudes avec Sarkozy se renforcent, dans tous les domaines, sur le fond
comme sur la forme. Et si celui qui avait œuvré au rapport Attali n’était
pas, avant tout, un
enfant politique du président élu en 2007 ?
Entre
rupture, ego, dérapages et oligarchie
Mais il y a
aussi une proximité de positionnement : Macron joue à fond la carte
« people », comme Sarkozy avant lui : ce que Paris-Match a fait avec Macron ressemble
terriblement à ce qu’il avait fait dix avant avec Sarkozy… D’ailleurs, les deux
se sont construits par opposition avec leur prédécesseur et précédent mentor,
qu’ils ont largement contribué à faire oublier. La
rupture, c’était en 2007 comme en 2017, du moins dans le positionnement
politique, même si, sur le fond, le changement est très limité et s’ils se
placent dans les faits dans la continuité. Bref, deux
produits marketing soutenus par les élites médiatiques et présentés comme
nouveau alors qu’ils ne font que proposer plus du même.
On retrouver
également les mêmes dérapages, moins vulgaires, mais bien plus violent dans le
propos : ces
Français qui « ne sont rien »,
ses propos sur les « illettrés »
de Gad, « l’alcoolisme et le
tabagisme » du bassin minier. Peut-être pire encore, son discours
de défense de l’oligarchie, ces
« premiers de cordée » qui
doivent tirer « le reste de la
cordée », affirmant qu’il n’est « pas vrai qu’on est juste si on empêche les gens de réussir »,
osant même affirmant que « les
riches n’ont pas besoin d’un président. Ils se débrouillent très bien tous
seuls ». Ce faisant, Macron
est bien plus violent socialement que Sarkozy, qui semble, a posteriori et de
manière bien étonnante, avoir bien plus de mesure…
En fait, on
peut voir dans Macron un Sarkozy qui aurait fait l’ENA et serait monté beaucoup
plus vite, avec tous les travers associés à ces deux conditions. Il est
probablement encore plus sûr de lui-même, bien moins ouvert aux autres idées,
d’autant plus figé dans la doxa dominante que sa réussite lui semble lui donner
raison, d’où
ses propos extravagants sur les « premiers
de cordée » et le mépris qui suinte au sujet de tous les autres.
Il est probablement bien plus figé dans le prêt-à-penser oligarchique que ne
l’était Sarkozy, ayant
osé reprendre le « il n’y a pas
d’alternative » de Margaret Thatcher, pour en faire un « il n’y a pas d’autres choix » bien
peu démocratique dans le magazine Fortune.
Dès
le début, il était évident que Macron avait aussi du Sarkozy en lui, plus que
du Hollande. Mais plus le temps passe, plus il se
révèle comme une caricature énarchique du président de la « rupture », plus sûr de lui,
plus auto-centré, plus vulgaire et plus coupé des Français que le président
pour qui il avait travaillé, une
forme de prouesse tant ces défauts étaient déjà marqués pour son prédécesseur.
Il n'a fait qu'utiliser au maximum possible les institutions établies par de Gaulle, l'ENA, la constitution de 58...
RépondreSupprimerUne institution parfaite, non susceptible d'être détournée à d'autres fins que celles qui étaient envisagées lors de sa création, cela n'existe pas.
SupprimerEt alors, ça justifie des institutions complètement foireuses et ringardes ?
SupprimerInstitutions "foireuses et ringardes" : c'est ton opinion. Pas argumentée (je ne dis pas que ce n'est pas argumentable, mais qu'une opinion à l'emporte-pièce, sans arguments et preuves solides, est sans intérêt).
SupprimerEt qui a écrit qu'il ne fallait rien réformer ? Mais d'autres hommes et femmes auraient pu faire un autre usage des institutions dont ils avaient hérité. Les institutions sont une chose, la médiocrité du personnel politique ou de l'intelligentsia en est une autre.
"C'est curieux ce besoin qu'a cet anonyme d'invectiver les autres..."
SupprimerOn t'a demandé ton avis, bas du front ?
Nan, je plaisante. Moi, c'est anti-troll. Je voulais juste m'entraîner à fonctionner comme lui. C'est plutôt bien imité, n'est-ce pas ?
