Par Rodolphe DUMOUCH, enseignant de biologie-géologie
et géographe ruraliste.
Le 80 Km/h, l’arbre qui cache la forêt
Le 1er juillet 2018 est la date du passage
au 80 Km/h sur les routes de la France périphérique, évènement, en matière de
transports, qui fait le plus parler de lui mais qui n’est pas le seul à mériter
attention, loin de là… Il faut dire qu’ils nous y préparent depuis plusieurs
années. Ils sont revenus régulièrement à la charge dans les médias. Cette
nouvelle lubie a commencé à être exposée en 2014, avec des rééditions
successives tous les trois ou quatre mois dans les principaux titres de presse
et sur nos écrans. C’est toujours
mauvais signe, quand une obsession technocratique de cette nature réapparaît
régulièrement. C’est qu’elle est déjà décidée…
Le 80 Km/h, on en parle beaucoup mais c’est pourtant,
la moins néfaste de toutes les dispositions passées cette année. Une avalanche
de contraintes bureaucratiques beaucoup plus graves, en matière de transports,
a été promulguée: il ne faut pas oublier, en effet, la privatisation du
stationnement payant et l’explosion des amendes et il faut, encore moins,
oublier le nouveau contrôle technique applicable depuis le 20 mai. Désormais,
le contrôle technique, qui n’a cessé d’enfler, par petites touches presque
chaque année, depuis sa création en 1992, s’apparente à un système mafieux de
vente forcée au profit des lobbies.
Des promoteurs souvent néolibéraux
Ce contrôle technique européen a été inspiré par le
technocrate Siim Kallas, un ancien apparatchik soviétique estonien qui, en
1991, est passé du côté de la clique d’Eltsine et Gaïdar, se convertissant –tel
Saint Paul – subitement au néolibéralisme, avant d’intégrer la Commission
Européenne dont il est l’un des pires idéologues.
Le néolibéralisme… C’est bien là que se situe le
paradoxe apparent dans cette affaire. Dans la vulgate socialiste bien-pensante,
ce n’est pas envisageable : « un gouvernement ultralibéral défend
l’individualisme donc est plutôt du côté des chauffards » pour
reprendre la réponse que me fit un internaute de gauche bien formaté, comme on
en trouve dans les innombrables fils sur le sujet.
Et pourtant… Edouard
Philippe, qui « assume l’impopularité de la mesure» se présente
lui-même comme « plus libéral que Macron ».
Et ce n’est, en fait, pas une première… Les pays
néolibéraux sont coutumiers du fait : répression routière aux
Etats-Unis ; amendes démentielles de stationnement en Grande-Bretagne et
au Canada ; premiers radars automatiques déployées, là encore, en
Angleterre dès les années 1980 ; contrôle technique anglais qui est l’un
des plus tatillons…
S’y ajoutent les lubies et les résultats
catastrophiques de Paris avec la reine des bobos, Anne Hidalgo… Il n’échappera
à personne qu’il s’agit de la fausse gauche néolibérale, dont l’électorat est
acquis à 90% à Macron. Il n’est guère besoin d’en rajouter.
La question se pose donc de ces liens idéologiques que
l’on peut établir entre le néolibéralisme et les mesures répressives en matière
de transports. On n’oubliera pas non plus l’européisme et l’euro-libéralisme,
qui sont aussi pourvoyeurs de contraintes sans cesse grandissantes en la
matière. Il y a un paradoxe apparent mais, en creusant un peu, il se révèlera
que ce n’en est pas vraiment un.
Pour ce faire, on explorera plusieurs hypothèses, qui
d’ailleurs ne sont pas incompatibles entre elles : prendre des mesures
faciles, toujours tournées vers la répression et non l’aide aux citoyens, pour
camoufler l’abandon de l’Etat dans les autres domaines ; faire diversion
des problèmes profonds de société ; faire de l’ingénierie sociale (plutôt
socio-spatiale) pour intérioriser les postures de soumission dont le management
a besoin. Plus généralement, on rejoindra certaines réflexions de Béatrice
Hibou dans son excellent ouvrage La Bureaucratisation
néolibérale.
Suite dans les prochains jours
Fort avec les faibles et faible avec les forts.
RépondreSupprimerTout est dit.
Voilà ! Supprimons toutes les réglementations pour ne pas être bureaucrate néolibéral euroïnomane.
RépondreSupprimerJ'ai bon ?!
Ah bon, il n'y avait pas de code de la route il y a 30 ans ?
SupprimerIl serait bon de supprimer, en effet, tout ce qu'ils ont accumulé depuis.
Ou les obliger, quand ils décident une nouvelle réglementation, à en supprimer une autre en compensation.
Début vigoureux! Excellent description des méthodes de nos technocrates.
RépondreSupprimerVivement la suite.
Bien d'accord sur le fait que les 80 km/h sont ce qu'il y a de moins grave dans les dernières mesures, et le contrôle technique ce qu'il y a de pire.
