Bien sûr, ce n’est pas nouveau. La crise financière de
2008 avait déjà fait apparaître les vices de formes du
monstre monétaire européen, au point de plonger ses membres dans une seconde
crise juste après. Mais dans la crise économique actuelle, la monnaie unique européenne
risque d’être encore plus pénalisante pour la zone euro qu’elle ne l’était
alors…
jusqu’à son explosion ?
L’euro,
facteur d’affaiblissement de l’europe
Depuis dix ans, il apparaît
de plus en plus clairement que la politique monétaire est un levier essentiel
de stabilisation ou de développement de l’économie. L’action des banques
centrales est de plus en plus déterminante dans les crises économiques, au point que leur action a
parfois plus d’importance que celle des hommes politiques, souvent limités aux
leviers budgétaires. C’est Mario Draghi qui a mis fin à une phase critique de la crise de
la zone euro. Et ce sont les banquiers centraux qui, en maintenant des taux
d’intérêt très bas, et en monétisant une partie des dettes publiques, ont
desserré les contraintes budgétaires de bien des pays. Mieux, au Japon, où le gouvernement
fixe encore la politique monétaire, l’action de la Banque du Japon a redynamisé
l’économie et permet de désendetter le pays.
Même si le
levier des taux est beaucoup plus limité aujourd’hui, le rôle de la politique
monétaire sera sans nul doute majeur dans un proche futur. On parle d’un recul du PIB
de 8% en France en 2020, d’une envolée du déficit à 9% du PIB et de la dette à
115%. En clair, la situation sera probablement bien plus difficile qu’elle ne
l’était en 2010, et cela amène à se poser la
question du rôle que jouera la politique monétaire. Bien des pays desserrent
la contrainte financière par la monétisation de la dette publique. Le Japon de Shinzo Abe
recourt à une monétisation massive (près de 15% du PIB chaque année) pour relancer l’économie,
sans risquer les foudres des marchés financiers. Résultat, depuis l’élection de Shinzo
Abe, la banque centrale a racheté pour 100% du PIB de dette publique !
Si le Japon a
été le plus radical dans cette pratique, les autres pays occidentaux y ont eu
recours: plus de 30% de la dette
étasunienne appartient à la Fed, comme 20% de la dette britannique. Londres vient de franchir
un nouveau pas dans cette pratique en annonçant que la Banque
Centrale financerait directement le Trésor à l’avenir, sans passer par le rachat
de titres sur les marchés financiers. L’intervention des banques
centrales sera critique dans les prochains mois tant les déficits et les dettes
vont s’envoler.
La Grande-Bretagne bénéficie déjà d’une banque centrale ouverte à ces
pratiques, tout comme les Etats-Unis, quand le Japon est l’exemple
même de ce que peut apporter pour l’intérêt général une politique monétaire
différente de ce qui est la malheureuse norme dans la zone euro.
Bien sûr, la
BCE intervient et a déjà pratiqué de la monétisation dans le passé, malgré le
courrou des allemands. Christine Lagarde a annoncé une nouvelle enveloppe de
750 milliards. Mais cette monétisation est beaucoup plus limitée : à peine 12% des dettes
publiques (et encore, près de 20% pour l’Allemagne, moins de 10% pour
l’Italie), contre plus de 20% en Grande-Bretagne, 30% aux Etats-Unis et 40% au
Japon en 2017...
En somme, encore une fois, nous ne battons pas avec les mêmes armes que Tokyo
ou Londres. Et devant l’ampleur des déséquilibres financiers, un
écart trop important de politique monétaire sera un coûteux désavantage pour la
zone euro, qui risque à nouveau de s’enfoncer dans des politiques trop
austéritaires, faute de soutien monétaire suffisant.
Et ce n’est
pas une réforme de l’euro qui permettrait de changer quoique ce soit. Les
pays de cette zone sont trop différents pour partager une même monnaie : le
FMI reconnaît que l’euro est trop bon marché pour l’Allemagne et trop cher pour
la France et l’Italie. La
crise de l’euro à venir sera plus dure que celle de 2010, et comme Lordon ou Sapir,
je pense qu’elle pourrait, enfin, être
fatale au Frankenstein monétaire européen.
Il faut s'attendre à une crise de l'euro en 2021.
RépondreSupprimerOui, l'euro risque d'éclater, Lordon a raison.