Mais vous noterez qu'il a mordu à l'appât. Je lui fais une petite réponse pas méchante (14:14 et 16:33 c'était moi)… Et hop ! C'est parti pour une bordée d'injures ! Ce type est impayable. Il n'arrive pas à comprendre à quel point son étalage complaisant d'agressivité et de vanité exhibitionniste démolit systématiquement sa prétention à détenir quelque savoir, quelque vérité. Va donc citer Montesquieu juste après t'être comporté comme un cuistre lourdingue !
On a gagné un truc tout de même. À force de se voir reprocher ses fautes, il n'ose plus poster que des messages de moins de 100 mots.
Pour ta gouverne, Dutroll, Montesquieu croyait certes à la nécessité de l'équilibre des pouvoirs établi par les institutions, mais il pensait aussi, en moraliste, que dans une société sans vertus, les peuples ne pouvaient plus être gouvernés que par la crainte (De l'Esprit des lois, Livre III, Chapitre IX., CHAPITRE IX., Du principe du gouvernement despotique). Si certains régimes sont antinomiques avec la vertu (le despotisme), réciproquement, l'absence de vertu ne permet pas que des institutions justes subsistent. Cet effort de penser l'articulation entre institutions politiques et institutions morales (les mœurs) se retrouve dans ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence.
Donc, je le répète : les institutions sont une chose, la médiocrité du personnel politique ou de l'intelligentsia en est une autre. Non pas que les deux ne soient jamais liées. Mais les interactions qui les unissent sont complexes. C'est en fait tout le Livre XIX de l'Esprit des lois qu'il te faudrait lire : « LIVRE XIX, Des loix, dans le rapport qu’elles ont avec les principes qui forment l’esprit général, les mœurs & les manieres d’une nation ».
Exemple : « On demanda à Solon si les loix qu’il avoit données aux Athéniens étaient les meilleures. "Je leur ai donné, répondit-il, les meilleures de celles qu’ils pouvaient souffrir" : belle parole, qui devrait être entendue de tous les législateurs. » (Livre XIX, Chapitre XXI, Comment les loix doivent être relatives aux mœurs & aux manieres).
Tu croyais vraiment être le seul à avoir fait des études ?
Bel exposé et à mon avis, le cinglé ne va pas s'en remettre ! Bonne soirée en perspective !
Supprimer@ Anonyme
SupprimerDes institutions, qui ont démontré, en 1981, qu’elles permettent une vraie démocratie (avant l’Acte Unique et les traités-camisoles européens qui ont suivi…)
Macron, piège à cons !
RépondreSupprimerLe Macronisme n'est pas le sarkozysme parce que Macron a retenu les leçons de l'échec de Sarkozy surtout par la forme. Macron n'est pas un agité, grossier et vulgaire. Macron a réussi une ouverture politique bien au-delà de celle réalisée en son temps par Sarkozy. Même mieux que Sarkozy mais parti de gauche ( le PS et le gouvernement Hollande-Valls ) il a réussi son OPA sur le PS et la plus grande partie des LR mettant fin ainsi aux fausses alternances droite/ gauche qui avaient en réalité beaucoup de points communs. Certes Macron a tenu des propos insultants, méprisants pour bien des Français mais il fait plus président que Sarkozy.
RépondreSupprimerEn réalité, à mon sens, Macron est plus le petit-fils politique de Giscard. Cependant Macron comme Mitterrand a été élu à contretemps de la conjoncture européenne et mondiale parce que tous les projets en ces sujets ont été désavoués brutalement ce weekend par Trump et cette semaine par Angela Merkel qui n'a fait qu'une toute petite concession de forme aux projets européens de Macron ce qui était totalement prévisible. Macron à la différence de Mitterrand a été financé par de riches mécènes pour faire la politique qu'il fait, un point c'est tout ! Il n'infléchira pas du tout sa politique comme Mitterrand le fît en mars 1983 dans un sens qui fût tout aussi voire plus néfaste qu'entre 1981-1983.
Les intérêts de la France sacrifiés par Herblay :
RépondreSupprimerhttps://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/defense-la-france-s-offre-corps-et-ame-a-l-europe-781419.html
Herblay, qui avoue dans son billet avoir voté Hollande en 2012, n'a pourtant pas surmonté ses préventions pour voter pour la moins mauvaise candidate en 2017.
