Billet invité de l’œil
de Brutus
Une
automobile diesel courante produit 92 grammes de CO2 par kilomètre[1].
On vous explique que cela est mauvais pour la planète et que ce doit donc être
taxé. Soit.
Un
aller-retour en avion Paris-New York produit 1 tonne de CO2 (par
passager !)[2], soit
11 000 km d’automobile (ou, si vous pour reprendre le mode de calcul par
passager, 44 000 km si vous voyager à 4). Mais son kérosène n’est pas soumis
à la taxe carbone.
Un
train intercités produit 11,8 grammes de CO2 par kilomètre et par passager,
soit presque 8 fois moins qu’une voiture avec un passager[4].
Mais l’on a abondamment supprimé – et l’on continue de supprimer – les
« petites » lignes au nom d’une logique de profit à (très) court
terme.
Mais
si l’on voulait vraiment cesser de brûler le pétrole (ou de le transformer en
plastiques), ne faudrait-il pas, tout simplement, cesser (progressivement) de
l’extraire du sol ?
Illustration : le « Jules
Verne », plus grand porte-conteneurs du monde
[1] http://calculator.carbonfootprint.com/calculator.aspx?lang=fr&tab=4
pour une Renault Clio DCI90 de 2016
Train TER
: 29,2 g CO2 par kilomètre
Train
Transilien : 6,4 g CO2 par kilomètre
Attention si on considère légitime de financer la construction et l'entretien des routes grâce aux taxes sur le carburant il est parfaitement normal que le kérosène avion coûte moins cher.
RépondreSupprimerIvan
Je ne vois pas vraiment le rapport ? La taxe carbone ne sert pas à financer les routes.
SupprimerD'ailleurs elle ne sert pas non plus à financer la transition énergétique...
SupprimerMon propos est de souligner que même si on fait payer les transports à leurs vrais prix l'avion restera moins cher que la voiture, du moins pour une personne seule.
Ivan
En conclusion : pour une transition écologique conséquente il faut démondialiser l'économie le plus possible.
RépondreSupprimerL'économie est mondialisée depuis au moins l'âge du fer, vous faites comment si vous n'avez pas sur place ce qui se trouve ailleurs ?
Supprimeron s'en passerait !
SupprimerLa démondialisation ne signifie pas la fin du commerce international et la mise en œuvre de politiques d'autarcie. Et l'économie de l'âge du fer ne peut être qualifiée de mondialisée sous prétexte qu'il existait déjà quelques échanges à longue distance.
SupprimerOn attribue à Polybe l'idée qu'avant son époque (le IIe siècle av. J.-C.) les événements qui se déroulaient dans le monde étaient séparés les uns des autres, tandis que de son temps, ils étaient désormais liés, du fait des conquêtes grecques et romaines. Mais le monde qu'il évoquait se limitait au pourtour de la Méditerranée et à l'Orient hellénisé. La Gaule était connue et on importait de l'étain de Galice ou des Cornouailles (sans savoir forcément d'où il venait, les intermédiaires gardant jalousement leurs secrets : les légendes parlaient de mystérieuses îles à l'ouest, les Cassitérides). Du reste du monde, on ne savait rien..
Il n'est pas raisonnable d'appliquer le concept de mondialisation pour les économies antérieures aux grandes découvertes. Ou alors il ne veut plus rien dire. On trouve des lames de silex extraites du site du Grand Pressigny, dans l'Indre et Loire, à 1000 km de distance de leur lieu d'extraction. Donc, la mondialisation était un fait 4000 ans avant l'ère chrétienne ? C'est absurde.
À vouloir en faire trop dire à un concept, on le vide de son contenu. Aucun des auteurs qui ont repris à leur compte l'idée de démondialisation n'a défendu l'idée d'une fin du commerce international au profit de l'établissement d'économies autarciques. Pour Jacques Sapir, la démondialisation c'est le retour du politique dans l'économie : https://claude-rochet.fr/etat-de-la-demondialisation-en-2018/.
YPB
Et la diffusion des hominidés à partir de l'Afrique sur tous les continents, c'était déjà la première mondialisation, ainsi que la diffusion des techniques agricoles ou autres. Vous avez votre conception, j'ai la mienne, que ça vous défrise ou pas. Avec internet, on a une amplification de la mondialisation de l'information sans pareille, donc c'est pas une affaire politique, c'est d'abord une affaire technologique : silex, feu, fer, agriculture, armements, bronze, industries, énergies, information numérique.