Mais ça risque d'être pénalisant pour la croissance, pour le système bancaire européen et pour les épargnants.
L'euro ne disparaîtra pas de lui-même. Les forces qui l'ont mis en place, dont le sort est lié à l'euro, sont toujours aux commandes. Ces forces feront tout pour maintenir l'euro qui est à la fois un instrument de pouvoir pour elles et la justification de leur position. L'euro sera défendu à tout prix, jusqu'à la dernière usine française. Il faudra une décision politique pour mettre fin à l'euro. Tant que ceux qui prônent la sortie de l'euro n'arrivent même pas à atteindre 1% aux élections, il n'y a pas de miracle à attendre.
RépondreSupprimerVous avez raison. Depuis le temps qu'on nous annonce sa disparition ! La nomenklatura européiste ira au bout de sa folie dogmatique. Quitte à détruire les nations.
Supprimer« Il faudra une décision politique pour mettre fin à l'euro » ou peut-être une absence de décision sur fond de crise financière et de discorde entre les pays du sud et ceux du nord. Car la politique monétaire ne peut pas tout et ses objectifs peuvent devenir contradictoires si la situation devient incontrôlable. Comme l'Allemagne refusera de revenir sur ses principes et n'acceptera pas la mutualisation, que l'Italie n'acceptera pas la mise sous tutelle et que sa dette est de toute façon trop élevée pour être garantie par le MES, la zone euro peut éclater faute d'un consensus, car s'il n'y a pas de solution politique ce sont les marchés qui trancheront.
Supprimer@ Moi
RépondreSupprimerDifficile de se prononcer sur la date car il y a encore trop d’incertitude sur le développement de la pandémie, et sur la manière dont l’Italie surtout, et l’Espagne, dans une moindre mesure, vont se comporter. Pénalisant pour la croissance, ce n’est pas sûr. C’est plutôt la durée du maintien de l’euro qui sera pénalisante. Si nous restons encore de longues années, avec une politique plus austéritaire que les USA, la GB ou le Japon, alors, c’est cela qui sera pénalisant pour la croissance, le système bancaire et les épargnants. L’éclatement de l’euro peut permettre aux pays d’avoir enfin une politique monétaire qui leur sera adaptée, et plus expansionniste également, cela devrait au contraire permettre de faire redémarrer la croissance.
@ Jacques
Je suis d’accord pour dire que les forces qui l’ont mis en place feront tout pour le maintenir. C’était mon discours en 2010-2012, qui m’avait fait alors conclure que la fin de l’euro ne serait pas pour tout de suite. Mais ce qu’il faut voir, c’est qu’à l’époque, comme je l’ai développé dans un papier il y a quelques jours, c’est qu’il y avait de gros freins au sein des pays de la zone euro. En dix ans, ces freins sont tombés parmi bien des pays. Les Italiens y pensent sérieusement, et l’image de l’UE et de l’euro s’est extraordinairement déterioriée. Je pense que le contexte a changé et que les contradictions de l’euro ont des chances importantes de pousser à une sortie dans les prochaines années. En 2010-2015, personne n’était prêt à sortir en fait. Tsipras a eu un mandat pour le faire, mais n’a pas osé (et il y avait des raisons qui l’expliquaient). Là, c’est très différent, l’UE et l’euro sont vus comme pénalisants et l’idée de sortie a bien progressé en Italie, et sans l’Italie, l’euro serait encore plus calamiteux pour la France et l’Espagne. Même si Lagarde était prête à lâcher certaines choses pour garder l’Italie, alors, il y aura blocage des pays du Nord, comme on le voit depuis 10 ans. Ils ne lâcheront pas et sont prêts, je pense, à partir, si la BCE et l’UE allaient trop loin. Après, je ne peux pas juger définitivement la volonté des dirigeants italiens, qui n’y sont pas encore. Le danger pour l’euro, c’est Salvini qui se positionne sur l’Italexit et qui gagne sur cette idée (à condition de ne pas être prêt à faire un 180°, comme Tsipras).
Enfin, comme le note Moi, l’évolution des finances italiennes est explosive. Le pays pourrait toucher le bout de l’impasse financière apportée par l’euro et cela pourrait imposer une issue radicale.
Bref, bien sûr, rien n’est certain, mais la probabilité d’une sortie de l’euro me semble bien plus haute que de 2010 à 2015.
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