De manière prévisible, le candidat qu'il a laissé passer, sans même lui faire un peu peur en poussant sa concurrente, brade le patrimoine sous prétexte d'Europe (ce n'est quand même pas une surprise pour vous qu'il le fasse, Herblay ?).
Donc Herblay a sacrifié les intérêts de la France plutôt que de se remettre en cause.
Drôle de "gaullisme" que le sien, qui regarde le doigt (en croyant que le gaullisme serait l'opposition pavlovienne à "l'extrême droite") quand le sage montrait la lune (essayer autant que possible de maintienir de ce qui reste de souveraineté, face à ceux qui ont pour premier objectif de la faire disparaître).
La présumée moins mauvaise candidate ne pouvait que perdre face à tout autre finaliste parce que les Français ne veulent pas d'elle, ni des siens. Il s'agissait de faire en sorte que l'élu soit le plus mal élu possible. Macron ne fait que prolonger et accentuer les tares de politique d'Hollande mais Macron ne sait pas ou ne veut pas voir que le monde qu'il défend est moribond après le Brexit, l'élection de Trump, et la montée irrésistible des populismes qui est la conséquence normale des politiques néolibérales. D'ailleurs l'échec du G7 et les réponses minimalistes de Merkel aux propositions de Macron en matière d'UE en sont les signes.
SupprimerMigrants : Rome refuse de recevoir des "leçons hypocrites" de Paris.
RépondreSupprimerLe gouvernement italien refuse de recevoir des "leçons hypocrites" de pays comme la France "ayant préféré détourner la tête" sur la question migratoire, a indiqué mardi la présidence du Conseil.
"Les déclarations concernant le navire humanitaire Aquarius qui proviennent de la France sont surprenantes", selon cette note, qui souligne que "l'Italie ne peut accepter de leçons hypocrites de pays ayant préféré détourner la tête en matière d'immigration".
D'abord publié dans les médias italiens, mais non rendu officiellement public, le contenu de cette note a ensuite été confirmé à l'AFP par le Palais Chigi, le siège de la présidence du Conseil italien.
https://www.romandie.com/news/Migrants-Rome-refuse-de-recevoir-des-le-ons-hypocrites-de-Paris/926919.rom
Crise diplomatique entre la France et l'Italie.
RépondreSupprimerRome : le ministère italien des Affaires étrangères convoque l'ambassadeur de France.
Le ministère italien des Affaires étrangères a convoqué l'ambassadeur de France, mardi matin.
Emmanuel Macron a dénoncé lundi le "cynisme" de l'Italie, qui ne voulait pas laisser accoster l'Aquarius. Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte, avait rétorqué que l'Italie n'a pas à recevoir de leçons "hypocrites" de la part de la France qui "tourne le dos dès qu'il s'agit d'immigration".
https://www.lci.fr/international/en-direct-migrants-de-l-aquarius-le-bateau-prend-la-route-de-l-espagne-2090196.html
Le scandale du jour :
RépondreSupprimerMercredi 13 juin, le Canard Enchaîné révèle que Brigitte Macron et Emmanuel Macron ont commandé un nouveau service de table pour le Palais de l'Elysée. Les contribuables français vont devoir payer 500 000 euros !
Article du Canard Enchaîné, page 2 :
« La douloureuse devrait atteindre, voire dépasser, le demi-million d'euros, au vu des tarifs courants affichés par la manufacture de Sèvres (dont les comptes sont juste à l'équilibre). Soit 400 euros pièce pour les assiettes les plus simples, et à partir de 500 euros pièce pour les modèles contemporains. A ces prix-là, ce sont les comptables publics qui ne se sentent pas bien dans leurs assiettes. »
@ Anonyme 21h31
RépondreSupprimerAu contraire, je trouve qu’il n’a pas retenu les leçons de l’échec de Sarkozy. Il est tout aussi vulgaire, d’une manière énarchique certes, mais peut-être encore plus durement que son prédécesseur
@ Anonyme 9h33
Je n’ai pas voté Hollande en 2012. J’ai voté blanc. Et évoquer l’Europe comme la raison qui aurait du faire voter Marine Le Pen est limite comique étant donné son changement de position entre les deux tours de la présidentielle. Marine Le Pen a montré alors qu’elle ne valait probablement pas mieux que Tsipras.
@ Anonyme 10h36
Très juste