La crise du coronavirus est un révélateur, pour ceux qui n’en avait pas
conscience,
des immenses lacunes de Macron. Après avoir mal géré la crise sanitaire
par un manque criant d’anticipation et de réactivité, le président gère mal
notre crise économique, comme le soulignent toutes
les statistiques internationales. Voilà qu’il se prend aussi les pieds dans la
gestion politique de l’après-crise…
Communicants amateurs et peu démocratiques
Certains l’avaient quasiment vendu comme un Mozart
de la politique. Trois ans plus tard, le constat est dur : même le très terne Edouard
Philippe prend le large dans les sondages et si Macron est toujours donné
à un haut niveau au premier tour des présidentielles, son avance sur Marine Le
Pen au second a été plus que divisée par trois ! Sa force relative vient
surtout de la faiblesse de ses opposants. Si quelques aspects de sa gestion de
la crise sont positifs, comme le dispositif de chômage partiel, malgré
certaines limites, sa gestion globale est un échec, autant sanitaire, du fait du nombre,
encore incomplet de victimes, qu’économique, notre récession étant une
des plus fortes et politique, du fait de la nouvelle perte de confiance provoquée par sa gestion de la crise, ses
mensonges et son impréparation.
Sa préparation de l’après est totalement ubuesque.
Le président et sa majorité semblent encore plus légers que ne l’était
Hollande, tant ses ministres multiplient les bourdes. La présidence Macron,
cela restera la présence de Sibeth N ‘Diaye et Castaner au gouvernement.
Le ministre de l’intérieur multiplie les bévues, affirmant, de manière
effarante à son poste, que « l’émotion dépasse les règles juridiques », d’autant plus que
l’émotion venait d’un meurtre commis aux Etats-Unis… Il s’est également emmêlé
les pinceaux sur le sujet du racisme de certains policiers, au point de
provoquer une fronde et une manifestation des forces de l’ordre, qui n’ont guère apprécié
d’être incriminées de la sorte par leur apprenti-ministre, qui est clairement
un maillon faible de ce gouvernement peu brillant.
La gestion du remaniement par le président est tout
aussi peu réussie. En fait, le sujet traine depuis bien trop longtemps, et à
moins d’un nouveau casting extraordinaire, peu probable, il y a fort à parier
que tout le monde se dise « tout
cela pour cela ». En effet, beaucoup de changements reviendraient à
avouer la faiblesse du casting initial, un peu tardivement, et le chef de clan
préfèrera sans doute garder le contrôle… La seule question qui surnage est le
changement de Premier ministre. Mais le capital politique
d’Edouard Philippe est peut-être devenu trop important pour s’en passer. Ne subsiste qu’une
impression de jeu un peu sadique du prince qui prend plaisir à faire trainer la
séquence pour maintenir le gouvernement sous pression et signifier sa
toute-puissance, de manière presque enfantine.
Sur le fond, difficile de voir ce que
Macron pourra inventer. En réalité, il devient de plus en plus un Hollande de droite, assumant une ligne droitière
(sur les impôts, l’offre, la dénonciation du « séparatisme »), mais en tentant
d’invraisemblables synthèses. C’est le cas sur la réforme des retraites, qui
éluderait l’âge pivot. Et s’il semble ne pas trop compter l’argent, il commence
déjà à mettre des freins à la dépense. C’est ce que l’on peut conclure de l’annonce de la ralonge de 6
milliards pour la santé (public, privé, mais aussi EPHAD). Le chiffre peut sembler important,
mais en février, Boris Johnson avait
annoncé une rallonge de 34 milliards de livres par an dans trois ans ! Il faut dire que les
dépenses de santé représentent environ 300 milliards. Les 6 milliards ne seront
pas suffisants par rapport aux besoins…
Et pour couronner le tout, l’Elysée songerait toujours
à repousser les élections régionales prévues en 2021 après la présidentielle ! La première fois que
j’en ai entendu parler, j’ai pensé à une infox tant le procédé me semble
anormal politiquement. Les élections locales doivent venir à date fixe et les
élections nationales peuvent être avancées en démocratie, mais décaler des
élections à plus tard est plutôt une pratique de régimes peu ou pas
démocratiques. Le prétexte est totalement
ridicule tant il est clair que Macron veut juste éviter de renforcer des
adversaires potentiels en vue de la présidentielle. Un tel changement de
calendrier serait une telle magouille qu’elle me semble hautement improbable,
même si la persévérance du pouvoir sur le sujet indique que Macron ne recule
devant rien pour se servir.
Et finalement, c’est bien ce qui apparaît avec les
derniers mois. Macron
a échoué sur les domaines où une certaine aura de compétences pouvait exister
dans son électorat. Ne reste plus qu’un pouvoir malhabile, et un roitelet
pour qui le pouvoir n’est qu’un jeu et un plaisir personnel, entouré d’une cour
peu recommandable, arrogante et sans vision, qui ne tient que par une loyauté
clanique.
Quand la police manifeste parce qu'un policier a été condamné par la justice, c'est qu'il y a un problème sérieux.
RépondreSupprimerhttps://france3-regions.francetvinfo.fr/grand-est/bas-rhin/strasbourg-0/strasbourg-200-policiers-manifestent-apres-condamnation-leurs-suite-du-matraquage-gilet-jaune-1845770.html
Honte et malheur à ceux qui ont porté ce pervers narcissique au pouvoir.
RépondreSupprimerJe vous trouve bien sévère pour Marine Le Pen...
SupprimerInteresting post I enjoyed read this.
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