RépondreSupprimerMais je crois qu'il faudrait aussi parler de l'alcool. Prenons l'exemple d'un jeune prêtre fraîchement émoulu du séminaire. Son évêque lui attribue sa première paroisse, 12 églises dans autant de villages.
Il devra en faire au moins 3 chaque dimanche pour que chaque paroissien, chaque paroissienne ait eu l'occasion à la fin du mois de communier une fois dans l'église de son village.
Après avoir bu son 1er verre de vin de messe il prend le volant pour se rendre dans l'église suivante. C'est limite, mais cela peut encore passer.
Mais quand il reprend le volant pour se rendre dans la 3ème église, avec 2 verres de vin de messe dans le gosier et 2 hosties dans l'estomac, il est déjà fait comme un rat.
Jeune conducteur, pas de point d'avance : retrait immédiat de permis ! Pour récupérer son permis plus vite ou moins cher il devra participer à un stage de rééducation avec autocritique en public comme dans toute dictature totalitaire qui se respecte.
Et il n'a pas intérêt à nier qu'il a un problème avec l'alcool sous prétexte qu'il ne boit jamais en dehors de la messe. Comme dans toute dictature totalitaire qui se respecte le déni n'est pas accepté.
Il devra donc faire comme tous les autres dangereux criminels réunis autour de la table, se confondre en excuses, battre sa coulpe, reconnaître sa responsabilité, jurer qu'il va s'amender et se soigner, et même remercier ses bourreaux !
Mais cela ne règle pas le problème, car chaque dimanche il y a des paroissiens qui veulent aller à la messe.
Ivan
Sur le Danemark et les 90 km/h :
RépondreSupprimerhttp://www.securite-routiere.gouv.fr/en-parler-agir/info-intox/vitesse/le-danemark-a-essaye-les-80-km-h-et-est-repasse-aux-90-km-h.-vrai-ou-faux
Ivan
La limite de vitesse au Danemark est 80km/h sur les routes nationales. Si les conditions les permettent la police et les autorités administratives routières peuvent fixer une limite de vitesse au-dessus ou au-dessous des 80km/h. Par exemple, la vitesse peut être limitée à 60km/h ou 70km/h sur certaines portions si la nature de la route, les caractéristiques de l’environnement et les considérations envers les piétons et les cyclistes l’exigent.
Supprimerhttps://www.facebook.com/AmbassadeDeDanemarkEnFrance/posts/911995952307110
Un calcul simple basé sur les données statistiques nationales permet de démontrer que l’application de cette mesure va permettre d’éviter l’émission d’environ 1 million de tonnes de CO2 dans l’atmosphère chaque année.
RépondreSupprimerhttp://www.carbone4.com/limitation-a-80-kmh-fort-benefice-climat/
Cette mesure peut faire consommer plus de carburant, difficile de passer la 6e à seulement 80 km/h
RépondreSupprimerVous connaissez rien à la mécanique auto.
SupprimerPersonne ne roule à 90 en 6 ème, à part les abrutis. Quand vous roulez en 6 ème à 90, vous encrassez votre carburation et polluez plus.
Savez-vous que les statistiques officielles sur la responsabilité de l'alcool dans les accidents de la circulation sont officiellement bidons, qu'elles ne valent rien ?
RépondreSupprimer"lorsque les forces de l’ordre arrivent sur les lieux d’un accident de la circulation, elles doivent contrôler l’alcoolémie de tous les conducteurs impliqués et le cas échéant des piétons (dépistage et mesure du taux d’alcoolémie par prise de sang pour les usagers décédés ou grièvement blessés, éthylotest pour les indemnes et les blessés légers). Ces informations sont consignées dans le BAAC."
https://www.ofdt.fr/statistiques-et-infographie/sources-statistiques/fichier-national-des-accidents-corporels-de-la-circulation-routiere-alcool/#meth
Oui vous avez bien lu, tous les conducteurs impliqués. Autrement dit vous êtes arrêté à un feu rouge, une voiture vous percute par derrière :
Si votre alcootest est positif, peu importe que celui du conducteur fautif soit nul, peu importe qu'il n'y ait aucun doute ni aucune contestation sur la responsabilité de l'accident, voire qu'il se soit produit sous les yeux de la maréchaussée.
Dans tous les cas vous devrez souffler dans le ballon, et l'accident apparaîtra dans les statistiques officielles comme impliquant l'alcool.
On cherche seulement à savoir qui a bu et pas, on ne cherche jamais à savoir si cela a vraiment un rapport avec l'accident.
Intéressant, non ?
Ivan
il n y a pas que la vitesse , la fatigue au volant,le tel et les sms au volant la distraction etc, etc;bonnesvacances quand meme
RépondreSupprimerconseil , apres avoir roule sur autoroute ou routes ,avant d arreter le moteur , couper la clim et laisser tourner le moteur de 3 a 5 mn pour reguler la temperateur du moteur,bonne route
RépondreSupprimer