Supprimer« Et la diffusion des hominidés à partir de l'Afrique sur tous les continents, c'était déjà la première mondialisation [...] »
SupprimerLibre à vous appeler cela mondialisation. Mais cette mondialisation des historiens et des anthropologues n'est pas celle des économistes. Les auteurs qui parlent de démondialisation font référence à une conception de la mondialisation qui n'a rien à voir avec ce que vous décrivez ici (en premier lieu le premier théoricien de la Deglobalization, Walden Bello). Votre critique de l'idée de démondialisation (« vous faites comment si vous n'avez pas sur place ce qui se trouve ailleurs ? ») tombe donc totalement à plat, puisque vous ne parlez pas du tout de la même chose. Ce qu'ils nomment démondialisation n'a absolument rien à voir avec une renonciation de principe aux échanges, à l'interconnexion et à l'interdépendance, pour lui préférer un enfermement dans des espaces locaux étanches et autosuffisants.
YPB
Je suis étonné de la lenteur que met le secteur du transport maritime à adopter la voile.
RépondreSupprimerDes technologies existent pourtant déjà qui permettraient de réduire substantiellement la consommation de carburant des navires grace à des voiles d'appoint.
Il faut croire qu'ils gagnent plus d'argent en n'investissant pas dans de nouveaux navires.
RépondreSupprimer@ Ivan
Pas d’accord, car le fait de brûler un litre de kérosène ou de fuel pose au moins autant de problèmes que brûler un litre d’essence (ressource non renouvelable, effet sur le climat), donc il me semble logique de tendre vers une « sin tax » équivalente. Les routes terrestres sont nécessaires pour beaucoup, les routes aériennes le sont beaucoup moins.
@ YPB
Merci
@ Anonyme 13h01
Il faut juste que les externalités négatives de la mondialisation aient un juste prix, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, et être capable de pragmatisme : le laisser-passer sans la moindre restriction n’est pas la seule et unique voie qui s’ouvre à nous.
Toujours pas convaincu.
SupprimerL'avion est tout aussi indispensable pour nos compatriotes d'outre-mer ou de Corse que la voiture pour les classes moyennes et populaires métropolitaines qui ont été chassées des villes à coups de normes d'urbanisme malthusiennes.
La construction et l'entretien des routes aussi consomme de l'énergie et rejette du CO2, il est normal que cela se voit dans le prix de l'essence comparé à celui du kérosène.
De toute façon en Allemagne où la construction et l'entretien du réseau terrestre, y compris autoroutier, est financée traditionnellement par les seules taxes sur le carburant, ce dernier a toujours été moins cher que chez nous.
Mais quand même plus cher que le kérosène, et c'est parfaitement normal.
Il est facile de réduire considérablement les émissions de CO2 dues aux transports sans léser les usagers, que ce soit de la route ou de l'air :
-abolir les normes d’urbanisme malthusiennes qui empêchent la construction des logements nécessaires pour permettre à tous ceux qui le souhaitent de se rendre à leur travail à pied ou en vélo,
-faire payer le transport des marchandises par la route à son vrai prix, ce qui entraînera un énorme transfert vers le rail,
-lutter contre les délocalisations, ce qui réduira le flux extravagant des marchandises qu’on devrait produire nous-même et qui arrivent parfois de très loin par camion, bateau ou avion
-baisser drastiquement les taxes scandaleuses sur le tabac, par exemple, qui poussent de nombreux français à entreprendre de longs voyages pour faire leurs courses à l’étranger. En Angleterre des avions entiers servent à emmener en week-end à Prague des voyageurs qui remboursent leurs tickets et au-delà grâce aux seules économies qu’ils réalisent sur l’alcool et les cigarettes.
Ce n’est pas l’avion qu’il faut commencer à matraquer, ce sont la voiture, l’alcool et les cigarettes qu’il faut cesser de matraquer. Il n’y a aucune raison de pourrir encore plus la vie des simples citoyens sous prétexte de lutte contre le réchauffement climatique.
Au contraire c’est le meilleur moyen de dégoûter les français de toute préoccupation écologique et de discréditer ceux qui leur en parlent.
Ivan
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