«
Le Brexit signifie Brexit », lignes
rouges : Theresa May avait adopté un discours très ferme sur l’application de
la volonté exprimée par le peuple britannique. Las, dans cette Union
Européenne, même quand on souhaite la quitter, il semble décidément que les
vœux démocratiquement exprimés des électeurs comptent moins que ces règles qui
enserrent nos démocraties, comme
avec la Grèce.
Capitulation en rase campagne
Car l’accord qu’elle défend aujourd’hui pose bien
des problèmes. Si le maintien dans une union douanière était un objectif, les
modalités vont bien plus loin que l’objectif initialement affiché. De facto, le
Royaume-Uni reste dans le marché unique, comme le note Boris Johnson. Et
Londres ne retrouve pas pleinement la main sur les mouvements de personnes.
Pire, non
seulement tout reste en état d’ici à la fin de la très longue période de
transition, jusqu’en décembre 2020, mais en cas d’absence d’accord d’ici là,
tout restera en place. En clair, dans la négociation à venir, May accepte
de se placer dans une position défavorable puisque l’UE aura intérêt à ce que
rien ne change, affaiblissant sa main !
En outre, le
gouvernement accepte de continuer à contribuer fortement au budget européen
ainsi que de reconnaître l’autorité de la Cour Européenne de Justice. Bref,
le Brexit est si doux qu’il semble que Londres ait surtout abandonné son droit
à participer aux décisions, tout en acceptant de continuer à se les voir imposer.
Elle
peut penser, « avec chaque fibre de son
être », que c’est le meilleur accord pour son pays, mais cela ressemble
tout de même beaucoup à une reddition en rase campagne. Les Britanniques
veulent quitter l’UE ? Soit, mais pour ne pas perturber les intérêts du monde
des affaires et des multinationales, tout reste presque en l’état. Le Brexit devient
purement formel.
Il est d’autant plus effarant de constater la
force qu’elle met à défendre ce plan. Mais pourquoi ne l’a-t-elle pas
employée pour négocier un vrai Brexit ? La partie de poker qu’elle joue, en
refusant tout nouveau référendum, n’est malheureusement pas totalement
malhabile, défiant ses opposants du Parti Conservateur de la renverser au
risque d’être laminés électoralement, en
affirmant que son accord vaudrait mieux que pas d’accord. La ligne de crête
est particulièrement étroite, mais elle existe, même si l’absence d’accord vaut
bien mieux qu’une situation où Londres garderait toutes les contraintes, sans
avoir le moindre mot à dire. Son « moi
ou le chaos », aussi faux soit-il, n’est pas sans force.
Fallait-il attendre autre chose ? Il ne faut pas
oublier que son logiciel politique et économique n’est probablement pas si
éloigné de celui de l’UE. Bien des élites ont renoncé à la politique au sens
noble du terme, préférant suivre le courant oligolibéral que d’y résister. En
faisant comme
Tsipras, en
se reniant pour rester dans le cadre de l’UE, May montre ici un singulier
manque de caractère.
Dans les
prochains jours, je reviendrai sur les nouvelles leçons à tirer du Brexit, tout
en sachant que la situation outre-Manche est potentiellement loin d’être
stabilisée
Le vrai problème, c'est que ceux qui défendent un Brexit dur n'ont jamais assumé leurs responsabilités et ne se sont jamais montrés disposés à prendre les commandes. La force de Theresa May, c'est que personne ne veut prendre son poste... Les pro-Brexit ont laissé les anti-Brexit négocier à leur place, par lâcheté.
RépondreSupprimerC'est toujours pareil avec les fouteurs de merde, ils cassent tout et après c'est aux autres d'essuyer les plâtres.
Supprimer"Mais pourquoi ne l’a-t-elle pas employée pour négocier un vrai Brexit ?"
RépondreSupprimerElle n'a jamais été une Brexiteuse, et tous les politiciens Brexiteurs comme Bojo et Farage se sont défilés en n'assumant pas la gouvernance des conséquences d'un Brexit net et dur, ce qui démontre que ces "souverainistes" n'ont pas de couilles, juste des Tartarin de Tarascon, comme Dupongnangnan ou la Le Pen.
Il faudrait peut-être mettre les irlandais du Nord en face de leurs responsabilités. Ils veulent rester à la fois dans l'UE et dans le RU.
RépondreSupprimerIls ne veulent pas être considérés comme des citoyens UE par l'Angleterre, ni comme des sujets de sa gracieuse majesté par l'UE, et ils n'ont même pas l'excuse de revendiquer leur indépendance.
Ils ne s'imaginent quand même pas qu'en restant dans l'UE ils vont reconquérir l'Irlande du Sud ?
Ce n'est pas raisonnable, pourquoi T. May n'ose-t-elle pas le leur dire ? Elle n'a jamais vraiment voulu le Brexit, et on le savait depuis le début.
Ivan
Eric Drouet, l’initiateur des Gilets jaunes, appelle tous les Gilets jaunes de France à monter à Paris samedi 24 novembre 2018.
RépondreSupprimerhttps://www.facebook.com/events/2144555945602651/
@ Moi, Ivan et anonyme
RépondreSupprimerPas faux. Le problème, c’est aussi le très grand décalage entre ce que disait Theresa May et ce qu’elle a fait