« Et si
les salariés se révoltaient ? » est un livre à lire tant il résume bien la grande
régression sociale actuelle, et une partie des ressorts de cette grande
régression.
L’angle de la possible révolte des salariés est devenu particulièrement
pertinent avec les Gilets Jaunes et la contestation sociale contre Macron. En
revanche, sur la voie à suivre, les auteurs persistent dans l’impasse.
Réformes à la marge et impasse sur les vraies
issues
Dès l’introduction du lilvre, une partie de l’issue
souhaitée par les auteurs apparaît. Ils évoquent un patron, Jean-Louis
Brissaud, qui, « pour célébrer les
vingt-cinq ans de Starterre, (…) a tout simplement décidé de reverser une part
des profits de son entreprise à ses salariés : 1,6 million d’euros
distribué en primes calculées selon l’ancienneté ; de 500 euros (…) à 35
000 euros pour les plus anciens ». Ils font l’éloge de la
participation, citant le Général de Gaulle, et évoquent un système qui
prendrait mieux en compte toutes les parties prenantes, prenant exemple sur les
B-Corp, forme d’entreprise largement adoptée par Danone aux Etats-Unis,
certifiée par des tiers. Ils soutiennent également la présence des salariés
dans les conseils d’administration et évoquent des cotisations plus élevées
pour ceux qui licencient ou des incitations à mieux se comporter, notamment sur
les délais de paiement abusifs.
Mais cela semble bien léger pour changer
fondamentalement la situation et remettre en cause la
grande régression sociale. Cela ne reviendrait-il pas seulement à quelques
miettes de plus pour les salariés, sans changer la grande lessiveuse de la
globalisation oligo-libérale ? Le crédit fait au gouvernement actuel de
parler de ces nouvelles formes de gouvernance est bien trop généreux quand on
le met en rapport avec l’application intégrale de la mauvaise potion allemande,
pourtant dénoncée par les
auteurs. De
la même manière, les auteurs oublient d’évoquer le double rôle de l’euro dans
l’évolution de l’Allemagne, favorisant ses excédents en bloquant les parités au
sein de la zone euro, et poussant le pays à l’adoption des lois Harz pour
gagner en compétitivité de manière structurelle…
Ils évoquent une « politique de la surchauffe » pour compenser la déformation du
partage par la stimulation de la demande et le déficit budgétaire, qui a mené
la dette publique des pays occidentaux de 70 à 115% du PIB en 20 ans. Mais
d’abord, on peut y voir plutôt la conséquence de la crise et des taux bas. Et
en outre, il n’y a pas une de compensation par les Etats de la montée des
inégalités et de la pauvreté, puisqu’au contraire, la redistribution est sans
cesse restreinte… Dire que nous sommes « tous des Japonais en puissance » me semble peu pertinent, tant
la déformation du partage de la valeur est avant tout un produit de l’idéologie
anglo-saxonne. En outre, il faut relativiser le montant de la dette publique
(225% du PIB) par sa monétisation accélérée par la banque centrale depuis Abe.
En fait, ils défendent l’agenda habituel de la
pensée dominante, qui a mené à la situation actuelle : baisse des déficits,
baisse de la taxation du capital, et réforme du marché du travail, qui seraient
« nécessaires », se
contentant de proposer d’associer davantage les salariés à l’enrichissement de
l’entreprise et de rénover le système éducatif puisque pour eux, « la raison majeure (du décrochage de l’Europe
du Sud sur le chômage », réside dans la faible employabilité des
personnes, liée à la qualité médiocre du système éducatif ». C’est
ainsi qu’ils défendent la flat tax Macron, au nom de la compétitivité (nous
taxions les revenus du capital à 44% contre 25% en moyenne dans l’OCDE).
Malgré
les avertissements d’organisations prestigieuses, il dénonce « le mythe du grand remplacement »
(des salariés par les robots), évoquant la croissance plus rapide des
entreprises et la stimulation de l’activité dans le bassin d’emploi). Ils s’appuient
sur le cas de la Corée, hautement robotisée (5,47 robots pour 100 emplois,
contre 1,23 en France), dont l’industrie pèse 30% du PIB, mais ils oublient son
protectionnisme farouche. Au global, pour eux, les politiques économiques sont
impuissantes, et « les politiques
redistributives touchent, elles aussi, leurs limites dans un contexte de
concurrence fiscale enre les pays » mais ils ne tirent pas la
conclusion qu’il faut changer de cadre.
Il est étonnant que les auteurs, après
avoir bien démontré les ravages de la globalisation financière et de la course
aux profits et à la compétitivité, qui
poussent à cette grande régression, se contentent de proposer des
changements à la marge. Comment ne peuvent-ils pas comprendre que cela ne
changera rien aux raisons de la révolte des salariés. C’est d’un véritable
changement que nous avons besoin, incluant une véritable remise en question de
cette globalisation financière.
Source : « Et si les salariés se révoltaient ? », Patrick Artus et Marie-Paule
Virard, Fayard
"Et si les salariés se révoltaient", mais pas trop...
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SupprimerDans tout ça, il y a l'éléphant dans la pièce qu'on ne veut pas voir: l'euro.
RépondreSupprimerArticle de P.Artus aujourd'hui : "Le capitalisme néo-libéral conduit aujourd’hui à deux impasses:l’ouverture de plus en plus rejetée des inégalités,le dérèglement climatique."
RépondreSupprimerhttps://t.co/KbX8UrVDYJ
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